Rapport spécial
35 2018

Mise en œuvre de fonds de l'UE par des ONG: des efforts supplémentaires sont nécessaires pour plus de transparence

En ce qui concerne le rapport Les organisations non gouvernementales (ONG) jouent un rôle important dans l'exécution du budget de l'UE. Pendant la période 2014‑2017, la Commission a engagé un montant estimatif de 11,3 milliards d'euros à confier à des ONG dans de nombreux domaines d'action différents de l'UE. Notre audit a consisté à examiner la transparence de la mise en œuvre des fonds de l'UE par des ONG. Nous avons en particulier centré notre attention sur l'action extérieure, à savoir le domaine d'action le plus important parmi ceux dans lesquels des ONG exécutent des fonds de l'UE. Nous avons constaté que l'identification des entités en tant qu'ONG par la Commission dans ses systèmes n'était pas fiable. Il ressort de notre évaluation que la sélection, par la Commission, de projets menés par des ONG était généralement transparente. Cependant, les processus de sélection des ONG n'étaient pas transparents dans le cas de plusieurs des organismes des Nations unies audités. La Commission ne procède pas toujours à la collecte et à la vérification d'informations exhaustives sur toutes les ONG soutenues. Les informations sur les fonds de l'UE mis en œuvre par des ONG sont publiées dans plusieurs systèmes, mais elles sont limitées. Nous estimons, en conclusion, que la Commission n'a pas fait suffisamment preuve de transparence en ce qui concerne la mise en œuvre de fonds de l'UE par des ONG et que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer cette transparence. Nous avons en outre formulé plusieurs recommandations à cet égard.

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Synthèse

I

D'après les estimations, la Commission exécute 1,7 % du budget de l'UE et met en œuvre 6,8 % des Fonds européens de développement (FED) par l'intermédiaire d'organisations non gouvernementales (ONG). Dans de nombreux domaines d'action, tels que l'aide au développement, l'aide humanitaire, l'environnement ou encore la recherche et l'innovation, des ONG aident la Commission à concevoir et à exécuter des programmes de l'UE et à en assurer le suivi. Pendant la période 2014‑2017, la Commission a engagé un montant estimatif de 11,3 milliards d'euros à confier à des ONG. Le Parlement européen a souvent manifesté son intérêt pour celles-ci et pour leur financement.

II

Notre audit visait à apprécier la transparence de la mise en œuvre des fonds de l'UE qui ont fait l'objet de contrats avec des ONG. Nous avons évalué l'identification des entités en tant qu'ONG par la Commission. Ensuite, nous avons vérifié la destination des fonds de l'UE mis en œuvre par celles-ci et avons examiné si la Commission divulguait ces informations de façon transparente. Nous avons couvert les principaux domaines d'action dans lesquels des ONG mettaient en œuvre des fonds de l'UE, en centrant particulièrement notre attention sur le plus important d'entre eux, à savoir l'action extérieure.

III

Nous avons estimé, en conclusion, que la Commission ne faisait pas suffisamment preuve de transparence en ce qui concerne la mise en œuvre de fonds de l'UE par des ONG.

IV

Le classement des entités en tant qu'ONG n'est pas fiable, étant donné que l'octroi du statut d'ONG dans le système comptable de la Commission est fondé sur des déclarations effectuées par ces entités elles-mêmes et que les contrôles réalisés par la Commission sont limités.

V

Pour ce qui est de l'action extérieure, nous avons constaté que la Commission sélectionnait généralement de façon transparente les projets menés par des ONG. Cependant, ses différents services n'ont pas tous appliqué de la même façon les procédures d'octroi de subventions en cascade. De plus, les procédures que les organismes des Nations unies ont appliquées pour sélectionner des ONG et que nous avons auditées n'étaient pas toujours transparentes.

VI

Les informations recueillies sur les fonds de l'UE mis en œuvre par des ONG ne sont pas uniformes. Dans le domaine de l'action extérieure en particulier, la Commission ne disposait pas d'informations exhaustives. C'était notamment le cas pour les réseaux d'ONG internationales et pour les projets en gestion indirecte. En outre, lorsque la gestion était indirecte, le manque d'informations disponibles a entravé les contrôles réalisés par la Commission concernant les coûts déclarés.

VII

Les informations sur les fonds de l'UE mis en œuvre par des ONG sont publiées dans plusieurs systèmes, mais elles sont limitées. Dans le domaine de l'action extérieure, la Commission a généralement communiqué des données sur l'aide humanitaire et l'aide au développement conformément aux normes internationales en matière de transparence.

VIII

Dans cinq des six projets audités, les organismes des Nations unies n'ont publié que partiellement, voire pas du tout, les contrats passés avec des ONG, et la Commission n'a pas vérifié le respect de cette obligation par ces organismes.

IX

Sur la base des observations figurant dans le présent rapport, nous formulons plusieurs recommandations visant à améliorer la transparence de la mise en œuvre des fonds de l'UE par des ONG. Nous recommandons à la Commission:

  1. d'améliorer la fiabilité des informations sur les ONG dans son système comptable;
  2. de contrôler l'application des règles et procédures relatives à l'octroi de subventions en cascade à des ONG;
  3. d'améliorer les informations recueillies sur les fonds mis en œuvre par des ONG;
  4. d'adopter une approche uniforme en matière de publication des détails sur les fonds octroyés à des ONG et de vérifier la publication, par les organismes des Nations unies, de données précises et complètes sur les contrats passés avec des ONG bénéficiaires de fonds de l'UE.

Introduction

Le concept d'organisation non gouvernementale (ONG)

01

La transparence des ONG et de leurs financements suscite un intérêt croissant. À titre d'exemple, le Parlement européen a déjà publié plusieurs études sur ce sujet1, ainsi qu'un «projet de rapport sur le contrôle budgétaire du financement des ONG au titre du budget de l'Union»2.

02

Les organisations non gouvernementales jouent un rôle important dans l'exécution du budget de l'UE. La Commission collabore avec des ONG, ainsi qu'avec d'autres partenaires, pour concevoir et exécuter des programmes dans de nombreux domaines d'action de l'Union, et pour en assurer le suivi. C'est notamment le cas en ce qui concerne l'aide au développement et l'aide humanitaire, mais également d'autres domaines tels que l'environnement, la recherche, l'éducation et la culture. Cependant, il n'existe actuellement aucune définition commune au niveau de l'UE de ce qu'est une ONG (voir encadré 1).

Encadré 1

Définition de ce qu'est une ONG

Il n'existe aucun consensus international sur la définition à donner au vocable «ONG», bien que ce dernier soit largement utilisé3. Au sein de l'UE, le statut d'ONG est déterminé, dans certains États membres, par la forme juridique de l'organisation et, dans d'autres, par la nature des activités qu'elle exerce.

Dans une communication de 1997, la Commission a recensé cinq caractéristiques des ONG4: 1) ce sont des associations qui ont une existence formelle ou institutionnelle; 2) elles ne distribuent aucun bénéfice; 3) elles sont indépendantes des pouvoirs publics; 4) elles ne sont pas gérées en vue d'un enrichissement personnel; et 5) leur action doit contribuer, au moins en partie, à l'intérêt général.

Les organisations non gouvernementales et les financements accordés par l'Union européenne

03

Généralement, les ONG perçoivent des fonds de l'UE lorsqu'elles agissent en tant qu'acteurs chargés de la mise en œuvre, à savoir lorsqu'elles exécutent des programmes et projets au nom de la Commission5. Elles sont aussi parfois les bénéficiaires finals de l'action de l'UE, par exemple dans le cadre de programmes de renforcement de la société civile.

04

Selon le système comptable de la Commission (ABAC), les fonds engagés en vue d'une mise en œuvre par des ONG se sont élevés à 11,3 milliards d'euros au cours de la période 2014‑2017 (voir figure 1). Ce montant n'est toutefois qu'une estimation, comme cela est clairement indiqué dans la section du présent rapport consacrée aux observations.

Figure 1

Fonds de l'UE engagés en faveur d'ONG pendant la période 2014‑2017, selon le système comptable de la Commission

Rubriques du cadre financier pluriannuel (CFP) et Fonds européens de développement Montants engagés en faveur des ONG Période: 2014-2017 (en millions d'euros) Montants totaux engagés Période: 2014-2017 (en millions d'euros) Pourcentage que représentent les montants engagés en faveur des ONG
1.1 Croissance intelligente et inclusive – Compétitivité pour la croissance et l'emploi 4 032 79 909 5,05 %
1.2 Croissance intelligente et inclusive – Cohésion économique, sociale et territoriale 19 209 214 0,01 %
2 Croissance durable: ressources naturelles 248 241 044 0,10 %
3 Sécurité et citoyenneté 350 12 793 2,74 %
4 L'Europe dans le monde 5 448 40 978 13,29 %
- Fonds européens de développement 1 217 17 833 6,82 %
Total 11 314 601 771 1,88 %

Source: Cour des comptes européenne, sur la base de données communiquées par la DG BUDG.

05

Selon le système ABAC, la plupart des fonds de l'UE alloués à des ONG sont destinés à l'action extérieure. Dans ce domaine, des ONG perçoivent des fonds au titre de la rubrique 4, intitulée «L'Europe dans le monde», du cadre financier pluriannuel (CFP) ainsi que du Fonds européen de développement (voir figure 1). Les services de la Commission concernés sont la direction générale de la coopération internationale et du développement (DG DEVCO), la direction générale du voisinage et des négociations d'élargissement (DG NEAR), la direction générale de la protection civile et des opérations d'aide humanitaire européennes (DG ECHO) et le service des instruments de politique étrangère (FPI) (voir figure 2).

Figure 2

Ventilation, par service de la Commission, des fonds engagés en faveur d'ONG au cours de la période 2014‑2017

Services de la Commission Montants engagés en faveur des ONG Période: 2014-2017
(en millions d'euros)
DG ECHO 2 904
DG DEVCO 2 768
DG RTD 884
DG EAC 875
ERCEA 824
DG NEAR 783
REA 452
AUTRES* 1 824
Total 11 314

* CNECT, IEEA, INEA, FPI, EACEA, ENV, EMPL, JUST, GROW, HOME, ENER, PHEA, FISMA et AUTRES

Source: Cour des comptes européenne, sur la base de données communiquées par la DG BUDG.

Le concept de transparence

06

La transparence est l'un des principes budgétaires énoncés dans le règlement financier applicable au budget de l'UE. Ce dernier impose à la Commission de communiquer, de manière appropriée et en temps utile, les informations qu'elle détient sur les destinataires des fonds de l'UE, y compris lorsque ceux-ci servent à soutenir des mesures mises en œuvre par des ONG6. Dans une perspective élargie, la transparence doit couvrir le processus dans son ensemble et tous les échelons de mise en œuvre, depuis la sélection des mesures menées par des ONG jusqu'à la collecte et la divulgation d'informations y afférentes.

07

De plus, dans le domaine de l'action extérieure, la transparence est de longue date l'un des principes clés qui sous-tendent l'efficacité de l'aide au développement. Améliorer la transparence entre toutes les parties prenantes concernées permet également de renforcer la coordination entre donateurs ainsi que l'obligation de rendre compte faite à tous les bénéficiaires, y compris aux ONG (voir encadré 2).

Encadré 2

La transparence dans l'action extérieure

L'UE a approuvé les engagements internationaux en matière de transparence de l'aide, notamment dans la déclaration de Paris de 2005 sur l'efficacité de l'aide, dans le consensus européen sur l'aide humanitaire de 2007, dans le Programme d'action d'Accra de 2008 et dans le partenariat de Busan de 2011 pour une coopération efficace au service du développement. Au cours des travaux préparatoires au forum de Busan, le Conseil de l'UE a adopté la «position commune de l'UE en vue du quatrième forum sur l'efficacité de l'aide», qui incluait la garantie de transparence de l'UE7. Plus récemment, la Commission et les États membres ont réaffirmé en juin 2017 leur engagement en faveur du principe de transparence dans le consensus européen pour le développement8.

Étendue et approche de l'audit

08

Les fonds de l'UE alloués par la Commission pour une mise en œuvre par des ONG passent souvent par plusieurs échelons. Cette situation pourrait entraîner un manque de transparence, notamment lors de la sélection des candidats en vue de l'octroi d'un financement. En outre, il existe un risque que les informations dont dispose la Commission sur les montants et la finalité des financements accordés à des ONG ne soient pas exhaustives ni fiables, tout comme il se pourrait que le traitement des différents types d'ONG ne soit pas toujours équitable.

09

Notre audit visait essentiellement à apprécier la transparence de la mise en œuvre des fonds de l'UE qui ont fait l'objet de contrats avec des ONG. Pour ce faire, nous avons d'abord évalué l'identification des entités en tant qu'ONG par la Commission. Ensuite, nous avons vérifié la destination des fonds de l'UE mis en œuvre par celles-ci et avons examiné si la Commission divulguait ces informations de façon transparente.

10

Nous avons cherché à répondre à la question suivante: «La mise en œuvre de fonds de l'UE des ONG est-elle transparente?» Pour y répondre, nous avons scindé cette question d'audit principale en trois sous-questions:

  1. L'identification des entités en tant qu'ONG par la Commission est-elle fiable?
  2. Dans le domaine de l'action extérieure, la sélection des ONG chargées de mettre en œuvre des mesures financées par l'UE est-elle transparente?
  3. La Commission assure-t-elle de façon appropriée la collecte et la divulgation d'informations sur les financements de l'UE accordés à des ONG?
11

Nous avons examiné comment la Commission identifiait les ONG dans ses systèmes (pour répondre à la première sous-question). Nous avons apprécié la transparence de la sélection des ONG, aussi bien dans les cas où la Commission avait directement passé un contrat avec des ONG que lorsque des fonds de l'UE avaient fait l'objet de subventions en cascade (pour répondre à la deuxième sous-question). Nous avons également évalué si la Commission avait recueilli des informations sur les mesures mises en œuvre par des ONG, puis si elle avait vérifié et divulgué ces informations de façon appropriée (pour répondre à la troisième sous-question).

12

Nous avons couvert les domaines d'action les plus importants pour ce qui est du volume de fonds engagés en faveur des ONG (voir figure 2). Notre audit a ainsi porté sur les principales DG concernées par l'action extérieure (les DG ECHO, DEVCO et NEAR) ainsi que deux autres DG qui allouent des montants significatifs à des ONG, à savoir la direction générale de la recherche et de l'innovation (DG RTD) et la direction générale de l'éducation, de la jeunesse, du sport et de la culture (DG EAC). L'audit a également concerné la direction générale de l'environnement (DG ENV), étant donné qu'elle dispose d'un programme spécifique d'aide pour les ONG dans le domaine de l'environnement et de l'action pour le climat. Enfin, nous avons aussi inclus la direction générale du budget (DG BUDG) dans l'étendue de l'audit, puisqu'elle est le service responsable du système comptable de la Commission utilisé pour rendre compte des financements accordés à des ONG.

13

Nous avons recueilli des éléments probants au moyen de contrôles documentaires et d'entretiens menés au sein de plusieurs DG de la Commission (les DG BUDG, DEVCO, NEAR, ECHO, RTD, EAC et ENV), ainsi que de l'Agence exécutive pour la recherche (REA), de l'Agence exécutive «Éducation, audiovisuel et culture» (EACEA) et de l'Agence exécutive pour les petites et moyennes entreprises (EASME).

14

Nous nous sommes intéressés en particulier au domaine de l'action extérieure, étant donné que c'est vers lui que convergent la plupart des fonds de l'UE engagés en faveur d'ONG, d'après le système comptable de la Commission (voir figure 1). Nous avons examiné les procédures appliquées pour sélectionner les mesures mises en œuvre par des ONG, les outils utilisés pour recueillir des informations sur le financement des ONG, ainsi que la divulgation de ces informations par la suite.

15

Dans le domaine de l'action extérieure, nous nous sommes concentrés essentiellement sur les fonds engagés depuis 2014 afin de nous pencher sur les mesures prises au cours de la période de programmation actuelle. Nous avons examiné 14 projets menés par des ONG en gestion directe9 (voir annexe I), ainsi que six projets exécutés par des organismes des Nations unies dans le cadre du mode de gestion indirecte10 et pour lesquels dix ONG avaient été sélectionnées pour bénéficier d'une subvention en cascade (voir annexe II).

16

La sélection de ces projets s'est déroulée en deux étapes. Premièrement, nous avons sélectionné deux pays à visiter (l'Éthiopie et le Liban) sur la base de critères tels que la DG responsable, le volume des fonds engagés en faveur des ONG enregistrés et la faisabilité de la visite d'audit. Ensuite, nous avons constitué un échantillon de projets à auditer en fonction de critères tels que le montant des budgets, le taux de mise en œuvre atteint, l'éventail des instruments de financement, les modes de gestion utilisés et les divers niveaux de mise en œuvre auxquels les ONG sont intervenues.

17

Nous avons réalisé des visites d'audit en Éthiopie et au Liban en février 2018, auprès des bureaux locaux de la DG ECHO, des délégations de l'UE, des bureaux par pays de plusieurs organismes des Nations unies, ainsi que de représentants d'ONG internationales et locales participant à la mise en œuvre de projets financés par l'UE.

Observations

L'identification des entités en tant qu'ONG par la Commission dans ses systèmes n'est pas fiable

18

Nous avons examiné les différentes procédures suivies par les services de la Commission pour enregistrer dans leurs systèmes des ONG susceptibles d'être sélectionnées pour mettre en œuvre des fonds de l'UE. Nous avons vérifié s'il existait des systèmes et programmes spécifiques pour les ONG, s'ils variaient d'un service visité à l'autre, comment ils étaient utilisés et comment les entités étaient identifiées et enregistrées en tant qu'ONG dans les systèmes de la Commission.

Dans la plupart des cas, l'éligibilité aux financements de l'Union européenne ne dépend pas du statut d'organisation non gouvernementale

19

En général, les ONG demandent un financement à la Commission de la même façon que d'autres organisations qui mettent en œuvre des fonds de celle-ci, étant donné que le règlement financier applicable au budget de l'UE n'opère aucune distinction entre les bénéficiaires jouissant du statut d'ONG et les autres. En outre, la Commission ne dispose d'aucune stratégie ciblant spécifiquement les ONG, et ses services n'ont jamais établi de critères communs pour définir ce qui constitue une ONG.

20

Seules les deux DG auditées ci-après ont établi des programmes qui visent exclusivement les ONG.

  • La DG ENV a un programme d'action comportant des subventions de fonctionnement destinées à soutenir des ONG européennes opérant dans les domaines de l'environnement et du climat. Dans ce contexte, elle considère11 qu'une ONG est une personne morale sans but lucratif, qui est indépendante, sur les plans tant financier que politique, notamment à l'égard du gouvernement et des autorités publiques, ainsi que des intérêts politiques ou commerciaux, et qui est enregistrée régulièrement.
  • La DG ECHO met en œuvre l'aide humanitaire par l'intermédiaire de plusieurs ONG avec lesquelles elle a conclu des conventions-cadres de partenariat. Elle s'en tient à la définition figurant dans le règlement (CE) n° 1257/96 du Conseil concernant l'aide humanitaire, qui dispose que les ONG pouvant bénéficier d'un financement doivent être constituées en organisations autonomes sans but lucratif dans un État membre selon la législation en vigueur dans cet État12.

Lorsqu'elle les enregistre dans le système comptable, la Commission ne contrôle guère les déclarations par lesquelles des entités s'identifient en tant qu'ONG

Il n'existe pas encore de système commun d'enregistrement des demandeurs
21

Toute entité qui sollicite un financement de l'UE, y compris les ONG, doit s'enregistrer pour introduire une demande de fonds dans les différents domaines d'action. Or les DG que nous avons auditées ne disposaient encore d'aucun système commun d'enregistrement des demandeurs (voir encadré 3).

Encadré 3

Exemples de systèmes d'enregistrement des demandeurs utilisés par différents services de la Commission

Les DG DEVCO et NEAR utilisent le «service d'enregistrement en ligne des demandeurs potentiels» (PADOR – Potential Applicant Data On-Line Registration), un système en ligne dans lequel les organisations qui sollicitent un financement enregistrent et actualisent régulièrement des informations.

Les DG RTD et EAC utilisent le système d'enregistrement unique (URF – Unique Registration Facility), le service d'enregistrement des financements au titre de programmes tels qu'Erasmus+, Europe créative, L'Europe pour les citoyens, Volontaire de l'aide de l'Union européenne et Horizon 2020.

Dans le cas de la DG ENV, les demandeurs présentent leurs propositions en utilisant l'outil en ligne «eProposal» ou des formulaires de demande (pour certains types de projets, y compris pour les subventions de fonctionnement destinées à des ONG).

22

Étant donné que ces systèmes ne sont pas reliés entre eux, les ONG doivent effectuer un enregistrement distinct auprès de chaque DG avec laquelle elles nouent des relations.

23

Actuellement, la Commission élabore un projet – l'espace unique d'échange de données informatisées (SEDIA – Single Electronic Data Interchange Area) – qui devrait fournir aux demandeurs, candidats et soumissionnaires un point d'entrée unique pour communiquer avec ses services. Il sera utilisé pour les procédures relatives aux marchés publics et aux subventions.

La Commission ne contrôle que de façon limitée si les entités enregistrées en tant qu'ONG le sont à bon escient
24

Lorsqu'un demandeur de financement enregistré entre en contact avec la Commission pour la première fois, il déclare lui-même une série d'informations. La Commission vérifie celles qu'il a fournies dans les différents systèmes d'enregistrement et crée une fiche d'entité juridique dans ABAC.

25

Dans ce système, toute entité juridique peut être «qualifiée» d'ONG. Pour que ce soit le cas, elle doit déclarer elle-même qu'elle est une ONG lors de son enregistrement dans l'un des systèmes. Pour être désignée comme ONG, l'entité juridique doit au préalable être classée dans la catégorie des organisations privées à but non lucratif. Les services de validation de la Commission s'assurent que cette condition est respectée. Outre cette vérification, ils n'effectuent aucun contrôle supplémentaire concernant la désignation de l'organisation en tant qu'ONG, sauf si les DG font de cette qualification un critère de participation à un appel à propositions13.

26

En raison de l'absence de vérification du statut d'ONG, les informations de la Commission sur les fonds fournis à celles-ci ne sont pas fiables. À titre d'exemple, dans le cas de la rubrique 1 du CFP intitulée «Compétitivité pour la croissance et l'emploi», les plus grands bénéficiaires désignés en tant qu'ONG dans ABAC sont essentiellement des instituts de recherche et des universités, ainsi qu'une société coopérative. Les entités de ce type ne peuvent pas toujours être considérées comme des ONG. Les termes «ONG» et «OSC» (organisations de la société civile) sont souvent utilisés de façon interchangeable, mais les ONG constituent un sous-ensemble des OSC, ces dernières couvrant un groupe plus étendu d'organisations telles que les instituts de recherche ou les coopératives14.

27

Par ailleurs, étant donné que le champ «ONG» n'est pas obligatoire dans le système ABAC, la Commission n'identifie pas de façon cohérente toutes les ONG en tant que telles dans l'ensemble de ses systèmes d'information. À titre d'exemple, dans deux des projets que nous avons audités15, deux ONG participantes n'étaient pas désignées comme telles dans ABAC, alors qu'elles l'étaient dans le système d'enregistrement des demandeurs (PADOR).

Dans le domaine de l'action extérieure, la sélection de projets menés par des ONG était globalement transparente, mais elle présentait des lacunes lorsqu'elle était réalisée par des tiers

La sélection, par la Commission, de projets menés par des ONG était généralement transparente

28

Nous avons audité un échantillon de projets menés par des ONG dans le domaine de l'action extérieure, qui étaient directement gérés par la Commission (voir annexe I). Nous avons évalué la transparence des processus de sélection en vérifiant si les activités réalisées et les objectifs fixés étaient conformes aux stratégies, si les procédures de sélection étaient fiables, bien documentées et fondées sur des critères de sélection clairs, et si elles mettaient dûment à profit les expériences précédentes des ONG. L'annexe III présente une synthèse de cette évaluation..

29

Les processus de sélection examinés dans le domaine de l'aide au développement étaient essentiellement des appels à propositions16. Ils étaient conformes aux exigences du règlement financier et aux stratégies de la Commission, et comportaient globalement des critères de sélection clairs et communiqués à toutes les parties intéressées tout en permettant d'assurer un traitement équitable des demandeurs.

30

Nous avons relevé des lacunes en matière de transparence dans les processus de sélection examinés, que la DG ECHO a mis en œuvre en 2014, 2015 et 2016. La Cour avait déjà décelé le problème relatif à la documentation des procédures de sélection lors d'un audit précédent17. À la suite de ce dernier, la DG ECHO a pris des mesures correctrices, qui ont donné lieu à un plan d'action et à l'élaboration d'un nouveau modèle d'évaluation synthétique pour 2017, révisé par la suite pour 2018, destiné à mieux documenter une évaluation spécifique de chaque critère de sélection.

31

La capacité opérationnelle des demandeurs est l'un des critères appliqués par les DG DEVCO et NEAR lors de leurs procédures de sélection. Les comités d'évaluation apprécient cette capacité sur la base des expériences préalables déclarées par les demandeurs, mais ils ont rarement exigé des éléments probants à cet effet. La DG ECHO considère également les expériences antérieures comme un critère d'évaluation pertinent.

32

La Commission ne vérifie pas toujours si les expériences précédentes déclarées sont exactes, car ses systèmes d'information de gestion ne conservent pas toutes les données pertinentes sur les financements perçus et les activités menées par les ONG. C'est pourquoi ces informations ne peuvent guère être utilisées aux fins de la sélection.

33

Nous avons constaté que la Commission avait accepté des incohérences et des déclarations erronées d'expériences antérieures lors de la sélection de deux projets audités18.

L'octroi de subventions en cascade à des tiers dotés du statut d'ONG a parfois manqué de transparence

34

Nous avons examiné dans quelle mesure la sélection d'ONG avait été transparente lorsqu'elle n'avait pas été directement effectuée par la Commission. Nous avons vérifié si les différents services de celle-ci avaient appliqué de façon cohérente les procédures pour assurer la transparence de la sélection d'ONG en vue de l'octroi de subventions en cascade. En outre, nous avons évalué si ces services avaient sélectionné les ONG de façon à assurer un traitement équitable des demandeurs, s'ils avaient mis à profit les expériences antérieures pour améliorer la sélection et s'ils avaient vérifié la capacité des ONG à mettre en œuvre les mesures financées.

Les différents services de la Commission n'appliquent pas les procédures d'octroi de subventions en cascade de la même façon
35

Dans le cadre de la gestion directe, lorsque la Commission conclut une convention de subvention avec des contractants, y compris des ONG, ou lorsqu'elle prend des décisions de subvention à leur égard, un lien juridique est établi entre les deux parties. Dans certains cas, les fonds de l'UE sont toutefois accordés à des tiers sous la forme de subventions en cascade. Ce type d'octroi doit respecter des conditions spécifiques et transparentes19. À titre d'exemple, le montant maximal qui peut être versé à un tiers est de 60 000 euros, sauf dans le cas où le soutien financier est le but premier de l'action20.

36

Alors que la plupart des services de la Commission audités21 appliquent de façon cohérente les règles générales énoncées dans le règlement financier et les lignes directrices publiées par la DG BUDG sur les subventions, la DG ECHO les interprète différemment. Invoquant la nécessité de refléter les besoins et caractéristiques spécifiques de l'aide humanitaire, elle considère que toutes les actions subventionnées confiées à des partenaires chargés de la mise en œuvre ont pour but premier le soutien financier de tiers. En d'autres termes, elle ne respecte pas dans la pratique le seuil maximal de 60 000 euros, car elle considère que toutes les subventions en cascade relèvent de l'exception susmentionnée.

37

Cette interprétation a pour effet de permettre l'octroi de subventions en cascade sans limiter le montant contractuel ou le nombre d'échelons de mise en œuvre supplémentaires. L'absence de telles limitations au sein de la DG ECHO a une incidence sur la transparence de l'octroi de subventions en cascade.

Les procédures de sélection d'ONG par des organismes des Nations unies n'étaient pas toujours transparentes
38

Dans le cadre de la gestion indirecte, un organisme des Nations unies qui demande des fonds de l'UE doit prouver qu'il dispose d'une capacité équivalente à celle de la Commission en matière de gestion financière et de protection des intérêts financiers de l'Union. S'il respecte cette condition, il peut sélectionner ses partenaires chargés de la mise en œuvre (pour l'octroi de subventions en cascade) conformément à ses propres règles et procédures22.

39

Nous avons constaté que, dans la moitié des projets en gestion indirecte sélectionnés aux fins de notre audit (voir annexe II), les procédures utilisées par les organismes des Nations unies pour sélectionner des ONG manquaient de transparence. Pourtant, la Commission les avait jugées positivement. Dans ces trois cas23, les organismes des Nations unies ont attribué directement des subventions en cascade à des ONG sans respecter leurs propres procédures internes (voir encadré 4).

Encadré 4

Exemple de procédure de sélection menée par un tiers qui n'a pas respecté ses propres règles internes en la matière

Le projet n° 20, confié à un organisme des Nations unies, visait à améliorer la résilience des communautés pastorales moyennant la fourniture de meilleurs services de santé animale dans les zones pastorales en Éthiopie. Deux ONG bénéficiaires d'une subvention en cascade ont réalisé certaines composantes de ce projet. Dans les deux cas, la procédure de sélection utilisée par l'organisme des Nations unies était l'attribution directe.

Les lignes directrices internes de l'organisme des Nations unies disposent que les attributions directes ne peuvent être effectuées que dans certaines conditions. En l'occurrence, la condition invoquée pour justifier l'attribution directe a été le fait que le gouvernement bénéficiaire avait déjà confié aux ONG la mission de fournir le service en cause. Cependant, les ONG n'ont signé la convention de mise en œuvre avec le gouvernement régional qu'après avoir été sélectionnées par l'organisme des Nations unies. La condition pour l'attribution directe n'était donc pas respectée.

Les informations sur les fonds de l'UE mis en œuvre par des ONG ne sont pas toujours recueillies et vérifiées de façon appropriée par la Commission

40

Nous avons évalué si la Commission savait comment les fonds de l'UE mis en œuvre par des ONG étaient utilisés et si ces informations étaient recueillies et vérifiées de façon appropriée. Pour ce faire, nous avons examiné si elle disposait d'informations exhaustives sur toutes les ONG financées, y compris les activités menées et les fonds perçus, et si des systèmes appropriés étaient en place pour en recueillir. Nous avons également analysé si ces informations permettaient à la Commission de contrôler les coûts déclarés.

Les systèmes de la Commission n'enregistrent pas toujours les informations sur les fonds perçus par tous les bénéficiaires d'un contrat

41

Nous avons constaté que les services de la Commission que nous avons audités géraient les subventions au moyen de différents systèmes, qui comportaient des quantités variables d'informations sur les financements octroyés aux bénéficiaires (voir quatre exemples à l'encadré 5).

Encadré 5

Informations recueillies dans les différents systèmes de la Commission

Le système de gestion des subventions utilisé à la DG RTD permet de recueillir et de traiter les informations sur les fonds perçus par chaque participant.

De même, le système utilisé à l'EACEA enregistre une ventilation des fonds pour toutes les organisations participantes qui avaient saisi ces informations dans le formulaire de demande. Le système de gestion des subventions pour les projets gérés par des organismes nationaux comporte aussi des informations sur les fonds perçus par chaque organisation bénéficiaire.

Dans le cas de la DG ENV, une ventilation des fonds perçus par chaque partenaire au titre d'une subvention accordée à plusieurs bénéficiaires24 est disponible dans le système de gestion des subventions relevant du programme LIFE, mais uniquement sur support papier, ce qui empêche tout traitement ou analyse.

Les informations fournies dans le système de la DG ECHO incluent l'enregistrement de la part du budget allouée à chaque partenaire de mise en œuvre. Toutefois, aucun des montants redistribués ensuite dans le cadre de subventions en cascade n'est enregistré dans le système.

Le modèle de rapport financier utilisé par les DG DEVCO et NEAR permet de consolider les informations au niveau des projets, avec une ventilation par catégorie de coûts, mais pas d'obtenir une ventilation des fonds perçus par chaque bénéficiaire dans le cadre de la convention de subvention.

42

Par conséquent, les informations recueillies dans les différents systèmes de la Commission ne sont pas uniformes et ne permettent pas toujours d'enregistrer les fonds perçus par tous les bénéficiaires de contrats.

Dans le domaine de l'action extérieure, la Commission ne dispose pas d'informations exhaustives sur toutes les ONG soutenues

43

Dans plusieurs projets de notre échantillon, en gestion directe et indirecte, nous avons constaté que la Commission disposait d'informations incorrectes sur les différents acteurs qui mettent en œuvre les mesures financées. C'était essentiellement le cas pour les réseaux d'ONG internationales, pour lesquels les systèmes de la Commission comportaient des informations qui concernaient la structure des entités chargées de la mise en œuvre et ne reflétaient pas leur organisation réelle.

44

Dans quatre des 14 projets en gestion directe que nous avons examinés25, nous avons constaté que les ONG signataires des conventions de subvention avaient recouru à la technique des subventions en cascade pour confier la mise en œuvre à d'autres entités du même réseau, sans que cette information soit enregistrée dans les systèmes de la Commission (voir figure 3).

Figure 3

Projet n° 12 – Exemple de projet mis en œuvre avec un réseau d'ONG internationales

Source: Cour des comptes européenne.

45

Dans trois de ces 14 projets26, nous avons relevé que l'identification des partenaires dans les systèmes de la Commission prêtait à confusion ou renvoyait à différentes entités juridiques au sein du même réseau d'ONG internationales. Les informations disponibles sur les entités qui ont mis en œuvre la mesure et sur celles qui ont perçu les fonds n'étaient dès lors pas claires.

46

En outre, dans cinq des six projets en gestion indirecte que nous avons examinés27, les informations envoyées par les organismes des Nations unies à la Commission ne nous ont pas permis de déterminer le montant des fonds perçus ou les activités réalisées par chaque ONG bénéficiaire d'une subvention en cascade (voir annexe III).

47

Dans deux de ces cinq projets, la Commission avait demandé des informations et éclaircissements supplémentaires aux organismes des Nations unies, mais les réponses ont été insatisfaisantes ou n'ont été envoyées qu'après l'achèvement des activités du projet et après plusieurs sollicitations28.

Lorsque la gestion était indirecte, le manque d'informations disponibles a entravé les contrôles réalisés par la Commission concernant les coûts déclarés

48

Lorsque les projets sont gérés indirectement par la Commission, les contrats comportent généralement dans leur budget global un pourcentage, plafonné à 7 %, pour couvrir les frais généraux. Dans cinq29 des six cas que nous avons examinés, nous avons relevé des frais généraux déclarés pour les différents échelons de mise en œuvre, d'abord pour l'entité chargée de l'exécution, ensuite pour les ONG bénéficiaires d'une subvention en cascade30.

Encadré 6

Exemple de surfacturation de coûts indirects

Dans le projet n° 20, l'organisme des Nations unies a confié des activités à deux ONG moyennant l'octroi d'une subvention en cascade. Dans les conventions signées, le budget comportait dans les deux cas un taux forfaitaire de 7 % pour les frais généraux. Ces derniers ont ensuite été inclus dans le montant total des coûts directs déclarés par l'organisme des Nations unies à la Commission et utilisés comme base pour calculer les 7 % de frais généraux demandés par ce dernier. Cela a donné lieu à une surfacturation de frais généraux par rapport aux coûts des mesures mises en œuvre par les ONG.

49

En raison du manque d'informations adéquates sur les coûts déclarés par les ONG bénéficiaires d'une subvention en cascade, la Commission n'était pas toujours en mesure de vérifier les coûts déclarés par l'ensemble des ONG financées et donc de détecter les cas éventuels de surfacturation.

Les informations sur les fonds de l'UE mis en œuvre par des ONG sont publiées dans plusieurs systèmes, mais elles sont limitées

50

Nous avons évalué si la Commission avait divulgué en temps utile des informations exhaustives sur les fonds qui ont fait l'objet de contrats avec des ONG dans les domaines d'action que nous avons audités. En ce qui concerne l'action extérieure, nous avons examiné si la Commission avait respecté les normes internationales en matière de transparence de l'aide lorsqu'elle a publié des informations sur les fonds de l'UE mis en œuvre par des ONG. Nous avons vérifié si elle avait contrôlé le caractère approprié des informations transmises par des tiers dotés du statut d'ONG et bénéficiaires de subventions en cascade financées par l'UE. Pour les projets que nous avons audités, nous avons en outre contrôlé la cohérence des données publiées sur les différents portails relatifs à la transparence.

Les informations sur les contrats conclus avec des ONG sont publiées dans le système de transparence financière, mais elles sont incomplètes

51

Chaque année, dans son système de transparence financière (STF)31, la Commission publie des données sur les bénéficiaires de financements de l'UE en gestion directe dans tous les domaines d'action (voir encadré 7). En divulguant des informations ex post sur les destinataires des fonds de l'UE dans le STF, elle respecte les obligations imposées par le règlement financier32.

Encadré 7

Informations disponibles dans le système de transparence financière de la Commission

La Commission a publié les données suivantes dans le STF:

  • l'identité du (des) bénéficiaire(s) des fonds,
  • l'objet de la dépense,
  • la situation géographique du bénéficiaire,
  • le montant et le type de dépenses (uniquement pour les engagements),
  • le service responsable ayant alloué le financement,
  • la partie du budget de l'UE d'où provient le financement,
  • l'année durant laquelle le montant a été inscrit dans les comptes de la Commission.

Source: https://ec.europa.eu/info/about-european-commission/service-standards-and-principles/transparency/funding-recipients_fr

52

Cependant, le STF ne fournit pas d'informations exhaustives sur les financements accordés à des ONG. En effet, il présente les lacunes suivantes:

  • aucune information sur les paiements réels n'y est divulguée;
  • la catégorie de bénéficiaires «ONG» n'a été créée qu'en 2016 et n'est pas utilisée de façon cohérente, en raison de l'absence de critères pour déterminer ce qui constitue une ONG;
  • les entités bénéficiaires des financements accordés au moyen de subventions en cascade n'y figurent pas.
53

Les services de la Commission appliquent différentes approches lorsqu'ils divulguent les financements dans le STF. En cas de conclusion de contrats avec plusieurs bénéficiaires, les DG RTD, ENV et EAC (par l'intermédiaire de l'EACEA) publient les noms de tous les bénéficiaires et incluent une ventilation des fonds. La DG ECHO publie le montant financier et le nom de l'ONG avec laquelle la Commission a signé la convention de subvention. Elle ne présente pas les informations sur les éventuels autres partenaires qui mettent en œuvre une partie ou l'intégralité de la mesure (voir figure 3). Les DG NEAR et DEVCO mentionnent les noms des ONG avec lesquelles la Commission a signé une convention de subvention et des codemandeurs. Cependant, le montant de la subvention est intégralement relié au partenaire chef de file, sans ventilation par bénéficiaire.

54

Pour l'ensemble des 14 projets en gestion directe examinés, nous avons constaté que les montants publiés dans le STF étaient cohérents par rapport à ceux engagés dans les conventions de subvention. Dans cinq cas33 toutefois, plusieurs données publiées concernant le type de mesure, la situation géographique ou le service responsable faisaient défaut ou étaient incorrectes.

Des informations supplémentaires, y compris sur les résultats, sont divulguées sur les différents portails relatifs à la transparence
55

En dehors du STF, la Commission publie des informations concernant les mesures financées sur diverses plateformes pour différents domaines d'action. À titre d'exemple, dans le domaine de la recherche, la Commission divulgue des informations sur ses financements dans CORDIS, qui constitue un registre et un portail publics sur les projets de recherche financés par l'UE et sur leurs résultats34.

56

Dans le domaine de l'action extérieure, la Commission divulgue des informations sur les financements accordés à des ONG sur plusieurs portails web relatifs à la transparence de l'aide: l'outil «EU Aid Explorer»35, le système d'information européen sur la réponse aux urgences et catastrophes (EDRIS – European Emergency Disaster Response Information System)36 et le service de suivi financier37. Globalement, les informations publiées sur les projets audités étaient cohérentes par rapport aux fonds réellement versés.

La divulgation des informations sur l'aide humanitaire et l'aide au développement est généralement conforme aux normes internationales en matière de transparence

57

La Commission présente des données sur l'aide humanitaire et l'aide au développement afin de respecter ses engagements internationaux en matière de transparence de l'aide. Elle transmet des informations sur les sites de l'OCDE intitulés «Système de notification des pays créanciers»38 et «Enquête sur les dépenses prévisionnelles»39, ainsi que dans le registre de l'Initiative internationale pour la transparence de l'aide (IITA)40, conformément aux normes internationales communes.

La Commission a publié des données sur l'aide humanitaire et l'aide au développement conformément à la norme commune de l'IITA, mais certaines d'entre elles présentaient des faiblesses
58

La Commission divulgue des données sur l'aide humanitaire et l'aide au développement en suivant un cadre commun de communication standard élaboré dans le contexte de l'IITA41, une initiative mondiale qui vise à accroître la transparence et l'efficacité de la coopération au développement.

59

Globalement, la Commission publie des données conformément à la norme de l'IITA. Cependant, nous avons constaté que les données communiquées dans le cadre de l'IITA ne comportent aucune information sur les fonds fiduciaires de l'UE ni sur les résultats des projets financés42.

60

Pour les projets échantillonnés, nous avons effectué une comparaison entre les données réelles et les informations figurant sur le portail web convivial de l'IITA. Des informations ont été publiées pour tous les projets audités, mais nous avons relevé plusieurs erreurs dans les montants ayant fait l'objet d'un contrat43, les décaissements44 et les dates de fin de projet45 (voir encadré 8).

Encadré 8

Exemples d'erreurs constatées dans les données publiées sur le «portail d» de l'IITA

Pour le projet n° 11, le montant des décaissements mentionné sur le site de l'IITA (portail d) était erroné. Il était de 14 millions d'euros, alors que le montant réel aurait dû être de 11,2 millions d'euros, étant donné que le paiement final devait encore être effectué (situation au 2 mars 2018).

Dans le cas du projet n° 15, le montant contractuel publié sur le «portail d» de l'IITA était égal à zéro euro, alors que le montant réel qui avait fait l'objet d'un contrat était de 2 millions d'euros. De plus, la date de fin du projet était erronée, car elle n'avait pas été actualisée pour tenir compte d'une prolongation de trois mois.

Les organismes des Nations unies ont publié des informations inappropriées sur les contrats passés avec des ONG

61

La Commission confie la mise en œuvre des projets en gestion indirecte à des tiers. En l'occurrence, la divulgation d'informations sur les subventions accordées au moyen de fonds de l'UE relève de la responsabilité de l'entité chargée de l'exécution46.

62

Nous avons vérifié les données publiées par les organismes des Nations unies chargés de l'exécution sur les six projets en gestion indirecte de notre échantillon (voir annexe II). Dans cinq cas, nous avons constaté que les organismes des Nations unies n'avaient publié aucune47 ou seulement une partie48 des informations requises sur les subventions en provenance de fonds de l'UE accordées à des ONG (voir encadré 9). De plus, la Commission n'a pas vérifié si les organismes des Nations unies avaient rempli cette obligation.

Encadré 9

Exemples d'organismes des Nations unies qui ne publient pas d'informations sur les fonds de l'UE octroyés à des ONG au moyen de subventions en cascade

La Commission a confié à un organisme des Nations unies la mise en œuvre du projet n° 18 concernant l'identification des réfugiés en Éthiopie et l'aide en espèces fournie à ces derniers. L'organisme des Nations unies a ensuite confié certaines activités à une ONG au moyen d'une subvention en cascade, sans toutefois divulguer aucune information sur celle-ci sur son site web.

En Éthiopie, la Commission a confié à un organisme des Nations unies la mise en œuvre du projet n° 19, qui visait à soutenir la réintégration des victimes de la traite des êtres humains. Deux ONG locales ont exécuté une partie des activités du projet. Sur son site web, l'organisme des Nations unies n'a publié que peu d'informations sur les contrats signés avec ces ONG et n'a pas précisé les montants qui ont fait l'objet de ces contrats.

Conclusions et recommandations

63

Lors de notre audit, nous avons examiné si la mise en œuvre des fonds de l'UE par des ONG était transparente. Cela a consisté, entre autres, à vérifier si l'identification des entités en tant qu'ONG par la Commission était fiable et si la sélection des ONG chargées d'exécuter les mesures financées par l'UE était transparente. Nous avons aussi examiné si le processus de collecte, de contrôle et de divulgation des informations sur les ONG s'était déroulé de façon appropriée. Nous avons couvert les principaux domaines d'action dans lesquels des ONG mettent en œuvre des fonds de l'UE, en centrant particulièrement notre attention sur le domaine de financement le plus important, à savoir l'action extérieure.

64

Nous avons estimé, en conclusion, que la Commission ne faisait pas suffisamment preuve de transparence en ce qui concerne la mise en œuvre de fonds de l'UE par des ONG.

65

Dans la plupart des cas, l'éligibilité aux financements de l'UE ne dépend pas du statut d'ONG. Le classement des entités en tant qu'ONG n'est pas fiable, étant donné que l'octroi de ce statut dans le système comptable de la Commission est fondé sur des déclarations effectuées par ces entités elles-mêmes et que les contrôles réalisés par la Commission sont limités (voir points 18 à 27).

66

Il n'existait aucun système d'enregistrement des demandeurs de financements valable pour la Commission dans son ensemble. En outre, les différents systèmes utilisés pour enregistrer ces demandeurs, y compris les ONG, n'étaient pas reliés entre eux (voir point 22).

Recommandation n° 1 – Améliorer la fiabilité des informations sur les ONG

La Commission devrait améliorer sa performance et la transparence de ses informations sur les ONG qui mettent en œuvre les actions de l'UE. À cet effet, il faudrait qu'elle reçoive des informations appropriées et qu'elle améliore la fiabilité de celles qui concernent les ONG exécutant des fonds de l'UE et qui figurent dans son système comptable. Pour ce faire, elle devrait:

  1. inclure, dans ses lignes directrices internes sur la validation des entités juridiques, des critères clairs pour identifier les ONG dans ABAC;
  2. inclure, dans un système unique d'enregistrement, l'obligation (ou la possibilité, si l'ONG invoque des raisons de sécurité) pour les demandeurs de fonds de l'UE de déclarer eux-mêmes leur qualité d'ONG, étant entendu qu'elle devrait aussi énoncer les critères qui seraient utilisés pour considérer qu'une organisation est une ONG.

Délai de mise en œuvre de cette recommandation: fin 2020.

67

Pour ce qui est du domaine de l'action extérieure, nous avons constaté que la Commission sélectionnait généralement de façon transparente les projets menés par des ONG. Cependant, nous avons relevé des lacunes dans certains cas (voir points 28 à 33).

68

Nous avons constaté que les différents services de la Commission n'avaient pas appliqué les procédures d'octroi de subventions en cascade de la même façon. L'interprétation, par la DG ECHO, des règles sur l'octroi d'un soutien financier à des tiers était plus large que celle d'autres DG et a permis plusieurs échelons de mise en œuvre, sans limiter les montants accordés au moyen de subventions en cascade (voir points 35 et 37).

69

Les procédures que les organismes des Nations unies ont appliquées pour sélectionner des ONG et que nous avons auditées n'étaient pas toujours transparentes (voir points 38 et 39).

Recommandation n° 2 – Contrôler l'application des règles relatives à l'octroi de subventions en cascade

Lorsque la mise en œuvre d'une mesure en gestion directe exige l'octroi d'une subvention en cascade, la Commission devrait:

  1. veiller à ce que les différents services interprètent de façon cohérente les règles applicables du règlement financier, en tenant compte des spécificités sectorielles. En particulier, lorsque la mise en œuvre d'une mesure nécessite de soutenir financièrement un tiers, la convention de subvention devrait définir les conditions d'octroi de ce soutien conformément aux dispositions du règlement financier entré en vigueur en 2018.
  2. Lorsque des organismes des Nations unies sélectionnent des bénéficiaires dans le cadre de la gestion indirecte, la Commission devrait:

  3. vérifier si ces organismes appliquent correctement leurs règles et procédures relatives à la sélection des partenaires chargés de la mise en œuvre.

Délai de mise en œuvre de cette recommandation: à partir de la mi-2019.

70

Les informations sur les ONG n'ont pas toujours été recueillies et vérifiées de façon appropriée par la Commission. En particulier, ces systèmes n'ont pas toujours permis d'enregistrer les fonds perçus par tous les bénéficiaires de contrats (voir points 41 et 42).

71

Dans le domaine de l'action extérieure, la Commission ne disposait pas d'informations exhaustives sur les financements perçus et les activités menées par tous les acteurs chargés de la mise en œuvre. C'était notamment le cas pour les réseaux d'ONG internationales et pour les projets en gestion indirecte. En outre, lorsque la gestion était indirecte, le manque d'informations disponibles a entravé les contrôles réalisés par la Commission concernant les coûts déclarés (voir points 43 à 49).

Recommandation n° 3 – Améliorer les informations sur les fonds mis en œuvre par des ONG

La Commission devrait améliorer les informations recueillies sur les ONG financées. À cet effet, elle devrait:

  1. faire en sorte que les différents systèmes de gestion des subventions soient en mesure d'enregistrer les financements perçus par tous les bénéficiaires qui ont conclu un contrat avec l'UE (et pas uniquement par le chef de file) et que ces informations puissent servir à des fins d'analyse et de traitement.
  2. Dans le domaine de l'action extérieure, la Commission devrait améliorer la traçabilité des fonds. Pour ce faire, elle devrait:

  3. recenser dans ses systèmes les entités qui exécutent concrètement les mesures financées si celles-ci sont mises en œuvre par des réseaux d'ONG internationales;
  4. lorsqu'il s'agit de projets mis en œuvre en gestion indirecte par l'intermédiaire d'organismes des Nations unies, vérifier si des informations suffisantes sur les coûts indirects déclarés par les ONG financées sont fournies, ce qui permettrait d'évaluer les coûts déclarés par tous les partenaires chargés de la mise en œuvre.

Délai de mise en œuvre de cette recommandation: mi-2021.

72

Les informations sur les fonds de l'UE mis en œuvre par des ONG sont publiées dans plusieurs systèmes, mais elles sont limitées, sauf dans le domaine de l'action extérieure (voir points 51 à 56).

73

La Commission a généralement communiqué des données sur l'aide humanitaire et l'aide au développement conformément aux normes internationales en matière de transparence, mais plusieurs de ces données présentaient des faiblesses (voir points 58 à 60).

74

Dans cinq cas, les organismes des Nations unies chargés de l'exécution n'ont publié que partiellement, voire pas du tout, les contrats passés avec des ONG et la Commission n'a pas vérifié le respect de cette obligation par ces organismes (voir point 62).

Recommandation n° 4 – Harmoniser et améliorer la précision des informations publiées

La Commission devrait:

  1. adopter une approche uniforme entre tous les services lorsqu'il s'agit de publier des informations dans le système de transparence financière, en s'assurant que tous les bénéficiaires qui ont conclu un contrat avec l'UE ainsi que le montant des fonds octroyés y soient mentionnés.
  2. Délai de mise en œuvre de cette recommandation: mi-2021.

    Dans le domaine de l'action extérieure, la Commission devrait:

  3. respecter davantage les normes internationales relatives à la transparence de l'aide, en transmettant des informations sur les résultats des projets financés et des données sur les fonds fiduciaires de l'UE;
  4. vérifier si les organismes des Nations unies remplissent l'obligation qui leur est faite de divulguer de façon appropriée les contrats attribués qui font appel à des fonds de l'UE.

Délai de mise en œuvre de cette recommandation: mi-2021.

Le présent rapport a été adopté par la Chambre V, présidée par M. Lazaros S. LAZAROU, Membre de la Cour des comptes, à Luxembourg en sa réunion du 5 décembre 2018.

Par la Cour des comptes,

Klaus-Heiner LEHNE
Président

Annexes

Annexe I

Projets en gestion directe audités

DG Numéro Référence du contrat Titre du contrat Contractant Montant (en euros) Dates
de mise en œuvre
Liban DG ECHO 1 ECHO/SYR/BUD/2016/91034 Octroi d'une assistance en espèces à finalités multiples pour répondre aux besoins des réfugiés syriens vulnérables au Liban ONG internationale 31 050 000 1.6.2016 - 31.5.2017
2 ECHO/SYR/BUD/2014/91020 Intervention d'urgence pour la population la plus vulnérable affectée par la crise syrienne (phase 4) ONG internationale 5 500 000 1.7.2014 - 31.3.2015
3 ECHO/SYR/BUD/2016/91024 Assistance d'urgence en matière de protection fournie aux réfugiés affectés par le conflit et les déplacements dans les régions de la Bekaa et du Nord au Liban ONG internationale 1 500 000 1.4.2016 - 30.4.2017
DG NEAR 4 2015/364-146 Améliorer l'approvisionnement sûr en eau et la gestion des déchets pour la population vulnérable touchée par la crise syrienne au Sud-Liban ONG internationale 2 110 823 17.9.2015 - 16.9.2017
5 2013/282-595 Lancement d'une approche globale visant à soutenir et émanciper les migrants tout au long du cycle de migration ainsi que les réfugiés au Liban ONG internationale 1 914 506 31.7.2013 - 30.7.2016
6 2014/350-232 L'indépendance du pouvoir judiciaire au Liban: une priorité sociale ONG locale 1 000 000 16.10.2014 - 15.5.2018
7 2015/371-135 Faire entendre la voix des organisations de la société civile (OSC) libanaises pour un développement inclusif et durable de l'agriculture et de l'environnement au Nord-Liban ONG internationale 470 949 1.2.2016 - 28.2.2018
Éthiopie DG ECHO 11 ECHO/-HF/EDF/2015/01001 Quatrième mécanisme de réaction aux situations d'urgence en Éthiopie ONG internationale 14 000 000 1.1.2016 - 30.6.2017
12 ECHO/-HF/EDF/2015/01025 Distribution urgente de semences avec le gouvernement éthiopien (SERGE – Seed Emergency Response with the Government of Ethiopia) ONG internationale 5 000 000 26.5.2016 - 25.3.2017
13 ECHO/-HF/EDF/2015/01017 Réaction d'urgence multisectorielle pour les communautés vulnérables de cinq Woredas (districts) de la région de l'Afar, en Éthiopie ONG internationale 1 500 000 1.3.2016 - 31.8.2017
DG DEVCO 14 2014/343-843 Conservation de la biodiversité et des fonctions des écosystèmes, ainsi qu'amélioration du bien-être des communautés des montagnes et des basses terres de l'écorégion de Balé ONG internationale 5 000 000 9.7.2014 - 8.4.2018
15 2014/340-882 Amélioration des capacités de résilience et rétablissement des communautés vulnérables de la zone de Wag Himra, dans la région d'Amhara, en Éthiopie ONG internationale 2 000 000 17.4.2014 - 16.7.2017
16 2016/376-321 Gestion des ressources naturelles pastorales et agropastorales, accompagnée d'initiatives visant à favoriser d'autres moyens de subsistances (PANRMLI – Pastoralist and Agro-pastoralist Natural Resources Management and Livelihood Initiatives) ONG locale 197 865 1.7.2016 - 31.10.2018
17 2014/341-464 Projet d'amélioration de la santé reproductive dans les communautés pastorales de la région de l'Afar ONG locale 180 000 12.4.2014 - 11.4.2016

Annexe II

Projets en gestion indirecte audités

DG Numéro Référence du contrat Titre du contrat Contractant Montant
(en euros)
Dates de mise en œuvre ONG bénéficiaire(s) d'une subvention en cascade
Liban DG ECHO 8 ECHO/SYR/BUD/2016/91 034 Octroi d'une protection et d'une aide humanitaire aux réfugiés vivant au Liban Organisme des Nations unies 31 050 000 1.6.2016 - 31.5.2017 Une ONG bénéficiaire d'une subvention en cascade
DG NEAR 9 2015/367-663 Soutien aux enfants en âge d'être scolarisés touchés par la crise syrienne afin de leur permettre d'accéder à des possibilités d'apprentissage et d'assurer la fourniture de soins de santé et une diminution des vulnérabilités pour les enfants, les femmes et les prestataires de soins au Liban Organisme des Nations unies 37 920 556 1.9.2015 - 31.8.2017 Une ONG internationale et une ONG locale
10 2015/371-621 Renforcer l'accès à des services relatifs aux maladies non transmissibles et à la santé mentale, au niveau des soins de santé primaires pour les communautés vulnérables de réfugiés syriens et pour les communautés libanaises au Liban Organisme des Nations unies 2 308 000 1.1.2016 - 31.3.2017 Une ONG locale
Éthiopie DG ECHO 18 ECHO/-HF/BUD/2015/91 054 Aide en espèces aux réfugiés somaliens, érythréens, sud-soudanais et soudanais, et identification biométrique des réfugiés Organisme des Nations unies 5 000 000 1.4.2015 - 31.3.2016 Une ONG internationale
DG DEVCO 19 2015/358-720 Soutien à la réintégration des rapatriés en Éthiopie Organisme des Nations unies 5 000 000 1.1.2015 - 31.12.2018 Deux ONG locales
20 2014/346-779 Recherche de la résilience pastorale grâce à une amélioration des services de santé animale dans les zones pastorales en Éthiopie Organisme des Nations unies 9 277 294 26.7.2014 - 25.11.2018 Deux ONG internationales

Annexe III

Évaluation des différents projets – Vue d'ensemble

N° du projet Processus mis en œuvre par la Commission pour sélectionner des projets menés par des ONG Processus mis en œuvre par des tiers pour sélectionner des ONG Informations sur les financements de l'UE Utilisation des informations Publication
Transparence du processus de sélection Évaluation de la capacité des ONG partenaires Transparence du processus de sélection Évaluation de la capacité des ONG partenaires Les systèmes de la Commission montrent la répartition des tâches dans les activités des ONG Les systèmes de la Commission montrent les financements perçus par chaque ONG Les informations permettent d'évaluer le caractère raisonnable des coûts Les informations peuvent être utilisées pour recenser et corriger les problèmes de mise en œuvre Les informations peuvent être utilisées aux fins de la coordination Dans le système de transparence financière Sur le site de l'IITA Sur d'autres portails / Dans des documents des entités chargées de l'exécution
1 En partie Oui s.o. s.o. En partie Oui Oui En partie Oui En partie En partie Oui
2 En partie Non s.o. s.o. Oui Oui Oui Oui Oui En partie En partie En partie
3 En partie Oui s.o. s.o. Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui
4 Oui Oui s.o. s.o. En partie En partie Oui Oui Oui En partie En partie En partie
5 Oui Oui Oui Oui Oui En partie Oui Oui Oui En partie En partie Non
6 Oui Oui s.o. s.o. Oui Non Oui Oui Oui En partie En partie En partie
7 Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui En partie En partie En partie
8 s.o. s.o. Oui Oui Non Non Non Non Non s.o. s.o. En partie
9 s.o. s.o. Non Oui Non Non Non Non Non s.o. s.o. Non
10 s.o. s.o. Oui Oui En partie En partie Non Oui En partie s.o. s.o. Oui
11 En partie Oui Oui Oui En partie Oui Oui Oui Oui Oui En partie Oui
12 En partie Oui Oui Oui En partie En partie En partie Oui Oui Oui En partie En partie
13 En partie Oui s.o. s.o. Non Oui Oui Oui Oui Oui En partie Oui
14 Oui Oui s.o. s.o. Oui Oui En partie Oui Oui En partie En partie En partie
15 Oui Oui s.o. s.o. En partie Oui Oui Oui Oui En partie En partie En partie
16 Oui En partie s.o. s.o. Oui Non Oui Oui Oui En partie En partie En partie
17 Oui En partie s.o. s.o. Oui Non Oui Oui En partie En partie En partie En partie
18 s.o. s.o. Non Oui En partie Non Non Oui En partie s.o. s.o. Non
19 s.o. s.o. Oui Oui En partie Non Non Oui En partie s.o. s.o. En partie
20 s.o. s.o. Non Oui Oui En partie Non Oui En partie s.o. s.o. Non

Réponses de la Commission

Synthèse

III

La Commission estime qu’elle fait suffisamment preuve de transparence en ce qui concerne les financements qu’elle accorde et que les ONG ne devraient pas être considérées comme une catégorie particulière de bénéficiaires.

Lors du traitement des demandes, pour autant que les demandeurs respectent les critères d’éligibilité, la Commission s’attache essentiellement à la description du projet, à son adéquation avec les objectifs du programme et à sa contribution possible à leur réalisation. L’enregistrement du statut d’ONG n’étant pas une obligation légale et les ONG ne répondant à aucune définition juridique, le système comptable n’enregistre pas les fonds spécifiquement destinés au secteur des ONG.

IV

L’enregistrement du statut d’ONG des bénéficiaires dans le système comptable de la Commission n’est pas obligatoire au vu de l’absence de fondement juridique justifiant un traitement différent des ONG et de l’absence de définition commune d’une ONG. Par ailleurs, aucune obligation de transparence financière n’impose expressément de rendre compte des financements accordés aux ONG.

Dès lors, la Commission estime que le classement effectué dans son système comptable ne peut pas être qualifié de non fiable.

V

Les services de la Commission tirent parti de la flexibilité prévue par le règlement financier pour distribuer l’aide de diverses manières.

Lorsque l’aide est fournie sous la forme d’un soutien financier à des tiers, les contextes opérationnels particuliers, comme l’aide humanitaire, sont désormais pris en compte dans le nouveau règlement financier, qui prévoit, à l’article 204 (dernière phrase), que «[c]e seuil […] peut être dépassé lorsque la réalisation des objectifs des actions serait, autrement, impossible ou exagérément difficile».

En outre, le règlement financier ne fixe pas le nombre d’échelons de mise en œuvre.

VI

Les informations recueillies sur les fonds de l’UE mis en œuvre par des ONG ne peuvent pas être uniformes. Le type d’informations demandé dépend du contexte dans lequel les fonds de l’UE sont mis en œuvre.

La Commission tient à souligner qu’elle suit activement la mise en œuvre des projets et effectue les contrôles financiers qui s’imposent. Conformément au cadre juridique pertinent, la Commission peut:

  • demander aux bénéficiaires de mettre à disposition toutes les informations financières concernant un projet,
  • réaliser des contrôles, notamment sur place, se rapportant aux opérations financées par l’UE.
IX

La Commission accepte toutes les recommandations, à l’exception de la première, pour les motifs exposés dans les réponses.

Introduction

1

La Commission reconnaît l’intérêt croissant que suscite la transparence des financements des ONG.

2

La Commission note que la quête de transparence devrait être adaptée au contexte de la manière suivante:

  • aucune définition commune des ONG n’est donnée ou proposée par le législateur à l’échelle de l’UE et cette absence de définition devrait définir le cadre des attentes relatives aux informations dont dispose la Commission sur les ONG,
  • toute tentative de définition des ONG doit être mise en balance avec la nécessité de protéger la sphère opérationnelle des ONG.
Encadré 1 – Définition des ONG

Voir la réponse de la Commission au point 2.

La Commission tient aussi à souligner que les critères énoncés dans la communication de la Commission de 1997 n’ont pas été repris dans les actes de base de la Commission.

Plus précisément, la Commission tient à souligner que, dans le domaine d’action de l’aide au développement, la notion d'«organisation de la société civile» (OSC) est plus fréquemment employée que celle d’«ONG». La communication COM(2012) 49249 donne une définition des OSC, dont les ONG constituent un sous-ensemble.

6

L’article 35 du règlement financier ne mentionne pas expressément les ONG.

En outre, dans le contexte de l’aide humanitaire, il peut ne pas être opportun de communiquer toutes les informations recueillies dans les zones de conflit, cette communication pouvant mettre en danger les parties concernées. Dans le contexte de l’aide au développement, il importe de souligner que la Commission dispose d’une marge d’appréciation pour décider si elle communique des informations sur les destinataires des fonds de l’Union dans des domaines d’action sensibles [voir l’article 4, paragraphe 5, du règlement (UE) nº 236/2014: «Lorsqu’elle fournit l’assistance financière de l’Union [...], la Commission prend, le cas échéant, toutes les mesures nécessaires pour assurer la visibilité du soutien financier de l’Union. Il s’agit notamment de mesures imposant des obligations de visibilité aux destinataires des fonds de l’Union, sauf dans des cas dûment justifiés.»].

Observations

18

L’enregistrement du statut d’ONG n’étant pas une obligation légale et les ONG ne répondant à aucune définition juridique, le système comptable n’est pas conçu pour enregistrer les fonds spécifiquement destinés au secteur des ONG. Par conséquent, la Commission n’est pas d’avis que l’identification des entités en tant qu’ONG n’est pas fiable.

19

Au vu de l’absence de définition et de l’absence d’exigences propres aux ONG dans le règlement financier, rien ne justifie que la Commission élabore une stratégie ciblant spécifiquement les ONG.

20

Voir la réponse de la Commission au point 19.

23

Les demandeurs s’enregistreront une seule fois dans le système SEDIA et procèderont ensuite à des mises à jour lorsque leurs informations ne seront plus d’actualité.

24

Des contrôles approfondis sont effectués pour garantir le respect des critères d’éligibilité, notamment en ce qui concerne l’absence de but lucratif, et la validité des données utilisées pour l’enregistrement, notamment la validation de la forme juridique.

S’agissant des subventions de fonctionnement LIFE, les statuts et les documents d’enregistrement de tous les demandeurs sont systématiquement contrôlés50.

Dans le cas de l’aide humanitaire, une ONG ne peut établir une relation contractuelle spécifiquement destinée à la mise en œuvre d’une action qu’après avoir signé un accord-cadre de partenariat («ACP»). La Commission vérifie minutieusement le statut d’ONG avant de signer l’ACP et d’envoyer les informations à ABAC.

26

Le respect des critères d’éligibilité par tous les participants des appels à propositions qui ont été retenus pour bénéficier de fonds fait l’objet d’un contrôle avant la signature des conventions de subvention. Ce principe est inscrit dans le règlement financier.

De nombreux instituts de recherche et universités sont des organisations caritatives, indépendantes des pouvoirs publics, sans but lucratif et ayant une mission d’intérêt public. Dans certains États membres, ces attributs leur conféreraient le statut d’ONG. La Commission estime que les informations en sa possession sont fiables et que l’absence de validation du statut d’ONG n’a pas d’incidence sur leur fiabilité. L’absence d’informations sur les ONG s’explique par l’absence de définition des ONG à l’échelle de l’UE.

27

L’indication du statut d’ONG pourrait être rendue obligatoire dans ABAC uniquement en cas d’accord sur une définition commune des ONG et si une base juridique était introduite pour distinguer les ONG.

Dans ABAC, seul le type d’entité juridique doit être indiqué pour chaque enregistrement. S’agissant du projet nº 16, le type de forme juridique enregistré dans ABAC est «organisation sans but lucratif».

Le système d’enregistrement PADOR est local et ne transmet pas automatiquement les informations à la fiche de l’entité juridique.

29

Les procédures de sélection dépendent des modalités de mise en œuvre (subvention, marché de service, etc.) choisies en fonction des objectifs du programme et ne sont pas fondées sur les bénéficiaires ou partenaires de mise en œuvre potentiels.

La question de savoir si les ONG peuvent bénéficier d’un financement aux mêmes conditions dépend des lignes directrices ou du cahier des charges ainsi que des objectifs du programme.

32

Le règlement financier n’impose pas une vérification systématique de toutes les pièces justificatives.

Une obligation générale imposant la communication des pièces justificatives donnerait lieu à une lourde charge administrative (tant pour le demandeur que pour la Commission) et pourrait retarder considérablement les procédures d’attribution.

Les informations fournies doivent être vraies et peuvent être vérifiées en cas de doute. En cas de fausses informations, le demandeur peut être écarté de la procédure.

33

Conformément au principe de proportionnalité, toutes les déclarations effectuées par les bénéficiaires potentiels ne sont pas systématiquement contrôlées par le pouvoir adjudicateur. En effet, un demandeur peut être rejeté – ou il peut être mis fin au marché – en cas de fausses déclarations.

36

La Commission tient à souligner que la DG ECHO a tiré parti de la flexibilité prévue par le règlement financier.

Lorsque l’aide est fournie sous la forme d’un soutien financier à des tiers, les contextes opérationnels particuliers, comme l’aide humanitaire, sont désormais pris en compte dans le nouveau règlement financier, qui prévoit, à l’article 204 (dernière phrase), que «[c]e seuil […] peut être dépassé lorsque la réalisation des objectifs des actions serait, autrement, impossible ou exagérément difficile».

Pour la DG ECHO, cette approche se justifie par des considérations opérationnelles impératives liées à la nécessité d’une mise en œuvre rapide du programme d’aide humanitaire de l’UE par l’opérateur le plus compétent selon les circonstances; cela exige de faire preuve d’une grande flexibilité d’un bout à l’autre de la chaîne de mise en œuvre de l’aide humanitaire.

En outre, le règlement financier ne fixe pas le nombre d’échelons de mise en œuvre.

37

La Commission renvoie à sa réponse au point 36.

39

La Commission tient à souligner que, dans le cadre d’une gestion indirecte, un partenaire de mise en œuvre peut, pour l’octroi des subventions, recourir à ses propres règles si elles ont fait l’objet d’une appréciation positive. Si les systèmes et procédures de l’entité changent, cette dernière doit en informer la Commission.

Tandis que, sous réserve d’une évaluation sur la base des piliers, les organisations peuvent recourir à leurs propres procédures, l’accord-cadre financier et administratif («ACFA») n’expose pas dans le détail toutes les procédures applicables à la sélection des ONG. Il est important de faire la distinction entre des notions telles que délégué, subdélégué, partenaire de mise en œuvre, bénéficiaire d’une subvention en cascade et bénéficiaire d’un soutien financier à des tiers ainsi qu’entre les rôles de ces entités.

En outre, la Commission souligne que le résultat positif d’une évaluation sur la base des piliers sert de condition préalable à une gestion indirecte. Il n’est pas donné pour une convention particulière.

Encadré 4 – Exemple de procédure de sélection menée par un tiers qui n’a pas respecté ses propres règles internes en la matière

Pour la sélection des partenaires de mise en œuvre, il a été tenu compte de la capacité des partenaires gouvernementaux régionaux dans des régions éloignées et difficiles.

L’entité peut commencer par s’assurer du soutien des autorités régionales à son projet avant d’obtenir les fonds et de signer un marché; ce n’est qu’ensuite qu’elle signe le protocole d’accord avec le partenaire gouvernemental régional. Cette approche pourrait expliquer l’enchaînement des évènements décrit dans les observations de la Cour des comptes européenne.

Encadré 5 – Informations recueillies dans les différents systèmes de la Commission

Dans le cas de la DG ECHO, les subventions d’action sont des subventions destinées à un bénéficiaire unique attribuées à des entités ayant conclu un ACP avec la DG ECHO. Ainsi, dans le système interne de celle-ci, les fonds de la DG ECHO sont à juste titre alloués à l’entité juridique avec laquelle la Commission a conclu un engagement juridique au titre du règlement financier.

Bien que les partenaires de mise en œuvre ne soient pas toujours connus au stade de la demande, puisque les partenaires peuvent ne pas encore disposer de ces informations, le système prévoit qu’elle puisse être actualisée au cours de la mise en œuvre et arrêtée avant le rapport final. Les partenaires sont contractuellement tenus de s’assurer, au stade du rapport final, de la justesse des chiffres (les partenaires de mise en œuvre et leur part) dans le cadre d’une gestion directe.

Le grand livre envoyé par les partenaires de la DG ECHO au stade du rapport final fournit tous les détails concernant les dépenses exposées pendant la mise en œuvre de l’action. De plus, le fait d’autoriser les partenaires à présenter le grand livre conformément à leurs propres rapports financiers permet de contribuer à l’appel à la simplification lancé par les institutions européennes lors de l’élaboration de l’ACP de 2014.

Cinquième alinéa: la Commission souhaite attirer l’attention sur le fait que les modèles actuels du PRAG imposent l’élaboration de rapports sur les résultats et non sur les fonds octroyés à chaque bénéficiaire.

42

La Commission recueille les informations dont elle a besoin pour s’acquitter de son obligation de bonne gestion financière. Elle évite de recueillir des informations qui ne sont pas nécessaires à cette fin afin de limiter la charge administrative pesant sur les participants.

43

En ce qui concerne les réseaux d’ONG internationales, les différents services de la Commission peuvent, conformément à leurs actes de base et priorités opérationnelles respectifs, collaborer avec des membres des réseaux selon diverses modalités prévues dans le règlement financier.

Les entités appartenant à un réseau peuvent être les bénéficiaires d’un soutien financier à des tiers. Les informations recueillies sur les fonds de l’UE mis en œuvre par des ONG ne peuvent pas être uniformes. Le type d’informations demandé dépend du contexte dans lequel les fonds de l’UE sont mis en œuvre.

44

La Commission respecte pleinement les exigences en matière de communication d’informations qui lui incombent, étant donné que la seule relation contractuelle est celle établie avec le partenaire ayant signé l’ACP. Il s’agit de la seule relation pour laquelle le système de transparence financière («STF») impose la communication d’informations. Voir également les réponses de la Commission à l’encadré 5.

Les réseaux d’ONG internationales ont fait preuve de transparence en fournissant à la Commission des informations sur leurs modalités de travail. L’objectif de ces réseaux est de générer des gains d’efficacité en concentrant les compétences et le savoir-faire au sein d’un système unique en la matière et d’être en mesure de réagir rapidement à une situation de crise.

La Commission entend fournir plus de précisions dès 2019.

45

La Commission établit une relation contractuelle avec le partenaire avec lequel elle signe un ACP, qui constitue la seule entité juridique au titre du règlement financier. En outre, les conditions générales de l’ACP prévoient que la relation entre la DG ECHO et l’ONG soit fondée sur un partenariat dans le cadre duquel le partenaire est pleinement responsable de toutes les activités mises en œuvre par ses partenaires de mise en œuvre. Les partenaires sont donc contractuellement tenus de s’assurer, au stade du rapport final, de la justesse des chiffres (les partenaires de mise en œuvre et leur part) dans le cadre d’une gestion directe.

De plus, la signature d’un ACP avec des ONG établies dans l’Union offre la garantie d’une application plus aisée de toutes les conventions de subvention conclues. Les intérêts financiers de l’UE sont ainsi adéquatement protégés.

46

Dans le cadre d’une gestion indirecte, les organismes des Nations unies ne sont pas légalement tenus d’enregistrer les fonds perçus par les ONG. Dès lors, les informations sur les subventions en cascade spécifiquement accordées aux ONG ne peuvent pas non plus être disponibles dans les systèmes de la Commission.

Le règlement financier ne comporte aucune obligation d’enregistrement des fonds reçus par les ONG tierces dans le cadre d’une gestion indirecte (et l’autorité budgétaire n’impose pas non plus d’obligation de communication d’informations à ce sujet), a fortiori dans le contexte de l’absence de définition des ONG.

Encadré 6 – Exemple de surfacturation de coûts indirects

C’est en partie la façon dont sont conçues les subventions: elles sont constituées de coûts directs et de coûts indirects. Les coûts indirects sont calculés sous forme de pourcentage des coûts directs. On peut aisément comprendre que tant l’entité chargée de la mise en œuvre que les bénéficiaires des fonds situés dans l’UE font face à des frais généraux dans leur exécution du budget de l’UE.

Pour le projet nº 20, une mission de vérification externe a donné lieu à des mesures correctrices assorties de recouvrements.

49

Dans le cadre d’une gestion indirecte, une évaluation ex ante sur la base des piliers permet à la Commission de s’assurer qu’elle peut se fier aux systèmes, règles et procédures de l’entité responsable, car ils sont jugés équivalents à ceux de la Commission. Ces systèmes, règles et procédures garantissent la protection des intérêts financiers de l’Union. Dès lors, dans le cadre de ce mode de gestion, la Commission n’est pas tenue de pouvoir systématiquement vérifier les coûts déclarés par les ONG bénéficiaires de subventions en cascade.

La Commission surveille activement la mise en œuvre des projets et peut, lorsqu’elle le juge nécessaire, réaliser les contrôles financiers qui s’imposent. Conformément à l’annexe de l’ACFA conclu avec les Nations unies, la Commission peut:

  • demander aux Nations unies de mettre à disposition toutes les informations financières concernant un projet,
  • réaliser des contrôles, notamment des contrôles sur place, liés aux opérations financées par l’UE.
50

Un système d’alerte (via ABAC) recense les opérateurs économiques exclus ou faisant l’objet de sanctions financières (EDES).

52

Premier tiret: le règlement financier ne l’exige pas. Pour la plupart des projets, les paiements sont échelonnés sur plusieurs années (et une publication annuelle du type du STF ne permettrait pas de se faire une idée précise des paiements réels).

Second tiret: le statut d’ONG est indiqué dans un champ non obligatoire qui figure dans la fiche de l’entité juridique. Toutefois, ce champ n’est utilisé systématiquement que lorsque l’organisation est une organisation sans but lucratif privée, s’est déclarée comme telle et est par conséquent signalée comme telle dans le STF.

Troisième tiret: l’identité des entités recevant des fonds par le biais de subventions en cascade n’est pas rendue publique; celles-ci peuvent toutefois être identifiées dans le rapport de l’entité qui a octroyé la subvention en cascade, sauf si la communication de cette information est susceptible de représenter un risque sérieux au regard de l’intégrité et de la confidentialité ou une menace réelle (par exemple s’il s’agit de défenseurs des droits de l’homme).

53

Les modèles de la DG DEVCO pour le contrat de subvention et le budget ne prévoient pas de ventilation par partenaire de mise en œuvre, puisque c’est au demandeur principal qu’incombent l’entière responsabilité et l’obligation de rendre compte de la gestion de tous les fonds mis en commun pour une action donnée (contribution de l’UE et autres contributions). Toutefois, les ventilations budgétaires entre les différents partenaires sont, dans certains cas, indiquées dans les budgets et parfois détaillées par poste budgétaire ou par activité dans la description de la proposition. Les dotations financières peuvent également être détaillées dans le protocole d’accord signé par les partenaires de mise en œuvre.

La DG ECHO estime qu’elle respecte pleinement les exigences du STF, de même que celles de l’ACP et du règlement financier. Le STF ne prévoit pas d’obligation de communication d’informations au-delà du partenaire de l’ACP.

54

Des contrôles et des mesures correctrices sont prévus pour les projets nº 14 et 15. Le STF n’est en effet pas conçu pour assurer le suivi des situations géographiques, car cela ne serait pas rentable.

59

La Commission s’emploie à renforcer une culture axée sur les résultats et vise à accroître sa capacité à informer les citoyens sur l’incidence de l’aide de l’UE. Les informations sur les résultats de notre intervention sont publiques dans le cadre de nos engagements pris en faveur de l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (IITA), qui s’appliquent à tous les instruments d’action extérieure.

La Commission a commencé à publier des données selon la norme de l’IITA en octobre 2017 pour ce qui est des fonds fiduciaires de l’UE et en novembre 2017 en ce qui concerne les résultats. Les résultats figurent également dans le rapport annuel sur la mise en œuvre des instruments de l’Union européenne pour le financement de l’action extérieure.

60

Les montants contractés des projets audités n’apparaissent pas, car la DG DEVCO et la DG NEAR publient leurs données à deux niveaux hiérarchiques, les engagements étant publiés au niveau des décisions de financement et les décaissements au niveau des contrats.

Au moment de l’audit, la DG ECHO ne publiait pas les montants réellement payés, mais une estimation des paiements. Cela a changé depuis et les montants réellement payés sont désormais publiés.

Encadré 8 – Exemples d’erreurs constatées dans les données publiées sur le «portail d» de l’IITA

En ce qui concerne le projet nº 15, une mesure correctrice a déjà été appliquée par l’ajout d’un avenant technique destiné à modifier le montant contracté.

62

La Commission tient à souligner que les obligations de transparence imposées aux entités chargées de l’exécution du budget de l’Union dans le cadre d’une gestion indirecte sont exposées dans les accords conclus avec ces entités pour chaque action mise en œuvre.

Dans les modèles en vigueur au moment de l’audit, les règles pertinentes diffèrent selon que l’Union est le seul donateur ou que d’autres donateurs contribuent aux projets:

  • lorsque l’Union est le seul donateur, l’organisme des Nations unies est tenu de publier annuellement les informations sur ses contractants et les bénéficiaires des subventions. De plus, pour chaque projet achevé, le rapport financier doit indiquer le lien exact vers la page web où figurent les informations sur les contractants et les bénéficiaires des subventions,
  • pour les actions impliquant plusieurs donateurs, la publication des informations sur les contractants et les bénéficiaires des subventions doit observer les règles définies par l’organisation internationale.

L’obligation de publication est l’un des éléments qui peuvent être contrôlés par la Commission dans le cadre de son suivi des projets.

Dans le cadre d’une gestion indirecte, une vérification supplémentaire de la publication par la Commission ne serait pas justifiée.

Encadré 9 – Exemples d’organismes des Nations unies qui ne publient pas d’informations sur les fonds de l’UE octroyés à des ONG au moyen de subventions en cascade

La Commission renvoie à sa réponse au point 62.

Conclusions et recommandations

64

La Commission estime qu’elle fait suffisamment preuve de transparence en ce qui concerne les financements qu’elle accorde et que les ONG ne devraient pas être considérées comme une catégorie particulière de bénéficiaires.

Lors du traitement des demandes, pour autant que les demandeurs respectent les critères d’éligibilité, la Commission s’attache essentiellement à la description du projet, à son adéquation avec les objectifs du programme et à sa contribution possible à la réalisation de ces objectifs. L’enregistrement du statut d’ONG n’étant pas une obligation légale et les ONG ne répondant à aucune définition juridique, le système comptable n’enregistre pas les fonds spécifiquement destinés au secteur des ONG.

65

L’enregistrement du statut d’ONG des bénéficiaires dans le système comptable de la Commission n’est pas obligatoire au vu de l’absence de fondement juridique pour justifier d’un traitement différent des ONG et de l’absence d’une définition commune de ce qu’est une ONG. Par ailleurs, aucune obligation de transparence financière n’impose expressément de rendre compte des financements accordés aux ONG.

Dès lors, la Commission estime que le classement effectué dans son système comptable ne peut pas être qualifié de non fiable.

Recommandation nº 1 – Améliorer la fiabilité des informations sur les ONG

La Commission n’accepte pas cette recommandation.

La Commission souhaite être pleinement transparente sur les bénéficiaires des fonds de l’UE, dans les limites fixées par l’actuel cadre réglementaire. Toutefois, bien que le terme «ONG» soit couramment employé, il n’en existe aucune définition communément admise, que ce soit au niveau international51 ou au niveau de l’UE. C’est la raison pour laquelle la Commission a, de sa propre initiative, mis au point un système dans le cadre duquel les organisations déclarent elles-mêmes leur statut d’ONG, avec comme condition préalable que l’entité juridique concernée soit signalée comme étant une organisation à la fois privée et sans but lucratif. Bien que cela puisse donner lieu à des groupes de bénéficiaires différents de ceux découlant des notions appliquées au niveau national, la Commission préfère adopter cette approche prudente, fondée sur des critères objectifs et vérifiables. La Commission estime que tout autre critère exigerait une harmonisation au niveau de l’UE de la notion d’ONG, qui devrait être approuvée par le législateur. Une analyse transnationale du cadre juridique des ONG dans six pays européens et non européens révèle l’hétérogénéité des acceptions et désignations de la notion d’ONG d’un pays à l’autre, ce qui laisse penser que l’harmonisation de ce concept risque d’être problématique52.

68

Les services de la Commission tirent parti de la flexibilité prévue par le règlement financier pour distribuer l’aide de diverses manières.

Les règles définies dans le précédent règlement financier (article 137) en ce qui concerne le soutien financier à des tiers prévoyaient des exceptions (par exemple, la possibilité de dépasser le montant de 60 000 EUR lorsque le soutien financier est le but premier de l’action). Par conséquent, leur application dans un contexte particulier, comme celui de l’aide humanitaire, pouvait donner lieu à des pratiques différentes d’un service à l’autre, ce qui ne signifie pas pour autant que les règles et procédures étaient appliquées de manière incorrecte.

Lorsque l’aide est fournie sous la forme d’un soutien financier à des tiers, les contextes opérationnels particuliers, comme l’aide humanitaire, sont désormais pris en compte dans le nouveau règlement financier, qui prévoit, à l’article 204 (dernière phrase), que «[c]e seuil […] peut être dépassé lorsque la réalisation des objectifs des actions serait, autrement, impossible ou exagérément difficile».

En outre, le règlement financier ne fixe pas le nombre d’échelons de mise en œuvre.

Recommandation nº 2 – Contrôler la bonne application des règles relatives à l’octroi de subventions en cascade

La Commission accepte cette recommandation.

  1. La Commission accepte cette recommandation.
  2. La Commission estime que les changements introduits dans le nouveau règlement financier assureront une application cohérente des règles relatives à l’octroi de subventions en cascade.

  3. La Commission accepte cette recommandation.

La Commission surveille activement la mise en œuvre des projets et peut réaliser les contrôles qui s’imposent en ce qui concerne la sélection des partenaires de mise en œuvre des Nations unies, conformément au cadre juridique pertinent.

En outre, dans le cadre d’une gestion indirecte, des évaluations ex ante sur la base des piliers permettent à la Commission de s’assurer qu’elle peut se fier aux systèmes, règles et procédures de l’entité responsable (notamment les règles et procédures sur l’octroi de financements à des tiers, par exemple par l’octroi de subventions en cascade ou la passation de marchés) (voir article 154 du nouveau règlement financier), car ils sont jugés équivalents à ceux de la Commission. S’ils font l’objet d’une appréciation positive, ces systèmes, règles et procédures garantissent la protection des intérêts financiers de l’Union.

71

La Commission renvoie à ses réponses aux points 43 et 44.

La Commission souhaite relever qu’elle suit activement la mise en œuvre des projets et effectue les contrôles financiers qui s’imposent. Conformément au cadre juridique pertinent, la Commission peut:

  • demander aux bénéficiaires de mettre à disposition toutes les informations financières concernant un projet,
  • réaliser des contrôles, notamment des contrôles sur place, liés aux opérations financées par l’UE.
Recommandation nº 3 – Améliorer les informations sur les fonds mis en œuvre par des ONG

La Commission accepte cette recommandation.

  1. La Commission accepte cette recommandation.
  2. Les différents systèmes de gestion des subventions tiennent compte des spécificités de mise en place des différentes politiques, notamment les modalités de passation de marchés.

    Pour les relations extérieures, cela dépendra des fonctionnalités d’OPSYS. Dans certains domaines d’action (par exemple la recherche), cette approche est déjà appliquée.

  3. La Commission accepte cette recommandation.
  4. Pour les relations extérieures, cela dépendra des fonctionnalités d’OPSYS. Dans certains domaines d’action (par exemple la recherche), cette approche est déjà appliquée.

  5. La Commission accepte cette recommandation.

La Commission surveille activement la mise en œuvre des projets et peut, lorsqu’elle le juge nécessaire, réaliser les contrôles qui s’imposent conformément à la convention de délégation/contribution/financement et à l’ACFA conclu avec les Nations unies.

Conformément à ces accords, l’exécution de la convention de délégation/contribution/financement et des obligations qui y figurent, notamment en ce qui concerne les coûts, peut être soumise au contrôle de la Commission ou de l’un de ses mandataires.

Par ailleurs, dans le cadre d’une gestion indirecte, une évaluation ex ante sur la base des piliers permet à la Commission de s’assurer qu’elle peut se fier aux systèmes, règles et procédures de l’entité responsable, car ils sont jugés équivalents à ceux de la Commission. Ces systèmes, règles et procédures garantissent la protection des intérêts financiers de l’Union.

Recommandation nº 4 – Harmoniser et améliorer la précision des informations publiées

La Commission accepte cette recommandation.

  1. La Commission accepte cette recommandation.
  2. La Commission accepte cette recommandation.
  3. La Commission accepte cette recommandation.

La Commission surveille activement la mise en œuvre des projets et peut réaliser les contrôles qui s’imposent en ce qui concerne le respect par les organismes des Nations unies des obligations de communication d’informations qui leur incombent, conformément au cadre juridique pertinent.

Sigles, acronymes et abréviations

ABAC Système de comptabilité d'exercice (Accrual-based accounting system) de la Commission européenne

CFP Cadre financier pluriannuel

CORDIS Service communautaire d'information sur la recherche et le développement (Community Research and Development Information Service)

CRIS Système commun d'information RELEX (Common External Relations Information System)

DG BUDG Direction générale du budget

DG DEVCO Direction générale de la coopération internationale et du développement

DG EAC Direction générale de l'éducation, de la jeunesse, du sport et de la culture

DG ECHO Direction générale de la protection civile et des opérations d'aide humanitaire européennes

DG ENV Direction générale de l'environnement

DG NEAR Direction générale du voisinage et des négociations d'élargissement

DG RTD Direction générale de la recherche et de l'innovation

EACEA Agence exécutive «Éducation, audiovisuel et culture»

EASME Agence exécutive pour les petites et moyennes entreprises

EDRIS Système d'information européen sur la réponse aux urgences et catastrophes (European Emergency Disaster Response Information System).

ERCEA Agence exécutive du Conseil européen de la recherche

FED Fonds européen de développement

IITA Initiative internationale pour la transparence de l'aide

OCDE Organisation de coopération et de développement économiques

ONG Organisation non gouvernementale

OSC Organisation de la société civile

PADOR Service d'enregistrement en ligne des demandeurs potentiels (Potential Applicant Data On-line Registration)

REA Agence exécutive pour la recherche

UNICEF Fonds des Nations unies pour l'enfance (United Nations Children's Fund)

STF Système de transparence financière

Notes

1 Direction générale des politiques internes du Parlement européen, EU financing for NGOs in the area of home affairs, security and migration; service de recherche du Parlement européen, Responsabilité financière des organisations de la société civile, mai 2015; département thématique des affaires budgétaires du Parlement européen, Responsabilité démocratique et contrôle budgétaire des organisations non gouvernementales financées par le budget de l'Union européenne, janvier 2017.

2 Dans le «projet de rapport sur le contrôle budgétaire du financement des ONG au titre du budget de l'Union» (2015/2345(INI)), il est demandé à la Cour des comptes européenne d'élaborer un rapport spécial sur la transparence de la mise en œuvre des fonds de l'Union européenne accordés aux ONG.

3 Les organisations internationales utilisent des définitions différentes. À titre d'exemple, pour les Nations unies (NU), une ONG est un «groupe à but non lucratif, rassemblant des citoyens volontaires, organisé au niveau local, national ou international» (https://outreach.un.org/ngorelations/content/about-us-0).

4 COM(1997) 241 final du 6.6.1997 – La promotion du rôle des associations et fondations en Europe, paragraphe 2.3, points a) à e).

5 Les subventions à l'action ont représenté 95 % des fonds qui ont fait l'objet de contrats avec des ONG dans le budget général de l'UE (6,3 milliards d'euros sur un total de 6,6 milliards d'euros) au cours de la période 2014‑2016.

6 Règlement (UE, Euratom) n° 966/2012 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relatif aux règles financières applicables au budget général de l'Union (JO L 298 du 26.10.2012, p. 1), chapitre 8, article 35 intitulé «Publication d'informations sur les destinataires et d'autres informations».

7 Conclusions du Conseil sur la position commune de l'UE en vue du quatrième forum sur l'efficacité de l'aide, adoptées le 14 novembre 2011.

8 Le consensus européen pour le développement est une déclaration conjointe de l'Union européenne et de ses États membres qui fournit un cadre commun complet pour la coopération européenne au développement.

9 Dans le cadre de la gestion directe, la Commission est chargée de toutes les tâches d'exécution du budget de l'Union européenne, qui sont réalisées directement par ses services, que ce soit au siège, dans les délégations de l'UE ou par l'intermédiaire des agences exécutives de l'UE.

10 Dans le cadre de la gestion indirecte, la Commission confie les tâches d'exécution budgétaire à des organisations internationales, aux organes chargés du développement au sein des États membres de l'UE, à des pays partenaires ou à d'autres organismes.

11 Voir appels à propositions pour des subventions de fonctionnement octroyées à des ONG principalement actives dans le domaine de l'environnement et/ou de l'action pour le climat (par exemple les appels dont les identifiants sont LIFE-NGO-EASME-2014 et LIFE‑NGO‑FPA‑EASME‑2017).

12 La seconde exigence imposée par ce règlement aux ONG pour pouvoir bénéficier d'un financement est d'avoir leur siège principal dans un État membre ou dans un pays tiers bénéficiaire de l'aide. À titre exceptionnel, ce siège peut se situer dans un pays tiers donateur.

13 À titre d'exemple, les lignes directrices pour les demandeurs dans le cadre des appels à propositions de la DG DEVCO disposent qu'une ONG doit fournir ses statuts ou autres documents constitutifs, ainsi que des pièces justificatives. Les comités d'évaluation vérifient si les documents juridiques correspondent au type d'entité.

14 COM(2012) 492 final du 12.9.2012 – «Les racines de la démocratie et du développement durable: l'engagement de l'Europe avec la société civile dans le domaine des relations extérieures» classe parmi les OSC, entre autres, les ONG, les associations locales, les organisations confessionnelles, les fondations, les instituts de recherche, les coopératives, ainsi que les associations professionnelles et commerciales.

15 Les projets nos 7 et 16.

16 Le projet n° 4 a été sélectionné au moyen d'une procédure d'attribution directe.

17 Voir rapport spécial n° 15/2016 intitulé: «La Commission a-t-elle géré efficacement l'aide humanitaire apportée aux populations affectées par les conflits dans la région des Grands Lacs africains?», points 27 à 29 (http://eca.europa.eu).

18 Les projets nos 16 et 17.

19 Définies à l'article 137 du règlement financier et à l'article 210 des règles d'application.

20 Il convient de noter que le règlement financier entré en vigueur en 2018 modifie le libellé de ces règles et dispose en son article 204 que «le montant maximal du soutien financier pouvant être versé à un tiers […] ne doit pas dépasser 60 000 EUR […]. [C]e seuil […] peut être dépassé lorsque la réalisation des objectifs des actions serait, autrement, impossible ou exagérément difficile.»

21 Les DG RTD, ENV, EAC, NEAR et DEVCO.

22 L'article 60, paragraphe 2, point d), du règlement financier dispose que les entités en charge «appliquent des règles et des procédures adéquates pour l'octroi de financements sur les fonds de l'Union par l'intermédiaire de passations de marchés, de subventions […] et d'instruments financiers». Le respect de cette disposition est vérifié lors d'une évaluation ex ante («évaluation sur la base de piliers»), réalisée par un auditeur indépendant conformément aux termes de référence élaborés par chaque DG.

23 Les projets nos 9, 18 et 20.

24 Les subventions de fonctionnement destinées à des ONG opérant dans les domaines de l'environnement et du climat sont toujours accordées à un bénéficiaire unique.

25 Les projets nos 4, 11, 12 et 13.

26 Les projets nos 11, 12 et 15.

27 Les projets nos 8, 9, 10, 18 et 19.

28 Il s'agit du projet n° 8. L'organisme des Nations unies a fourni des réponses satisfaisantes à la troisième demande adressée par la DG ECHO après la visite des auditeurs sur place.

29 Les projets nos 8, 9, 18, 19 et 20.

30 Dans son rapport spécial n° 04/2018 intitulé: «L'aide de l'UE en faveur du Myanmar/de la Birmanie», la Cour des comptes européenne a déjà signalé le risque de double imputation des coûts indirects dans les projets en gestion indirecte mis en œuvre par des tiers dotés du statut d'ONG. Voir aussi point 48 du rapport spécial n° 11/2017 intitulé «Le fonds fiduciaire Bêkou de l'Union européenne pour la République centrafricaine: un début chargé d'espoir malgré quelques insuffisances».

31 Système de transparence financière (http://ec.europa.eu/budget/fts/index_fr.htm).

32 Voir article 35 intitulé «Publication d'informations sur les destinataires et d'autres informations» du règlement financier applicable au budget général de l'Union et article 21 de ses règles d'application.

33 Les projets nos 1, 2, 5, 14 et 15.

34 Source: https://cordis.europa.eu/

35 https://euaidexplorer.ec.europa.eu/

36 https://webgate.ec.europa.eu/hac/

37 https://fts.unocha.org/, géré par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) des Nations unies.

38 https://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=CRS1

39 https://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=FSS

40 https://www.iatiregistry.org/

41 L'IITA a été lancée en 2008, à la suite du troisième forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide, qui a eu lieu à Accra.

42 En février 2018, la DG DEVCO a communiqué, en respectant les normes de l'IITA, un premier lot de données sur les résultats provenant de plus de 700 projets.

43 Dans le cas des projets nos 4, 5, 6, 7, 14, 15, 16 et 17.

44 Dans le cas des projets nos 1, 2, 11, 12 et 13.

45 Dans le cas des projets nos 7, 14 et 15.

46 En vertu des conditions générales régissant les conventions signées entre la Commission et les entités chargées de l'exécution, ces dernières sont tenues de publier, sur leur site web ou dans leurs systèmes, des informations détaillées sur les subventions financées par l'UE. Elles doivent divulguer le titre du contrat/projet, sa nature et son objet, le nom et la localité du bénéficiaire de la subvention, ainsi que le montant faisant l'objet du contrat. En cas d'actions impliquant plusieurs donateurs, la publication s'effectue selon les règles de l'entité chargée de l'exécution.

47 Dans le cas des projets nos 9, 18 et 20.

48 Dans le cas des projets nos 8 et 19.

49 La communication COM(2012) 492 final du 12.9.2012, «Les racines de la démocratie et du développement durable: l’engagement de l’Europe avec la société civile dans le domaine des relations extérieures», classe notamment parmi les OSC les ONG, les associations locales, les organisations confessionnelles, les fondations, les instituts de recherche, les coopératives, les associations professionnelles et commerciales.

50 Les demandeurs éligibles au programme LIFE ne sont pas tenus d’avoir le statut d’ONG. Ils doivent remplir tous les critères d’éligibilité afin de pouvoir participer au programme d’action LIFE pour des subventions de fonctionnement visant à appuyer des ONG européennes œuvrant dans les domaines de l’environnement et du climat.

51 Les organisations internationales utilisent différentes définitions. À titre d’exemple, les Nations unies décrivent l’ONG comme un groupe de citoyens volontaires, sans but lucratif et organisé à l’échelon local, national ou international (https://outreach.un.org/ngorelations/content/about-us-0).

52 Parlement européen, direction générale des politiques internes, département thématique D: Affaires budgétaires, étude «Responsabilité démocratique et contrôle budgétaire des organisations non gouvernementales financées par le budget de l’Union européenne», 17 novembre 2016.

Étape Date
Adoption du plan d'enquête/début de l'audit 9.1.2018
Envoi officiel du projet de rapport à la Commission (ou à toute autre entité auditée) 15.10.2018
Adoption du rapport définitif après la procédure contradictoire 5.12.2018
Réception des réponses officielles de la Commission (ou de toute autre entité auditée) dans toutes les langues EN: 11.12.2018

Équipe d'audit

Les rapports spéciaux de la Cour présentent les résultats de ses audits relatifs aux politiques et programmes de l'UE ou à des questions de gestion concernant des domaines budgétaires spécifiques. La Cour sélectionne et conçoit ces activités d'audit de manière à maximiser leur incidence en tenant compte des risques pour la performance ou la conformité, du niveau des recettes ou des dépenses concernées, des évolutions escomptées ainsi que de l'importance politique et de l'intérêt du public.

Le présent audit de la performance a été réalisé par la Chambre V (Financement et administration de l'Union européenne), présidée par M. Lazaros S. Lazarou, Membre de la Cour. L'audit a été effectué sous la responsabilité de Mme Annemie Turtelboom, Membre de la Cour, assistée de: M. Dennis Wernerus, chef de cabinet; Mme Sabine Hiernaux-Fritsch, Manager principale; M. Roberto Ruiz Ruiz, chef de mission; ainsi que Mmes Eva Maria Coria Paramas, Erika Katalin Söveges et Maria-Luisa Gomez Valcarcel et M. Francesco Zoia Bolzonello, auditeurs. L'assistance linguistique a été assurée par Mme Hannah Critoph.

De gauche à droite: Hannah Critoph, Roberto Ruiz Ruiz, Annemie Turtelboom, Erika Katalin Söveges, Dennis Wernerus.

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