Rapport spécial
03 2018

Audit de la procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques (PDM)

En ce qui concerne le rapport Nous avons examiné la mise en œuvre, par la Commission européenne, de la procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques (PDM), dont le but est de prévenir ainsi que de détecter et traiter les déséquilibres macroéconomiques qui pourraient avoir des effets négatifs sur la stabilité économique d'un État membre particulier, de la zone euro ou de l'UE dans son ensemble. Nous avons constaté que la PDM était globalement bien conçue, mais que la Commission ne l'appliquait pas d'une manière susceptible de garantir une prévention et une correction efficaces des déséquilibres. La classification des États membres confrontés à des déséquilibres manque de transparence; malgré son bon niveau, le bilan approfondi établi par la Commission a perdu en visibilité, et le grand public n'est guère au fait de la procédure et de ses implications. Nous adressons dès lors à la Commission une série de recommandations afin qu'elle améliore fortement certains aspects de sa gestion et qu'elle donne plus d'importance à la PDM.

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Synthese

À propos de la procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques

I

La procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques (PDM) a été conçue pour remédier aux déséquilibres macroéconomiques dans l'UE et pallier ainsi l'absence, avant la crise de 2008, d'outils permettant d'éviter que de tels déséquilibres apparaissent.

II

La PDM fonctionne selon un cycle annuel. Elle commence avec la publication, par la Commission, d'une évaluation économique et financière connue sous le nom de «rapport sur le mécanisme d'alerte» (RMA), qui recense les États membres risquant d'être touchés par des déséquilibres et nécessitant une analyse complémentaire sous la forme d'un bilan approfondi. Ce dernier sert à déterminer si des déséquilibres existent dans l'État membre concerné et s'ils doivent être considérés comme excessifs. Enfin, sur la base de l'analyse du bilan approfondi, la Commission propose des recommandations par pays (RPP), qui sont finalement adoptées par le Conseil et adressées à l'État membre concerné pour qu'il corrige ses déséquilibres.

III

Si les déséquilibres sont considérés comme «excessifs», le règlement de la PDM dispose que la Commission propose au Conseil d'activer une «procédure concernant les déséquilibres excessifs». Il s'agit là d'un mécanisme de surveillance renforcée, qui prévoit notamment la possibilité de sanctions contre les États membres de la zone euro.

Ce que nous avons contrôlé

IV

La question d'audit principale était la suivante: «La PDM repose-t-elle sur des bases solides et est-elle mise en œuvre de manière satisfaisante?» Nous avons évalué l'efficacité de la mise en œuvre de la PDM par la Commission au cours de la période 2012-2017.

Ce que nous avons constaté

V

Bien que la PDM soit globalement bien conçue, la Commission ne la met pas en œuvre de manière à garantir une prévention et une correction efficaces des déséquilibres.

VI

La Commission s'appuie essentiellement sur les RPP pertinentes pour la PDM pour remédier aux déséquilibres macroéconomiques. Or le niveau de mise en œuvre de ces RPP est faible. S'il est vrai que celle-ci relève de la responsabilité des États membres, nous avons également constaté plusieurs faiblesses dans la manière dont les RPP sont établies par la Commission. Il n'existe pas de lien systématique entre les déséquilibres identifiés dans les bilans approfondis et les recommandations proposées. Dans certains cas, les RPP sont qualifiées de pertinentes pour la PDM, alors qu'elles n'ont qu'un rapport éloigné, voire aucun, avec les déséquilibres macroéconomiques, ce qui complique la tâche des États membres lorsqu'il s'agit de prendre les mesures correctrices nécessaires. De plus, les RPP pertinentes pour la PDM ne tiennent pas suffisamment compte de la politique budgétaire, même quand celle-ci est pertinente pour les déséquilibres non budgétaires. Les RPP adressées aux différents États membres et les recommandations formulées pour la zone euro dans son ensemble ne sont pas toujours cohérentes. Enfin, il arrive que la Commission fixe un calendrier très ambitieux pour la mise en œuvre des recommandations.

VII

Nous partageons l'avis des parties prenantes interrogées, qui estiment que l'analyse effectuée dans les bilans approfondis est de bonne qualité et que les déséquilibres sont correctement détectés. Toutefois, ces dernières années, les bilans approfondis sont progressivement devenus moins visibles dans les rapports de la Commission: l'analyse pertinente aux fins de la PDM et les conseils en matière de politiques sont moins mis en évidence depuis qu'ils ont été intégrés dans les rapports par pays, lesquels traitent essentiellement de la coordination économique, au sens large, des politiques structurelles. La PDM a également été affaiblie par le processus décisionnel de la Commission en matière de classification des déséquilibres en fonction de leur gravité. Si ces derniers sont repérés au niveau des services de la Commission sur la base de critères techniques bien établis, les bilans approfondis ne comportent pas d'évaluation claire de leur gravité. Les critères sous-tendant les décisions finales prises par le collège des commissaires manquent de transparence.

VIII

Il convient de relever que la Commission n'a jamais recommandé l'activation de la procédure concernant les déséquilibres excessifs, en dépit du fait que, depuis la création de la PDM en 2012, elle a considéré que plusieurs États membres étaient touchés par des déséquilibres excessifs pendant une période prolongée.

IX

Premier document du processus, le RMA ne facilite guère la détection précoce des déséquilibres, étant donné qu'il fait appel à des indicateurs s'appuyant sur des données anciennes et des moyennes mobiles. Par conséquent, le RMA ne tient pas compte des évolutions récentes. De plus, le texte du RMA est descriptif plutôt qu'analytique. Les effets de débordement sur d'autres États membres et la dimension «zone euro» ne sont pas suffisamment pris en considération, bien que certains progrès aient été réalisés à cet égard.

Ce que nous recommandons

  1. La Commission devrait systématiquement faire le lien entre les RPP pertinentes pour la PDM et les déséquilibres macroéconomiques. Les mesures proposées devraient être suffisamment détaillées et axées sur la réduction des déséquilibres à court et à moyen termes. Chaque fois que c'est possible, la Commission devrait procéder à des évaluations ex ante et ex post de l'impact des mesures prises sur les déséquilibres.
  2. Les bilans approfondis devraient indiquer avec précision quelle est la gravité des déséquilibres auxquels un État membre est confronté. La Commission devrait améliorer la transparence de la classification des déséquilibres en adoptant, en publiant et en appliquant des critères clairs. Sauf circonstances particulières, elle devrait recommander l'activation de la procédure concernant les déséquilibres excessifs dès qu'il est établi qu'un État membre est confronté à de tels déséquilibres. Si, dans des circonstances particulières, elle devait user de son pouvoir discrétionnaire pour ne pas activer cette procédure, elle devrait en expliquer clairement les raisons et les rendre publiques.
  3. La Commission devrait fournir un bilan approfondi exhaustif et présenté de manière distincte, dont la longueur et le niveau de détail correspondraient à la gravité de la situation et aux défis politiques à relever. Le bilan approfondi devrait donner accès, non pas au tableau de bord, mais aux variables par pays réellement utilisées dans l'analyse.
  4. La Commission devrait systématiquement analyser l'impact de la politique budgétaire sur les déséquilibres externes et la compétitivité et devrait recourir à la PDM pour adresser des recommandations aux États membres lorsque des questions budgétaires ont un impact direct sur les déséquilibres externes.
  5. Le processus de la PDM devrait systématiquement tenir compte des politiques ayant un impact transnational et susceptibles de favoriser un rééquilibrage symétrique au sein de la zone euro. Les RPP pertinentes pour la PDM devraient être cohérentes avec celles émises pour la zone euro à propos des déséquilibres, y compris, le cas échéant, celles concernant l'orientation budgétaire générale.
  6. La Commission devrait donner plus d'importance à la PDM dans sa communication avec le public. Dans le contexte d'une communication efficace, les commissaires compétents en la matière devraient se rendre disponibles pour les Parlements des États membres, chaque fois que la Commission a jugé que les déséquilibres étaient excessifs, de manière à pouvoir justifier ses décisions et les recommandations qui en résultent.

Introduction

Logique économique et cadre juridique

01

Avant la crise de 2008-2009, le cadre de gouvernance économique de l'UE (c'est-à-dire le corpus de règles régissant les politiques économiques des États membres) était surtout centré sur la viabilité des politiques budgétaires. Il visait essentiellement à maintenir la dette et le déficit publics sous contrôle. En matière de politiques non budgétaires, la gouvernance de l'UE était limitée aux dispositions du traité relatives à la coordination non contraignante des politiques économiques1.

02

La crise et ses conséquences ont montré que le cadre en question n'avait pas permis de détecter ou de prévenir le développement des déséquilibres macroéconomiques. Dans plusieurs États membres, d'importants afflux de capitaux et une expansion intenable du crédit dans le secteur privé avaient entraîné une détérioration des soldes extérieurs et de la compétitivité, un phénomène de surinvestissement dans certains secteurs de l'économie, ainsi qu'un endettement excessif dans le secteur privé. De plus, avant la crise, un essor économique d'une ampleur intenable avait faussé l'évaluation de la situation budgétaire sous-jacente, qui était souvent apparue meilleure qu'elle ne l'était en réalité. Lorsque, en fin de compte, les déséquilibres ont entraîné un ajustement douloureux, d'autres États membres ont été touchés, par effet de débordement, ce qui a mis en péril la stabilité financière et la performance économique de l'ensemble de l'UE.

03

Afin d'éviter que des scénarios similaires ne se reproduisent et pour soutenir les politiques de réduction des déséquilibres hérités de la période précédant la crise, l'Union s'est dotée, en 2011, d'un nouveau mécanisme baptisé «procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques» (PDM), dans le cadre du «six-pack» adopté cette année-là2.

04

La principale base juridique de la PDM est le règlement (UE) n° 1176/2011 sur la prévention et la correction des déséquilibres macroéconomiques (ci-après «règlement de la PDM»)3.

05

La PDM s'applique à tous les États membres de l'UE (à l'exception de ceux qui bénéficient d'une assistance financière de l'Union au titre de programmes d'ajustement économique) et s'inscrit depuis 2012 dans le cadre du cycle annuel de coordination et de surveillance des politiques économiques.

06

Plus précisément, la PDM vise la détection, la prévention et la correction des «déséquilibres» et des «déséquilibres excessifs». Ces termes sont définis à l'article 2 du règlement de la PDM:

  1. ««déséquilibres»: toute tendance donnant essor à des développements macroéconomiques ayant un effet préjudiciable ou susceptibles d'avoir un effet préjudiciable sur le bon fonctionnement de l'économie d'un État membre, de l'Union économique et monétaire ou de l'Union dans son ensemble;
  2. «déséquilibres excessifs»: des déséquilibres graves, notamment des déséquilibres compromettant, ou susceptibles de compromettre, le bon fonctionnement de l'Union économique et monétaire.»
07

L'article 4, paragraphe 3, du règlement de la PDM donne quant à lui une définition de la nature des déséquilibres:

  1. «[…] déséquilibres internes, y compris […] ceux qui peuvent émerger de l'endettement public et privé; de l'évolution des marchés financiers et des marchés d'actifs, y compris du marché de l'immobilier; de l'évolution du flux de crédit dans le secteur privé; et de l'évolution du chômage;
  2. […] déséquilibres externes, y compris […] ceux qui peuvent émerger de l'évolution de la balance courante et des positions extérieures nettes des États membres; des taux de change réels effectifs; des parts de marché à l'exportation; des évolutions des prix et des coûts; et de la compétitivité hors prix, en tenant compte des différentes composantes de la productivité.»
08

Le règlement de la PDM poursuit donc le double objectif de s'attaquer aux déséquilibres touchant les économies nationales des États membres et de traiter la question des effets de débordement4 sur les autres États membres de la zone euro et de l'UE.

09

La PDM s'inscrit dans le semestre européen, processus introduit en 2010 pour la coordination élargie des politiques économiques dans l'ensemble de l'UE. Le semestre européen comprend, outre la PDM, des mesures de mise en œuvre du pacte de stabilité et de croissance (PSC), mais aussi des politiques structurelles visant à stimuler la croissance à long terme dans le contexte de la stratégie Europe 2020 (par la réalisation d'objectifs), les grandes orientations des politiques économiques ainsi que les lignes directrices pour les politiques de l'emploi. Le processus annuel du semestre européen s'achève par la proposition, adressée par la Commission au Conseil, de recommandations par pays dans chacun de ces domaines. Une fois ces recommandations approuvées par le Conseil, les États membres sont appelés à les mettre en œuvre.

10

La différence entre la PDM et le PSC peut être résumée comme suit: la PDM est axée sur les déséquilibres macroéconomiques en général, tandis que le PSC s'en tient à la viabilité des finances publiques. Par ailleurs, une fois qu'un État membre a satisfait aux exigences concernant la dette et le déficit, le PSC cesse de fournir des orientations en matière de politique budgétaire. Pour sa part, le règlement de la PDM considère que les réponses aux déséquilibres détectés dans le cadre de la PDM peuvent inclure des mesures de politique budgétaire et de politique salariale5. Les deux instruments sont similaires en ce qu'ils confèrent à la Commission un rôle d'exécution et comportent tous deux un élément préventif et un élément correctif. Cependant, la Commission n'a pas de rôle d'exécution similaire dans la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020.

11

Le processus annuel de la PDM consistant à détecter les déséquilibres, à évaluer leur gravité et à engager des mesures correctrices comporte plusieurs étapes. Le processus décrit dans le règlement de la PDM est illustré de manière schématique à la figure 1 (voir annexe I pour plus de détails) et les documents correspondants sont listés à l'annexe II.

Première étape – Le rapport sur le mécanisme d'alerte

12

La première étape du processus consiste en la publication d'un rapport sur le mécanisme d'alerte (RMA). Ce document vise principalement à repérer les États membres qui, selon la Commission, risquent d'être touchés par des déséquilibres et qui, par conséquent, requièrent une analyse complémentaire sous la forme d'un bilan approfondi (voir deuxième étape). Le RMA utilise un tableau de bord d'indicateurs destinés à mettre en évidence les déséquilibres internes et externes (voir annexe III)6. Toutefois, l'article 3, paragraphe 2, du règlement de la PDM précise clairement que la décision de lancer un bilan approfondi ne devrait pas résulter «d'une lecture mécanique du tableau de bord».

Figure 1

Schéma de la procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques

Source: Cour des comptes européenne.

Deuxième étape – Le bilan approfondi

13

Le bilan approfondi est une analyse détaillée des circonstances propres à un pays donné. Il fait appel à un large éventail d'outils analytiques (comme la mesure des liens commerciaux entre le pays concerné et les autres États membres, et celle de leur degré d'exposition mutuelle), à des informations qualitatives propres au pays analysé (comme la spécialisation sectorielle et les mécanismes de négociation salariale) et, dans bien des cas, à des variables différentes de celles figurant dans le tableau de bord du RMA.

14

La Commission collecte des informations lors de visites dans les États membres. Elle doit également tenir compte de toute autre information transmise par l'État membre et considérée comme pertinente par celui-ci. Enfin, elle doit prendre en considération les politiques envisagées par l'État membre concerné, ainsi que toute recommandation adressée précédemment par le Conseil ou par le Comité européen du risque systémique.

15

Le règlement de la PDM prévoit expressément que le bilan approfondi doit servir à déterminer si l'État membre concerné est touché par des déséquilibres et, dans l'affirmative, si ces derniers sont excessifs. Les effets de débordement des politiques économiques nationales doivent également être pris en considération. Si la Commission ne détecte aucun déséquilibre, le processus de la PDM pour l'État membre en question prend fin pour l'année en cours. Si des déséquilibres sont identifiés, la Commission place l'État membre sous le volet préventif ou correctif de la PDM, en fonction de leur gravité.

16

Depuis 2015, le bilan approfondi fait partie du rapport par pays établi par la Commission dans le cadre du processus annuel du semestre européen. Ce rapport comporte toute une série d'évaluations analytiques des principaux problèmes structurels auxquels un État membre est confronté, dans des domaines tels que la fiscalité et les dépenses, l'emploi, l'administration publique et le monde des entreprises. Il évalue également les progrès accomplis par ledit État membre dans la mise en œuvre des RPP qui le concernent et dans la réalisation des objectifs d'Europe 2020.

Troisième étape – La prévention et la correction

L'action préventive
17

Si la Commission considère qu'un État membre présente des déséquilibres macroéconomiques, elle doit en informer le Conseil et le Parlement européen. Sur proposition de la Commission, le Conseil peut alors adresser des recommandations à l'État membre concerné afin qu'il corrige ces déséquilibres et les empêche de devenir «excessifs» (ci-après «RPP pertinentes pour la PDM»). Les RPP sont adoptées en juillet et doivent être réexaminées et, le cas échéant, ajustées annuellement. À cette fin, une évaluation de l'avancement de la mise en œuvre des RPP est systématiquement publiée en février sous la forme d'une annexe au rapport par pays correspondant. Pour suivre la mise en œuvre des RPP pertinentes pour la PDM, la Commission doit entretenir un dialogue permanent avec les autorités et les partenaires sociaux de l'État membre et effectuer des visites d'information sur place, généralement une fois par an.

L'action corrective: la procédure concernant les déséquilibres excessifs
18

Si la Commission estime que les déséquilibres sont excessifs, elle est également tenue, en vertu de l'article 7 du règlement de la PDM, d'en informer le Parlement européen et le Conseil. Sur proposition de la Commission, le Conseil peut alors décider d'activer une «procédure pour déséquilibre excessif», qui soumet l'État membre à des exigences et un suivi plus stricts, voire, s'il s'agit d'un pays de la zone euro, à d'éventuelles sanctions financières7.

Étendue, objectifs et approche de l'audit

Étendue et objectifs de l'audit

19

La question d'audit principale était la suivante: «La PDM repose-t-elle sur des bases solides et est-elle mise en œuvre de manière satisfaisante?» Par conséquent, lors de cet audit, nous avons évalué l'efficacité de la mise en œuvre, par la Commission, de la PDM au cours de la période allant de 2012 à 20178, ainsi que, le cas échéant, la manière dont la procédure a été conçue sur certains points. Nous avons examiné en détail la PDM pour un échantillon composé de quatre États membres (la Bulgarie, l'Espagne, la France et la Slovénie) et, le cas échéant, nous nous sommes penchés, dans une moindre mesure, sur d'autres États membres9.

20

Nous nous sommes plus précisément intéressés:

  1. à l'efficacité de la mise en œuvre de la procédure sur la base de l'évolution de la classification des déséquilibres des États membres ainsi que des raisons sous-tendant le faible niveau de mise en œuvre des RPP pertinentes pour la PDM;
  2. au processus de classification des déséquilibres macroéconomiques dans les États membres;
  3. à l'utilisation, par la Commission, d'outils analytiques et à l'analyse économique qu'elle effectue pour détecter et évaluer les déséquilibres, ainsi qu'à l'évolution de la présentation des résultats;
  4. la pertinence du tableau de bord et, plus largement, du RMA pour la PDM.
21

Nous n'avons évalué ni la pertinence des seuils fixés pour les indicateurs du tableau de bord, ni la qualité des données statistiques sous-jacentes. Nous n'avons pas non plus examiné la procédure d'évaluation des progrès réalisés dans la mise en œuvre des RPP pertinentes pour la PDM10.

22

Nos critères d'audit étaient fondés sur:

  1. les dispositions réglementaires (en particulier celles définies dans le règlement de la PDM);
  2. les règles et procédures internes de la Commission (par exemple les instructions et les lignes directrices);
  3. des documents publiés par un certain nombre d'institutions de l'UE et d'autres organisations internationales (dont le FMI et l'OCDE) ou issus de travaux de recherche visant à déterminer les bonnes pratiques.
23

Le présent rapport d'audit est le deuxième d'une série destinée à assurer une couverture substantielle du cadre de gouvernance économique de l'UE. Le premier a été publié en 2016 et était consacré à la procédure concernant les déficits excessifs11.

Approche

24

En mars 2016, nous avons transmis un formulaire d'enquête en ligne aux membres du Comité de politique économique (CPE) originaires des États membres ayant déjà été soumis à la PDM. L'enquête couvrait la période allant du RMA 2012 aux bilans approfondis 2016. Elle comportait 46 questions, de nature tant qualitative que quantitative, axées sur les opinions des membres du CPE à propos de la PDM. Elle s'est clôturée en décembre 2016, date à laquelle 19 des 20 membres du CPE avaient répondu. Ses résultats ont orienté notre travail d'audit et sont référencés dans certaines observations. Les réponses aux questions de nature quantitative sont présentées à l'annexe VI.

25

Nous nous sommes entretenus avec des agents de plusieurs services de la Commission (DG ECFIN, DG EMPL et Secrétariat général) ainsi qu'avec des membres des cabinets du commissaire pour les affaires économiques et financières, la fiscalité et les douanes, et du vice-président pour l'euro et le dialogue social. Nous avons examiné un large éventail de documents de la Commission, tant publics qu'internes. Nous avons également rencontré des représentants des institutions en charge de la mise en œuvre et du suivi de la PDM dans les États membres sélectionnés (la liste de ces institutions figure à l'annexe VII).

26

Nous avons discuté de la PDM avec des représentants de diverses organisations dont les opinions étaient pertinentes pour notre audit (notamment la Banque centrale européenne (BCE), le FMI, l'OCDE, la Banque mondiale, le Parlement européen et, en Allemagne, le ministère fédéral des affaires économiques et de l'énergie ainsi que le ministère fédéral des finances). Nous avons également mis sur pied une commission consultative et cherché à obtenir l'avis d'experts indépendants.

Observations

Les déséquilibres constatés dans les États membres s'étendent sur plusieurs années et les politiques correctrices ne sont pas suffisamment mises en œuvre

27

La présente section est consacrée à l'évolution du nombre d'États membres dans lesquels des déséquilibres ont été constatés depuis l'introduction de la PDM. Elle montre ensuite le degré de mise en œuvre des RPP pertinentes pour la PDM tel qu'il a été mesuré par la Commission et en examine les raisons sous-jacentes.

Les États membres restent généralement en situation de déséquilibre pendant plusieurs années

28

Le nombre d'États membres dans lesquels la PDM a permis de détecter des déséquilibres macroéconomiques n'a cessé d'augmenter entre 2012 et 2015 (il est passé de 12 à 16). Nous reconnaissons néanmoins que cette hausse s'explique aussi par la sortie de plusieurs pays de leur programme d'ajustement économique et par l'adhésion de la Croatie à l'UE. Plus récemment, la tendance générale s'est inversée, reflétant peut-être en cela le redressement cyclique des économies de l'UE. Par contre, le nombre d'États membres présentant des déséquilibres excessifs n'a pas diminué (voir figure 2 et annexe VIII).

Figure 2

Nombre d'États membres présentant des déséquilibres

Source: Cour des comptes européenne.

29

La figure 3 montre que la classification des différents États est globalement restée la même d'une année à l'autre. Les améliorations ont été relativement rares. Au cours des cinq premières années de la PDM (2012-2016), 51 États membres présentaient des déséquilibres et 16, des déséquilibres excessifs, soit un total de 67 États membres. Dans 39 des 51 cas de déséquilibres, aucun changement n'a eu lieu l'année suivante, tandis que cinq États membres sont passés dans la catégorie «déséquilibres excessifs» et que sept autres ont réussi à corriger leurs déséquilibres. Des 16 États membres présentant des déséquilibres excessifs, deux seulement sont parvenus à quitter cette catégorie l'année suivante.

Figure 3

Peu de changement dans la classification entre 2012 et 2017

Remarque: les flèches indiquent la manière dont la classification des déséquilibres des États membres a évolué d'une année à l'autre au cours de la période (amélioration, aggravation ou statu quo). La somme de ces mouvements est égale à 67.

Source: Cour des comptes européenne.

30

Pour illustrer cette inertie, nous nous sommes intéressés aux 12 États membres pour lesquels des déséquilibres ont été détectés en 2012, première année de la PDM. Pour six d'entre eux (Bulgarie Chypre, France, Italie, Slovénie et Espagne), les déséquilibres sont depuis devenus excessifs. Seuls deux de ces six pays (Slovénie et Espagne) ont réussi à revenir à un déséquilibre «ordinaire», laissant les quatre autres encore dans la catégorie des déséquilibres «excessifs» (quatre années d'affilée pour l'Italie, trois pour la France et la Bulgarie, et deux pour Chypre12). Aucun des États membres présentant des déséquilibres excessifs n'a jamais réussi à rejoindre la catégorie des pays ne présentant aucun déséquilibre. L'annexe VIII présente de manière détaillée la classification de chaque État membre depuis 2012.

Malgré un suivi fréquent et sérieux, le niveau de mise en œuvre, par les États membres, des recommandations par pays pertinentes pour la PDM est faible

Un bon niveau de suivi assuré par la Commission
31

Le règlement de la PDM13 dispose que la Commission doit suivre la mise en œuvre des RPP pertinentes pour la PDM, entre autres par la collecte d'informations dans les États membres et le maintien d'un dialogue permanent avec les autorités et les partenaires sociaux. Nous avons constaté que, lors de ses fréquentes visites d'information dans les États membres, la Commission avait eu un dialogue franc et approfondi avec un éventail suffisamment large de parties prenantes au niveau national.

32

En 2013, la Commission a introduit une procédure de «suivi spécifique» applicable aux États membres présentant des déséquilibres excessifs. Cette procédure a été étendue, en 2014, à certains pays de la zone euro connaissant des déséquilibres d'importance systémique et, en 2016, à tous les États membres confrontés à des déséquilibres. Actuellement, le suivi spécifique consiste en une visite d'information annuelle dans chaque États membre, puis en la publication d'un rapport d'avancement.

Cependant, le niveau de mise en œuvre, par les États membres, des recommandations par pays pertinentes pour la PDM est faible
33

La Commission évalue qualitativement le degré de mise en œuvre des RPP au moyen de catégories (voir annexe V). En 2017, le Parlement européen s'est appuyé sur ces évaluations pour juger de la mise en œuvre globale des RPP pertinentes pour la PDM au cours de la période 2012-201614. La figure 4 illustre cette évaluation. Nous sommes arrivés à la conclusion que la mise en œuvre des RPP pertinentes pour la PDM a constamment été faible depuis 2012, puisque le pourcentage de celles qui ont été mises en œuvre intégralement ou en grande partie est extrêmement faible15.

Figure 4

Mise en œuvre des RPP pertinentes pour la PDM émises de 2012 à 2016

Source: Cour des comptes européenne, sur la base des évaluations du Parlement européen (Unité d'assistance à la gouvernance économique (EGOV)) et de la Commission européenne.

Plusieurs faiblesses dans la mise en œuvre des recommandations par pays pertinentes pour la PDM
34

La gestion du processus de la PDM présente des faiblesses qui ont eu une incidence sur la mise en œuvre des RPP pertinentes: i) pas de lien systématique entre les RPP pertinentes pour la PDM et les déséquilibres; ii) aucune estimation systématique de l'impact des RPP en cause sur les déséquilibres; iii) incohérence entre les recommandations formulées pour la zone euro dans son ensemble et les RPP pertinentes pour la PDM; iv) calendrier très ambitieux concernant la mise en œuvre de ces dernières.

Pas de lien systématique entre les RPP pertinentes pour la PDM et les déséquilibres
35

Pour favoriser l'appropriation au niveau national et donc encourager les États membres à mettre en œuvre plus rapidement les RPP pertinentes pour la PDM, il est essentiel de préciser comment l'analyse économique et l'évaluation des déséquilibres ont conduit à telles ou telles recommandations. Les propres orientations de la Commission indiquent que les bilans approfondis devraient fournir la base analytique pour l'élaboration des recommandations16, mais dans la pratique, ce lien est rarement évident17. Notre enquête auprès du CPE a confirmé cette impression: lorsque nous avons posé la question de savoir si la relation entre les RPP et la PDM était bien claire, un quart seulement des membres du CPE ont répondu que c'était toujours le cas (voir figure g de l'annexe VI). Ce lien est devenu encore moins apparent ces dernières années sous l'effet de la simplification des RPP pertinentes pour la PDM (voir points 40 à 42) et des bilans approfondis (voir points 67 à 73).

36

Premièrement, le lien est rarement évident ou est très ténu. Cette situation s'explique par le fait que la Commission ne formule pas ses propositions de RPP dans le but de remédier aux déséquilibres, contrairement aux dispositions de l'article 6, paragraphe 1, du règlement de la PDM. Au lieu de cela, les réformes structurelles sont débattues avec l'État membre concerné dans le cadre de la stratégie Europe 2020 avant d'être intégrées dans les propositions de la Commission, et elles peuvent être qualifiées de «pertinentes pour la PDM» même si elles n'ont qu'un rapport lointain avec les déséquilibres.

37

En outre, lors de notre analyse des quatre États membres sélectionnés, nous avons constaté que de nombreuses RPP étaient qualifiées à tort de «pertinentes pour la PDM», étant donné qu'aucune des mesures recommandées ne ciblait les déséquilibres relevés dans le bilan approfondi. L'encadré 1 en donne des exemples.

Encadré 1

Exemples de lien manquant entre les RPP pertinentes pour la PDM et les bilans approfondis

  • La RPP n° 3/2016 adressée à la France portait sur des sujets (réformes de l'apprentissage, de la formation professionnelle et de l'assurance chômage) sans lien avec la PDM: ils n'étaient pas traités dans la section «bilan approfondi» du rapport par pays, ni mentionnés dans la matrice d'évaluation relative à la PDM (voir point 68), ni présentés comme un des défis politiques issus du bilan approfondi dans la synthèse du rapport par pays. De même, les thèmes abordés dans la RPP n° 5/2015 et la RPP n° 5/2016 (réforme du système fiscal français) n'étaient pas évoqués dans la section «bilan approfondi» du rapport par pays.
  • La RPP n° 2/2013 adressée à la Slovénie portait sur des sujets (viabilité à long terme du système des retraites; soins de santé) auxquels le bilan approfondi ne faisait aucune référence.
  • La RPP n° 1/2016 adressée à la Bulgarie abordait des questions (objectifs du PSC; mesures pour améliorer le recouvrement de l'impôt et réduire l'économie informelle) non traitées dans la partie «bilan approfondi» du rapport par pays et ne figurant pas dans la matrice d'évaluation relative à la PDM ou non mises en évidence dans la synthèse. Les thèmes évoqués dans la RPP n° 1/2015 (objectifs du PSC; recouvrement de l'impôt; économie parallèle; rapport coût-efficacité du système de soins de santé) ont été examinés dans la section consacrée aux autres problèmes structurels du rapport par pays et n'avaient donc aucun lien avec le bilan approfondi.
  • La RPP n° 9/2013 adressée à l'Espagne concernait des thèmes (réforme de l'administration publique; efficience du système judiciaire) non abordés dans le bilan approfondi. La RPP n° 2/2015 portait sur la réforme des caisses d'épargne, une question à laquelle il n'était fait référence nulle part dans le rapport par pays.
38

Le tableau 1 indique dans quelle proportion les RPP sont qualifiées de «pertinentes pour la PDM». En 2016, plus de 80 % des RPP adressées aux États membres présentant des déséquilibres ainsi que toutes les RPP destinées à ceux concernés par des déséquilibres excessifs étaient qualifiées de «pertinentes pour la PDM». Cette surestimation du caractère pertinent a nui à l'efficacité et à la crédibilité de la PDM. Ce point a été confirmé par de nombreux acteurs rencontrés lors de nos visites d'information.

Tableau 1

Part des RPP qualifiées de «pertinentes pour la PDM» dans le total des RPP adressées aux États membres confrontés à des déséquilibres macroéconomiques (2012-2016)

  Déséquilibres Déséquilibres excessifs Total
2012 52,0 %   52,0 %
2013 63,3 % 94,4 % 70,5 %
2014 67,2 % 100,0 % 76,1 %
2015 87,2 % 92,9 % 89,6 %
2016 81,0 % 100,0 % 92,0 %

Source: Cour des comptes européenne.

39

Le deuxième problème réside dans le fait que la simplification des RPP pertinentes pour la PDM et des bilans approfondis a rendu encore moins évident le lien avec les déséquilibres identifiés.

40

La simplification du processus des RPP remonte à 2015, après que les États membres ont fait observer que le nombre et la longueur excessifs des RPP empêchaient une bonne appropriation et une mise en œuvre efficace. Depuis, la Commission a diminué le nombre annuel de RPP pertinentes pour la PDM. Elle a également réduit, de moitié environ, leur longueur moyenne (voir figure 5).

41

La simplification était généralement perçue comme positive par les membres du CPE (voir figure k de l'annexe VI) et par de nombreux acteurs rencontrés lors de nos visites d'information. Toutefois, maintenant que les RPP pertinentes pour la PDM sont plus brèves et exprimées en termes plus généraux, elles ne portent plus spécifiquement sur les déséquilibres identifiés dans un bilan approfondi. Leur caractère général complique également l'évaluation du degré de leur mise en œuvre et de leur contribution à l'élimination des déséquilibres. L'encadré 2 illustre l'impact de la simplification sur les RPP pertinentes pour la PDM sélectionnées pour la France et l'Espagne.

Figure 5

Nombre de RPP pertinentes pour la PDM et nombre moyen de mots par RPP (2012-2016)

Source: Cour des comptes européenne.

Encadré 2

Effet du processus de simplification sur les RPP pertinentes pour la PDM adressées à la France et à l'Espagne

La simplification a entraîné une réduction du nombre de RPP pertinentes pour la PDM et de leur longueur.

  2014 2016
  France Espagne France Espagne
Nombre de recommandations par pays
Nombre total de recommandations par pays 7 8 5 4
Nombre total de recommandations par pays pertinentes pour la PDM 6 7 5 4
Nombre de mots dans les recommandations par pays pertinentes pour la PDM
Total 803 978 280 227
Moyenne 134 140 56 57

Une fois raccourcies, ces recommandations donnent forcément des orientations politiques moins détaillées.

2014 2016
France

3.À simplifier les règles administratives, fiscales et comptables des entreprises et à prendre des mesures concrètes d'ici à décembre 2014, pour mettre en œuvre le plan de simplification lancé par le gouvernement; à éliminer les obstacles réglementaires à la croissance des entreprises, notamment en revoyant les critères de taille fixés dans la réglementation dans le but d'éviter les effets de seuils; à prendre des mesures pour simplifier la politique en matière d'innovation et en renforcer l'efficacité, notamment par une évaluation et, le cas échéant, une adaptation du crédit d’impôt recherche; à s'assurer que les ressources sont concentrées sur les pôles de compétitivité les plus efficaces et à mettre davantage l'accent sur les retombées économiques des innovations développées au sein des pôles

4.À supprimer les restrictions injustifiées à l'accès aux professions réglementées et à l'exercice de ces professions, et à réduire les coûts d'entrée et à promouvoir la concurrence dans les services; à prendre des mesures supplémentaires pour réduire les contraintes réglementaires auxquelles est soumis le fonctionnement du secteur du commerce de détail, notamment en simplifiant les autorisations d'ouverture de points de vente et en supprimant l'interdiction de la vente à perte; à s'assurer, tout en maintenant des conditions abordables pour les groupes vulnérables, que les tarifs réglementés du gaz et de l'électricité pour les ménages sont fixés à un niveau adéquat qui ne constitue pas une entrave à la concurrence; à renforcer la capacité d'interconnexion électrique et gazière avec l'Espagne; plus particulièrement, à augmenter la capacité d'interconnexion gazière afin d'intégrer pleinement le marché ibérique du gaz dans le marché européen; dans le secteur ferroviaire, à garantir l'indépendance du nouveau gestionnaire unique des infrastructures à l'égard de l'opérateur historique et à prendre des mesures pour ouvrir le marché intérieur du transport de passagers à la concurrence avant 2019.

4.Éliminer les obstacles à l'activité dans le secteur des services, en particulier dans les services aux entreprises et les professions réglementées; prendre des mesures pour simplifier les programmes publics d'innovation et en améliorer l'efficacité; d'ici la fin de l'année 2016, approfondir la réforme des critères de taille réglementaires qui freinent la croissance des entreprises et continuer à simplifier les règles administratives, fiscales et comptables applicables aux entreprises en poursuivant le programme de simplification.

Espagne

6.À assurer une application rapide et ambitieuse de la loi n° 20/2013 sur l'unité du marché à tous les niveaux de l'administration; à adopter une réforme ambitieuse des services professionnels et des associations professionnelles avant la fin de 2014, en définissant les professions nécessitant une inscription auprès d'une organisation professionnelle, en révisant les règles relatives aux cotisations et la transparence et la responsabilité des organes professionnels, en ouvrant des activités dont l'accès est limité de manière injustifiée et en préservant l'unité du marché dans l'accès et la fourniture de services professionnels en Espagne; à réduire davantage la durée, le coût et le nombre de procédures nécessaires pour créer une entreprise; à remédier aux restrictions injustifiées à l'ouverture de grandes surfaces commerciales, notamment par le réexamen des réglementations régionales existantes en matière d'urbanisme; à identifier des sources de financement pour la nouvelle stratégie nationale pour la science, la technologie et l'innovation, et à rendre opérationnelle la nouvelle agence de l'État pour la recherche.

4.À accélérer la mise en œuvre de la loi sur l'unité du marché au niveau régional; à veiller à la mise en œuvre par les régions autonomes des mesures de réforme adoptées pour le secteur du détail; à adopter la réforme prévue des associations et services professionnels.

Source: Cour des comptes européenne.

42

Un autre problème est que l'examen des options en matière de politiques pour s'attaquer aux déséquilibres (dans la section «défis politiques») a progressivement disparu du bilan approfondi depuis que ce document a été fusionné avec le rapport par pays. Si l'on y ajoute la simplification des RPP pertinentes pour la PDM, il est devenu encore plus difficile pour le lecteur de comprendre le raisonnement qui sous-tend les recommandations. Le tableau 2 compare le lien entre le bilan approfondi et la RPP n° 3 pertinente pour la PDM adressée à la Bulgarie en 2014 et en 2015, c'est-à-dire avant et après la simplification.

Tableau 2

Exemple d'affaiblissement du lien entre le bilan approfondi et les RPP pertinentes pour la PDM après la simplification

  Recommandation par pays n° 3 pertinente pour la PDM adressée à la Bulgarie en 2014 et en 2015
  Conseils en matière de politiques contenus dans le bilan approfondi Propositions de recommandation par pays de la Commission
2014 Défis politiques

Améliorer l'efficience et l'efficacité des politiques actives du marché du travail

Évaluer l'impact des politiques actives du marché du travail existantes et introduire de nouvelles mesures

Lier les résultats de l'évaluation à la politique future

Cibler les mesures sur les groupes qui en ont le plus besoin et dont l'employabilité est la plus élevée (les jeunes inactifs et les travailleurs peu qualifiés, chômeurs de longue durée et possédant une expérience professionnelle, ainsi que les autres groupes sociaux vulnérables identifiés)

À améliorer l'efficacité de l'agence pour l'emploi par le développement d'un système de suivi des performances et un meilleur ciblage des personnes les plus vulnérables, telles que les travailleurs peu qualifiés ou âgés, les chômeurs de longue durée et les Roms.

L'amélioration des pratiques d'enseignement et de formation s'avère importante pour le marché du travail; des politiques visant à atteindre une participation suffisante et débouchant sur un niveau d'études supérieur pourraient être examinées. Développement de formations et de pratiques d'apprentissage tout au long de la vie, axées sur des compétences spécifiques qui sont ou seraient recherchées sur le marché du travail

Les mesures spécifiques axées sur les jeunes pourraient inclure des programmes destinés à relever leur niveau d'études et à améliorer leurs qualifications au travers de formations ciblées. Les mesures de réinsertion pour chômeurs de longue durée avec de l'expérience peuvent inclure la liaison efficace d'avantages sociaux à une participation à des formations et à des emplois subventionnés. Des programmes faisant appel à la responsabilité sociale des entreprises pourraient également être examinés.


À étendre la portée et à augmenter l'efficacité des politiques d'intervention sur le marché du travail afin de s'adapter aux profils des demandeurs d'emploi et à sensibiliser les jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation et qui ne sont pas inscrits auprès du service public de l'emploi, conformément aux objectifs d'une garantie pour la jeunesse.

Trouver le bon équilibre entre mesures actives et passives

Renforcer l'efficacité des transferts sociaux […] pour garantir un niveau de vie approprié à leurs bénéficiaires


À améliorer encore l'accessibilité aux services et transferts sociaux et l'efficacité de ceux-ci, pour les enfants et les personnes âgées, afin de réduire la pauvreté.
     
2015 Synthèse

Une politique déficiente en matière d'emploi […] risque toujours d'exclure des travailleurs du marché du travail […]

Le manque de pratiques d'enseignement et de formation ciblées et l'absence de politiques actives du marché du travail risquent de nuire à la participation de ce dernier et à l'employabilité de la main-d'œuvre.

À développer une approche intégrée pour les groupes en marge du marché du travail, notamment les travailleurs âgés et les jeunes sans emploi ne suivant ni études ni formation.
Bilan approfondi
Améliorer l'employabilité des jeunes ne travaillant pas et ne suivant pas d'études ou formation (NEET) reste un défi majeur.

Source: Cour des comptes européenne.

43

Finalement, l'absence de lien ou de justification, à partir de 2016, entre les bilans approfondis et les RPP pertinentes pour la PDM n'est pas conforme à ce que la Commission a déclaré dans sa communication au Parlement européen, au Conseil et à la Banque centrale européenne en octobre 2015. Afin d'améliorer la transparence et le suivi dans le cadre de la PDM, la Commission avait affirmé à l'époque qu'elle fournirait «également une justification explicite des décisions prises, notamment en ce qui concerne les recommandations par pays liées à la procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques» et qu'elle décrirait «mieux le lien entre la nature des déséquilibres et la manière dont ils sont traités dans les recommandations par pays»18.

Aucune estimation systématique de l'impact des RPP pertinentes pour la PDM sur les déséquilibres
44

En général, la Commission ne fournit pas d'estimations ex ante ou ex post de l'impact économique des RPP pertinentes pour la PDM sur les déséquilibres. Cette pratique n'est compréhensible que s'il existe des difficultés inhérentes à quantifier certains impacts de manière crédible en raison de la nature des mesures recommandées (par exemple un examen de la qualité des actifs ou des tests de résistance pour le secteur bancaire, ou l'amélioration de la coordination et de l'efficience des services publics) ou du fait que tout impact s'inscrira dans la durée (par exemple les réformes du système d'éducation et du marché du travail).

45

Il existe quelques exceptions, à savoir les références à des études externes consacrées à l'évaluation des effets des réformes structurelles sur le produit intérieur brut (PIB)19 20, et l'exercice ponctuel dans les documents de travail des services de la Commission sur les programmes nationaux de réforme (PNR) 2014 des États membres21. Une estimation de l'impact économique sur les déséquilibres permettrait de déterminer les recommandations les plus pertinentes et potentiellement efficaces.

46

De plus, certaines recommandations peuvent neutraliser l'incidence d'autres recommandations, et alors, il serait peut-être possible d'en donner une estimation raisonnable. C'est le cas des recommandations budgétaires et des autres RPP qui ont un impact sur le budget. À titre d'exemple, la RPP n° 1/2013 pertinente pour la PDM et adressée à l'Espagne, un État membre faisant l'objet d'une procédure concernant les déficits excessifs, portait sur la poursuite de l'ajustement budgétaire préconisé par le Conseil afin d'assurer la correction du déficit excessif du pays. Dans le même temps, la RPP n° 4/2013 soulignait la nécessité de «renforcer et moderniser les services publics pour l'emploi pour assurer une assistance personnalisée effective aux chômeurs». La Commission n'a pas évalué si le coût du personnel requis pour fournir cette assistance personnalisée à plus de six millions de demandeurs d'emploi était compatible avec les contraintes budgétaires imposées dans sa première recommandation.

Incohérence avec les recommandations formulées pour la zone euro
47

Depuis 2012, la Commission a également proposé des recommandations pour la zone euro dans son ensemble. Après leur adoption par le Conseil, celles-ci sont adressées à l'Eurogroupe des ministres des finances, si bien qu'aucun organisme de l'UE n'assume officiellement la responsabilité de leur mise en œuvre.

48

Aucun système n'a été mis en place au niveau de la Commission pour garantir une cohérence entre les recommandations concernant la zone euro et les RPP adressées aux États membres qui en font partie.

49

Les recommandations de la Commission sur l'orientation budgétaire22 de la zone euro permettent d'illustrer ce problème. Lorsque la politique monétaire peine à faire baisser les taux d'intérêt, la gestion de l'orientation budgétaire est importante pour assurer une croissance durable de la demande globale. Cependant, le PSC ne peut influencer l'orientation budgétaire d'un État membre une fois que celui-ci satisfait aux critères de stabilité. Par conséquent, la PDM offre un cadre pour formuler des recommandations budgétaires pertinentes pour la zone euro dans son ensemble.

50

En novembre 2016, la Commission a recommandé une orientation budgétaire expansionniste afin de stimuler la croissance à l'appui de la politique monétaire de la BCE23. Cette recommandation n'était pas cohérente avec les exigences budgétaires établies dans les RPP adressées aux États membres de la zone euro environ six mois auparavant et impliquant une orientation budgétaire modérément restrictive pour l'ensemble de la zone euro en 2017 et 2018. Les perspectives pour la croissance du PIB ne s'étant pas dégradées au cours de ces six mois, cette incohérence n'avait pas lieu d'être. Il n'existe pas de mécanisme efficace pour atténuer les possibles divergences entre ce qui est souhaitable pour la zone euro et la somme de ce que préconisent les RPP adressées aux différents pays sur le plan budgétaire.

Calendrier très ambitieux concernant la mise en œuvre des RPP pertinentes pour la PDM
51

La Commission a déclaré viser une mise en œuvre des RPP pertinentes pour la PDM dans un délai de 12 à 18 mois. Comme cette prévision est souvent trop optimiste, elle fausse les statistiques relatives à la mise en œuvre. Beaucoup de RPP pertinentes pour la PDM sont complexes et appellent une réponse d'une multitude de parties prenantes. Elles sont également nombreuses à être répétées d'une année à l'autre et à être ainsi répertoriées comme non mises en œuvre. Les pratiques de la Commission contrastent avec celles du FMI et de l'OCDE, qui structurent leurs conseils en matière de politiques autour de plusieurs axes thématiques. Voir point 78 à ce propos.

52

Les réponses à la question «Les RPP adressées à votre État membre sont-elles réalistes?» posée dans le cadre de l'enquête CPE ont confirmé, dans une certaine mesure, l'existence de ce problème. Quelque 53 % des personnes interrogées les ont considérées comme «réalistes», tandis que 26 % les ont jugées «plutôt irréalistes» et 11 %, «pas du tout réalistes» (voir figure j de l'annexe VI). La principale raison invoquée pour justifier le caractère irréaliste des RPP était le calendrier extrêmement serré fixé pour leur mise en œuvre.

La classification des déséquilibres manque de transparence et la procédure concernant les déséquilibres excessifs n'a jamais été activée

53

La présente section est consacrée à la logique et au processus sous-tendant l'évaluation de la gravité des déséquilibres par la Commission.

D'une manière générale, le système des catégories était complexe et a subi des changements

54

Selon le règlement de la PDM, un État membre peut être évalué comme ne présentant pas de déséquilibre ou comme touché par des déséquilibres ou par des déséquilibres excessifs.

55

Toutefois, en 2012, la Commission a établi cinq catégories. Ce nombre est passé à six un an plus tard. En 2014, la Commission appliquait toujours six catégories, mais différentes, en ce sens qu'elles étaient désormais définies en fonction de la gravité des déséquilibres et du degré de suivi requis. Enfin, en 2016, leur nombre a été ramené à quatre (voir tableau 3). La plupart des parties prenantes avec lesquelles nous nous sommes entretenus ont accueilli favorablement cette réduction parce qu'elle a entraîné une simplification de la procédure.

Tableau 3

Évolution des catégories de déséquilibres (2012-2017)

2012 2013 2014 2015 2016 2017
Pas de déséquilibre Pas de déséquilibre Pas de déséquilibre Pas de déséquilibre
    DK, LU, MT   AT, BE, EE, HU, RO, UK FI
Déséquilibres non excessifs, mais à traiter Déséquilibres qui méritent un suivi et l'adoption de mesures Déséquilibres qui requièrent un suivi et l'adoption de mesures Déséquilibres
BE, BG, DK, FI, SE, UK BE, BG, DK, FI, MT, NL, SE, UK BE, BG, DE, FI, NL, SE, UK BE, FI, NL, RO, SE, UK
Déséquilibres graves, non excessifs, mais à traiter Déséquilibres qui requièrent un suivi et l'adoption de mesures décisives Déséquilibres qui requièrent un suivi et l'adoption de mesures décisives  
FR, HU, IT, SI FR, HU, IT HU DE, HU
Déséquilibres très graves, non excessifs, mais à traiter d'urgence   Déséquilibres qui requièrent un suivi particulier et l'adoption de mesures décisives
CY, ES   ES, FR, IE ES, IE, SI DE, ES, FI, IE, NL, SE, SI DE, ES, IE, NL, SE, SI
  Déséquilibres excessifs qui requièrent des mesures fortes s'inscrivant dans la durée (suivi particulier) Déséquilibres excessifs qui requièrent un suivi particulier et l'adoption de mesures décisives Déséquilibres excessifs
ES
Déséquilibres excessifs qui requièrent des mesures urgentes (suivi particulier)
  SI HR, IT, SI BG, FR, HR, IT, PT BG, CY, FR, HR, IT, PT BG, CY, FR, HR, IT, PT
Procédure concernant les déséquilibres excessifs Procédure concernant les déséquilibres excessifs Déséquilibres excessifs qui requièrent des mesures décisives et l'activation de la procédure concernant les déséquilibres excessifs Déséquilibres excessifs assortis d'un plan de mesures correctives (procédure concernant les déséquilibres excessifs)

Source: Cour des comptes européenne.

56

Depuis 2013, les différentes classifications ont un élément commun, à savoir la présence d'une catégorie «déséquilibres excessifs» pour lesquels la Commission n'a jamais proposé l'activation de la procédure correspondante. Cette possibilité n'est pas explicitement prévue dans le règlement de la PDM (voir encadré 3). L'origine de cette pratique consistant à identifier les déséquilibres excessifs sans recommander l'activation de la procédure les concernant ne ressort pas clairement de la documentation de la Commission et semble être politique. Jusqu'à présent, la Commission a toujours évité de recommander l'activation de la procédure concernant les déséquilibres excessifs, sans pour autant avancer de justification précise (voir point 63).

Encadré 3

Quand la procédure concernant les déséquilibres excessifs devrait-elle être activée?

L'article 2 du règlement de la PDM ne définit que les «déséquilibres» et les «déséquilibres excessifs».

L'article 7, paragraphe 1, relatif à l'activation de la procédure concernant les déséquilibres excessifs dispose que: «Si, sur la base du bilan approfondi visé à l'article 5, la Commission considère que l'État membre concerné est touché par des déséquilibres excessifs, elle en informe le Parlement européen, le Conseil et l'Eurogroupe.» L'article 7, paragraphe 2, dispose quant à lui que le Conseil «peut» activer la procédure, ce qui signifie que cette décision est laissée à sa discrétion.

La Commission estime toutefois qu'elle jouit d'un pouvoir discrétionnaire lorsqu'il s'agit de recommander ou non l'activation de la procédure concernant les déséquilibres excessifs, même si un État membre est touché par de tels déséquilibres. Elle fonderait cette interprétation sur l'article 121, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, selon lequel:

«Lorsqu'il est constaté, dans le cadre de la procédure visée au paragraphe 3, que les politiques économiques d'un État membre ne sont pas conformes aux grandes orientations visées au paragraphe 2 ou qu'elles risquent de compromettre le bon fonctionnement de l'Union économique et monétaire, la Commission peut adresser un avertissement à l'État membre concerné.»

Le lien entre l'analyse et la classification n'est pas toujours clair

57

L'article 5, paragraphe 2, du règlement de la PDM dispose que le bilan approfondi «consiste notamment à évaluer si l'État membre […] est touché par des déséquilibres et si ces déséquilibres sont excessifs». En d'autres termes, la Commission doit établir clairement un lien entre l'analyse économique et la catégorie de déséquilibres retenue.

58

Dans la pratique, les bilans approfondis ne contiennent aucune conclusion sur la classification des déséquilibres pour les États membres. Ces conclusions se trouvent dans la communication de la Commission qui les accompagne. Par ailleurs, nous avons constaté que les conclusions relatives aux déséquilibres qui ont été recommandées ne reposent pas toujours clairement sur l'analyse réalisée dans le cadre du bilan approfondi correspondant. Nous pouvons citer les exemples ci-après:

  1. en 2015, à la suite d'une recommandation de la DG ECFIN, le statut de la Bulgarie a été rétrogradé de trois niveaux, passant de «déséquilibres qui requièrent un suivi et l'adoption de mesures» à «déséquilibres excessifs qui requièrent un suivi particulier et l'adoption de mesures décisives». Cette révision était largement imputable à la faillite d'une seule banque en 2014 et aux craintes de la Commission de voir la stabilité financière du pays mise à mal. Ce niveau a été maintenu en 2016, bien que cette année-là, le bilan approfondi ait démontré qu'aucun des risques financiers détectés en 2015 ne s'était matérialisé;
  2. en 2015, à la suite d'une recommandation de la DG ECFIN en faveur d'un renforcement de la procédure, la France a reculé d'un cran, à «déséquilibres excessifs qui requièrent un suivi particulier et l'adoption de mesures décisives». Selon nous, toutefois, le bilan approfondi ne signalait aucune évolution importante d'une année à l'autre dans les facteurs sous-tendant l'évaluation. Dans le même temps, bien que la France fît également l'objet d'une procédure concernant les déficits excessifs (le volet correctif du PSC), il n'y a pas eu de dégradation du statut du pays, alors que le bilan approfondi qualifiait uniquement les déficits budgétaires d'«excessifs»;
  3. le bilan approfondi 2016 relatif au Royaume-Uni, qui fait l'objet d'une procédure concernant les déficits excessifs depuis 2008, a conclu à l'absence de déséquilibres. Le RMA 2017 concernant ce pays ne requérait même pas de bilan approfondi. Or le bilan approfondi 2016 épinglait un déficit constamment élevé de la balance courante (le plus important cette année-là dans l'UE) ainsi qu'une hausse continue, depuis 2013, des prix déjà démesurés de l'immobilier.
59

La situation s'est exacerbée en 2017, lorsque les bilans approfondis ont été remplacés par des «synthèses» dans les rapports par pays (voir point 69).

60

Le calendrier de publication indique que les tâches d'analyse et de classification sont également séparées sur le plan fonctionnel. En 2012, 2014 et 2017, les bilans approfondis et la communication annonçant la classification ont été publiés le même jour, alors qu'en 2013 et 2016, les bilans approfondis l'ont été deux semaines avant la classification des déséquilibres et qu'en 2015, celle-ci a été rendue publique un jour plus tôt que les bilans approfondis.

Dans les dernières phases, le processus est plus politique que technique

61

À l'heure actuelle, la Commission applique un processus en plusieurs étapes pour la classification des déséquilibres. Dans un premier temps, ses agents adressent au commissaire pour les affaires économiques et financières un avis écrit sur la classification de chaque État membre qui a fait l'objet d'un bilan approfondi. Nous avons constaté que ces suggestions comportaient un avis technique clair et étaient cohérentes d'un pays à l'autre et dans le temps.

62

Une fois que le cabinet du commissaire et, depuis 2014, celui du vice-président pour l'euro et le dialogue social, qui assume la responsabilité conjointe de la PDM, ont pris connaissance de cet avis, un projet de communication est envoyé à des fins de contrôle aux cabinets de tous les commissaires et, finalement, au collège des commissaires lui-même en vue de son adoption.

63

Pendant la période 2012-2016, dans 16 cas, des États membres ont été évalués comme présentant des déséquilibres excessifs. Cependant, le collège n'a jamais adressé au Conseil de proposition d'activation de la procédure concernant les déséquilibres excessifs. Au cours de notre audit, la Commission a produit peu d'éléments probants permettant d'expliquer pourquoi le collège n'avait pas proposé d'activer la procédure concernant les déséquilibres excessifs.

64

La non-activation systématique de la procédure concernant les déséquilibres excessifs a amoindri la crédibilité et l'efficacité de la PDM. Ce point de vue est également partagé par un certain nombre de parties prenantes, qui considèrent que cette non-activation a décrédibilisé la procédure en ce qui concerne tant sa capacité à traiter les déséquilibres que son effet dissuasif. Le rapport des cinq présidents24 suggère lui aussi une application sans réserve de la PDM, y compris l'activation de la procédure concernant les déséquilibres excessifs. La BCE a affirmé elle aussi que «tous les instruments disponibles dans le cadre de la PDM, y compris son volet correctif, doivent être utilisés de manière complète et efficace pour accélérer le rythme des réformes» et a répété ce message à plusieurs reprises25.

65

D'autres parties prenantes laissent entendre qu'activer la PDM dans des circonstances mal définies aurait également pour effet de la décrédibiliser et qu'il vaut mieux réserver cette procédure à des cas patents.

66

En vertu du règlement de la PDM, la Commission est entièrement responsable de la classification des déséquilibres. Nous avons toutefois décelé plusieurs manquements dans la manière dont elle opère pour ce faire:

  1. premièrement, nous n'avons obtenu aucune preuve que le collège et les cabinets suivaient une procédure formelle pour l'analyse des avis de la DG ECFIN et la documentation de leurs échanges;
  2. deuxièmement, avant 2017, le projet de communication sur les déséquilibres était transmis très tardivement au collège. Cette pratique était contraire aux règles internes de la Commission, qui prévoient que le collège procède à un examen approprié avant de prendre ses décisions;
  3. troisièmement, il n'existe actuellement par écrit aucune orientation claire sur les circonstances dans lesquelles la Commission serait amenée à proposer l'activation de la procédure concernant les déséquilibres excessifs.

La place des bilans approfondis s'est considérablement réduite au fil du temps et, si la qualité des analyses reste bonne, certains aspects essentiels de ces bilans doivent être améliorés

67

La présente section est consacrée à l'évolution de la présentation des bilans approfondis ainsi qu'à la qualité des outils d'analyse, notamment économique, utilisés par la Commission pour détecter et évaluer les déséquilibres.

La place des bilans approfondis s'est considérablement réduite au fil du temps

68

La frontière entre les bilans approfondis et les rapports annuels par pays est devenue de plus en plus floue. La Commission a cherché à simplifier son analyse et ses conseils en matière de politiques aux États membres dans le cadre plus large de la coordination des politiques offert par le semestre européen. Toutefois, la fusion des bilans approfondis avec les rapports par pays a eu pour effet d'atténuer l'accent mis sur la PDM et sur son objectif spécifique de détection et de prévention des déséquilibres.

69

Au cours des trois premières années, le bilan approfondi était un document autonome principalement fourni par la DG ECFIN, qui pouvait compter sur les contributions de la DG EMPL et d'autres directions générales. En 2015, il est devenu la section 2 du rapport par pays, dont les autres parties sont le résultat d'une analyse auparavant incluse dans un document de travail (aujourd'hui abandonné) des services de la Commission, portant sur l'évaluation du PNR de l'État membre dans le contexte du semestre européen. À la suite de cette intégration, la section «défis politiques» du bilan approfondi (il s'agissait d'une synthèse des principaux défis macroéconomiques et des réponses envisageables) a été supprimée. De plus, les titres utilisés dans les rapports par pays sont désormais normalisés et ne reflètent plus dès lors la gravité des déséquilibres constatés dans l'État membre concerné.

70

En 2016, la disparition de la section «défis politiques» a été partiellement compensée par l'ajout d'une «matrice d'évaluation relative à la PDM», tableau utile qui récapitule les principales constatations du bilan approfondi. Toutefois, ce tableau ne fournit aucune indication sur les mesures qui permettraient de relever les défis mentionnés dans le bilan approfondi.

71

Le format des rapports par pays a encore été modifié en 2017: en plus d'en réduire la longueur, la Commission a limité le bilan approfondi à la matrice d'évaluation relative à la PDM et à une synthèse succincte des principales conclusions (section 3). Les détails sur toutes les grandes questions, y compris les déséquilibres macroéconomiques, concernant l'État membre en cause, sont classés par thème à la section 4, consacrée aux priorités en matière de réformes. Un astérisque dans le titre indique un thème pertinent pour la PDM et évoqué dans la synthèse à la section 3.

72

Ces modifications de format ont été voulues par le secrétariat général de la Commission, dont le rôle dans le processus n'a cessé de croître. Désormais, le secrétariat général pilote également la production des rapports par pays au niveau d'«équipes-pays» composées d'agents issus des différents services de la Commission. La DG EMPL fournit aujourd'hui une part plus importante de l'analyse26, en particulier sur l'évolution de l'emploi et de la situation sociale, et le bilan approfondi/rapport par pays n'est plus l'apanage de la DG ECFIN. Les parties prenantes signalent que ces développements ont réduit la visibilité de la PDM.

73

Depuis la fusion, la communication sur les bilans approfondis a été remplacée par une communication beaucoup plus générale sur les rapports par pays. Pour remédier à ce problème, la DG ECFIN a publié, en juin 2015, une vue d'ensemble des conclusions formulées dans le cadre des bilans approfondis de cette année-là27, afin de mettre en évidence les développements communs aux différents pays et liés à l'évolution du paysage économique. Elle n'a toutefois pas reconduit l'expérience en 2016 ni, à ce jour, en 2017.

74

L'analyse des déséquilibres macroéconomiques s'inscrit à présent dans le cadre de l'analyse globale des problèmes structurels d'un État membre. Ces déséquilibres n'occupent donc plus la place qui était la leur lorsque le bilan approfondi était un document distinct. Il devient dès lors difficile de faire la distinction entre les problèmes à court terme (déséquilibres) et ceux à long terme (croissance).

75

En résumé, les efforts déployés pour simplifier le semestre européen ont réduit la visibilité de la PDM. Or une communication efficace est essentielle à la compréhension, par le public, de la procédure et des difficultés que les déséquilibres macroéconomiques posent aux États membres. Une meilleure communication est également nécessaire pour améliorer l'appropriation nationale de la PDM. Les parties prenantes ont insisté de manière répétée sur ce point lors de nos visites d'information.

Malgré un bon niveau d'analyse, certains aspects des bilans approfondis doivent être améliorés

76

En novembre 2016, soit cinq ans après l'introduction de la PDM, la DG ECFIN a publié un document intitulé The Macroeconomic Imbalance Procedure – Rationale, Process, Application: a Compendium. Ce dernier s'appuie dans une large mesure sur des données analytiques présentées à des comités du Conseil ou publiées précédemment dans différents formats. Quoique tardive, cette consolidation dans le compendium est appréciable, puisqu'il a aidé les États membres et les autres parties prenantes à comprendre la PDM et, notamment, les raisons de certaines décisions.

77

Le compendium décrit certains outils d'analyse utilisés par la DG ECFIN pour évaluer les déséquilibres macroéconomiques. Il pourrait toutefois être amélioré par l'ajout d'informations sur les outils dont se sert la Commission pour d'autres analyses récurrentes, comme celles de la stabilité du système bancaire, des développements pertinents pour la PDM sur le marché du travail et de la qualité des politiques relatives à celui-ci.

78

Le niveau d'analyse des bilans approfondis a été généralement bon, selon les parties prenantes et les experts que nous avons consultés. La Commission tient compte de toutes les circonstances propres au pays concerné ainsi que des informations fournies par celui-ci. Certains États membres considéraient que l'information devait être mieux partagée, si bien que la Commission a récemment consenti des efforts en ce sens.

79

Notre enquête auprès du CPE a confirmé ces constatations. La grande majorité des personnes interrogées (89 %) a qualifié la qualité du bilan approfondi relatif à leur État membre de «bonne», les 11 % restants la jugeant «moyenne». Aucune des personnes interrogées ne l'a considérée comme «très bonne», «mauvaise» ou «très mauvaise» (voir figure d de l'annexe VI). Lorsqu'ils ont comparé les bilans approfondis avec les rapports similaires établis par des institutions homologues, 68 % des membres du CPE ont déclaré ne relever aucune différence de qualité, tandis que 26 % les jugeaient meilleurs et 5 %, pires (voir figure u de l'annexe VI). Toutes les personnes interrogées se sont accordées sur le fait que les bilans approfondis tenaient compte d'informations par pays pertinentes («dans une large mesure» pour 53 %, et «dans une certaine mesure» pour 47 %, voir figure e de l'annexe VI).

80

Contrairement aux rapports qui sont établis par d'autres organisations internationales (FMI et OCDE, par exemple) et suivent une approche «thématique», les bilans approfondis traitent souvent les mêmes questions année après année. Même si l'on tient compte du fait que certains déséquilibres sont persistants et ne peuvent être ignorés, il en résulte souvent une analyse répétitive qui apporte peu de valeur ajoutée et un message qui ne varie guère d'une année à l'autre.

81

Le règlement de la PDM dispose que la Commission doit prendre en considération «les profondes interactions commerciales et financières entre États membres et les effets de débordement des politiques économiques nationales»28. La Commission a mis au point un certain nombre d'outils économiques29 pour traiter ces aspects.

82

Cependant, l'analyse des effets de débordement30 laisse souvent à désirer. Dans les quatre États membres sélectionnés, elle a été effectuée de manière plutôt incohérente. Ainsi, jusqu'en 2014, la contagion souveraine31 (un effet de débordement d'origine extérieure) n'a fait l'objet que d'une attention superficielle en Slovénie. En Bulgarie, la Commission n'a pas pris en considération les conditions générales du marché dans ce petit pays situé en dehors de la zone euro. En ignorant les effets de débordement, la Commission se concentre trop sur les développements nationaux.

83

Depuis 2015, les effets de débordement sur l'extérieur sont mentionnés dans les bilans approfondis des cinq principaux États membres de la zone euro. Il s'agit là d'une évolution positive.

84

Les effets de débordement provenant de l'extérieur figuraient dans tous les bilans approfondis de l'échantillon pour toutes les années, mais avec une couverture et une profondeur d'analyse variables. À titre d'exemple, la contagion souveraine n'a guère été détaillée, même en 2012 et en 2013, lorsque les écarts de rendement des obligations souveraines32 étaient particulièrement élevés.

85

Pour conclure sur les effets de débordement, les outils analytiques utilisés ne font pas toujours partie de l'analyse par pays. La situation s'est toutefois améliorée, plus précisément avec la publication, à partir de 2016, de la matrice d'évaluation relative à la PDM.

86

En règle générale, les bilans approfondis n'évaluent pas dans quelle mesure la politique budgétaire a un impact sur les déséquilibres externes. Jusqu'à présent, le seul État membre qui a fait l'objet d'une évaluation complète est l'Allemagne, qui affiche un excédent important de la balance courante. Il n'existe cependant aucune analyse similaire pour les pays confrontés à un déficit structurel de leur balance courante, à une position extérieure globale nette très négative ou à des problèmes de compétitivité (voir encadré 4). Sur le plan budgétaire, les bilans approfondis se limitent essentiellement à un examen succinct de l'évolution de l'endettement du secteur public.

Encadré 4

Déséquilibres externes et politique budgétaire

La Commission a procédé à une analyse approfondie des excédents de la balance courante de l'Allemagne dans ses bilans approfondis de 2015 et de 2016. Elle en est arrivée à la conclusion que ce pays devrait utiliser sa marge de manœuvre budgétaire (c'est-à-dire sa capacité à dépenser davantage sans déroger aux critères du PSC) afin de stimuler la demande intérieure et les investissements publics. En 2016, le Conseil a tempéré la proposition de la Commission en supprimant la partie de la recommandation sur la marge de manœuvre budgétaire.

En 2017, la section relative au bilan approfondi du rapport pour l'Allemagne comportait également une analyse33 des effets de débordement positifs qu'une politique budgétaire expansionniste aurait sur la zone euro. La Commission a une nouvelle fois exhorté l'Allemagne à exploiter ses outils budgétaires pour rééquilibrer sa balance courante et aider d'autres pays à sortir de leur déficit extérieur. La référence à l'impact des politiques budgétaires sur les déséquilibres externes et la compétitivité était une avancée importante.

En dépit de ce qui précède, la Commission n'a pas analysé le lien entre la politique budgétaire et la faiblesse des soldes extérieurs d'autres États membres d'importance systémique (l'Espagne et la France, par exemple), pas plus qu'elle ne leur a recommandé de resserrer leur politique budgétaire pour favoriser un rééquilibrage extérieur.

En 2015, le bilan approfondi pour l'Espagne qualifiait de permanente l'amélioration du compte courant nominal. En l'occurrence, des composantes cycliques importantes ont été négligées, comme la dépréciation de l'euro, les mesures prises par la BCE pour faire baisser les taux d'intérêt sur la dette extérieure, ainsi que la diminution des coûts d'importation due à la chute des prix du brut. Dans son bilan approfondi de 2016, la Commission a profité de l'amélioration du solde extérieur nominal pour éviter d'aborder la question de l'évolution de la balance courante structurelle. La position extérieure globale nette très négative a été présentée à plusieurs reprises comme un problème, sans toutefois qu'un lien soit établi avec la politique budgétaire de l'Espagne, qui jouait déjà la carte de l'expansion alors que le pays venait de reprendre le chemin de la croissance à un rythme plus soutenu que le taux de croissance du PIB potentiel.

Dans son rapport 2017 pour la France, la Commission a décelé des faiblesses en matière de compétitivité et souligné l'érosion de la part de marché des exportations françaises auprès de partenaires commerciaux clés, mais elle n'a pas analysé la possibilité d'utiliser la politique budgétaire pour favoriser un rééquilibrage du solde extérieur et pour déplacer des ressources vers le secteur marchand.

87

Dans le cas de la Slovénie et de la Bulgarie, nous avons constaté des faiblesses dans l'analyse des déséquilibres et dans les recommandations qui en ont résulté (voir encadré 5).

Encadré 5

Exemples de faiblesses dans les analyses des déséquilibres

➢ En ce qui concerne la réforme du marché du travail, le bilan approfondi de 2013 pour la Slovénie signalait que la hausse du salaire minimum aurait un effet négatif important sur l'emploi et risquait même de retarder la reprise de celui-ci, d'accroître la pression sur les salaires une fois que l'économie aurait renoué avec la croissance et, par conséquent, de saper davantage encore la compétitivité. Dans la communication de 2013 annonçant la classification, le relèvement du salaire minimum était l'un des arguments avancés pour durcir la classification PDM de la Slovénie et faire passer ce pays dans la catégorie des «déficits excessifs».

Un certain nombre de faits indiquent que la Commission aurait dû faire preuve de plus de prudence lors de son évaluation:

  • l'intensité de l'impact s'appuyait sur un document34 comportant des données de 2008 destinées à n'estimer que l'élasticité constante de la demande de main-d'œuvre. D'autres recherches35 disponibles à l'époque donnaient à penser que l'impact de la hausse du salaire minimum serait bien moindre.
  • La Commission n'a pas tenu compte de la répartition sectorielle des travailleurs bénéficiant du salaire minimum pour comprendre l'impact sur l'emploi et la compétitivité globale.
  • L'évaluation de l'impact pour la Slovénie était très différente de celle établie pour d'autres États membres comparables, caractérisés par des hausses du salaire minimum plus importantes et concernant un plus grand nombre de salariés, et par un ratio salaire minimum/salaire moyen similaire (la Bulgarie, par exemple).

Les sombres perspectives relatives à l'évolution de l'emploi en Slovénie ne se sont finalement pas réalisées, ce qui a poussé l'OCDE à conclure36 que les résultats restaient conformes aux prévisions d'un impact négatif (modeste).

➢ Le bilan approfondi de 2013 pour la Slovénie soulignait en substance que les banques d'État souffraient d'une gouvernance d'entreprise rarement optimale et en avait conclu que leur privatisation contribuerait à remédier aux insuffisances manifestes de celle-ci, sans pour autant donner le moindre exemple concret de ces problèmes de gouvernance.

➢ Dans le bilan approfondi de 2015 pour la Bulgarie, la Commission a observé que les banques bulgares prélevaient, en moyenne, des intérêts plus élevés sur les prêts qu'elles accordaient aux entreprises. À la lumière de ce constat, elle a avancé que cette attitude les différenciait du reste du système bancaire sur le plan non seulement de la qualité de crédit moyenne des emprunteurs, mais aussi des normes de gestion, des pratiques de souscription de crédits, du type de garanties et du risque sous-jacent du portefeuille. Une fois de plus, aucune analyse complémentaire ni aucun élément probant n'ont été donnés pour étayer cette déduction.

La Commission a en outre indiqué que les banques bulgares avaient fait état d'actifs de meilleure qualité que leurs concurrentes étrangères et s'interrogeait sur l'efficacité de la surveillance bancaire. Si ce constat peut refléter de mauvaises pratiques en matière d'information et le risque de pertes cachées, il ne permet en rien de conclure à des différences dans les normes de gestion, dans le mode de souscription et dans les garanties.

Le rapport sur le mécanisme d'alerte et le tableau de bord jouent un rôle limité dans la PDM

88

La présente section porte sur la valeur ajoutée que le RMA apporte à la PDM et sur les caractéristiques du tableau de bord destiné à faciliter une détection précoce des déséquilibres.

89

Depuis la création de la PDM, le RMA a vu son nombre de pages plus que doubler (voir figure 6).

Figure 6

Longueur du RMA (2012-2017)

Source: Cour des comptes européenne.

90

Pour autant, la qualité de l'évaluation ne s'est pas améliorée, puisque le document est toujours essentiellement descriptif37:

  1. la première partie du RMA décrit essentiellement les tendances communes des différentes économies, ainsi que la manière dont les divers indicateurs du tableau de bord ont évolué. À cet égard, elle n'analyse pas vraiment les conséquences de ces développements (effets de débordement ou facteurs de causalité) et ne cherche à déterminer les éléments déclencheurs d'aucune évolution;
  2. la deuxième partie du RMA consiste simplement en une description du tableau de bord et en une évaluation succincte, pays par pays, des risques de déséquilibre et des ajustements.
91

L'utilité immédiate du RMA dans la détection des États membres touchés, ou risquant de l'être, par des déséquilibres nécessitant un bilan approfondi a été annihilée par le fait que la Commission a rendu les bilans approfondis obligatoires pour les États membres considérés comme présentant des déséquilibres au cours de l'année précédente (voir annexe IX). L'inertie que cette pratique provoque dans le processus est illustrée à la figure 7.

Figure 7

États membres ayant fait l'objet d'un bilan approfondi (2012-2017)

Remarque: les astérisques indiquent les États membres considérés comme ne présentant pas de déséquilibre l'année du bilan approfondi.

Source: Cour des comptes européenne.

92

Le tableau de bord du RMA est mal conçu pour favoriser la détection précoce des déséquilibres macroéconomiques (ou de leur aggravation):

  1. il est rétrospectif, puisqu'il s'appuie sur des données qui ont deux ans;
  2. de nombreux indicateurs sont soit des moyennes mobiles, soit des variables de stocks (voir tableau 4), si bien qu'il leur faut un certain temps pour s'ajuster ou pour refléter les évolutions récentes.

Tableau 4

Indicateurs correspondant à des moyennes mobiles ou à des variables de stocks (2014-2017)

Caractéristique Indicateur
Moyenne mobile sur trois ans Solde balance courante (en % du PIB)
Taux de change effectif réel (42 partenaires commerciaux, déflateur IPCH)
Indice des coûts salariaux unitaires nominaux (2010 = 100)
Taux de chômage
Taux d'activité (en % de la population totale âgée de 15 à 64 ans, points de pourcentage)
Taux de chômage de longue durée (en % de la population active âgée de 15 à 74 ans, points de pourcentage)
Taux de chômage des jeunes (en % de la population active âgée de 15 à 24 ans, points de pourcentage)
Moyenne mobile sur cinq ans Part de marché à l'exportation (en % des exportations mondiales)
Variables de stocks Position extérieure globale nette (en % du PIB)
Dette du secteur privé (consolidée) (en % du PIB)
Dette publique brute (en % du PIB)

Source: Cour des comptes européenne.

93

Certains indicateurs importants et pertinents pour la détection des déséquilibres ne figurent pas explicitement dans le tableau de bord. Citons par exemple l'inflation, la rentabilité des entreprises et les prêts non productifs (non-performing loans, NPL).

94

Le tableau de bord a été revu à de nombreuses reprises, les changements apportés concernaient le nombre et le type d'indicateurs ainsi que leur présentation. La dernière révision remonte à 2016, lorsque trois indicateurs sociaux38 considérés jusque-là comme «auxiliaires» ont été déplacés vers le tableau de bord principal. Toutefois, ils sont tous trois intimement liés et ne présentent qu'un intérêt limité pour la détection précoce des déséquilibres, étant donné qu'ils reflètent les conséquences des perturbations économiques. Tant les participants à l'enquête adressée au CPE (voir figure c de l'annexe VI) qu'une large majorité de parties prenantes ont estimé que ces indicateurs n'avaient pas permis d'améliorer le tableau de bord.

95

Le tableau de bord est d'une valeur limitée au stade du RMA et n'en présente aucune par la suite. Comme on pouvait s'y attendre, nous avons constaté un lien direct entre le nombre d'indicateurs dépassant leur valeur seuil et, d'une part, la décision d'établir un bilan approfondi et, d'autre part, la classification des déséquilibres. Néanmoins, dans les deux cas, la relation statistique est très faible (voir figure 8), ce qui confirme que la décision de réaliser un bilan approfondi n'est pas une résultante «mécanique» du tableau de bord. De plus, la Commission n'utilise pas les indicateurs du tableau de bord pour son analyse dans les bilans approfondis, mais s'appuie sur un ensemble plus large d'outils analytiques ainsi que sur des données plus récentes39.

Figure 8

Rapport entre le nombre d'indicateurs dépassant leur valeur seuil et a) l'établissement de bilans approfondis et b) la classification des déséquilibres (2012-2017)

Remarque: les points noirs correspondent à la moyenne. La catégorie des déséquilibres excessifs ayant entraîné l'activation de la procédure les concernant n'est pas représentée, puisqu'aucun État membre n'a été placé dans cette catégorie à ce jour.

Source: Cour des comptes européenne.

96

Les entretiens que nous avons eus avec les parties prenantes ont révélé que, malgré son rôle limité dans le processus décisionnel, le tableau de bord suscite beaucoup d'attention de la part du public, parce que le nombre d'indicateurs dépassant leur valeur seuil peut être aisément communiqué. Cependant, les lecteurs non avertis ne peuvent avoir de vue complète de la nature et des détails des déséquilibres concernant un État membre s'ils se fient au nombre d'indicateurs dépassant leur valeur seuil au lieu de lire le bilan approfondi dans son intégralité. L'intégration, depuis 2016, du tableau de bord comme annexe au rapport par pays peut renforcer l'impression erronée qu'il s'agit d'un outil central pour l'évaluation de la gravité des déséquilibres.

Conclusions et recommandations

97

Notre conclusion générale est que, même si la PDM est globalement bien conçue, la Commission ne la met pas en œuvre de manière à garantir une prévention et une correction efficaces des déséquilibres. La Commission doit par conséquent améliorer considérablement certains aspects de sa gestion de la PDM. Le fait de traiter la question des effets de débordement d'une politique budgétaire restrictive dans certains États membres lors d'un ralentissement économique dans la zone euro constitue un progrès récent.

Mise en œuvre des recommandations par pays pertinentes pour la PDM

98

La mise en œuvre, par les États membres, des RPP pertinentes pour la PDM n'a pas été satisfaisante (voir point 33).

99

Ce n'est qu'après avoir rédigé les RPP que la Commission décide lesquelles sont pertinentes pour la PDM. Même ainsi, cette qualification n'est pas toujours appropriée parce que le lien avec l'analyse du bilan approfondi est, au mieux, partiel ou lointain. Les recommandations qualifiées de pertinentes pour la PDM combinent souvent des mesures axées sur les problèmes structurels concernant la croissance potentielle avec des mesures ciblant les déséquilibres macroéconomiques à court et moyen terme. Il arrive même que des RPP pertinentes pour la PDM n'aient aucun lien avec des déséquilibres macroéconomiques (voir points 35 à 38 et 43).

100

À la suite de la simplification de 2015, les RPP pertinentes pour la PDM sont à présent plus succinctes et exprimées en des termes plus généraux que par le passé. Cette évolution a rendu plus difficile l'évaluation de leur mise en œuvre et de leur contribution à l'élimination des déséquilibres. Le calendrier de leur application est très ambitieux (voir points 39 à 42, 51 et 52).

101

Enfin, il n'y a pas systématiquement d'évaluation ex ante ou ex post de l'impact économique des RPP pertinentes pour la PDM (voir points 44 à 46).

Recommandation n° 1

  1. La Commission devrait lier systématiquement les RPP pertinentes pour la PDM aux déséquilibres macroéconomiques relevés dans le bilan approfondi. Les mesures incluses dans les RPP pertinentes pour la PDM devraient être suffisamment détaillées pour que leur mise en œuvre se traduise par une réduction substantielle et manifeste des déséquilibres.
  2. La Commission devrait aussi distinguer clairement entre, d'une part, les mesures de la PDM conçues pour réduire les déséquilibres à court et moyen terme en vue d'éviter les crises et, d'autre part, les réformes visant à prévenir l'accumulation de déséquilibres par une stimulation de la croissance potentielle à long terme.
  3. Chaque fois que c'est possible, la Commission devrait procéder à des évaluations ex ante et ex post de l'impact, sur les déséquilibres, des mesures définies dans les RPP pertinentes pour la PDM.
  4. La Commission devrait fournir un calendrier réaliste pour faciliter la mise en œuvre des RPP pertinentes pour la PDM.

Ces mesures devraient être en place pour le cycle de la PDM 2019 (qui commencera à l'automne 2018).

Classification des déséquilibres

102

Les bilans approfondis proprement dits ne contiennent aucune conclusion sur la classification des déséquilibres pour les États membres. De plus, le lien entre l'analyse économique effectuée dans le bilan approfondi et la classification des déséquilibres n'est pas toujours clair. Le problème s'est aggravé depuis que les bilans approfondis ont été remplacés par des «synthèses» dans les rapports par pays (voir points 57 à 60).

103

Les services de la Commission appliquent une série de critères évidents pour établir la classification des déséquilibres proposée au collège. Toutefois, les éléments probants collectés indiquent qu'il n'y a pas de processus décisionnel formel au niveau politique et que la Commission enfreint parfois ses propres règles internes (voir points 61, 62 et 66).

104

La Commission n'a jamais proposé d'activer la procédure concernant les déséquilibres excessifs, bien que cela ait été envisagé à plusieurs reprises. Dans l'interprétation qu'elle fait du règlement de la PDM, elle estime que le fait de diagnostiquer des déséquilibres excessifs n'implique pas nécessairement de proposer d'activer cette procédure (voir points 63 à 65).

Recommandation n° 2

  1. Conformément aux exigences du règlement de la PDM, la Commission devrait indiquer avec précision, dans les bilans approfondis, quelle est la gravité des déséquilibres auxquels un État membre est confronté.
  2. La Commission devrait adopter, publier et appliquer des critères et des processus clairs pour la classification des déséquilibres.
  3. Sauf circonstances particulières, la Commission devrait recommander le lancement d'une procédure concernant les déséquilibres excessifs dès qu'il est établi qu'un État membre est confronté à de tels déséquilibres, notamment si le risque d'instabilité est élevé, si les déséquilibres perdurent ou ont entraîné des effets de débordement, ou si les mesures prises pour y remédier se sont révélées insatisfaisantes. Si, dans des circonstances particulières, elle devait user de son pouvoir discrétionnaire et décidait de ne pas se prononcer en ce sens, elle devrait en expliquer clairement les raisons et les rendre publiques.

    Ces mesures devraient être en place pour le cycle de la PDM 2019 (qui commencera à l'automne 2018).

  4. Dans le cadre de l'examen de la PDM de 2019, la Commission devrait proposer des modifications du règlement de la PDM afin de codifier les circonstances dans lesquelles elle ne recommanderait pas l'activation de la procédure concernant les déséquilibres excessifs après avoir conclu qu'un État membre était touché par de tels déséquilibres.

Caractéristiques des bilans approfondis

105

Depuis 2015, les bilans approfondis ont été progressivement intégrés dans les rapports par pays, qui couvrent principalement la coordination économique au sens large des politiques structurelles, et la frontière entre les deux documents est devenue de plus en plus floue. En 2017, les analyses détaillées des différents grands problèmes rencontrés par un État membre ont été rassemblées dans une seule section du rapport par pays, où elles sont réparties par thème, avec une indication des sujets pertinents pour la PDM (voir points 68 à 72).

106

Ces évolutions ont réduit la visibilité de la PDM, si bien qu'il est devenu de plus en plus difficile de détecter les véritables défis dans ce domaine. Avec la réduction des bilans approfondis, le lien entre l'analyse économique et la classification des déséquilibres et les RPP pertinentes pour la PDM qui en résultent s'est encore distendu (voir points 59 et 73 à 75).

107

En outre, le tableau de bord n'est pas un instrument primordial pour le bilan approfondi, mais son intégration, depuis 2016, en tant qu'annexe au rapport par pays donne l'impression contraire (voir points 95 et 96).

Recommandation n° 3

  1. Afin de fournir une évaluation précise de la gravité des déséquilibres macroéconomiques rencontrés par un État membre et de trouver plus aisément la meilleure réponse à apporter, la Commission devrait fournir un bilan approfondi exhaustif et présenté de manière distincte, dont la longueur et le niveau de détail correspondraient à la gravité de la situation et aux défis politiques à relever.
  2. La Commission ne devrait pas publier le tableau de bord avec le bilan approfondi, mais donner accès à la base de données contenant les variables par pays réellement utilisées pour son analyse.

Ces mesures devraient être en place pour le cycle de la PDM 2019 (qui commencera à l'automne 2018).

Prise en considération de l'impact de la politique budgétaire sur les déséquilibres externes et la compétitivité

108

Malgré certaines répétitions d'une année à l'autre, les bilans approfondis présentent généralement un bon niveau d'analyse. Cependant, l'impact des politiques budgétaires sur les déséquilibres externes n'est pas toujours examiné ou pris en considération dans la formulation des RPP pertinentes pour la PDM, même lorsqu'un bilan approfondi a mis en évidence des déséquilibres étroitement liés à la politique budgétaire dans les positions extérieures. La Commission est consciente de ces liens, mais elle considère généralement que le PSC couvre les aspects budgétaires. Or ce dernier se limite à la viabilité budgétaire, ne tient pas compte des effets de la politique budgétaire sur les déséquilibres externes et ne se prononce pas sur la politique budgétaire des États membres qui satisfont à leurs critères de viabilité (voir points 78 à 80, 86 et 87).

Recommandation n° 4

Le cas échéant, la Commission devrait analyser systématiquement l'impact de la politique budgétaire sur les déséquilibres externes et la compétitivité dans les bilans approfondis, et recourir à la PDM pour adresser des recommandations aux États membres lorsque des questions budgétaires ont un impact direct sur les déséquilibres externes. Cette recommandation devrait s'appliquer tant aux États membres présentant un excédent important de leur balance courante qu'à ceux connaissant un déficit élevé.

Cette mesure devrait être en place pour le cycle de la PDM 2019 (qui commencera à l'automne 2018).

Dimension «zone euro»

109

La PDM est trop centrée sur les économies nationales et pas assez sur les effets de débordement. Par conséquent, les RPP pertinentes pour la PDM n'encouragent pas suffisamment l'adoption de mesures ayant un impact bénéfique sur d'autres États membres, ni un rééquilibrage symétrique au sein de la zone euro (voir points 81 à 85).

110

Les RPP et les recommandations de la Commission pour l'ensemble de la zone euro ne sont pas toujours cohérentes (voir points 47 à 50).

Recommandation n° 5

  1. Lors du processus de la PDM, la Commission devrait systématiquement tenir compte des politiques ayant un impact transnational susceptible de favoriser un rééquilibrage symétrique dans la zone euro.
  2. La Commission devrait veiller à ce que les RPP pertinentes pour la PDM soient cohérentes avec les recommandations émises pour la zone euro et pertinentes pour les déséquilibres, y compris celles concernant l'orientation budgétaire générale, le cas échéant.

Ces mesures devraient être en place pour le cycle de la PDM 2019 (qui commencera à l'automne 2018).

Visibilité et communication de la PDM

111

Une communication efficace est indispensable pour sensibiliser davantage le public à la PDM et aux objectifs que celle-ci poursuit (prévenir, détecter et atténuer les déséquilibres macroéconomiques) ainsi qu'aux défis que les déséquilibres représentent pour les États membres. Une meilleure communication est également nécessaire pour améliorer l'appropriation au niveau national de la PDM (voir points 1 à 6, 54 à 56, 68 à 72, 88 à 91 et 94 à 96).

Recommandation n° 6

La Commission devrait donner plus d'importance à la PDM en:

  1. multipliant ses références à la procédure dans sa communication avec les États membres;
  2. faisant en sorte que les commissaires compétents en la matière se rendent disponibles pour les Parlements des États membres, chaque fois que la Commission a jugé que les déséquilibres étaient excessifs, de manière à pouvoir justifier ses décisions et les recommandations qui en résultent.

Ces mesures devraient être en place pour le cycle de la PDM 2019 (qui commencera à l'automne 2018).

Le présent rapport a été adopté par la Chambre IV, présidée par M. Baudilio TOMÉ MUGURUZA, Membre de la Cour des comptes, à Luxembourg en sa réunion du 28 novembre 2017.

Par la Cour des comptes

Klaus-Heiner LEHNE
Président

Annexes

Annexe I

Représentation graphique détaillée de la procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques

Source: Cour des comptes européenne.

Annexe II

Liste des documents publiés pertinents pour la PDM

Source: Cour des comptes européenne.

Annexe III

Liste des indicateurs clés actuellement en vigueur

Indicateurs Seuils indicatifs
Solde balance courante, en % du PIB
(moyenne sur trois ans)
-4/6 %
Position extérieure globale nette (en % du PIB) -35 %
Taux de change effectif réel (42 partenaires commerciaux, déflateur IPCH)
(variation en % sur trois ans)
± 5 % (zone euro)
± 11 % (hors zone euro)
Part de marché à l'exportation, en % des exportations mondiales
(variation en % sur cinq ans)
-6 %
Indice des coûts salariaux unitaires nominaux(2010 = 100)
(variation en % sur trois ans)
± 9 % (zone euro)
± 12 % (hors zone euro)
Indice des prix des logements (2010 = 100), déflaté
(variation en % sur un an)
6 %
Flux de crédits dans le secteur privé, consolidés
(en % du PIB)
14 %
Dette du secteur privé, consolidée
(en % du PIB)
133 %
Dette publique brute
(en % du PIB)
60 %
Taux de chômage (moyenne sur trois ans) 10 %
Total des engagements du secteur financier, non consolidés
(variation en % sur un an)
16,5 %
Taux d'activité, en % de la population totale des 15 à 64 ans
(variation en points de pourcentage sur trois ans)
-0,2 pp
Taux de chômage de longue durée, en % de la population active âgée de 15 à 74 ans
(variation en points de pourcentage sur trois ans)
0,5 pp
Taux de chômage des jeunes, en % de la population active âgée de 15 à 24 ans
(variation en points de pourcentage sur trois ans)
2 pp

Source: Cour des comptes européenne.

Annexe IV

Sélection des États membres pour l'échantillon d'audit

L'échantillon se fonde sur les quatre premières années de la PDM et sur une liste restreinte d'États membres excluant:

  • les États membres pour lesquels aucun bilan approfondi n'a été publié au cours des quatre premières années:
    • ceux faisant l'objet d'un programme d'ajustement économique et n'entrant pas en ligne de compte pour la PDM pendant la durée du programme: l'Irlande, la Grèce, Chypre, le Portugal et la Roumanie;
    • ceux pour lesquels le RMA a conclu, pour une année au moins, qu'ils n'étaient pas concernés par des déséquilibres ou ne risquaient pas de l'être: la République tchèque, le Danemark, l'Allemagne, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, l'Autriche, la Pologne et la Slovaquie;
  • les États membres pour lesquels l'évaluation était stable: la Belgique, la Hongrie, la Finlande, la Suède et le Royaume-Uni;
  • la Croatie, qui n'avait adhéré que depuis peu à l'Union européenne.

Restaient au terme de cette sélection la Bulgarie, l'Espagne, la France, l'Italie et la Slovénie.

Comme la France et l'Italie avaient été retenues pour l'audit de la procédure concernant les déficits excessifs et présentent un certain nombre de caractéristiques communes (il s'agit d'États membres fondateurs de grande taille et faisant partie de la zone euro), nous avons décidé d'exclure l'un de ces deux pays. Nous avons conservé la France pour la plus grande variabilité caractérisant l'évaluation de ses déséquilibres.

Notre liste finale donnait un échantillon représentatif d'États membres de grande et de petite taille, membres ou non de la zone euro.

Bien que réduit, notre échantillon de quatre États membres correspondait à près d'un quart de la population et du PIB de l'UE.

Annexe V

Catégories pour l'évaluation de la mise en œuvre des recommandations par pays

La Commission utilise les catégories suivantes pour évaluer la mise en œuvre des:

  • Mise en œuvre intégrale: l'État membre a adopté et mis en œuvre des mesures visant à suivre parfaitement la recommandation.
  • Progrès substantiels: l'État membre a adopté des mesures, dont la plupart ont été mises en œuvre.
  • Certains progrès: l'État membre a annoncé ou adopté des mesures visant à donner suite à la recommandation. Ces mesures sont prometteuses, mais elles n'ont pas encore été toutes appliquées et leur mise en œuvre n'est pas acquise dans tous les cas.
  • Progrès limités: l'État membre a annoncé des mesures pour mettre en œuvre la recommandation, mais elles paraissent insuffisantes et/ou leur adoption/application est compromise.
  • Aucun progrès: l'État membre n'a ni annoncé ni adopté de mesures visant à mettre en œuvre la recommandation.

Annexe VI

Enquête auprès des membres du Comité de politique économique

Source: Cour des comptes européenne.

Annexe VII

Visites effectuées auprès des autorités et d'autres entités des États membres sélectionnés

  Institution
supérieure de contrôle
Représentation de l'Union européenne Ministère des finances Conseil des finances publiques Banque centrale Ministère du travail Chambre de commerce et d'industrie Divers
Bulgarie Ministère de l'éducation et des sciences, IME, ABB
France   Secrétariat général des affaires européennes, MEDEF, CFDT, France Stratégie, Conseil d'analyse économique, OFCE, Coe-Rexecode
Slovénie   IMAD, Slovenian Sovereign Holdings
Espagne     Cabinet économique de la présidence, ministère de l'économie, CEOE, Cepyme, FEDEA, FROB

Source: Cour des comptes européenne.

Annexe VIII

Évolution de la classification des États membres (2012-2017)

Source: Cour des comptes européenne.

Annexe IX

Nombre et types de bilans approfondis

  2012-2017 %
Bilans approfondis concluant à l'existence de déséquilibres 80 88,9
Bilans approfondis concluant à l'absence de déséquilibres 10 11,1
Total 90 100
      Année 2
  2013-2017   Bilan approfondi Pas de bilan approfondi
      Déséquilibres Déséquilibres excessifs Pas de déséquilibre Pas de bilan approfondi Programme d'ajustement économique
Année 1 Bilan approfondi Déséquilibres 39 5 7 0 1
Déséquilibres excessifs 2 14 0 0 0
Pas de déséquilibre 0 0 0 9 0
Pas de bilan approfondi Pas de bilan approfondi 3 0 3 39 0
Programme d'ajustement économique 2 2 0 0 12
Nouveau pays dans l'UE 0 1 0 0 0
Total 46 22 10 48 13

Source: Cour des comptes européenne.

Réponses de la Commission

Synthèse

V

La procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques (PDM) a été introduite au plus fort de la crise économique et financière de 2008-2009, en vue de renforcer la surveillance macroéconomique de l’UE dans des domaines non couverts par le pacte de stabilité et de croissance (PSC).

Les événements qui ont suivi la crise financière de 2008-2009 ont démontré la nécessité de renforcer la surveillance macroéconomique au-delà de la politique budgétaire. Les aspects macrofinanciers et macrostructurels à l’origine de l’accumulation de déséquilibres tant externes (par exemple, importants déséquilibres de la balance courante) qu’internes (accumulation excessive de dettes ou formation de bulles immobilières) se sont révélés être des facteurs clés dans le déclenchement des crises de la dette et de la balance des paiements, et du besoin d’assistance financière dans certains cas.

La surveillance au titre de la PDM vise à la fois à éviter l’accumulation de vulnérabilités et de tendances non durables et à assurer un ajustement approprié des déséquilibres existants. La PDM a été introduite alors que plusieurs États membres avaient déjà entrepris de corriger les déséquilibres existants. De ce fait, l’objectif de la PDM au cours des premières années de sa mise en œuvre était surtout de suivre la correction des déséquilibres et d’émettre des recommandations visant à adapter les cadres politiques afin de rendre l’ajustement efficace et durable tout en maîtrisant les coûts sociaux. La surveillance au titre de la PDM couvrait un large éventail de domaines politiques et a été renforcée par une surveillance économique accrue de l’UE. Les recommandations formulées dans le cadre du volet préventif du PSC, de la stratégie Europe 2020, des grandes orientations des politiques économiques, des lignes directrices pour l’emploi et de la PDM ont été intégrées dans un ensemble unique de recommandations par pays (RPP) du Conseil et harmonisées dans un semestre européen commun.

Bien que les objectifs de la surveillance au titre de la PDM, au cours des premières années de sa mise en œuvre, aient été principalement correctifs, la procédure concernant les déséquilibres excessifs (PDE) n’a jamais été lancée. Dans le cas des pays présentant un déséquilibre excessif, la Commission, plutôt que de recommander au Conseil de lancer immédiatement la PDE, a d’abord cherché à renforcer les engagements politiques en fonction des défis recensés. À cette fin, elle a publié des RPP plus détaillées et assorties de délais, et a mis en place un processus intensifié de suivi spécifique de la réponse politique, tout en gardant ouverte la possibilité de lancer la PDE à un stade ultérieur.

Comme indiqué dans la communication relative à l’examen de la PDM de 2014, l’expérience des premières années d’application suggère que la procédure a contribué à faire prendre conscience des défis et à asseoir un consensus en vue de réponses politiques. L’application de la PDM reposait sur un apprentissage et un retour d’information progressifs et elle a été renforcée par un dialogue permanent entre la Commission et le Conseil, ce qui a abouti à une convergence vers des pratiques plus stables. Certains éléments indiquent également que la surveillance au titre de la PDM était accompagnée de progrès plus marqués dans la mise en œuvre de recommandations politiques, même si, dans de nombreux cas, les mesures prises n’étaient pas suffisantes pour assurer des progrès satisfaisants sur le plan de la résolution des problèmes sous-jacents. L’examen de 2014 a souligné la nécessité de renforcer la transparence et d’améliorer la communication sur la mise en œuvre de la PDM.

Une mise en œuvre efficace de la PDM figure parmi les priorités de la Commission, comme indiqué dans le rapport de juin 2015 «Compléter l’Union économique et monétaire européenne» préparé par Jean Claude Juncker, en étroite coopération avec Donald Tusk, Jeroen Dijsselbloem, Mario Draghi et Martin Schultz, ainsi que dans la communication de la Commission d’octobre 2015 relative aux mesures à prendre pour compléter l’Union économique et monétaire1. Une PDM efficace nécessitera tout d’abord un cadre transparent et stable, qui permettra de communiquer clairement les raisons sous-tendant les décisions prises dans le cadre de la PDM. Le suivi de la détection des déséquilibres excessifs devrait impliquer une activation adéquate de la surveillance, afin d’assurer une réponse politique suffisamment forte et adaptée aux défis. Afin de mieux prendre en compte la dimension de la zone euro dans l’activation de la PDM, les considérations relatives à la zone euro ont été mieux intégrées dans l’analyse et les recommandations de la Commission.

Au début de l’année 2016, la Commission a publié un compendium de la PDM2. Ce compendium présente la raison d’être de la PDM, illustre ses aspects juridiques et procéduraux, aborde les principes, critères et cadres analytiques utilisés dans sa mise en œuvre, et examine son application dans la pratique. Ce faisant, ce compendium fournit un ensemble d’informations pertinentes qui aident à comprendre ce qu’est la PDM, comment elle fonctionne et de quelle façon son application a évolué depuis son introduction. Cette publication vise à contribuer à une mise en œuvre transparente de cette procédure, conformément à la communication de 2014 sur l’examen de la PDM et à la communication de la Commission d’octobre 2015 relative aux mesures à prendre pour compléter l’Union économique et monétaire. Un autre pas vers une plus grande transparence a été franchi avec la pratique consistant à résumer les conclusions des bilans approfondis (BA) dans des matrices d’évaluation relatives à la PDM intégrées aux BA depuis 2016.

VI

En général, les éléments probants indiquent que les pays faisant l’objet d’une surveillance au titre de la PDM ont reçu davantage de RPP et ont affiché un taux de conformité plus élevé que les pays ayant reçu des RPP sans lien avec la PDM. L’enquête menée par la Cour des comptes européenne auprès de membres du Comité de politique économique (CPE) révèle que seuls 10 % environ des membres interrogés estiment que la PDM est inefficace. En tout état de cause, les États membres sont censés mettre en œuvre toutes les RPP, qu’elles soient ou non pertinentes pour la PDM.

La Commission est d’avis que la manière dont les RPP pertinentes pour la PDM sont établies était conforme à l’objectif visant à remédier aux déséquilibres détectés, avis que partagent les membres interrogés ayant répondu au questionnaire de la Cour des comptes européenne, tout en reconnaissant que la communication peut encore être améliorée.

Les RPP sur les finances publiques dans le contexte du PSC ont été désignées comme pertinentes pour la PDM pour les pays dans lesquels la dette publique élevée est un élément qui contribue à la détection des déséquilibres ou dans lesquels la réduction des déficits budgétaires contribue à la correction d’importants déficits de la balance courante détectés dans le cadre des déséquilibres. Dans les États membres enregistrant des excédents de la balance courante, les bilans approfondis ont analysé les liens entre un certain nombre de mesures budgétaires et la position extérieure. Pour ces pays, plusieurs mesures définies dans les RPP, de nature budgétaire et susceptibles de contribuer à résorber les excédents importants, ont été signalées comme pertinentes pour la PDM.

L’affirmation selon laquelle il existe des incohérences entre les RPP pertinentes pour la PDM et les recommandations formulées pour la zone euro découle du fait que le besoin de cohérence entre les recommandations formulées pour la zone euro et les RPP pertinentes pour la PDM ne s’applique qu’aux pays qui reçoivent des RPP qui sont à la fois pertinentes pour la PDM et associées à une recommandation formulée pour la zone euro pertinente. Les recommandations formulées pour la zone euro ne sont pas toutes pertinentes pour la PDM, car leur champ d’application est plus large. Les pays ne reçoivent pas tous des recommandations pertinentes pour la PDM, car certains pays ne font pas l’objet d’une surveillance au titre de la PDM. Les pays ne reçoivent pas tous des RPP découlant de recommandations formulées pour la zone euro, car ils n’ont pas de défis correspondants à relever, ils n’ont pas besoin de mettre en œuvre des politiques spécifiques ou il existe des contraintes qui justifient l’absence de RPP.

VII

L’intégration des bilans approfondis dans les rapports par pays a permis de réduire les chevauchements et n’a pas compromis la clarté de leur évaluation. Elle a favorisé une interaction plus étroite avec les États Membres et les parties prenantes concernées, renforçant ainsi la compréhension et l’appropriation des défis et des efforts d’ajustement.

Les bilans approfondis rendent compte des éléments probants et des arguments qui sous-tendent les décisions relatives à la classification des déséquilibres détectés au titre de la PDM. Les conclusions des bilans approfondis ne figurent pas dans les bilans approfondis eux-mêmes, mais dans une communication de la Commission qui les accompagne. En effet, les conclusions des bilans approfondis, conformément au règlement, doivent tenir compte du contexte général, des aspects systémiques et des interdépendances entre les pays, et doivent donc être fondées sur la lecture globale de l’ensemble des bilans approfondis.

La Commission ne partage pas l’avis selon lequel le processus décisionnel a affaibli la PDM. La Commission (au sens du collège des commissaires et des services de la Commission) agit comme un tout lorsqu’elle prend des décisions dans le cadre de la PDM, et le règlement fixe les exigences applicables à la Commission dans son ensemble.

En ce qui concerne les décisions relevant de la PDM, comme c’est le cas pour d’autres décisions, les commissaires reçoivent des conseils directs des services qui relèvent de leur responsabilité et des conseils indirects des autres services de la Commission par l’intermédiaire des autres commissaires et de leurs cabinets respectifs. Le collège peut exercer sa prérogative de ne pas suivre les conseils des services, car il n’est pas légalement tenu de suivre ces conseils ni de fournir des justifications lorsqu’il ne le fait pas.

VIII

La Commission n’est pas tenue de recommander le lancement de la procédure concernant les déséquilibres excessifs pour les États membres présentant des déséquilibres excessifs.

IX

Le tableau de bord doit s’appuyer sur des variables de haute qualité. C’est la raison pour laquelle les estimations et les données préliminaires ne sont pas utilisées.

Afin d’éviter de refléter des évolutions essentiellement temporaires, la moyenne sur trois ans de plusieurs variables dont le comportement est particulièrement volatil dans le tableau de bord du rapport sur le mécanisme d’alerte (RMA) est calculée.

Le RMA sert de point de départ pour apprécier l’évolution des variables qui méritent un suivi plus étroit dans le contexte de la PDM, à savoir dans le bilan approfondi. Le RMA n’est pas conçu comme un système d’alerte précoce, ce qui est cohérent avec le fait que les indicateurs du RMA ne reposent pas sur les estimations ou les données préliminaires les plus récentes.

a)

Voir les réponses de la Commission aux conclusions et recommandations ci-après.

Introduction

04

Le cadre juridique de la PDM se compose du règlement (UE) nº 1176/2011 sur la prévention et la correction des déséquilibres macroéconomiques et du règlement (UE) nº 1174/2011 établissant des mesures d’exécution en vue de remédier aux déséquilibres macroéconomiques excessifs, qui ont été adoptés au titre des dispositions du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (ci-après le «traité» ou «TFUE») relatives à la coordination des politiques économiques (articles 121 et 136 du TFUE). Le règlement (UE) nº 1176/2011 décrit la procédure, tandis que le règlement (UE) nº 1174/2011 détaille un mécanisme d’exécution fondé sur des sanctions pécuniaires s’appliquant uniquement aux États membres de la zone euro.

08

La PDM vise à renforcer la gouvernance économique de l’UE sur le front de l’élargissement de la stabilité macrofinancière au-delà de la surveillance budgétaire pour inclure un cadre visant à prévenir les déséquilibres macroéconomiques excessifs et à aider les États membres concernés à prendre des mesures correctrices avant que les divergences ne s’enracinent.

La principale raison d’être d’un mandat de surveillance supranational repose sur le fait que les déséquilibres macroéconomiques d’un État membre affectent également les autres États membres. Cela s’explique non seulement par le fait que, dans les zones économiques hautement intégrées, l’évolution économique d’un État membre a des répercussions sur d’autres pays, mais aussi par le fait que les déséquilibres macroéconomiques, s’ils ne sont pas corrigés, peuvent compromettre le bon fonctionnement de l’union monétaire ainsi que des institutions de l’Union et de ses politiques communes, telles que le marché unique. Ainsi, dans le cadre de la PDM, les déséquilibres sont évalués non seulement d’un point de vue national, mais aussi du point de vue des implications qu’ils peuvent avoir pour la zone euro et l’Union, comme l’exige le règlement PDM.

10

Dans le cas du PSC, le volet préventif consiste à prendre des mesures visant à prévenir le dépassement des seuils budgétaires de «Maastricht», tandis que le volet correctif vise à assurer une correction rapide en cas de dépassement et de détection d’un déficit excessif. Le volet préventif va donc au-delà des exigences générales concernant la dette et le déficit. Le volet correctif du PSC prévoit que des sanctions peuvent être prononcées à l’encontre des États membres de la zone euro qui enfreignent de façon répétée les exigences établies par la procédure.

Dans le cas de la PDM, les mesures tant préventives que correctrices visent à prévenir et à corriger les déséquilibres. Les mesures correctrices ciblent les déséquilibres plus graves et elles peuvent être accompagnées de sanctions en cas de manquement répété aux exigences prévues par la procédure applicable aux États membres de la zone euro.

Le règlement (UE) nº 1176/2011 et le volet préventif du PSC partagent la même base juridique dans le traité (articles 121 et 136 du TFUE). L’article 126 du TFUE constitue la base dans le traité pour le volet correctif du PSC.

La stratégie Europe 2020 n’est pas une procédure de surveillance comparable à la PDM ou au PSC. Il s’agit d’une stratégie constituée de mesures et d’objectifs de l’UE et prévoyant l’utilisation intégrée de procédures de surveillance. Parallèlement au PSC et à la PDM, la surveillance est effectuée dans le cadre des grandes orientations des politiques économiques (au titre de l’article 121 du TFUE, base juridique partagée avec la PDM) et des lignes directrices pour l’emploi (au titre de l’article 148 du TFUE).

Observations

29

La classification des déséquilibres se caractérise par un certain degré de stabilité, car plusieurs années peuvent être nécessaires pour corriger un déséquilibre, notamment, mais pas uniquement, s’il implique un niveau d’endettement élevé.

33

Le document du Parlement cité (Analyse approfondie destinée à faire le point sur la mise en œuvre de la procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques, juin 2017, document PE 497.739) n’indique pas que la mise en œuvre des RPP pertinentes pour la PDM soit globalement évaluée de façon négative depuis 2012, ni ne conclut qu’elle n’a jamais été satisfaisante. La formulation suivante figure dans ce document au sujet de la mise en œuvre des RPP pertinentes pour la PDM: «Le pourcentage de recommandations non mises en œuvre ou mises en œuvre de façon très limitée augmente depuis 2014».

La figure 4 indique que le total des catégories «parfaitement suivies ou progrès substantiels» et «certains progrès» dépassait 50 % en 2013, 2015 et 2016

Le référentiel ou la prévision étayant cette affirmation n’est pas clairement indiqué. Un référentiel possible pourrait être la conformité avec les RPP non pertinentes pour la PDM. Les éléments probants disponibles indiquent que, en général, la mise en œuvre des RPP a été plus vigoureuse dans le cas des RPP pertinentes pour la PDM (voir, par exemple, le compendium de la PDM).

Un autre point de référence possible pourrait être la perception au sein des États membres de l’efficacité des RPP à susciter des mesures. Le questionnaire adressé par la Cour des comptes européenne aux membres du Comité de politique économique (CPE) indique que seuls 10 % environ des personnes interrogées estiment que la surveillance au titre de la PDM était inefficace.

Les États membres couverts par la PDM ont également reçu en général un nombre plus élevé de RPP que les autres États membres.

34

Voir la réponse de la Commission au point VI.

35

En ce qui concerne le titre précédant le point 35, la Commission souligne qu’un lien existe entre les RPP pertinentes pour la PDM et les déséquilibres. Voir les réponses de la Commission à ce point, au point VI et à l’encadré 1.

Chaque RPP contient plusieurs recommandations, dont certaines visent à remédier aux déséquilibres. En fonction de la composition réelle des RPP en termes de mesures spécifiques recommandées, les considérants des documents juridiques faisant état des RPP indiquent quelles RPP sont pertinentes pour la PDM. Selon la pratique établie, les RPP indiquées comme pertinentes pour la PDM sont celles qui comprennent des mesures spécifiquement destinées à corriger les déséquilibres détectés dans les pays faisant l’objet d’une surveillance au titre de la PDM. La pratique suivie par la Commission et le Conseil depuis l’entrée en vigueur de la PDM consiste à mettre en évidence, dans les considérants introduisant les RPP, les RPP qui sont intégralement ou partiellement pertinentes pour la PDM.

Dans certains cas, les déséquilibres peuvent être corrigés au moyen d’un large éventail de politiques. Par exemple, l’amélioration de la compétitivité peut nécessiter des politiques visant à renforcer la productivité du travail, à accroître l’efficacité de la production d’énergie et réduire les coûts énergétiques, à prévenir une augmentation excessive des coûts de main-d’œuvre, etc. Par conséquent, il peut arriver que les RPP relatives, par exemple, à la formation, à l’énergie ou à la formation des salaires soient toutes indiquées comme pertinentes pour la PDM, bien que leur rôle pertinent intrinsèque aille au-delà de celui visant à relever les défis liés à la PDM en raison d’un lien direct ou indirect avec le défi sous-jacent dans ce domaine qui peut ne pas sembler toujours simple.

Dans l’ensemble, en 2016 déjà, à peine quelque 10 % des membres du CPE interrogés estimaient que les RPP pertinentes pour la PDM n’étaient pas claires, les 90 % restants estimant qu’elles étaient toujours ou assez claires.

37

Les exemples figurant dans l’encadré 1 ne corroborent pas suffisamment cette observation pour les raisons exposées ci-dessous.

Encadré 1

Première puce: sur les RPP adressées à la France: des éléments tels que l’apprentissage et la formation peuvent être considérés comme jouant un rôle dans l’acquisition de compétences par la main-d’œuvre, ce qui contribue à la compétitivité, défi pertinent pour la PDM en ce qui concerne la France.

Deuxième puce: sur les RPP adressées à la Slovénie: la pression que le vieillissement de la population exerce sur la viabilité des systèmes de retraite et de soins de longue durée en Slovénie est mentionnée dans la synthèse du rapport par pays.

Troisième puce: sur les RPP adressées à la Bulgarie: les turbulences qu’a connues le secteur bancaire bulgare au cours de l’été 2014 et le soutien conséquent du budget public expliquent la forte détérioration de la situation budgétaire en 2014. En 2015, il existait un risque manifeste que d’autres mesures soient nécessaires pour soutenir le secteur. Le lien entre la situation budgétaire et la situation du secteur financier, ainsi que le principal problème de financement rencontré par le gouvernement, sont expliqués au chapitre 1 du rapport par pays de 2015 (pages 8-9), qui comprend également un renvoi à la section du bilan approfondi (chapitre 2, points 2.1 et 2.2).

Le dispositif de caisse d’émission en Bulgarie fait effectivement du gouvernement son seul bailleur de fonds de dernier recours. Ainsi, tous les coûts des liquidités et des capitaux fournis au secteur bancaire, y compris le système de garantie des dépôts, ont dû être supportés par l’État. La RPP budgétaire est donc également très pertinente pour la stabilité macrofinancière et la PDM.

Les autorités bulgares ont également reconnu les risques pour la stabilité macrofinancière. En 2016, le gouvernement a emprunté des fonds supplémentaires et inclus des provisions pour emprunts extraordinaires dans le budget au cas où le secteur financier aurait besoin d’être soutenu. Cela montre clairement qu’il est conscient des risques encourus et reconnaît l’importance de la stabilité macrofinancière.

Pour toutes ces raisons, la RPP nº 1 en 2015 et 2016 était considérée comme pertinente pour la PDM.

Quatrième puce: sur les RPP adressées à l’Espagne: Le considérant 17 de la RPP de 2016 citée indique que «La structure fortement décentralisée [de l’administration espagnole] appelle une plus grande coordination entre les différentes administrations publiques, afin de réduire les coûts et de limiter les contraintes administratives pour les entreprises et les ménages». Le rapport par pays explique en outre qu’une administration publique plus efficace peut contribuer à assainir les finances publiques, corrigeant ainsi le déséquilibre lié à un endettement élevé, et à réduire la charge administrative pesant sur les entreprises, améliorant ainsi la compétitivité et la productivité (facteur total) (p. 78).

Quant à la RPP de 2015, la réforme du secteur des caisses d’épargne est traitée dans le rapport sur la surveillance post-programme (SPP) du printemps 2015 (pp. 17-20).

Pour l’Espagne, le suivi dans le cadre de la PDM a également été effectué en coordination avec la surveillance post-programme, en particulier en ce qui concerne le secteur financier. C’est une autre raison pour laquelle les RPP ne se limitent pas aux questions couvertes par les bilans approfondis; par exemple, les questions également abordées dans le rapport SPP (voir le document occasionnel 193, mai 2014, chapitre 4 pour la réforme du secteur financier).

38

Si une partie de la RPP est pertinente pour la PDM, la RPP dans son ensemble est réputée pertinente pour la RPP. Il s’agit d’un critère prudentiel adopté en raison de son objectivité. Toutefois, le suivi et l’évaluation de la conformité ne s’appliquent qu’à la partie pertinente pour la PDM; cette approche a été suivie de manière cohérente.

39

La diminution du nombre de RPP reflète également l’évolution des déséquilibres et ce que cela implique quant à la nécessité de prendre des mesures.

Le nombre de RPP pertinentes pour la PDM a diminué dans une moindre mesure par rapport aux RPP non pertinentes pour la PDM. Voir les chiffres pour 2015 et 2016 aux dernières lignes du tableau 1.

41

Voir également la réponse de la Commission au point 35.

42

Bien que la section consacrée aux défis politiques n’y figure pas, depuis 2016, l’inclusion de la matrice d’évaluation relative à la PDM dans le rapport par pays a créé un lien entre l’état d’avancement de la correction des déséquilibres, les progrès politiques et les lacunes politiques.

43

Une étape importante a été franchie depuis la communication d’octobre 2015 avec l’inclusion de la matrice d’évaluation relative à la PDM dans les rapports par pays depuis 2016.

44

La Commission ne quantifie pas systématiquement l’incidence des RPP pour plusieurs raisons, dont les suivantes:

  • Les effets des mesures dépendent également de la manière dont les États membres ont choisi de mettre en œuvre et de respecter les RPP, car ces dernières laissent aux États membres le soin de décider comment procéder pour s’y conformer.
  • Le lien entre les instruments politiques et les déséquilibres peut être affecté par divers facteurs, de sorte que les résultats ne dépendront pas toujours directement des décideurs politiques.
  • Les évaluations d’incidence ex ante exhaustives sont sujettes à un degré élevé d’incertitude et reposent sur des hypothèses, notamment les changements comportementaux des autres acteurs et parties prenantes. Pour la même raison, les recommandations d’autres institutions internationales comparables ne sont pas systématiquement étayées par des quantifications.
  • Certaines RPP ne se prêtent pas à la quantification parce qu’elles ne peuvent pas être modélisées comme changement paramétrique dans les modèles disponibles (par exemple, les réformes améliorant la gouvernance). Ainsi, une évaluation intégrale de l’ensemble des RPP risquerait d’être incomplète ou déséquilibrée, car toutes les RPP ne pourraient pas être couvertes, mais seulement le sous-ensemble qui convient à la quantification.

Néanmoins, certaines quantifications de mesures possibles ont été présentées pour des cas spécifiques et la Commission a l’intention d’effectuer de tels exercices chaque fois que cela est possible.

46

Il est important de tenir compte du fait qu’il n’y a pas de contradiction entre les recommandations budgétaires et d’autres recommandations ayant une incidence budgétaire, parce que les recommandations budgétaires ne sont pas formulées de telle façon qu’elles empêchent une recomposition des dépenses ou des recettes compatible avec les autres RPP.

48

Certaines recommandations formulées pour la zone euro concernent des domaines qui ne relèvent pas du champ d’application de la PDM. Les États membres ne reçoivent pas tous des RPP pertinentes pour la PDM. Les États membres ne sont pas tous directement concernés par une recommandation formulée pour la zone euro spécifique, car les défis qui y sont identifiés ne sont pas partagés de manière égale par tous les États membres de la zone euro. La nécessité d’assurer la cohérence entre les recommandations formulées pour la zone euro et les RPP pertinentes pour la PDM ne s’applique qu’aux États membres qui sont concernés par une recommandation formulée pour la zone euro pertinente pour les questions relatives à la PDM et qui reçoivent en même temps une RPP pertinente pour la PDM dans le même domaine.

49

La PDM ne peut être utilisée pour formuler des recommandations budgétaires erga omnes. Conformément au règlement PDM, les recommandations pertinentes pour la PDM ne peuvent être adressées qu’aux États membres présentant des déséquilibres. Les recommandations pertinentes pour la PDM peuvent inclure des mesures budgétaires si elles s’avèrent appropriées en vue de remédier aux déséquilibres constatés dans l’État membre concerné.

50

Ces observations ne sont pas pertinentes pour la PDM.

51

La pertinence du calendrier ne peut être évaluée que par rapport aux exigences exactes des RPP. Il convient également de tenir dûment compte de l’éventuelle nécessité d’agir rapidement pour se conformer aux RPP pertinentes pour la PDM.

La formulation et l’orientation des RPP peuvent changer d’une année à l’autre pour tenir compte des dernières évolutions sur des questions qui restent pertinentes pour la stabilité macroéconomique. Il arrive aussi parfois que des mesures ont été prises, mais qu’elles n’ont pas été suffisantes pour remédier au déséquilibre en cause.

54

En ce qui concerne le titre précédant le point 54, la Commission précise que le système de catégories est resté stable au cours des dernières années. Voir la réponse de la Commission au point 55.

55

Le système des six catégories est resté stable entre 2013 et 2015. Le changement de formulation entre 2013 et 2014 concernait seulement la mention dans la classification des déséquilibres à partir de 2014 de la pratique du suivi spécifique, introduit en 2013 peu après les conclusions du bilan approfondi et immédiatement appliqué.

56

La détection de déséquilibres excessifs ne coïncide pas avec le lancement de la procédure concernant les déséquilibres excessifs.

Encadré 3

L’article 1er, paragraphe 1, du règlement (UE) nº 1176/2011 énonce «les modalités de détection des déséquilibres macroéconomiques, ainsi que de prévention et de correction des déséquilibres macroéconomiques excessifs dans l’Union». Comme l’indique clairement le considérant 9 du règlement, les règles spécifiques établies à cet effet visent à «compléter la procédure de surveillance multilatérale visée à l’article 121, paragraphes 3 et 4, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne».

Dans ce contexte, il n’appartient pas au Parlement ni au Conseil, en tant que colégislateurs adoptant la législation secondaire sous la forme du règlement, de retirer à la Commission le pouvoir discrétionnaire que lui confère le droit primaire en vertu de l’article 121, paragraphe 4, du TFUE.

L’article 7, paragraphe 2, du règlement (UE) nº 1176/2011 ne crée pas de nouvelle compétence ou de nouvelle procédure. Il définit les conditions dans lesquelles une compétence fondée sur le traité (article 121, paragraphe 4, du TFUE ou procédure de surveillance multilatérale) doit être exercée dans le cadre particulier de la PDM. La Commission n’est dès lors pas tenue de lancer la procédure lorsque certaines circonstances se présentent puisque, en vertu de l’article 121, paragraphe 4, du TFUE, le monopole d’initiative de la Commission, que les traités garantissent par ailleurs, reste intact. La Commission reste libre de lancer ou non la procédure. Un acte de droit dérivé ne saurait priver la Commission de ce pouvoir discrétionnaire que lui confèrent les traités. Le considérant 22 du règlement (UE) nº 1176/2011 – qui prévoit que «[s]i de graves déséquilibres macroéconomiques sont détectés (…), une procédure concernant les déséquilibres excessifs devrait être engagée (…)» – doit être lu dans ce contexte. Il n’impose pas à la Commission l’obligation de présenter une recommandation, mais exprime le souhait politique du colégislateur de faire les choses d’une certaine façon.

58

Les conclusions des bilans approfondis figurent dans une communication pour les raisons suivantes:

Premièrement, il convient d’assurer la cohérence de la classification dans les différents États membres, ce qui implique qu’un bilan approfondi ne peut pas être lu isolément.

Deuxièmement, la classification au titre de la PDM doit tenir compte des aspects systémiques, y compris des répercussions et du contexte général (voir article 5, paragraphe 2, règlement nº 1176/2011 et compendium de la PDM, page 48). Une telle évaluation est fondée sur la lecture de l’ensemble des bilans approfondis et sur les informations pertinentes.

Troisièmement, l’article 5, paragraphe 2, du règlement nº 1176/2011 comprend, notamment, les éléments spécifiquement énoncés dans la première phrase de cette disposition. La Commission est tenue de prendre en compte une série d’autres facteurs qui sont également énoncés à l’article 5, paragraphe 2 (évolution économique dans l’Union et dans la zone euro, origine des déséquilibres, situation économique en vigueur, recommandations ou invitations du Conseil dans le cadre du PSC et du semestre européen, politiques envisagées par l’État membre qui fait l’objet du bilan). En outre, le choix des colégislateurs d’utiliser dans la première phrase de l’article 5, paragraphe 2, l’expression «consiste notamment» (par opposition, par exemple, à «se compose») montre que la Commission est autorisée à prendre d’autres éléments en considération. Il n’est pas nécessaire que l’évaluation des déséquilibres à un moment donné ne tienne compte que des informations figurant dans le dernier bilan approfondi produit, car des informations pertinentes peuvent être contenues dans d’autres documents publics (par exemple, précédents bilans approfondis, RMA, prévisions).

a)

Dans le cas de la Bulgarie, ces classifications comportaient un aspect préventif, en tenant compte de l’article 2, paragraphe 1, du règlement 1176/2011: «(…) développements (…) ayant un effet préjudiciable ou susceptibles d’avoir un effet préjudiciable sur le bon fonctionnement de l’économie d’un État membre (…)» (italique ajouté). Si (certaines) mesures sont prises pour donner suite aux recommandations de la Commission, il est naturel et positif que le risque qu’elle a indiqué ne se concrétise pas, ce qui correspond exactement à la manière dont les procédures préventives fonctionnent.

L’incapacité à rétablir la confiance dans le système bancaire et à freiner les retraits de dépôts en juin 2014 aurait exacerbé la crise de liquidité et risqué de la transformer en crise de solvabilité. L’incapacité de l’organe de surveillance à détecter l’existence de problèmes graves au sein de la quatrième plus grande banque du pays a mis en évidence des lacunes dans les pratiques de surveillance du secteur financier et dans le contrôle du risque de concentration. Si les risques immédiats se sont atténués en 2015, les causes sous-jacentes n’avaient pas encore été traitées au moment de la publication du bilan approfondi. La classification de «déséquilibres excessifs» a été jugée nécessaire pour inciter les autorités à prendre des mesures décisives pour s’attaquer aux causes sous-jacentes des problèmes et éviter le plus possible que de telles situations se reproduisent à l’avenir.

La détérioration de la stabilité macrofinancière globale est également attestée par un déficit budgétaire nettement plus élevé en raison du soutien apporté par le gouvernement au secteur financier et même par une augmentation plus marquée de la dette publique destinée à assurer le financement d’éventuelles mesures supplémentaires dans ce secteur. Les dégradations de cotes de crédit qui en ont résulté, généralement associées à des coûts de financement plus élevés, ont confirmé une fois de plus l’existence de vulnérabilités et de risques importants.

Le FMI est arrivé à la même conclusion (rapport des services du FMI au titre de l’article IV): la défaillance de la Corporate Commercial Bank (KTB) l’été dernier a mis au jour des lacunes dans les cadres de supervision et de gestion de crise de la Bulgarie, tout en soulignant le lien existant entre les risques financiers et budgétaires dans le cadre du dispositif de caisse d’émission. Des mesures décisives sont nécessaires pour améliorer la surveillance du secteur financier et renforcer la confiance dans le système bancaire.

b)

Le statut de la France au titre de la PDM a été dégradé en 2015 en raison de l’insuffisance de la réponse politique. Comme souligné dans le bilan approfondi, celle-ci a aggravé les risques liés à la dégradation de la compétitivité des coûts et hors coûts, conjuguée à une faible rentabilité des entreprises, ainsi qu’à l’endettement élevé et croissant de la France dans un contexte de faible croissance économique et de faible inflation.

Le risque systémique pour la zone euro est un autre facteur qui a conduit à ce que le statut du pays soit rétrogradé à «déséquilibres excessifs», compte tenu des liens commerciaux et financiers étroits existant entre l’économie française et les autres États membres.

Dans l’ensemble, cette décision ne reposait pas uniquement sur des considérations de finances publiques. Il s’agissait plutôt de procéder à une évaluation plus large des performances et des perspectives économiques du pays, des mesures prises et des risques encourus par les autres économies de la zone euro.

c)

Les risques n’avaient pas significativement augmenté entre mars et novembre 2016, ce qui rendait superflue la révision de l’évaluation figurant dans le bilan approfondi de mars 2016 selon laquelle le Royaume-Uni n’était pas affecté par des déséquilibres.

60

Le calendrier de publication de la communication chapeau ne concerne en rien la cohérence de la classification des déséquilibres avec le contenu des bilans approfondis.

61

En ce qui concerne le titre précédant le point 61, la Commission souligne que son processus décisionnel est fondé sur un important travail analytique et technique effectué par ses services. Le collège des commissaires et les services agissent comme un tout. Le travail analytique et technique fait partie intégrante des décisions finales. Cette affirmation est corroborée par le fait que plus de 70 % des États membres considèrent que la classification PDM est «exacte» ou «assez exacte» (voir la figure f de l’enquête de la CCE à l’annexe VI).

Par ailleurs, 94,7 % des États membres considèrent que la qualité globale du rapport par pays/bilan approfondi est au moins équivalente à celle des rapports techniques publiés par d’autres institutions internationales (FMI, OCDE,…), alors que 26,3 % estiment qu’elle est même supérieure (voir figure u de l’enquête de la CCE à l’annexe VI). Le règlement fixe les exigences imposées à la Commission dans son ensemble et la Commission est l’entité auditée dans le cadre du présent audit.

Le collège des commissaires et les services agissent comme un tout. Les commissaires reçoivent des conseils directs des services qui relèvent de leur responsabilité et des conseils indirects des autres services de la Commission par l’intermédiaire des autres commissaires et de leurs bureaux privés respectifs. Le collège conserve la prérogative de ne pas suivre les conseils des services; il n’est pas légalement tenu de suivre ces conseils ni de se justifier.

En outre, le collège peut prendre en considération d’autres éléments, en plus des conseils des services portant sur la question donnée, éléments qui, dans certains cas, ne sont disponibles qu’une fois les analyses effectuées.

En général, le fait que les membres de la Commission européenne, et pas seulement les services concernés, participent à la prise de décision, n’indique pas nécessairement que les procédures sont politisées, mais simplement que les commissaires et leurs cabinets contribuent à l’évaluation du fond, complétant dans certains cas l’évaluation fournie par les services.

64

La Commission a une appréciation différente. Dans sa communication d’octobre 2015 intitulée «Mesures à prendre pour compléter l’Union économique et monétaire», la Commission a déclaré que «la Commission donnera une suite appropriée dès lors que des déséquilibres excessifs sont constatés. Cela nécessite une analyse économique et un dialogue actif avec les États membres pour s’attaquer à leurs problèmes spécifiques et garantir une appropriation nationale des réformes. La Commission stabilisera les catégories, clarifiera les critères guidant sa décision et décrira mieux le lien entre la nature des déséquilibres et la manière dont ils sont traités dans les recommandations par pays. (…) Il peut être décidé d’ouvrir la procédure concernant les déficits excessifs en cas d’engagement insuffisant à mener des réformes et d’absence de progrès effectifs dans leur mise en œuvre; la procédure sera appliquée en présence de graves déséquilibres macroéconomiques mettant en péril le bon fonctionnement de l’Union économique et monétaire, tels que ceux qui ont conduit à la crise. La Commission invitera également le Conseil à s’associer davantage au suivi spécifique des pays connaissant des déséquilibres excessifs pour lesquels la procédure concernant les déséquilibres excessifs n’a pas été activée»3.

Depuis la publication de la communication d’octobre 2015, la Commission a respecté les engagements qui y ont été pris. La mise en œuvre de la PDM a gagné en transparence, ce dont se sont réjouis les États membres.

La gravité des déséquilibres a diminué dans la plupart des États membres, ce qui justifie la non-activation de la procédure concernant les déséquilibres excessifs depuis la communication d’octobre 2015.

66

Le processus décisionnel de la Commission dans le contexte de la PDM respecte pleinement les règles internes de la Commission.

a)

Cette observation ne semble pas pertinente dans la mesure où elle n’est pas spécifique à la PDM et où il n’existe pas de lien entre les questions de procédure observées par la CCE et le bien-fondé des décisions finales. De plus, les classifications impliquent des délibérations entre les différents commissaires et leurs cabinets par téléphone, lors de réunions et par d’autres moyens de communication verbale. L’urgence, la sensibilité politique et la sensibilité potentielle du marché ne justifient pas qu’il soit rendu compte de façon détaillée de toutes les discussions entre les différentes parties pour chaque État membre ayant fait l’objet d’un bilan approfondi.

Voir également la réponse de la Commission aux points 61 et 62.

b)

Le règlement intérieur prévoit que les documents soient diffusés un certain nombre de jours avant la réunion du collège afin de permettre aux membres de la Commission de se préparer et de participer correctement à la prise de décision. Ce règlement est établi dans le seul intérêt des membres du collège. Cela signifie que les membres peuvent renoncer au respect de ce délai s’ils estiment pouvoir être prêts dans un délai plus court. Cette pratique n’est pas inhabituelle et n’est certainement pas en violation des règles internes de la Commission. La soumission tardive d’un quelconque document n’a eu aucune incidence sur le bien-fondé ou la validité de la décision.

c)

Des critères ex ante codifiés relatifs à l’ouverture de la procédure concernant les déséquilibres excessifs ne sont pas souhaitables, car il convient de faire preuve de jugement pour tenir compte du fait que les déséquilibres macroéconomiques sont des phénomènes complexes et à multiples facettes qui prennent des formes évolutives et concernent un large éventail de domaines et d’instruments politiques. C’est la raison pour laquelle les mécanismes de surveillance prévoient une marge d’appréciation, en plus des règles, et le règlement nº 1176/2011 ne codifie pas la définition des notions de déséquilibre et de déséquilibre excessif.

68

La fusion des analyses figurant dans les bilans approfondis et des analyses extérieures à ces bilans a permis de réduire les chevauchements susceptibles de se produire entre les bilans approfondis et les documents de travail des services de la Commission.

L’expérience indique que le bilan approfondi est resté identifiable dans son format actuel (également grâce à la matrice relative à la PDM et au chapitre récapitulatif), et les chevauchements entre le bilan approfondi et les parties du rapport par pays sans lien avec ce bilan ont été éliminés.

Les conclusions du Conseil (ECOFIN) sur les bilans approfondis et la mise en œuvre des RPP de 2016 ont accueilli favorablement l’analyse intégrée et ont souligné la nécessité de préserver le caractère identifiable et transparent du bilan approfondi dans les rapports par pays.

74

Le rapport par pays comprend une section présentant l’évaluation globale de l’état d’avancement avec l’analyse de la prévention et de la correction des déséquilibres. L’analyse approfondie est effectuée dans des sections thématiques et tous les éléments d’analyse pertinents pour le bilan approfondi sont indiqués.

L’enquête menée par la CCE auprès des membres du CPE révèle qu’aucun des membres interrogés ne considère que le champ d’application du bilan approfondi/rapport par pays est restrictif (figure r de l’annexe VI) ni que le bilan approfondi est trop court (figure q de l’annexe VI).

La quantité optimale d’analyse et sa longueur dans le bilan approfondi/rapport par pays doivent être déterminées en fonction des analyses déjà effectuées, publiées par exemple dans les bilans approfondis/rapports par pays précédents, et des lacunes qui demeurent.

75

Voir la réponse de la Commission au point 68.

80

Les bilans approfondis sont forcément centrés sur les déséquilibres, ce qui n’est pas le cas des autres rapports par pays. Cela implique notamment de les identifier et de faire le point sur la correction des déséquilibres précédemment détectés.

82

Des méthodes de modélisation de pointe ont été suivies pour l’analyse des répercussions.

Les bilans approfondis analysent systématiquement depuis 2015 les répercussions sur l'extérieur de la situation dans les grands États membres de la zone euro, car ces répercussions sont généralement plus importantes si elles émanent de grandes économies. Une analyse complémentaire des répercussions internes et externes est incluse, le cas échéant, en fonction d’évolutions réelles ou attendues susceptibles d’avoir des effets transfrontières importants.

Il est important de reconnaître que certains types de répercussions (par exemple, les effets de contagion via la confiance des marchés financiers) ne peuvent être modélisées que sur la base d’hypothèses et de conjectures et présentent donc des limites.

L’analyse économique présentée dans les bilans approfondis repose également sur les dernières estimations macroéconomiques, qui, par nature, tiennent compte des conditions générales du marché, y compris des éventuelles conditions souveraines reflétant une contagion d’origine extérieure.

84

Voir la réponse de la Commission au point 82.

85

Voir la réponse de la Commission au point 82.

86

La politique budgétaire est contrôlée dans le cadre du PSC. L’évolution de la dette publique est également suivie dans le cadre de la PDM, dans les bilans approfondis, y compris sous un angle prospectif. Cela inclut les pays dans lesquels la dette publique élevée est un élément qui contribue à la détection des déséquilibres, ou dans lesquels la réduction des déficits budgétaires contribue à la correction d’importants déficits de la balance courante identifiés comme l'une des sources des déséquilibres.

Dans un certain nombre d’États membres fortement endettés, les implications de l’accroissement des écarts de taux d'intérêt sur la dette publique ont été analysées.

Dans les États membres enregistrant des excédents de la balance courante, les bilans approfondis ont analysé les liens entre un certain nombre de mesures budgétaires et la position extérieure. Pour ces pays, plusieurs RPP de nature budgétaire susceptibles de contribuer à réduire les excédents importants ont été signalées comme pertinentes pour la PDM.

Encadré 4

Quatrième point: la balance courante corrigée des variations conjoncturelles, c’est-à-dire la balance courante corrigée des écarts de production en Espagne et à l’étranger, reflétant ainsi la baisse de la demande intérieure en Espagne. La balance courante corrigée des variations conjoncturelles telle que calculée par la Commission a atteint -1,2 % du PIB en 2014 (chiffres de 2015), contre -9,2 % du PIB en 2008, ce qui suggère qu’une grande partie de l’amélioration est indépendante des positions conjoncturelles (bilan approfondi/rapport par pays 2015).

Cinquième point: dans le cas de la France, contrairement à l’Allemagne, la principale source de risques de déséquilibres n’est pas reflétée dans la position extérieure. Néanmoins, l’assainissement budgétaire fait partie des analyses de la PDM et il est clairement recommandé à la France de resserrer sa politique budgétaire, également comme moyen de rééquilibrer son secteur extérieur.

87

L’encadré 5 ne corrobore pas suffisamment cette observation; voir les réponses à l’encadré 5.

Encadré 5

Première flèche: les décisions de la Commission concernant le statut au titre de la PDM 2013 ont été présentées et expliquées dans la communication pertinente d’avril 2013: les risques découlant des politiques relatives au salaire minimum sont brièvement mentionnés, mais ce n’est pas l’une des principales raisons (pages 9 et 10).

Première puce: l’élasticité de la demande de main-d’œuvre est un paramètre qui est stable dans le temps et n’a pas besoin d’être estimé chaque année. Les différences de résultats reflètent également des différences dans les hypothèses, à savoir l’absence d’impact sur les salaires supérieurs au salaire minimum dans le cas de la référence citée.

Deuxième puce: le salaire minimum est analysé dans le bilan approfondi slovène sous le titre «Compétitivité et résultats à l’exportation», ce qui clarifie le point central de l’analyse. Le bilan approfondi affirme que «le salaire minimum a été poussé bien au-delà des salaires de base négociés dans certaines conventions collectives sectorielles, même pour des tâches exigeant une éducation moyenne».

Troisième puce: les évaluations analytiques dans les bilans approfondis sont spécifiques à chaque pays. Les conditions en Slovénie en 2013 et en Bulgarie en 2016 ne sont pas comparables.

Deuxième flèche: d’autres institutions internationales, telles que le FMI, partagent l’analyse de la Commission quant à la position relativement plus faible des banques d’État, voir par exemple les conclusions au titre de l’article IV du 17 janvier 2014.

Troisième flèche: l’analyse met en évidence une différence de rendement de l’actif entre les deux groupes de banques. La Commission a ensuite déduit un certain nombre de raisons qui auraient pu conduire à ce résultat. Cette analyse est complétée plus loin dans le rapport par une analyse des statistiques sur la qualité de l’actif, qui montre que les banques d’État déclarent une meilleure qualité de l’actif.

90

Il n’est pas avancé d’arguments clairs pour affirmer que la qualité de l’analyse dans le RMA n’a pas été améliorée. En fait, au fil du temps, le RMA s’est enrichi d’analyses et d’informations supplémentaires.

Près de 90 % des membres du CPE ont estimé que l’analyse du RMA était efficace pour détecter les États membres susceptibles de présenter des déséquilibres macroéconomiques (réponses à la question b de l’enquête menée auprès des membres du CPE figurant à l’annexe VI du présent rapport), ce qui est le but du RMA.

91

La première série d’États membres devant faire l’objet d’un bilan approfondi a été entièrement sélectionnée au moyen de l’analyse du RMA.

La pratique prudentielle consistant à établir un bilan approfondi pour les États membres déjà identifiés comme présentant des déséquilibres afin d’apprécier l’évolution de ces déséquilibres et la possibilité de les corriger impliquait que la majorité des bilans approfondis étaient la conséquence de déséquilibres déjà détectés.

Néanmoins, le RMA jouait encore un rôle dans la sélection des pays devant faire l’objet d’un bilan approfondi alors qu’aucun déséquilibre n’avait déjà été détecté.

Comme le nombre d’États membres identifiés comme présentant des déséquilibres diminue, la décision d’ouvrir des bilans approfondis dépend de plus en plus de l’analyse du RMA.

La pratique prudentielle consistant à établir un bilan approfondi pour tous les pays dans lesquels des déséquilibres ont déjà été détectés n'est pas contestée, car elle évite le risque que des bilans approfondis nécessaires ne soient pas établis. Cette pratique, associée à l’évolution souvent lente des variables économiques pertinentes qui sous-tendent les déséquilibres, conduit inévitablement à une certaine stabilité de la série de pays sélectionnés pour les bilans approfondis; elle crée également un élément de cohérence dans le temps.

92

L’objectif principal du tableau de bord de la PDM n’est pas de fournir un système d’alerte précoce. Il s’agit d’un dispositif de filtrage permettant de détecter les cas de présomption de déséquilibres méritant un examen plus approfondi et de suivre l’évolution d’indicateurs suggérant l’accumulation de risques. Il vise une large couverture des risques pesant sur la stabilité macroéconomique, sans se concentrer sur la prévision de crises d’un type très spécifique.

Le tableau de bord est mis en œuvre, actualisé et modifié par les services de la Commission en consultation avec le Conseil et le Parlement. Le travail technique en rapport avec le tableau de bord est mené par les comités du Conseil, notamment le comité de politique économique du Conseil ECOFIN et son groupe de travail LIME.

  1. Le tableau de bord du RMA n’utilise pas d’estimations ou de données préliminaires. Les statistiques stables ne sont disponibles qu’avec un certain retard.
  2. Calculer les moyennes permet de réduire le risque que la valeur de certains indicateurs dépende de fluctuations temporaires.
93

L’inclusion de toutes les variables potentiellement pertinentes dans le tableau de bord est contradictoire avec le maintien du caractère concis de ce tableau, tel qu’exigé par le règlement nº 1176/2011.

L’inflation serait fortement corrélée avec les variables figurant dans le tableau de bord, à savoir le taux de croissance des coûts salariaux unitaires et les variations des prix réels des logements, ce qui n’ajouterait pas d’information supplémentaire importante.

Des données sur les prêts non productifs comparables ne sont disponibles que depuis peu (les premières données publiques ont été publiées par la BCE en 2015).

94

Inclure ces indicateurs permet de mieux comprendre les conséquences sociales des déséquilibres, y compris lors de leur correction, ce qui permet d’affiner les recommandations au titre de la PDM.

Inclure ces variables dans le tableau de bord n’a pas modifié l’orientation de la PDM, qui vise toujours à prévenir l’apparition de déséquilibres macroéconomiques préjudiciables et à garantir leur correction.

95

Le nombre d’indicateurs «clignotants» n’est pas l’élément principal de l’analyse du RMA. Conformément au règlement PDM, la lecture du tableau de bord n’est pas mécanique et des informations complémentaires pertinentes sont prises en compte.

Voir également la réponse de la Commission au point 92.

Conclusion et recommandations

97

Le prochain examen de la mise en œuvre de la PDM par la Commission conformément au règlement nº 1176/2011 (article 16) aura lieu en 2019. Ses résultats seront rendus publics et feront l’objet de discussions avec les États membres et d’autres parties prenantes. Ce serait aussi le moment idéal pour procéder à une révision du cadre de cette procédure, qui s'effectuerait dans de meilleures conditions car en prise parfaite avec l’exercice de suivi de l’examen de 2019. Les recommandations de la Cour des comptes européenne seront dûment prises en considération. La Commission est d’avis que la mise en œuvre des recommandations devrait tenir compte de l’examen de la PDM de 2019, mais elle s’efforcera de commencer à déjà mettre en œuvre certaines mesures pendant le cycle 2018/19, notamment en ce qui concerne les recommandations 3.ii, 4, 5 et 6.

98

Voir la réponse de la Commission au point 33.

99

Chaque RPP contient plusieurs recommandations, dont certaines visent à remédier aux déséquilibres. En fonction de la composition réelle des RPP en termes de mesures spécifiques recommandées, les considérants des documents juridiques faisant état des RPP indiquent lesquelles sont pertinentes pour la PDM. Comme expliqué dans la réponse au point 38, selon la pratique établie, les RPP indiquées comme pertinentes pour la PDM sont celles qui comprennent une quelconque mesure spécifiquement destinée à corriger les déséquilibres détectés dans les pays faisant l’objet d’une surveillance au titre de la PDM.

Les RPP indiquées comme pertinentes pour la PDM contiennent dans tous les cas des mesures qui aident à corriger les déséquilibres. Comme expliqué dans la réponse au point 35, l’éventail de ces mesures est parfois large et lesdites mesures peuvent avoir simultanément un impact allant au-delà de la prévention et de la correction des déséquilibres. Compte tenu de ces considérations, le lien entre les mesures et les déséquilibres est parfois moins direct.

100

La pertinence du calendrier ne peut être évaluée que par rapport aux exigences exactes des RPP. Il convient également de tenir dûment compte de la nécessité d’agir rapidement pour se conformer aux RPP pertinentes pour la PDM afin d’éviter que des déséquilibres ne dégénèrent en crises graves s’ils ne sont pas traités.

101

La Commission ne quantifie pas systématiquement l’impact des RPP pour plusieurs raisons, parmi lesquelles le fait que leurs effets dépendent également de la manière dont les États membres ont choisi de mettre en œuvre et de respecter les RPP; que le lien entre les instruments politiques et les déséquilibres peut être affecté par divers facteurs; que certaines RPP ne se prêtent pas à la quantification, ce qui implique qu’une évaluation fondée uniquement sur un sous-ensemble de mesures plus facilement quantifiables produirait une image déformée; et que les analyses d’impact ex ante exhaustives sont très aléatoires et dépendent des hypothèses retenues.

Recommandation nº 1
  1. La Commission accepte cette recommandation.

    Les RPP sont déjà formulées de manière à remédier aux déséquilibres détectés. Il pourrait être possible de rendre le lien plus clair dans les documents de la Commission.

    Les RPP laissent aux États membres une certaine liberté quant à la manière de procéder pour se conformer à leurs indications, et ce afin de leur permettre de s'approprier les mesures et les réformes. Il n’est pas certain qu’une recommandation plus détaillée ait un impact plus marqué sur les déséquilibres.

  2. La Commission accepte cette recommandation.
  3. La Commission accepte cette recommandation.

    Comme indiqué dans sa réponse au point 44, la Commission ne quantifie pas systématiquement l’impact des RPP pour plusieurs raisons, dont les quatre suivantes:

    • Les effets des mesures dépendent également de la manière dont les États membres ont choisi de mettre en œuvre et de respecter les RPP, car ces dernières laissent aux États membres le soin de décider comment procéder pour s’y conformer.
    • Le lien entre les instruments politiques et les déséquilibres peut être affecté par divers facteurs, de sorte que les résultats ne dépendront pas toujours des décideurs politiques.
    • Les évaluations d’incidence ex ante exhaustives sont très aléatoires et dépendent des hypothèses retenues, y compris d'éventuels changements de comportement des autres acteurs et parties prenantes. Pour la même raison, les recommandations d’autres institutions internationales comparables ne sont pas systématiquement étayées par des quantifications.
    • Certaines RPP ne se prêtent pas à la quantification parce qu’elles ne peuvent pas être modélisées comme changement paramétrique dans les modèles disponibles (par exemple, réformes améliorant la gouvernance). Ainsi, une évaluation complète de l’ensemble des RPP risquerait d’être incomplète ou déséquilibrée, car toutes les RPP ne pourraient pas être couvertes, mais seulement le sous-ensemble qui convient à la quantification.

    Néanmoins, certaines quantifications de mesures possibles ont été présentées pour des cas spécifiques et la Commission a l’intention d’effectuer de tels exercices chaque fois que cela est possible.

  4. La Commission accepte cette recommandation, étant entendu que les délais standard du semestre européen pour la mise en œuvre des RPP s’appliquent, avec des exceptions possibles et dûment justifiées, dans les cas où, au moment de la publication de la recommandation, il est déjà évident que les délais standard ne seraient pas réalistes pour une mesure donnée.

Voir la réponse de la Commission au point 97.

102

Les conclusions sur la classification des déséquilibres figurent dans une communication de la Commission qui accompagne les bilans approfondis et se fonde sur l’analyse de ces bilans. La classification PDM d’un État membre donné est déterminée principalement par l’analyse du bilan approfondi, mais d’autres aspects sont également pris en compte, conformément au règlement nº 1176/2011:

  • Pour garantir la cohérence de l’évaluation entre les différents pays, les conclusions du bilan approfondi doivent tenir compte de l’ensemble des bilans approfondis. En outre, la classification au titre de la PDM tient compte des aspects systémiques (voir compendium, page 48). Une telle évaluation doit nécessairement être fondée sur la lecture de l’ensemble des bilans approfondis.
  • L’article 5, paragraphe 2 du règlement nº 1176/2001 prévoit que la Commission, dans son évaluation, est tenue de prendre en compte une série d’autres facteurs qui sont également énoncés à l’article 5, paragraphe 2 (évolution économique dans l’Union et dans la zone euro, origine des déséquilibres, situation économique en vigueur, recommandations ou invitations du Conseil dans le cadre du PSC et du semestre européen, politiques envisagées par l’État membre qui fait l’objet du bilan).
  • Il n’est pas nécessaire que l’évaluation des déséquilibres pour l’année t ne tienne compte que des informations figurant dans le bilan approfondi produit à la date t, car des informations pertinentes peuvent être contenues dans d’autres documents publics (par exemple, précédents bilans approfondis, RMA, estimations).
  • La Commission délibère sur le bilan approfondi ainsi que sur d’autres aspects avant de décider des catégories.

La nécessité de tenir compte de ces aspects, et en particulier de l’ensemble des bilans approfondis, justifie la pratique consistant à communiquer les conclusions des bilans approfondis pour tous les pays qui font l'objet d'une PDM dans une communication spécifique.

103

Le règlement PDM définit les exigences applicables à la Commission dans son ensemble. Voir également la réponse de la Commission aux points 61 et 66.

104

Comme indiqué dans la réponse de la Commission à l’encadré 3, l’article 1, paragraphe 1, du règlement (UE) nº 1176/2011 indique que le règlement énonce «des règles spécifiques visant la détection des déséquilibres macroéconomiques, ainsi que la prévention et la correction des déséquilibres macroéconomiques excessifs au sein de l’Union». Comme l’indique clairement le considérant 9 du règlement, les règles spécifiques établies à cet effet visent à «compléter la procédure de surveillance multilatérale visée à l’article 121, paragraphes 3 et 4, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne».

Dans ce contexte, il n’appartient pas au Parlement ni au Conseil, en tant que colégislateurs adoptant la législation secondaire sous la forme du règlement, de retirer à la Commission le pouvoir discrétionnaire que lui confère le droit primaire en vertu de l’article 121, paragraphe 4, du TFUE.

L’article 7, paragraphe 2, du règlement (UE) nº 1176/2011 ne crée pas de nouvelle compétence ou de nouvelle procédure. Il définit les conditions dans lesquelles une compétence fondée sur le traité (article 121, paragraphe 4, du TFUE ou procédure de surveillance multilatérale) doit être exercée dans le cadre particulier de la PDM. La Commission n’est dès lors pas tenue de lancer la procédure lorsque certaines circonstances se présentent puisque, en vertu de l’article 121, paragraphe 4, du TFUE, son monopole d’initiative, que les traités garantissent par ailleurs, reste intact. La Commission reste libre de lancer ou non la procédure. Un acte de droit dérivé ne saurait priver la Commission de ce pouvoir discrétionnaire que lui confèrent les traités. Le considérant 22 du règlement (UE) nº 1176/2011 – qui prévoit que «[s]i de graves déséquilibres macroéconomiques sont détectés (…), une procédure concernant les déséquilibres excessifs devrait être engagée (…)» – doit être lu dans ce contexte. Il n’impose pas à la Commission l’obligation de présenter une recommandation, mais exprime le souhait politique du colégislateur de faire les choses d’une certaine façon.

Recommandation nº 2
  1. La Commission accepte cette recommandation.
  2. La Commission n’accepte pas cette recommandation.

    Les raisons de la classification des déséquilibres sont publiées dans la communication de la Commission qui accompagne les bilans approfondis et la Commission convient que les raisons justifiant l’éventuelle classification des déséquilibres doivent être claires. Les procédures suivies pour l’analyse des déséquilibres sont régulièrement discutées avec les États membres au sein des comités du Conseil et ont été publiées dans le récent compendium de la PDM.

    La Commission a rendu publics un certain nombre de principes appliqués pour détecter et évaluer les déséquilibres dans le compendium de la PDM et a renforcé la transparence de cette évaluation dans les bilans approfondis à l’aide de matrices d’évaluation relatives à la PDM.

    L’adoption de règles de décision ex ante pour la classification et l’évaluation des déséquilibres macroéconomiques n’est pas souhaitable; en effet, il convient de faire preuve de jugement car les questions à analyser sont multiples, complexes et évoluent en fonction du contexte économique. Par conséquent, le règlement nº 1176/2011 ne codifie pas la définition d’un déséquilibre ou d’un déséquilibre excessif.

  3. La Commission accepte la recommandation visant à renforcer la communication sur les raisons pour lesquelles la PDE n’est pas recommandée.

    Voir la réponse de la Commission au point 97.

  4. La Commission n’accepte pas cette recommandation.

La Commission tient à souligner que des critères codifiés relatifs au déclenchement de la procédure concernant les déséquilibres excessifs ne sont pas souhaitables car une évaluation pertinente des déséquilibres et leur suivi nécessitent de faire preuve de jugement, les déséquilibres macroéconomiques pouvant avoir de nombreuses sources différentes, prendre des formes évolutives et concerner un large éventail de domaines et d’instruments politiques, ainsi que de prendre en compte une longue liste d’éléments propres à chaque pays et d’éléments transnationaux. L’introduction de tels critères ne serait pas non plus conforme à l’esprit du règlement nº 1176/2011, qui ne codifie pas la notion de déséquilibre ou de déséquilibre excessif.

105

La fusion des analyses figurant dans les bilans approfondis et des analyses extérieures à ces bilans a permis de réduire les chevauchements susceptibles de se produire entre les bilans en question et les documents de travail des services de la Commission. L’expérience indique que le bilan approfondi est resté identifiable dans son format actuel (également grâce à la matrice relative à la PDM et au chapitre récapitulatif du bilan approfondi), et les chevauchements entre le bilan approfondi et les parties du rapport par pays sans lien avec ce bilan ont été éliminés.

106

Aussi longtemps que l’analyse nécessaire des déséquilibres est effectuée et correctement articulée et communiquée, il importe peu que les bilans approfondis soient présentés séparément des rapports par pays ou intégrés à ces derniers.

Recommandation nº 3
  1. La Commission accepte cette recommandation.

    La Commission convient que l’analyse du bilan approfondi doit pouvoir être suffisamment développée et articulée pour combler les lacunes analytiques pertinentes.

    La Commission ne partage pas l’avis selon lequel des déséquilibres plus graves requièrent des documents analytiques plus détaillés, car cela dépend aussi de la mesure dans laquelle les lacunes analytiques ont été comblées lors d’analyses antérieures.

    La Commission estime également que l’intégration des bilans approfondis dans les rapports par pays a contribué à réduire les chevauchements inutiles et n’implique pas une communication moins claire de l’analyse du bilan approfondi.

  2. La Commission accepte la recommandation de ne pas publier le tableau de bord avec le bilan approfondi.

La publication des variables du tableau de bord par pays dans les bilans approfondis n’est pas exigée par le règlement et le rôle du tableau de bord est principalement de sélectionner les pays qui feront l’objet d’un bilan approfondi, et ne réside pas dans l’analyse du bilan approfondi à proprement parler.

La Commission accepte de fournir des informations sur l’accès aux ensembles de données utilisés dans l’analyse du bilan approfondi.

Voir la réponse de la Commission au point 97.

108

L’analyse du bilan approfondi comprend des aspects relatifs aux finances publiques. La surveillance au titre de la PDM est effectuée en tenant compte de celle qui est excercée dans le cadre du PSC conformément au règlement nº 1176/2011 et en assurant la cohérence. Les RPP sur les finances publiques dans le contexte du PSC ont été désignées comme étant pertinentes pour la PDM en ce qui concerne les pays dans lesquels la dette publique élevée est un élément qui contribue à la détection des déséquilibres, ou dans lesquels la réduction des déficits budgétaires contribue à la correction d’importants déficits de la balance courante identifiés comme l'une des sources des déséquilibres. Dans les pays enregistrant des excédents de la balance courante, les bilans approfondis ont analysé les liens entre un certain nombre de mesures budgétaires et la position extérieure. S'agissant de ces États membres, plusieurs mesures des RPP, de nature budgétaire et susceptibles de contribuer à réduire les excédents importants, ont été signalées comme étant pertinentes pour la PDM.

Recommandation nº 4

la Commission accepte cette recommandation.

La Commission poursuivra la mise en œuvre de la surveillance au titre de la PDM en tenant compte de la surveillance exercée dans le cadre du PSC conformément au règlement nº 1176/2011 et en veillant à la cohérence entre les deux processus.

Voir la réponse de la Commission au point 97.

109

Des méthodes de modélisation de pointe ont été suivies pour l’analyse des répercussions.

L’analyse porte systématiquement sur les répercussions sur l'extérieur de la situation dans les grands États membres de la zone euro, car ces répercussions sont généralement plus importantes lorsqu' elles émanent de grandes économies. Une analyse complémentaire des répercussions internes et externes est incluse, le cas échéant, en fonction d’évolutions réelles ou attendues susceptibles d’avoir des effets transfrontières importants.

Il est important de reconnaître que certains types de répercussions (par exemple, les effets de contagion via la confiance des marchés financiers) ne peuvent être modélisées que sur la base d’hypothèses et de conjectures et présentent donc des limites.

Les éditions récentes du RMA ont systématiquement examiné l’incidence des déséquilibres sur la zone euro. Les conclusions des bilans approfondis font référence aux répercussions et à des considérations systémiques pour plusieurs États membres.

110

L’affirmation selon laquelle il existe des incohérences entre les RPP pertinentes pour la PDM et les recommandations relatives à la zone euro découle du fait que le besoin de cohérence entre les deux ne s’applique qu’aux États membres qui reçoivent des RPP qui sont à la fois pertinentes pour la PDM et associées à une recommandation formulée pour la zone euro pertinente. Les recommandations formulées pour la zone euro ne sont pas toutes pertinentes pour la PDM, car leur champ d’application est plus large. Les États membres ne reçoivent pas tous des recommandations pertinentes pour la PDM, car certains ne font pas l’objet d’une surveillance à ce titre. Tous ne reçoivent pas non plus des RPP découlant de recommandations formulées pour la zone euro car ils n’ont pas de défis significatifs à relever, ils n’ont pas besoin de mettre en œuvre des politiques spécifiques ou il existe des contraintes qui justifient l’absence de RPP.

Recommandation nº 5
  1. La Commission accepte cette recommandation et estime la mettre déjà en œuvre.

    La mise en œuvre de la PDM tient déjà compte des aspects systémiques de la zone euro et du contexte dans lequel s’inscrit le rééquilibrage, et ces considérations servent de fondement aux recommandations et à la classification des déséquilibres au titre de la PDM.

  2. La Commission accepte cette recommandation.

Les RPP pertinentes pour la PDM ne sont adressées qu’aux pays présentant des déséquilibres. Les RPP pertinentes pour la PDM doivent être cohérentes avec les recommandations correspondantes formulées pour la zone euro pertinente. Les recommandations pertinentes pour la PDM peuvent inclure des mesures budgétaires si nécessaire pour remédier aux déséquilibres détectés dans l’État membre concerné. La PDM ne peut être utilisée pour formuler des recommandations budgétaires erga omnes. La Commission estime que la cohérence avec la recommandation sur l’orientation budgétaire formulée pour la zone euro n’est appropriée que si elle se justifie compte tenu des déséquilibres constatés dans l’État membre concerné.

Voir la réponse de la Commission au point 97.

Recommandation nº 6

La Commission accepte cette recommandation et a déjà pris des mesures pour la mettre en œuvre.

Voir la réponse de la Commission au point 97.

Sigles et acronymes

BCE – Banque centrale européenne

CPE – Comité de politique économique du Conseil de l'Union européenne

DG EMPL – Direction générale de l'emploi, des affaires sociales et de l'inclusion de la Commission européenne

DG ECFIN – Direction générale des affaires économiques et financières de la Commission européenne

FMI – Fonds monétaire international

OCDE – Organisation de coopération et de développement économiques

PDM – Procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques

PNR – Programme national de réforme

PSC – Pacte de stabilité et de croissance

RMA – Rapport sur le mécanisme d'alerte

RPP – Recommandation par pays

Glossaire

Comité de politique économique (CPE) – Organe consultatif auprès de la Commission et du Conseil, mis en place en vertu de la décision 74/122/CEE du Conseil du 18 février 1974. Le CPE participe aux travaux de coordination du Conseil dans le domaine des politiques économiques des États membres et de l'UE. Il comprend deux représentants de chaque État membre, deux de la Commission et deux de la BCE.

Pacte de stabilité et de croissance (PSC) – Convention contraignante pour tous les États membres de l'UE depuis 1997 (avec des réformes en 2005 et en 2011) concernant la mise en œuvre des dispositions du traité de Maastricht relatives à la viabilité des finances publiques des États membres, essentiellement par le maintien de la dette et du déficit publics à des niveaux acceptables.

Programme national de réforme (PNR) – Document établi chaque année et présentant les politiques et les mesures adoptées par l'État membre en vue de soutenir la croissance et l'emploi et d'atteindre les objectifs de la stratégie Europe 2020.

Semestre européen – Cycle annuel de coordination des politiques économiques au niveau de l'UE. Le semestre européen couvre les politiques budgétaires telles qu'elles sont définies par le pacte de stabilité et de croissance, la prévention des déséquilibres macroéconomiques excessifs (dans le cadre de la PDM), ainsi que les réformes structurelles relevant de la stratégie Europe 2020. Il donne lieu à des recommandations par pays adressées aux États membres.

Stratégie Europe 2020 – Programme de l'Union en faveur de la croissance et de l'emploi pour la décennie en cours. Cette stratégie recense cinq grands objectifs, déclinés en sept initiatives phares. Les gouvernements des États membres ont fixé des objectifs nationaux pour contribuer à atteindre ceux de l'UE et en rendent compte dans leurs programmes nationaux de réforme (PNR).

Notes

1 Articles 121 et 148 du TFUE.

2 Ensemble composé de cinq règlements et d'une directive de l'UE, entré en vigueur le 13 décembre 2011. Trois règlements concernent le renforcement de la surveillance budgétaire, tandis que la directive vise à harmoniser les cadres budgétaires dans les États membres. Les deux derniers règlements portent sur des procédures relatives à la PDM et la mise en œuvre des mesures correctrices.

3 Règlement (UE) n° 1176/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 novembre 2011 sur la prévention et la correction des déséquilibres macroéconomiques (JO L 306 du 23.11.2011, p. 25).

4 Pour la définition d'effet de débordement, voir note de bas de page 30.

5 Considérant 20 du règlement de la PDM.

6 La Commission tient compte également de 28 indicateurs auxiliaires qui lui fournissent des informations complémentaires (http://ec.europa.eu/eurostat/cache/Imbalance_Scoreboard/MIPs_AUX_FR_banner.html).

7 Règlement (UE) n° 1174/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 novembre 2011 établissant des mesures d'exécution en vue de remédier aux déséquilibres macroéconomiques excessifs dans la zone euro (JO L 306 du 23.11.2011, p. 8).

8 Notre analyse a pris fin avec la publication des bilans approfondis en février 2017. Elle n'a donc pas porté sur les RPP de 2017.

9 Voir annexe IV pour de plus amples explications sur notre méthode d'échantillonnage.

10 Les différentes catégories pour l'évaluation de la mise en œuvre des RPP sont expliquées à l'annexe V. Notre enquête auprès des membres du Comité de politique économique (voir point 24) a révélé qu'ils considéraient les évaluations de la Commission comme généralement exactes (voir figure o de l'annexe VI).

11 Rapport spécial n° 10/2016 intitulé «De nouvelles améliorations sont nécessaires pour assurer une mise en œuvre efficace de la procédure concernant les déficits excessifs» (http://eca.europa.eu).

12 Chypre a été soumise à un programme d'ajustement économique de mai 2013 à mars 2016.

13 Article 13, paragraphes 1 et 2.

14 Analyse approfondie destinée à faire le point sur la mise en œuvre de la procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques, juin 2017, document PE-497.739.

15 La Commission définit la catégorie «Certains progrès» de l'échelle d'évaluation de la mise en œuvre des RPP en ces termes: «L'État membre a annoncé ou adopté des mesures visant à donner suite à la recommandation. Ces mesures sont prometteuses, mais elles n'ont pas encore été toutes appliquées et leur mise en œuvre n'est pas acquise dans tous les cas.» Ce niveau de mise en œuvre ne peut pas toujours être considéré comme le gage d'une réduction des déséquilibres avec une probabilité raisonnable.

16 Commission européenne, The Macroeconomic Imbalance Procedure – Rationale, Process, Application: A Compendium, Institutional Paper 039, novembre 2016, p. 50.

17 Selon la Cour des comptes européenne, le processus logique consisterait à partir de la détection des déséquilibres et à aller jusqu'à la définition des RPP en passant par l'examen des options en matière de politiques (y compris les estimations de leurs effets).

18 Document COM(2015) 600 final du 21 octobre 2015, «Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil et à la Banque centrale européenne relative aux mesures à prendre pour compléter l'Union économique et monétaire», p. 9.

19 En page 59, le rapport 2015 pour l'Espagne précise que, vu le lien de cause à effet relativement marqué, l'effet modérateur sur les prix de la compression des marges bénéficiaires dans le cadre d'une réforme visant à renforcer la compétitivité dans les services professionnels va probablement avoir une incidence bénéfique sur le reste de l'économie, et fait référence à une étude de la Commission (The Economic Impact of Professional Services Liberalisation, European Economy – Economic Papers 533, septembre 2014) sur les effets des obstacles réglementaires dans quatre professions dans l'UE au cours de la période 2008-2011.

20 Dans son premier rapport sur le «suivi de l'avancement des mesures visant à corriger les déséquilibres macroéconomiques» établi en 2014 pour la France, la Commission vérifie les constatations figurant dans une étude de 2014 de l'OCDE sur les effets des réformes entreprises et annoncées par le gouvernement français depuis 2012.

21 La Commission a utilisé un modèle macroéconomique (Quest) pour estimer dans quelle mesure les réformes structurelles menées dans un État membre donné influeraient sur la croissance si ce dernier réduisait l'écart par rapport à la moyenne des trois meilleurs élèves de l'UE en matière d'indicateurs économiques clés.

22 L'orientation budgétaire est une estimation de l'impulsion volontaire induite par la politique budgétaire.

23 Document COM(2016) 727 du 6 novembre 2016.

24 «Compléter l'Union économique et monétaire européenne», rapport établi par Jean-Claude Juncker en étroite coopération avec Donald Tusk, Jeroen Dijsselbloem, Mario Draghi et Martin Schulz, juin 2015, p. 8: «[Le] volet correctif [de la PDM] devrait être mis en œuvre de manière résolue. [La PDM] devrait être activée dès que des déséquilibres excessifs sont constatés et devrait contribuer à contrôler l'exécution des réformes.»

25 BCE, Bulletin économique, numéro 2, mars 2017, encadré 7, p. 70. Pour les autres déclarations, voir le Bulletin économique numéro 2 de mars 2015 (encadré 5, p. 48) et le Bulletin économique numéro 2 de mars 2016 (encadré 8, p. 61).

26 The Macroeconomic Imbalance Procedure – Rationale, Process, Application: a Compendium, encadré 3.1, p. 34.

27 Macroeconomic Imbalances – Main findings of the in-depth reviews 2015, Occasional Papers 228.

28 Article 5, paragraphe 2, du règlement de la PDM.

29 La Commission a développé plusieurs techniques pertinentes d'évaluation économique. Citons notamment les évaluations de l'évolution des salaires dans les différents pays et des flux financiers entre ceux-ci.

30 Par effet de débordement, il faut entendre tout développement se produisant dans un État membre et ayant un impact sur l'économie d'un ou de plusieurs autres États membres. Les effets de débordement provenant de l'extérieur font référence à l'impact d'un ou de plusieurs États membres sur un État membre donné. Les effets de débordement sur l'extérieur font référence à l'impact d'un État membre donné sur un ou plusieurs autres États membres.

31 La contagion souveraine est un phénomène au cours duquel l'évolution défavorable des coûts d'emprunt d'un pays présente une corrélation avec celle d'un autre pays.

32 L'écart de rendement des obligations souveraines correspond à la différence exprimée en points de pourcentage qui caractérise le taux d'emprunt d'un pays par rapport à un taux de référence. Dans la zone euro, le taux d'emprunt de référence est généralement celui de l'Allemagne.

33 Document SWD(2017) 71 final, Country report - Germany 2017 - including an in-depth review on the prevention and correction of macroeconomic imbalances, encadré 3.1, p. 18.

34 IMAD, document de travail n° 3/2010 sur l'estimation de l'impact de la hausse du salaire minimum en Slovénie.

35 Rapport de la Banque de Slovénie sur la stabilité des prix, avril 2010, encadré 2.2.

36 OCDE, Connecting people with jobs: The labour market, activation policies and disadvantaged workers in Slovenia, 2016, p. 52.

37 Cependant, l'ajout d'un encadré intitulé «La dimension «zone euro» des déséquilibres économiques»» dans les RMA de 2016 et 2017 est positif selon nous.

38 Le taux d'activité, le chômage de longue durée et le chômage des jeunes.

39 En ce qui concerne l'emploi, les bilans approfondis se réfèrent aux tableaux «Principaux indicateurs économiques, financiers et sociaux» (présents dans les bilans approfondis depuis 2014) et «Indicateurs relatifs au marché du travail et indicateurs sociaux» (depuis 2015). Pour la balance courante, ils tiennent compte d'informations spécifiques de l'année précédente. L'analyse du secteur financier réalisée dans le bilan approfondi fait appel à un large éventail de variables supplémentaires (par exemple les taux de dépôt, la tendance et l'écart dans les conditions de prêt, les marges nettes d'intérêt et la rentabilité des banques).

 

1 Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil et à la Banque centrale européenne relative aux mesures à prendre pour compléter l’Union économique et monétaire, COM (2015) 600 final du 21 octobre 2015.

2 The Macroeconomic Imbalance Procedure. Rationale, Process, Application: A Compendium, Commission européenne, 2016.

3 COM (2015) 600 final du 21 octobre 2015, Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil et à la Banque centrale européenne relative aux mesures à prendre pour compléter l’Union économique et monétaire.

Étape Date
Adoption du plan d'enquête/début de l'audit 31.5.2016
Envoi officiel du projet de rapport à la Commission (ou à toute autre entité auditée) 28.9.2017
Adoption du rapport définitif après la procédure contradictoire 28.11.2017
Réception des réponses officielles de la Commission (ou de toute autre entité auditée) dans toutes les langues 15.12.2017

Équipe d'audit

Les rapports spéciaux de la Cour présentent les résultats de ses audits de la performance et de conformité relatifs à des domaines budgétaires ou des questions de gestion spécifiques. La Cour sélectionne et conçoit ces activités d'audit de manière à maximiser leur incidence en tenant compte des risques susceptibles d'affecter la performance ou la conformité, du niveau des recettes ou des dépenses concernées, des évolutions escomptées ainsi que de l'importance politique et de l'intérêt du public.

Le présent rapport a été réalisé par la Chambre IV, présidée par M. Baudilio Tomé Muguruza, Membre de la Cour, et compétente pour les domaines de dépenses relatifs à la réglementation des marchés et à l'économie concurrentielle. L'audit a été effectué sous la responsabilité de M. Neven Mates, Membre de la Cour. Pour l'élaboration de ce rapport, il était assisté de: M. Georgios Karakatsanis, chef de cabinet; M. Marko Mrkalj, attaché de cabinet; M. Zacharias Kolias, directeur; M. Giuseppe Diana, chef de mission. L'équipe d'audit était composée de Mmes Maëlle Bourque et Katia Mesonero-Herrera, ainsi que de MM. Shane Enright et Stefano Sturaro.

De gauche à droite: Maëlle Bourque, Giuseppe Diana, Stefano Sturaro, Neven Mates, Marko Mrkalj, Shane Enright, Zacharias Kolias et Georgios Karakatsanis.

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