Rapport spécial
11 2020

Efficacité énergétique des bâtiments: donner plus d'importance à la rentabilité

À propos du rapport Nous avons examiné si les investissements dans l'efficacité énergétique des bâtiments cofinancés par l'UE avaient permis à celle-ci de progresser à moindre coût vers son objectif d'économies d'énergie pour 2020. Nous sommes parvenus à la conclusion que les programmes opérationnels et la sélection des projets ne répondaient pas à une logique de rentabilité. Les États membres ont rendu obligatoire la rénovation des bâtiments afin d'économiser un minimum d'énergie et d'améliorer leur classement énergétique, mais cela s'est parfois fait à un coût élevé. En raison de l'absence d'évaluation comparative des mérites des projets et de seuils de rentabilité minimaux/maximaux, la priorité n'a pas été donnée à des projets qui permettaient de réaliser des économies d'énergie plus importantes ou d'obtenir d'autres avantages à moindre coût. Nous recommandons d'améliorer la planification, la sélection et le suivi des investissements afin d'augmenter la rentabilité des dépenses.

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Synthèse

I

Face au défi posé par l'atténuation du changement climatique, les dirigeants de l'UE se sont engagés à réduire la consommation d'énergie des États membres de 20 % pour 2020 et de 32,5 % pour 2030 par rapport aux projections. La réalisation de ces objectifs passe essentiellement par l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments. Ces derniers sont en effet responsables de la majeure partie de la consommation d'énergie, et recèlent donc le plus grand gisement d'économies.

II

La dernière évaluation des progrès accomplis par les États membres dans la réalisation des objectifs d'efficacité énergétique montre que l'objectif que l'UE s'est fixé pour 2020 ne sera probablement pas atteint, la consommation d'énergie de l'Union étant repartie à la hausse depuis 2014. Avec nos recommandations, nous entendons aider l'UE à atteindre son objectif d'efficacité énergétique pour 2030 en améliorant la rentabilité des dépenses au titre de sa politique de cohésion pour la période 2021‑2027.

III

Les programmes opérationnels de la politique de cohésion disposaient, pris collectivement, d'un budget d'environ 14 milliards d'euros – soit 4 % de l'ensemble des fonds relevant de cette politique pour la période 2014‑2020 (357 milliards d'euros) – destinés à l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments, dont 4,6 milliards d'euros affectés plus spécifiquement aux bâtiments résidentiels. À cette somme s'ajoutent 5,4 milliards d'euros de cofinancement national alloués par les États membres aux différents types de bâtiments, dont 2 milliards aux bâtiments résidentiels.

IV

Nous nous sommes rendus dans cinq États membres (la Bulgarie, la Tchéquie, l'Irlande, l'Italie (Pouilles) et la Lituanie) qui ont consacré à l'efficacité énergétique des bâtiments quelque 2,9 milliards d'euros sur l'enveloppe qui leur était allouée au titre de la politique de cohésion. Nous avons cherché à déterminer si ce budget était utilisé selon un bon rapport coût-efficacité et si la Commission et les États membres avaient mis en œuvre les recommandations formulées dans notre rapport spécial n° 21/2012 concernant l'efficacité énergétique des bâtiments publics.

V

La Commission a publié des orientations détaillées destinées à améliorer les investissements dans l'efficacité énergétique des bâtiments, et notamment leur rentabilité, comme nous l'avons recommandé dans ce rapport spécial. Nous avons relevé des exemples de bonnes pratiques, à savoir l'utilisation d'instruments financiers combinés à des subventions et la modulation du taux d'aide pour accroître l'effet de levier exercé sur les financements privés et réduire le risque d'effet d'aubaine.

VI

Les États membres exigeaient que les projets soient fondés sur un audit énergétique, mais aussi qu'ils permettent de réaliser des économies d'énergie et d'améliorer le classement énergétique des bâtiments. Dans la plupart des cas, ils allouaient le budget aux projets selon le principe du «premier arrivé, premier servi», et n'évaluaient donc pas leurs coûts et avantages relatifs. De ce fait, ils privilégiaient rarement les projets qui permettaient de réaliser des économies d'énergie ou d'obtenir d'autres avantages à moindre coût.

VII

Le système de suivi ne fournit aucune donnée sur l'énergie économisée grâce aux fonds investis par l'UE dans la rénovation des bâtiments résidentiels. Cela signifie que la Commission n'est pas en mesure d'évaluer la contribution du budget de l'UE à l'objectif de celle-ci en matière d'efficacité énergétique. Aucun indicateur ne mesure les autres avantages susceptibles d'être générés par ces investissements.

VIII

Comme dans notre rapport spécial n° 21/2012, nous parvenons à la conclusion que les dépenses consacrées par l'UE à l'efficacité énergétique des bâtiments ne sont pas effectuées dans une optique de rentabilité. Une meilleure gestion, en particulier au niveau de la sélection des projets, pourrait permettre d'augmenter les économies d'énergie par euro investi.

IX

Dans un contexte où l'UE revoit ses ambitions à la hausse en ce qui concerne ses objectifs d'efficacité énergétique et où les budgets s'annoncent plus serrés, il est plus important que jamais de veiller à la rentabilité des dépenses. Face à ce constat, nous formulons des recommandations qui devraient aider l'UE à atteindre son objectif d'efficacité énergétique pour 2030 en améliorant la rentabilité de ses dépenses au titre de la politique de cohésion pour la période 2021‑2027. Ces recommandations portent sur la planification et le ciblage des investissements, la sélection des projets qui permettent de réaliser des économies d'énergie plus importantes et d'obtenir d'autres avantages en dépensant moins grâce à l'évaluation des coûts et des avantages relatifs, l'utilisation d'indicateurs permettant de mesurer les économies d'énergie et les autres avantages obtenus, et l'octroi de récompenses pour les mesures qui permettent de réaliser des économies d'énergie de manière rentable.

Introduction

Objectifs d'efficacité énergétique et progrès accomplis

01

L'amélioration de l'efficacité énergétique consiste à consommer moins d'énergie pour un niveau de réalisation équivalent1. En utilisant l'énergie de façon plus efficiente, les citoyens de l'UE peuvent réduire leurs factures énergétiques, contribuer à la protection de leur santé et de l'environnement, et améliorer la qualité de l'air.

02

Les investissements écoénergétiques types cofinancés par l'UE comprennent le renforcement de l'isolation des bâtiments, la pose de fenêtres à haute performance énergétique, l'installation de systèmes de régulation thermique et la modernisation des systèmes de chauffage.

Figure 1

Exemple de bâtiment rénové (avant et après les travaux d'amélioration de l'efficacité énergétique)

© Shutterstock/Photographie de PIXEL to the PEOPLE.

03

En 2012, la directive 2012/27/UE relative à l'efficacité énergétique2 a intégré l'objectif consistant à améliorer l'efficacité énergétique de 20 % pour 2020 (par rapport aux projections de consommation d'énergie pour cette année-là). La directive révisée relative à l'efficacité énergétique (2018/2002/UE)3 a repris le grand objectif plus ambitieux consistant à améliorer l'efficacité énergétique de l'UE d'au moins 32,5 % d'ici à 2030.

04

La nouvelle Commission s'est engagée à appliquer le principe de primauté de l'efficacité énergétique en se concentrant sur la manière dont l'UE pourrait améliorer davantage la performance énergétique des bâtiments et faire augmenter les taux de rénovation4.

05

Les données d'Eurostat (février 2020) montrent qu'en 2018, la consommation d'énergie primaire dans les États membres de l'UE dépassait de 4,9 % les objectifs de 2020 (voir figure 2).

Figure 2

Progrès réalisés par les États membres de l'UE vers la réalisation des objectifs d'efficacité énergétique pour 2020 et 2030 (consommation d'énergie primaire)

Source: Statistiques d'Eurostat sur les économies d'énergie – Consommation d'énergie primaire en 2018.

06

La dernière évaluation des progrès accomplis par les États membres dans la réalisation des objectifs d'efficacité énergétique montre que l'objectif que l'UE s'est fixé pour 2020 ne sera probablement pas atteint5. Compte tenu de cette évolution, l'objectif que l'UE s'est fixé pour 2030 (réduire sa consommation d'énergie d'au moins 32,5 %) sera encore plus difficile à atteindre. La consommation d'énergie devrait diminuer surtout dans les secteurs qui recèlent le plus grand gisement d'économies, comme les bâtiments. La figure 3 montre une ventilation de la consommation d'énergie par secteur dans l'UE.

Figure 3

Consommation d'énergie en 2017, ventilée par secteur (en pourcentage du total)

Source: Cour des comptes européenne, sur la base de données d'Eurostat relatives à la consommation finale d'énergie.

07

Ce sont les bâtiments, et en particulier les bâtiments résidentiels, qui consomment le plus d'énergie dans l'UE, les secteurs des transports et de l'industrie occupant respectivement les deuxième et troisième positions. C'est également le secteur dans lequel les plus importantes économies d'énergie sont susceptibles d'être réalisées en Europe6. Dans les ménages de l'UE, le chauffage et l'eau chaude représentent à eux seuls 79 % de la totalité de la consommation finale d'énergie7. Les économies d'énergie que les rénovations de bâtiments permettent de réaliser découlent le plus souvent de l'amélioration des systèmes d'isolation, de chauffage et de refroidissement, ainsi que d'éclairage. Le présent rapport porte sur ces types d'investissements. Notre récent rapport spécial n° 01/2020 a, quant à lui, été axé sur les exigences minimales de l'UE en matière d'efficacité énergétique et l'étiquetage énergétique des appareils électriques8.

08

Selon les estimations de la Commission, la réalisation de l'objectif d'efficacité énergétique pour 2030 nécessiterait d'investir quelque 282 milliards d'euros par an dans la rénovation du parc immobilier de l'UE9. Si tous les investissements dans les bâtiments publics et résidentiels prévus au budget de la politique de cohésion de l'UE sont réalisés, ils représenteront quelque 2 milliards d'euros par an pour la période 2014‑2020.

Dépenses et cadre juridique de l'UE

09

Pour la période 2014‑2020, une enveloppe de 14 milliards d'euros a été prévue pour les investissements dans l'efficacité énergétique des bâtiments publics et résidentiels au titre du Fonds européen de développement régional et du Fonds de cohésion. Les États membres y ont ajouté 5 milliards d'euros de cofinancement national. La ventilation de ce budget par État membre est présentée en annexe. La figure 4 montre la ventilation du budget de la politique de cohésion de l'UE consacré aux investissements écoénergétiques pour la période 2014‑2020.

Figure 4

Ventilation du budget de la politique de cohésion de l'UE consacré aux investissements écoénergétiques pour la période 2014-2020

Source: Cour des comptes européenne.

10

La directive de 2010 sur la performance énergétique des bâtiments10 contient plusieurs dispositions visant à améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments neufs comme des bâtiments existants, notamment:

  1. des exigences minimales en matière de performance énergétique pour les bâtiments neufs et les travaux de rénovation importants de bâtiments existants;
  2. la délivrance obligatoire, lors de la vente ou de la location d'un bâtiment, de certificats de performance énergétique indiquant la performance énergétique actuelle du bâtiment en question et recommandant des mesures d'amélioration11 (voir exemple à la figure 5).

Figure 5

Exemple de certificat de performance énergétique d'un bâtiment

© Shutterstock/Illustration de Milagli.

11

La directive de 2012 relative à l'efficacité énergétique comporte aussi des dispositions destinées à améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments. Parmi celles-ci figurent les mécanismes d'obligations en matière d'efficacité énergétique, qui contraignent les parties obligées, telles que les entreprises de vente d'énergie et les distributeurs d'énergie, à respecter des objectifs d'économies d'énergie quantitatifs pour l'ensemble de leur portefeuille de clients. Il est ressorti de l'analyse d'impact de la directive révisée qu'à la fin de 2016, ils avaient plus contribué à la réalisation d'économies d'énergie (34 %) qu'aucune autre mesure (accords volontaires, mesures fiscales, mécanismes de financement et incitations financières).

12

La directive de 2012 relative à l'efficacité énergétique imposait également aux États membres de présenter, tous les trois ans, leurs plans nationaux d'action en matière d'efficacité énergétique (PNAEE), qui détaillent les mesures significatives visant à améliorer l'efficacité énergétique et les économies d'énergie escomptées ou réalisées. La Commission examine les PNAEE et évalue dans quelle mesure les États membres ont progressé dans la réalisation des objectifs nationaux d'efficacité énergétique. Elle transmet son évaluation annuelle au Parlement européen et au Conseil. Sur la base de l'évaluation des rapports et des PNAEE, la Commission peut formuler des recommandations à l'attention des États membres.

13

Les PNAEE seront remplacés par des plans nationaux intégrés en matière d'énergie et de climat. Les États membres, pour qui ils constitueront un instrument de planification essentiel, devaient les présenter avant fin 2019. Ces plans joueront également un rôle important dans le recensement des besoins d'investissement dans le domaine de l'efficacité énergétique. Au 31 janvier 2020, 18 des 27 États membres avaient présenté leurs plans nationaux intégrés en matière d'énergie et de climat.

Gestion partagée entre la Commission et les États membres

14

Au sein de la Commission, la direction générale de l'énergie élabore et met en œuvre la politique énergétique de l'UE. Elle met au point des propositions visant à promouvoir l'efficacité énergétique, supervise la mise en œuvre des directives et suit les progrès accomplis par les États membres dans la réalisation des objectifs en matière d'énergie avec l'aide du Centre commun de recherche et de l'Agence européenne pour l'environnement.

15

La direction générale de la politique régionale et urbaine est chargée de la gestion du Fonds européen de développement régional (FEDER) et du Fonds de cohésion (FC). Elle contribue à la politique énergétique de l'UE en fournissant des fonds et en partageant avec les États membres la responsabilité de l'efficience et de l'efficacité des programmes. Pour la période 2014‑2020, elle a établi des lignes directrices sur le contenu des accords de partenariat et des programmes et, après discussion avec les États membres, a adopté ceux-ci au début de la période de financement. Une fois ce cadre en place, elle a pour principale mission de suivre la mise en œuvre de ces programmes en participant aux comités de suivi et en recevant les rapports annuels sur la mise en œuvre. Elle ne participe pas à la sélection des différents projets. Enfin, elle évalue les résultats du financement.

16

Sur la base des évaluations de leurs besoins, les États membres fixent des priorités en matière d'efficacité énergétique dans la législation nationale et dans les PNAEE. Ils élaborent les programmes opérationnels, et les autorités de gestion désignées sélectionnent les projets à l'aide de procédures et de critères de sélection appropriés, en se fondant notamment sur leur rentabilité. Au cours de la période 2014‑2020, la Commission a fourni aux autorités de gestion des orientations détaillées sur les modalités de conception et de mise en œuvre de leurs programmes (voir figure 6). Les autorités de gestion effectuent un suivi des réalisations et des résultats des projets sur la base d'indicateurs de performance et informent la Commission des économies d'énergie réalisées et des autres avantages obtenus grâce aux programmes opérationnels.

Étendue et approche de l'audit

17

Dans un contexte où l'UE revoit ses ambitions à la hausse en ce qui concerne ses objectifs d'efficacité énergétique et où les budgets s'annoncent plus serrés, il est plus important que jamais de veiller à la rentabilité des dépenses. Le présent rapport a pour objectif de déterminer dans quelle mesure les investissements, cofinancés par l'UE, dans l'efficacité énergétique des bâtiments permettent à celle-ci de progresser à moindre coût vers ses objectifs. Avec nos recommandations, nous entendons aider l'UE à atteindre son objectif d'efficacité énergétique pour 2030 en améliorant la rentabilité des dépenses au titre de sa politique de cohésion pour la période 2021‑2027.

18

La question d'audit principale était de savoir si les investissements, cofinancés par l'UE, dans l'efficacité énergétique des bâtiments avaient été sélectionnés sur la base de critères susceptibles d'optimiser leur rentabilité. Pour répondre à cette question, nous avons examiné si la Commission et les États membres avaient fixé les conditions propices à la sélection d'investissements rentables (telles que l'évaluation des besoins, le ciblage de l'aide ou encore le cadre de performance) et si les États membres appliquaient des critères de sélection appropriés.

19

Nous nous sommes rendus dans cinq États membres (la Bulgarie, la Tchéquie, l'Irlande, l'Italie (Pouilles) et la Lituanie), sélectionnés dans le souci de respecter l'équilibre géographique et sur la base du montant consacré à l'efficacité énergétique. Pour la période 2014‑2020, ces États membres ont alloué quelque 2,9 milliards d'euros de leur budget relevant du Fonds européen de développement régional et du Fonds de cohésion dans ce domaine.

20

Nos travaux d'audit ont consisté à examiner et à évaluer:

  1. l'appréciation des besoins nationaux et régionaux ainsi que les plans nationaux d'action en matière d'efficacité énergétique;
  2. les programmes opérationnels et les procédures de sélection des projets;
  3. les systèmes de suivi et les données des projets en matière d'économies d'énergie.
21

Nous nous sommes concentrés sur les investissements, cofinancés par le FEDER et le FC, dans l'efficacité énergétique des bâtiments résidentiels. Nous avons évalué la cohérence de ces investissements avec la politique de l'UE en matière d'efficacité énergétique. Nous avons également réalisé un suivi de notre rapport spécial n° 21/2012 sur l'efficacité énergétique des bâtiments publics, auprès de la Commission et dans les trois États membres dans lesquels nous nous sommes rendus à l'époque (la Tchéquie, l'Italie et la Lituanie), afin de déterminer dans quelle mesure la Commission et les États membres avaient mis en œuvre les recommandations formulées dans ce rapport12.

Observations

L'amélioration des orientations de la Commission en matière d'évaluation des besoins a eu un impact limité sur le ciblage général

22

Les accords de partenariat et les programmes opérationnels permettent de cibler clairement les investissements lorsqu'ils reposent sur une évaluation solide des besoins, et notamment:

  1. une évaluation de la consommation d'énergie et des économies d'énergie susceptibles d'être réalisées dans tous les secteurs afin de recenser les catégories de bâtiments et bénéficiaires à cibler;
  2. un recensement des obstacles aux investissements et des domaines nécessitant un soutien supplémentaire mentionnés dans les PNAEE des États membres;
  3. une évaluation de la forme d'aide (subventions ou instruments financiers, par exemple) la plus à même de répondre aux besoins recensés et d'encourager les rénovations lourdes.

Les États membres dans lesquels nous nous sommes rendus n'avaient pas clairement défini comment cibler les fonds de l'UE

23

La Commission a publié à leur intention des orientations détaillées sur la manière d'évaluer leurs besoins et de concevoir leurs programmes destinés à financer les investissements dans l'efficacité énergétique des bâtiments. La figure 6 fournit une feuille de route répertoriant les principales étapes que la Commission a recommandé aux autorités de gestion de suivre.

Figure 6

Feuille de route pour la mise en œuvre d'un programme de financement de la rénovation énergétique des bâtiments grâce aux fonds de la politique de cohésion

Source: Commission européenne, «Technical Guidance on Financing the energy renovation of buildings with Cohesion Policy funding», 2014, p. 14.

24

Les cinq États membres où nous nous sommes rendus ont mis en évidence, dans leurs accords de partenariat et leurs programmes opérationnels, la nécessité d'accroître l'efficacité énergétique de leur parc immobilier, et des bâtiments résidentiels en particulier. La plupart de ces documents de planification faisaient référence à l'évaluation des besoins figurant dans les PNAEE ou dans d'autres documents stratégiques nationaux dans le domaine de l'énergie.

25

Les cinq États membres n'ont pas inclus dans leurs PNAEE toutes les informations recommandées dans la note d'orientation et le modèle fournis par la Commission13, telles que les économies d'énergie escomptées et réalisées pour chaque mesure, y compris celles financées par l'UE. La directive de 2012 relative à l'efficacité énergétique n'imposait pas aux États membres de mettre en place les mesures prévues dans leurs PNAEE ou de rendre compte des économies d'énergie réalisées.

26

Le tableau 1 donne une vue d'ensemble des principaux éléments de l'évaluation des besoins pour les cinq programmes opérationnels que nous avons examinés.

Tableau 1

Principaux éléments de l'évaluation des besoins pour les cinq programmes opérationnels que nous avons examinés

Programme opérationnel Les bâtiments étaient-ils classés en fonction de leur consommation d'énergie? Les économies d'énergie potentielles et les besoins d'investissement étaient-ils quantifiés? L'utilisation des fonds de l'UE était-elle clairement justifiée?
Bulgarie Régions en croissance Non Non Oui
Tchéquie Programme opérationnel régional intégré Non Non Oui
Irlande Programme opérationnel régional pour le Sud et l'Est Oui Oui Non (voir encadré 1)
Italie (Pouilles) Programme opérationnel régional Non Non Oui
Lituanie Investissement pour la croissance et l'emploi Oui Oui Oui

Source: Cour des comptes européenne.

Encadré 1

En Irlande, l'affectation de fonds de l'UE à un programme auparavant financé par l'État n'a pas conduit à une augmentation de l'efficacité énergétique

Depuis 2000, l'Irlande applique le programme «Better Energy Warmer Homes», financé par l'État, qui cible les ménages à faible revenu exposés au risque de précarité énergétique, c'est-à-dire qui n'ont pas les moyens de se chauffer correctement. Lorsque l'UE a commencé à cofinancer ce programme en 2014, l'Irlande a réduit le financement national de manière à ce que l'enveloppe globale reste stable, à quelque 20 millions d'euros par an (voir figure 7). Cette utilisation des fonds de l'UE n'est pas cohérente avec le but recherché, qui est d'augmenter ou d'accélérer sensiblement les investissements dans l'efficacité énergétique. Foncièrement, le financement de l'UE s'est substitué au financement national.

Figure 7

Financement du programme irlandais «Better Energy Warmer Homes» au cours de la période 2011-2017

Source: Cour des comptes européenne.

27

En ce qui concerne la Tchéquie et l'Italie (Pouilles), nos constatations sont similaires à celles de notre rapport spécial n° 21/2012, dans lequel nous avions fait observer que les programmes opérationnels 2007‑2013 n'avaient pas été assortis d'évaluations des besoins adéquates. Ces dernières n'avaient recensé ni les secteurs spécifiques dans lesquels des économies d'énergie pourraient être réalisées, ni les possibilités d'y parvenir de manière rentable, ce qui aurait permis de justifier les mesures choisies et leur coût.

28

Sur cette base, nous avions recommandé à la Commission de subordonner le financement de la politique de cohésion pour la période 2014‑2020 à la réalisation d'une évaluation des besoins adéquate au niveau des programmes. Cependant, trois des cinq États membres où nous nous sommes rendus en 2019 (la Bulgarie, la Tchéquie et l'Italie (Pouilles)) ne fondaient toujours pas leurs programmes opérationnels sur une évaluation solide de la consommation d'énergie ni ne quantifiaient les économies d'énergie potentielles et les besoins d'investissement correspondants. En Lituanie, la situation s'est améliorée, puisque les autorités nationales quantifient à présent les besoins d'investissement et les économies d'énergie potentielles.

Les États membres ont connaissance des obstacles aux investissements, qui n'ont pas été levés

29

L'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments permet de réduire sensiblement les factures d'énergie, mais de nombreux investissements dans ce domaine ne sont pas réalisés en raison de barrières propres au marché14. Sont notamment en cause le manque de sensibilisation et d'expertise en ce qui concerne le financement de l'efficacité énergétique et ses avantages, les coûts initiaux élevés, les obstacles réglementaires liés à la copropriété (l'unanimité des copropriétaires étant souvent nécessaire), ainsi que la divergence d'intérêts entre propriétaires et locataires15. Il y a divergence d'intérêts lorsque le propriétaire du bâtiment paie pour les mises à niveau énergétiques mais ne peut pas recouvrer les économies réalisées par le locataire du fait de la baisse de la consommation d'énergie. En conséquence, le propriétaire sera souvent peu enclin à investir dans des travaux d'amélioration de l'efficacité énergétique.

30

En Bulgarie, en Tchéquie et en Lituanie, les autorités de gestion et les bénéficiaires des projets nous ont dit que la difficulté à parvenir à un accord dans les copropriétés constituait un obstacle majeur à l'amélioration de l'efficacité énergétique.

31

D'autres obstacles, qui entravent en particulier l'utilisation des contrats de performance énergétique, ont trait aux règles en matière de marchés publics, étant donné qu'il existe une incertitude juridique quant aux éléments essentiels de ces contrats ainsi que des difficultés à opérer une distinction entre les travaux, les fournitures et les services16, et à enregistrer ces contrats dans les comptes nationaux du secteur public. La Commission s'emploie à lever ces obstacles: en 2017, Eurostat a publié une note d'orientation17 donnant des précisions sur la manière d'enregistrer ces contrats dans les comptes nationaux. En 2018 sont venues s'ajouter à cette note des orientations complémentaires élaborées avec la BEI18.

32

Aucun des cinq programmes opérationnels que nous avons examinés ne décrivait les obstacles entravant les investissements écoénergétiques sur leur territoire ni les mesures prises pour y remédier. Deux des cinq États membres visités ont toutefois mentionné des initiatives spécifiques visant à lever certains obstacles:

  • la Lituanie a décidé que les propriétaires pourraient convenir à la majorité simple de procéder à des mises à niveau énergétiques dans les immeubles comprenant plusieurs appartements et que l'État prendrait en charge à 100 % les mises à niveau pour les personnes à faible revenu (voir encadré 2);
  • depuis 2018, la Tchéquie autorise les coopératives de logements à demander un financement de l'UE pour des investissements écoénergétiques et, en 2019, elle a lancé une campagne publicitaire nationale de sensibilisation au financement de l'efficacité énergétique.

La principale forme d'aide aux investissements écoénergétiques financée par l'UE reste les subventions, qui ne sont pas réservées aux rénovations lourdes

33

Les investissements écoénergétiques génèrent des avantages tant pour les propriétaires (augmentation de la valeur du logement) que pour les occupants (réduction des factures d'énergie). Avant de recourir massivement aux subventions, les États membres devraient envisager d'utiliser des instruments financiers et des mécanismes de marché innovants, tels que les contrats de performance énergétique et les mécanismes d'obligations en matière d'efficacité énergétique.

34

Les investissements dans la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels sélectionnés par les États membres, qui s'élèvent à 4,6 milliards d'euros, seront financés au moyen de subventions (72 %) et d'instruments financiers (28 %).

35

Les cinq États membres dans lesquels nous nous sommes rendus ont mentionné dans leurs accords de partenariat l'intention d'étudier la possibilité de recourir à des instruments financiers pour soutenir les investissements dans l'efficacité énergétique des bâtiments. Toutefois, jusqu'à présent, seule la Lituanie a utilisé des fonds de l'UE pour mettre en place un tel instrument pour les bâtiments résidentiels (voir encadré 2).

Encadré 2

Bonne pratique – La Lituanie utilise des instruments financiers pour les mises à niveau énergétiques des immeubles comprenant plusieurs appartements

Sur la base du bilan positif tiré de l'utilisation d'instruments financiers pour de tels investissements sur la période 2007‑2013, la Lituanie a mis en place au cours de la période 2014‑2020 un instrument financier octroyant à des assemblées de copropriétaires des prêts à taux bonifiés dont la valeur totale s'est élevée à 314 millions d'euros. Cet instrument est utilisé pour la rénovation de quelque 4 000 bâtiments comprenant plusieurs appartements, ce qui est l'objectif du programme national de rénovation énergétique des bâtiments résidentiels, lancé en 2004.

Les prêts accordés sont assortis d'un délai de remboursement moyen de 20 ans, avec un taux d'intérêt fixe de 3 %. Les prêts sont combinés à une subvention provenant de fonds nationaux, dont la part, au fil du temps, a représenté entre 15 % et 40 % du montant du prêt. Pour les ménages à faibles revenus, la subvention couvre 100 % de l'investissement.

36

La Commission a recommandé aux États membres d'utiliser les fonds de la politique de cohésion de l'UE, en particulier lorsqu'ils sont fournis sous forme de subventions, principalement pour soutenir les rénovations lourdes allant au-delà des exigences minimales en matière de performance énergétique et permettant de réaliser des économies d'énergie importantes (en général plus de 60 %19).

37

Le tableau 2 donne une vue d'ensemble des types de bénéficiaires, des formes d'aide ainsi que des taux d'aide publique utilisés dans le cadre des cinq programmes opérationnels examinés.

Tableau 2

Types de bénéficiaires, formes d'aide et taux d'aide publique pour les cinq programmes opérationnels examinés

Programme opérationnel Type de bénéficiaires Forme d'aide Taux d'aide publique
Bulgarie Régions en croissance Propriétaires privés Subventions 100 %
Tchéquie Programme opérationnel régional intégré Propriétaires privés Subventions 30 % ou 40 % (selon les économies d'énergie)
Irlande Programme opérationnel régional pour le Sud et l'Est Propriétaires publics et privés Subventions 100 %
Italie (Pouilles) Programme opérationnel régional Entités publiques Subventions 100 % (ou 90 % dans le cas des bénéficiaires qui cofinancent 10 % du projet)
Lituanie Investissement pour la croissance et l'emploi Propriétaires privés Prêts combinés à des subventions Subventions couvrant 15 % à 40 % des coûts
Subventions couvrant 100 % des coûts pour les ménages à faible revenu

Source: Cour des comptes européenne, sur la base des données fournies par les autorités de gestion visitées.

38

L'application de différents taux d'aide publique en Lituanie est une bonne pratique qui permet d'accroître l'effet de levier exercé sur les financements privés et de réduire le risque d'effet d'aubaine. Grâce à cette modulation, des taux de subvention plus élevés sont accordés aux projets visant à réaliser des économies d'énergie plus importantes ou comprenant l'installation de compteurs individuels, et aux ménages à faible revenu (ce qui contribue à la lutte contre la précarité énergétique).

39

En Tchéquie, un quart seulement des bénéficiaires ont présenté des projets éligibles au taux d'aide publique de 40 %, réservé aux projets permettant de réaliser au moins 40 % d'économies d'énergie et d'obtenir la classe énergétique «B» après les travaux. Les trois quarts des bénéficiaires ont présenté des projets éligibles au taux inférieur (30 %) d'aide publique, pour lequel les économies d'énergie à réaliser n'étaient que de 20 %. Les bénéficiaires estimaient que l'avantage marginal offert par le taux d'aide supérieur ne suffisait pas à compenser les coûts plus élevés des projets de rénovations plus lourdes.

40

La Bulgarie, l'Irlande et l'Italie (Pouilles) ne modulaient pas le taux d'aide publique pour encourager des rénovations plus lourdes ou pour tenir compte de l'ampleur ou de la complexité des investissements, mais seulement – dans le cas de l'Italie – pour prendre en considération la volonté des entités publiques de financer 10 % de l'investissement. L'Irlande a expliqué que cette situation était due au fait que l'un des deux programmes cofinancés par l'UE ciblait les personnes âgées et vulnérables exposées au risque de précarité énergétique.

41

Du fait de l'absence de modulation de l'aide, de simples travaux de modernisation (modernisation de l'éclairage, remplacements de chaudières, etc.) caractérisés par des délais de récupération courts et des coûts unitaires modestes sont financés avec un taux d'aide publique très élevé. L'encadré 3 donne deux exemples de programmes opérationnels axés sur des mises à niveau énergétiques faciles à réaliser.

Encadré 3

Exemples de programmes opérationnels axés sur des mises à niveau énergétiques faciles à réaliser

En Irlande, le programme «Better Energy Warmer Homes» permettait le financement public intégral de projets consistant principalement en de simples travaux de modernisation (isolation à l'aide d'un enduit sec, isolation des combles, du chauffe-eau et des murs creux). Les améliorations de ce type sont relativement peu coûteuses (le coût moyen des projets financés au cours de la période 2014‑2017 était de 3 161 euros) et ont généralement des délais de récupération courts. Cependant, le classement énergétique des logements de la plupart des ménages ayant bénéficié d'un soutien n'a pas progressé à l'issue du projet (voir point 85), ce qui confirme que les investissements n'ont pas permis de réaliser d'importantes économies d'énergie.

En Italie, le programme opérationnel interrégional en faveur de l'énergie de la période 2007‑2013, que nous avons examiné dans le cadre du suivi de notre rapport spécial n° 21/2012, a soutenu des projets en matière d'efficacité énergétique en Campanie, en Calabre, dans les Pouilles et en Sicile. En 2014 et en 2015, les appels à projets financés avec un taux d'aide de 100 % n'ont présélectionné que de simples travaux de modernisation, à savoir, généralement, l'achat et l'installation d'ampoules LED et de pompes à chaleur. Ce choix a permis aux autorités de dépenser rapidement le budget restant avant la date de clôture du 31 décembre 2015. De ce fait, le délai de récupération moyen des investissements a également été court. Toutefois, ce choix s'est aussi traduit par un risque élevé d'effet d'aubaine, c'est-à-dire que soient financés des travaux de modernisation ordinaires qui auraient été effectués même en l'absence de financement de l'UE.

© Shutterstock/Photographie de Marko Mitrovicv.

42

Ces mises à niveau faciles à réaliser peuvent entraîner un «effet de blocage», qui désigne le fait qu'une fois que des mesures écoénergétiques de base ont été mises en œuvre, il est moins rentable de les compléter ensuite par des mesures de plus grande ampleur20. Le gisement d'économies d'énergie à moyen et à long terme que recèle le parc immobilier risque de s'en trouver réduit, étant donné que chaque ménage ne peut généralement procéder qu'à une seule rénovation, voire à deux au maximum. L'aide publique, en particulier sous la forme de subventions couvrant l'intégralité des coûts, se prête donc moins aux simples travaux de modernisation qu'aux rénovations plus lourdes. Étant donné que les simples travaux de modernisation assortis de délais de récupération courts sont généralement viables financièrement, ils n'auraient pas dû être financés par des aides publiques, ou l'être au moyen d'instruments financiers.

La sélection des projets ne répond pas suffisamment à une logique de rentabilité

43

La rentabilité devrait jouer un rôle déterminant dans les décisions mobilisant des dépenses publiques, en particulier lorsqu'il s'agit de projets en matière d'efficacité énergétique: en comparant les coûts et les avantages des investissements, il est possible de sélectionner ceux qui permettent d'obtenir davantage d'économies d'énergie et autres avantages par euro investi, conformément aux principes d'économie, d'efficience et d'efficacité énoncés à l'article 33 du règlement financier21. L'analyse d'impact accompagnant la proposition de directive relative à l'efficacité énergétique a fait valoir que l'objectif de réduire de 20 % la consommation d'énergie de l'UE pour 2020 par rapport aux projections pourrait être atteint par l'introduction de mesures rentables. Les États membres devraient mettre en place des mesures visant à stimuler des rénovations lourdes de bâtiments qui soient rentables22.

44

La Commission a conseillé aux États membres d'appliquer des critères de sélection qui donnent la priorité aux projets qui présentent une rentabilité plus élevée23. À cet effet, il conviendrait:

  1. d'exiger que les projets soient fondés sur un audit énergétique et/ou sur un certificat de performance énergétique. Ces mesures devraient permettre de déterminer et de quantifier les économies d'énergie qui peuvent être réalisées d'une façon rentable ainsi que d'effectuer un suivi et un contrôle des économies d'énergie que le projet a réellement permis de réaliser;
  2. de fixer des seuils et/ou des plafonds pour les paramètres clés, tels que la quantité d'énergie à économiser, la classe énergétique minimale que le bâtiment devrait atteindre, la valeur actuelle nette, le délai de récupération simple24 et le coût par unité d'énergie économisée. Ces seuils et plafonds devraient minimiser le risque de financer des mesures très simples qui, de toute façon, seront vraisemblablement réalisées (par exemple, le remplacement de l'éclairage, qui est généralement assorti d'un délai de récupération très court), ainsi que des investissements trop coûteux par rapport aux économies d'énergie qu'ils génèrent (par exemple, des investissements dont le délai de récupération est supérieur à la durée de vie utile des matériaux utilisés). La figure 8 fournit un classement des investissements écoénergétiques, qui indique que les rénovations plus complexes et plus ambitieuses sont généralement plus coûteuses et assorties de délais de récupération plus longs;
  3. d'évaluer les coûts et les avantages relatifs des projets, y compris les avantages accessoires et les externalités (santé, cohésion sociale, réhabilitation urbaine, croissance et emploi, réduction de la pollution et atténuation du changement climatique, économies pour le budget de l'État, etc.) que les investissements écoénergétiques devraient générer, et de donner la priorité aux projets qui contribuent de la manière la plus rentable possible aux objectifs de la politique menée.

Figure 8

Classement des investissements écoénergétiques

Source: Commission européenne, «Technical Guidance on Financing the energy renovation of buildings with Cohesion Policy funding», 2014, p. 46.

Les audits énergétiques et les certificats de performance constituent une bonne base pour l'évaluation des investissements

45

Les cinq États membres où nous nous sommes rendus exigeaient tous que les projets soient fondés sur un audit énergétique, un certificat de performance énergétique ou, à tout le moins, une évaluation énergétique (en Irlande, cela n'a pas abouti à la délivrance d'un certificat indiquant la classe énergétique du logement avant les travaux). Il s'agit d'une nette amélioration par rapport aux constatations de notre rapport spécial n° 21/2012, dans lequel nous avions signalé qu'en Tchéquie, en Italie et en Lituanie, les audits énergétiques n'étaient pas encore une pratique courante. À l'époque, nous étions parvenus à la conclusion que les audits énergétiques étaient parfois facultatifs ou de mauvaise qualité25, et nous avions recommandé qu'ils soient utilisés comme principal critère de sélection.

46

Dans les cinq États membres dans lesquels nous nous sommes rendus, les bénéficiaires devaient fournir à l'issue des travaux un certificat de performance énergétique indiquant la nouvelle classe énergétique et la consommation d'énergie du logement ou du bâtiment rénové. La différence entre la consommation d'énergie indiquée sur les certificats établis avant et après les travaux donne une estimation de l'énergie économisée grâce au projet.

47

En Italie (Pouilles), l'autorité de gestion exigeait des projets qu'ils comportent l'installation de systèmes de surveillance de la quantité d'énergie effectivement produite et consommée dans les bâtiments. En Lituanie, le taux de subvention, qui complète les prêts cofinancés par l'UE, a été relevé pour les projets incluant l'installation de compteurs individuels dans les logements (voir point 38).

48

En dépit de leurs limites, les estimations fondées sur la différence de consommation d'énergie indiquée dans les certificats établis avant et après les travaux permettent de calculer facilement l'énergie que le projet a permis d'économiser. Ce chiffre peut être comparé au coût du projet afin d'estimer le coût par unité d'énergie économisée. Dans notre rapport spécial n° 21/2012, nous avions recommandé à la Commission de réaliser un suivi de la rentabilité des programmes opérationnels sur la base du coût par unité d'énergie économisée26. Toutefois, la Commission n'a pas pleinement souscrit à notre recommandation et ne l'a pas mise en œuvre.

Les autorités nationales sélectionnent des projets qui doivent permettre de réaliser des économies d'énergie, mais pour un coût parfois élevé

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Le tableau 3 donne une vue d'ensemble des exigences minimales en matière d'efficacité énergétique et du plafonnement du coût par unité d'énergie économisée définis pour les projets relevant des cinq programmes opérationnels que nous avons examinés.

Tableau 3

Exigences minimales en matière d'efficacité énergétique et plafonnement du coût par unité d'énergie économisée pour les cinq programmes opérationnels examinés

Programme opérationnel Classe énergétique minimale à atteindre après travaux Économies d'énergie minimales à atteindre après travaux Plafonnement du coût par unité d'énergie économisée?
Bulgarie Régions en croissance C Aucun minimum, sauf pour les rénovations lourdes pour lesquelles un seuil de 60 % est fixé Non, plafonnement du coût au mètre carré uniquement
Tchéquie Programme opérationnel régional intégré Aucune 20 % pour les projets subventionnés à hauteur de 30 % Non, mais la part élevée du cofinancement privé (60-70 %) réduit le risque de dépenses somptuaires
C 30 % pour les projets subventionnés à hauteur de 30 %
B 40 % pour les projets subventionnés à hauteur de 40 %
Irlande Programme opérationnel régional pour le Sud et l'Est Amélioration d'au moins une classe énergétique Aucune exigence Non
Italie (Pouilles)
Programme opérationnel régional
C 10 % (ou 30 % pour obtenir la note maximale) Non
Lituanie Investissement pour la croissance et l'emploi D 20 % pour les projets subventionnés à hauteur de 15 % (jusqu'en 2017) Non, mais la part élevée du cofinancement privé (60-85 %) réduit le risque de dépenses somptuaires
C 40 % pour les projets subventionnés à hauteur de 40 % (jusqu'au 31.10.2017) ou à hauteur de 30 % (à partir du 1.11.2017)

Source: Cour des comptes européenne, sur la base des informations reçues des autorités de gestion.

50

En Bulgarie, en Tchéquie, en Italie et en Lituanie, du fait des exigences minimales en matière d'efficacité énergétique après travaux, les projets présentés étaient relativement ambitieux27. Il s'agit d'un progrès par rapport aux constatations tirées de notre précédent audit.

51

Toutefois, l'absence de plafonnement du coût par unité d'énergie économisée génère un risque que soient financés des projets permettant de réaliser peu d'économies d'énergie par rapport à leur coût. Par conséquent, les économies financières générées par les projets sur les factures d'énergie pourraient ne pas suffire pour récupérer l'investissement initial avant la fin de la durée de vie des matériaux utilisés (généralement 30 ans28).

52

Ce risque est plus faible lorsque les bénéficiaires cofinancent une part importante des coûts du projet, ce qui est par exemple le cas en Tchéquie et en Lituanie. Il est a contrario plus élevé lorsque le financement public est très important, comme en Bulgarie, en Irlande et en Italie (Pouilles). Le tableau 4 donne une vue d'ensemble du délai de récupération simple moyen des investissements écoénergétiques ayant bénéficié du soutien des programmes opérationnels que nous avons examinés.

Tableau 4

Délai de récupération simple moyen des investissements écoénergétiques ayant bénéficié du soutien des cinq programmes opérationnels examinés

Programme opérationnel Délai de récupération simple moyen des projets ayant bénéficié d'un soutien
Bulgarie Régions en croissance Non disponible (aucune donnée n'est collectée sur l'énergie économisée)
Tchéquie Programme opérationnel régional intégré 9 ans
Irlande Programme opérationnel régional pour le Sud et l'Est Non disponible (aucune donnée n'est collectée sur l'énergie économisée)
Italie (Pouilles) Programme opérationnel régional 24 ans
Lituanie Investissement pour la croissance et l'emploi 11 ans

Source: Cour des comptes européenne, sur la base des données fournies par les autorités de gestion visitées et en appliquant les prix de l'électricité pour les consommateurs résidentiels constatés en 2018 (https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Electricity_price_statistics/fr).

53

Pour les projets en matière d'efficacité énergétique relevant des programmes opérationnels que nous avons examinés, le délai de récupération simple moyen allait de 9 à 24 ans, des chiffres bien supérieurs au délai de récupération simple moyen des 5 152 projets enregistrés sur la plateforme DEEP («De-risking Energy Efficiency Platform»), qui est de sept ans. Cette plateforme contient des données fournies par des institutions financières et des fonds d'investissement publics et privés, des autorités nationales et régionales, ainsi que des fournisseurs de solutions en matière d'efficacité énergétique dans l'ensemble de l'UE29. La Commission a créé cette plateforme dans le but de promouvoir les investissements écoénergétiques au sein de l'UE grâce au partage de données et à l'analyse de projets achevés.

54

En Italie (Pouilles), l'absence de plafonnement du coût par unité d'énergie économisée a conduit à financer plusieurs projets onéreux, qui ne permettront d'économiser que trop peu d'énergie pour récupérer les coûts d'investissement initiaux élevés sur la durée de vie des matériaux utilisés ou des bâtiments eux-mêmes. Comme le montre le graphique ci-après, pour 35 % des projets, il est peu probable que le coût d'investissement initial soit récupéré dans un délai de 30 ans.

Figure 9

Répartition, en fonction du délai de récupération, des projets en matière d'efficacité énergétique relevant du programme opérationnel italien (Pouilles)

Source: Cour des comptes européenne, sur la base des données fournies par les autorités de gestion visitées et en appliquant les prix de l'électricité pour les consommateurs résidentiels constatés en 2018 (https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Electricity_price_statistics/fr).

55

En Bulgarie et en Irlande, l'évaluation de la rentabilité des investissements est impossible, faute de données permettant d'effectuer un suivi de l'énergie économisée grâce aux projets menés sur les bâtiments résidentiels.

56

En Irlande, le programme opérationnel régional pour le Sud et l'Est visait à encourager une amélioration globale et ambitieuse de l'efficacité énergétique qui aboutisse à une progression d'au moins une classe énergétique30. Dans la pratique, les projets ne comportaient pas d'objectif d'économie d'énergie, aucun rapport à cet égard n'a été établi, et la classe énergétique de plus de la moitié des logements subventionnés n'a pas été améliorée (voir point 85).

57

Ces constatations rappellent celles de notre rapport spécial n° 21/2012, dans lequel nous avions conclu que les projets en matière d'efficacité énergétique dans les bâtiments publics étaient souvent trop onéreux au regard des économies d'énergie réalisées et présentaient des délais de récupération trop longs (de l'ordre de 50 ans en moyenne)31. Face à ce constat, nous avions recommandé à la Commission de fixer un délai de récupération simple maximal qui soit acceptable ainsi qu'un coût d'investissement standard par unité d'énergie à économiser lors de la sélection des projets.

58

Dans ses recommandations techniques sur le financement de la rénovation énergétique des bâtiments avec les fonds de la politique de cohésion, la Commission précise qu'un délai de récupération maximal et/ou minimal peut être fixé pour les projets éligibles à un financement; cela peut néanmoins entraîner un effet de blocage, les projets faciles à réaliser étant financés en priorité32. Dans la pratique, toutefois, aucune des autorités de gestion visitées n'avait fixé de telles limites.

Les critères de sélection ne donnent toujours pas la priorité aux projets les plus rentables

59

Le tableau 5 donne une vue d'ensemble des procédures de sélection des projets, ainsi que des principaux critères de sélection des projets et d'allocation budgétaire utilisés dans le cadre des cinq programmes opérationnels examinés.

Tableau 5

Procédures et critères de sélection des projets utilisés pour les cinq programmes opérationnels examinés

Programme opérationnel Procédure de sélection des projets Principaux critères d'allocation budgétaire Principaux critères de sélection des projets
Bulgarie Régions en croissance Appels ouverts (92 % du budget) Les municipalités sélectionnent les bâtiments en fonction notamment de l'année de leur construction, du nombre de ménages ou de leur localisation, et non de la rentabilité des économies d'énergie. Pour les appels ouverts, aucun critère lié à la rentabilité des économies d'énergie
Appel concurrentiel (8 % du budget) Pour l'appel 2018 de l'axe 2, les critères valant le plus de points étaient liés à la rentabilité des économies d'énergie.
Tchéquie Programme opérationnel régional intégré Appels ouverts Appels ouverts à l'échelle nationale Aucun critère lié à la rentabilité des économies d'énergie
Irlande Programme opérationnel régional pour le Sud et l'Est Appels ouverts Budget alloué aux collectivités locales sur la base du nombre de demandes reçues et non de la rentabilité des économies d'énergie Aucun critère lié à la rentabilité des économies d'énergie
Italie (Pouilles) Programme opérationnel régional Appel concurrentiel Appel concurrentiel Les critères valant le plus de points (65 sur 100) étaient liés aux économies d'énergie.
Lituanie Investissement pour la croissance et l'emploi Appels ouverts Appels ouverts Aucun critère lié à la rentabilité des économies d'énergie

Source: Cour des comptes européenne, sur la base des données fournies par les autorités de gestion visitées.

60

À l'exception de l'Italie (Pouilles) et d'un appel de moindre envergure (8 % du budget) en Bulgarie, dans la pratique, les autorités de gestion visitées ont utilisé des appels ouverts pour allouer leurs enveloppes budgétaires aux projets en matière d'efficacité énergétique des bâtiments résidentiels; en d'autres termes, les financements ont été alloués selon le principe du «premier arrivé, premier servi». Cette méthode leur a permis de recevoir en permanence des candidatures et d'assurer, en général, des délais de traitement rapides.

61

Néanmoins, le recours à ce type de procédure ne permet pas d'évaluer les coûts et les avantages relatifs des projets. Il s'agit notamment de la rentabilité des économies d'énergie et des avantages accessoires que les investissements écoénergétiques devraient procurer (l'amélioration de la santé, la réhabilitation urbaine, la lutte contre le changement climatique, ainsi que la réduction de la précarité énergétique, des factures d'énergie et de la pollution atmosphérique, etc.). En conséquence, les projets permettant de réaliser des économies d'énergie plus importantes ou procurant d'autres avantages à moindre coût n'ont pas été considérés comme prioritaires.

62

Seule l'Italie (Pouilles) a eu recours à un appel concurrentiel pour évaluer la rentabilité relative des projets en matière d'efficacité énergétique (voir encadré 4).

Encadré 4

Exemple de programme opérationnel ayant eu recours à un appel concurrentiel pour évaluer la rentabilité relative des projets en matière d'efficacité énergétique

En Italie (Pouilles), l'autorité de gestion a eu recours à un appel concurrentiel et a appliqué un critère lié à la rentabilité des économies d'énergie, ce qui aurait dû permettre de donner la priorité aux projets permettant d'économiser davantage d'énergie à moindre coût. Toutefois, cela n'a pas empêché le financement de projets générant peu d'économies d'énergie au regard de leur coût. Cette situation s'explique par l'absence de plafonnement du coût par unité d'énergie économisée (voir point 53) et par la faible pondération de ce critère dans la pratique (3 % des points ont été attribués au titre de ce critère, au lieu des 20 % disponibles dans les appels). En effet, le projet le plus rentable, qui a servi de base pour noter les autres projets, était hors norme (car il ne portait que sur des mesures simples telles que des panneaux solaires, des pompes à chaleur et des vannes thermostatiques). Par conséquent, presque tous les autres projets (95 %) ont obtenu une note très similaire (entre 0 et 5 points sur 20), ce qui a empêché d'établir une véritable hiérarchie. À titre de comparaison, ce critère représente 60 % des points qui peuvent être attribués dans le cadre d'un appel à un projet relevant du programme italien de rénovation des bâtiments de l'administration publique centrale financé sur le budget national.

63

Ces constatations sont similaires à celles figurant dans notre rapport spécial n° 21/2012, dans lequel nous avions conclu33 que la rentabilité n'était pas un facteur déterminant pour les États membres lors de l'affectation des fonds à des mesures et à des projets en matière d'efficacité énergétique. Sur cette base, nous avions recommandé l'utilisation de critères de sélection des projets qui tiennent compte des coûts d'investissement standard par unité d'énergie à économiser.

64

Dans les recommandations techniques sur le financement de la rénovation énergétique des bâtiments avec les fonds de la politique de cohésion qu'elle a publiées, la Commission indique que les États membres doivent utiliser des critères permettant de déterminer quels projets en matière d'efficacité énergétique sont les plus rentables et devraient être sélectionnés en priorité34. Toutefois, les présentes constatations montrent que ces indications n'ont généralement pas été suivies.

Un cadre de performance insuffisant

65

Les informations concernant la performance des dépenses en matière d'efficacité énergétique devraient mettre en évidence les réalisations accomplies avec le budget de l'UE et prouver que ce dernier a été dépensé à bon escient (obligation de rendre compte)35. Elles devraient démontrer que les États membres ont sélectionné des projets rentables.

66

Pour veiller à ce que les dépenses soient axées sur les résultats, la Commission recommande36 que le cadre de performance comprenne:

  1. des objectifs spécifiques, mesurables, réalisables, pertinents et datés pour chaque programme opérationnel, qui définissent la manière dont les mesures cofinancées par l'UE contribuent aux objectifs de cette dernière en matière d'efficacité énergétique;
  2. des indicateurs permettant d'assurer un suivi des réalisations physiques et des résultats des projets. L'objectif principal des dépenses examinées étant d'économiser l'énergie, ces indicateurs devraient rendre compte en priorité de la quantité d'énergie économisée et, éventuellement, des autres résultats produits par les projets. Le système de suivi devrait permettre d'agréger ces données pour rendre compte de l'énergie économisée grâce aux programmes opérationnels et, ainsi, de la contribution du budget de l'UE aux objectifs de cette dernière en matière d'efficacité énergétique;
  3. des conditions ex ante qui garantissent que les éléments nécessaires à des dépenses efficaces et efficientes sont réunis, et une réserve de performance pour récompenser les programmes opérationnels capables de démontrer qu'ils génèrent des économies d'énergie à moindre coût.

Les indicateurs communs mesurent l'énergie que les investissements ont permis d'économiser dans les bâtiments publics mais pas dans les bâtiments résidentiels

67

Les cinq programmes opérationnels que nous avons examinés ont tous défini des objectifs spécifiques pour leurs actions en matière d'efficacité énergétique avec en ligne de mire la nécessité d'accroître l'efficacité énergétique de leur parc immobilier, en particulier des bâtiments résidentiels (voir point 24). Ces objectifs relèvent du grand objectif de l'UE en matière d'efficacité énergétique et sont datés (les résultats devant être atteints d'ici à 2023). Toutefois, aucun des programmes opérationnels que nous avons examinés n'a chiffré les économies d'énergie à atteindre grâce aux investissements ni le coût escompté par unité d'énergie économisée.

68

Les règlements propres à chaque Fonds37 établissent une liste d'indicateurs communs de réalisation que les États membres devraient utiliser dès lors qu'ils permettent de rendre compte des réalisations produites par les investissements bénéficiant d'un soutien. Les deux indicateurs communs de réalisation concernant les dépenses en matière d'efficacité énergétique des bâtiments sont les suivants:

  1. l'indicateur commun de réalisation n° 31 «Nombre de ménages disposant d'un meilleur classement en matière de consommation énergétique», qui se rapporte aux dépenses de rénovation énergétique des bâtiments résidentiels;
  2. l'indicateur commun de réalisation n° 32 «Diminution de la consommation annuelle d'énergie primaire des bâtiments publics», qui mesure l'énergie économisée grâce aux dépenses, lesquelles sont essentiellement consacrées à la rénovation énergétique des bâtiments publics.
69

La figure 10 et la figure 11 montrent les progrès accomplis en 2018 par rapport à la valeur cible pour 2023 pour les indicateurs communs de réalisation nos 31 et 32.

Figure 10

Indicateur commun de réalisation n° 31 «Nombre de ménages disposant d'un meilleur classement en matière de consommation énergétique»

Source: Cour des comptes européenne, sur la base de données fournies par la Commission européenne.

Figure 11

Indicateur commun de réalisation n° 32 «Diminution de la consommation annuelle d'énergie primaire des bâtiments publics»

Source: Cour des comptes européenne, sur la base de données fournies par la Commission européenne.

70

Pour les investissements dans l'efficacité énergétique des bâtiments publics, l'indicateur commun de réalisation n° 32 rend compte de l'énergie économisée. Pour les investissements dans l'efficacité énergétique des bâtiments résidentiels, l'indicateur commun de réalisation n° 31, quant à lui, rend compte du nombre de ménages disposant d'un meilleur classement énergétique, et non de l'énergie économisée.

71

Étant donné qu'il n'existe pas d'indicateur commun rendant compte de la quantité d'énergie économisée grâce aux investissements dans les bâtiments résidentiels, il est impossible de savoir combien d'énergie sera économisée grâce à l'investissement prévu de 4,6 milliards d'euros38 du budget 2014‑2020 de l'UE dans ces projets. Il est également impossible de quantifier la contribution totale du budget de l'UE aux objectifs de celle-ci en matière d'efficacité énergétique.

72

Ces constatations sont similaires à celles de notre rapport spécial n° 21/2012, dans lequel nous avions conclu39 que les indicateurs de performance des mesures écoénergétiques n'étaient pas adaptés au suivi des programmes et que les résultats de ces mesures à l'échelle de l'UE ne pouvaient pas être consolidés. Face à ce constat, nous avions recommandé d'utiliser des indicateurs de performance comparables entre eux dans l'ensemble de l'UE. La Commission a partiellement mis en œuvre cette recommandation en introduisant, pour la période 2014‑2020, l'indicateur commun de réalisation n° 32, qui rend compte de l'énergie économisée grâce aux investissements financés par l'UE, mais uniquement pour les bâtiments publics. Pour la période 2021‑2027, la Commission a proposé l'indicateur commun de résultat RCR 26 «Consommation finale d'énergie annuelle (dont: utilisateurs résidentiels, non résidentiels privés et non résidentiels publics)».

73

Outre les indicateurs communs de réalisation, les cinq programmes opérationnels examinés ont utilisé les indicateurs spécifiques suivants, qui devaient être ciblés sur les investissements particuliers qu'ils soutiennent.

Tableau 6

Indicateurs spécifiques à chacun des cinq programmes opérationnels examinés

Programme opérationnel Indicateur Unité de mesure Valeur de référence de 2013 Valeur en 2018 (ou dernière valeur déclarée) Progression
Bulgarie Régions en croissance Consommation finale d'énergie des ménages milliers de tep* 2 257 2 319 -
Consommation finale d'énergie par l'administration publique, le commerce et les services milliers de tep 964 1 200 - -
Tchéquie Programme opérationnel régional intégré Consommation finale d'énergie des ménages MWh/an 70 027 778 80 497 553 - -
Irlande Programme opérationnel régional pour le Sud et l'Est Performance thermique moyenne des unités de logement dans la région Sud et Est kWh/m2/an 210 144 ++
Italie (Pouilles) Programme opérationnel régional Consommation d'électricité de l'administration publique par unité de travail GWh 3,2 3,3 -
Lituanie Investissement pour la croissance et l'emploi Consommation finale d'énergie dans les secteurs des services et des ménages milliers de tep 2 110 2 090 +

* La tonne d'équivalent pétrole (tep) est une unité de mesure de l'énergie qui correspond à la quantité d'énergie libérée par la combustion d'une tonne de pétrole brut. Elle équivaut approximativement à 11 630 kilowattheures (kWh).

Source: Cour des comptes européenne, sur la base des données fournies par les autorités de gestion visitées.

74

Dans les cinq États membres où nous nous sommes rendus, ces indicateurs de «résultats» étaient de nature statistique et rendaient compte, par exemple, de la consommation d'énergie de tous les bâtiments d'un État membre, et pas seulement des bâtiments rénovés dans le cadre de projets financés par l'UE. Ils ne rendaient donc pas compte des économies d'énergie résultant des investissements écoénergétiques financés par l'UE.

75

Trois des cinq États membres où nous nous sommes rendus collectaient des données sur la quantité d'énergie économisée grâce aux différents projets, y compris pour les bâtiments résidentiels. Toutefois, la Commission ne demandait pas aux États membres de fournir des données permettant d'assurer un suivi du coût moyen par unité d'énergie économisée.

76

La Commission et les États membres ont indiqué dans leurs documents de planification que les avantages procurés par les investissements écoénergétiques ne se limitaient pas aux économies d'énergie (ils contribuent notamment à l'amélioration de la santé et de la qualité de vie, à la réhabilitation urbaine, ainsi qu'à la diminution de la précarité énergétique, des factures d'énergie et de la pollution atmosphérique). Toutefois, aucun des États membres où nous nous sommes rendus n'utilisait d'indicateurs pour mesurer ces avantages supplémentaires.

Les indicateurs ne permettent pas de contrôler la rentabilité

77

Aucun des indicateurs utilisés dans les cinq États membres où nous nous sommes rendus ne permet de mesurer la rentabilité des investissements dans l'efficacité énergétique des bâtiments. Face aux constatations similaires tirées de notre précédent audit, nous avions recommandé de mettre en place un suivi de l'évolution du coût par unité d'énergie économisée ainsi que du délai de récupération prévu et effectif40. Cette démarche pouvait contribuer à définir des valeurs de référence et des seuils pour la sélection de projets (voir point 58) ainsi qu'à évaluer dans quelle mesure les programmes opérationnels ont obtenu les résultats escomptés lors de l'attribution de la réserve de performance (voir point 82).

78

Toutefois, la Commission n'a pas pleinement souscrit à notre recommandation, estimant que la comparabilité des indicateurs recommandés serait limitée en raison de la diversité des facteurs dont ils dépendent (comme les prix de l'énergie ou le climat). Elle n'a pas conçu son système de suivi pour la période 2014‑2020 de manière à pouvoir recueillir des données sur le coût par unité d'énergie économisée et, ainsi, contrôler la rentabilité des investissements. Par conséquent, bien que les dépenses de la politique de cohésion pour la période 2014‑2020 soient présentées comme davantage axées sur les résultats, notre recommandation n'a pas encore été mise en œuvre.

79

Sur la base des chiffres communiqués par la Commission, nous avons calculé le coût moyen par ménage dont le logement a été rénové (voir figure 12). La Commission estime toutefois que ces chiffres ne rendent pas compte des coûts réels des investissements et ne reflètent pas la totalité des avantages obtenus.

Figure 12

Coût moyen par ménage disposant d'un meilleur classement énergétique et nombre de ménages dont le logement a été rénové, par État membre

Source: Cour des comptes européenne, sur la base de données fournies par la Commission européenne (nous avons calculé le coût moyen par ménage disposant d'un meilleur classement énergétique en divisant les dépenses consacrées à la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels (voir annexe) par le nombre de ménages disposant d'un meilleur classement énergétique communiqué pour l'indicateur commun de réalisation n° 31 au 31 décembre 2018). Les huit États membres (FI, GR, IT, MT, NL, SE, SK et UK) n'ayant pas fait état d'une amélioration du classement énergétique des logements des ménages ne sont pas représentés sur le graphique.

La Commission a alloué la réserve de performance pour les mesures écoénergétiques sur la base des dépenses et des réalisations, et non de l'énergie économisée

80

Afin de garantir la mise en place des mesures nécessaires pour promouvoir des investissements rentables dans l'efficacité énergétique, la Commission a demandé aux États membres de respecter une condition ex ante spécifique pour le début de la période de programmation 2014‑2020. À cet effet, ils étaient tenus de mettre en œuvre des mesures:

  1. destinées à assurer que des exigences minimales existent pour la performance énergétique des bâtiments;
  2. nécessaires pour établir un système de certification de la performance énergétique des bâtiments;
  3. visant à assurer une planification stratégique en matière d'efficacité énergétique;
  4. destinées à doter les clients finals de compteurs individuels.
81

À l'exception de l'Italie, tous les États membres où nous nous sommes rendus avaient mis en place ces mesures dès le début de la période de programmation 2014‑2020. L'Italie a mis en place les mesures a) et b) en 2017, soit trois ans après le début de la période de programmation 2014‑2020.

82

Afin de veiller à ce que les programmes opérationnels soient axés sur les résultats, l'UE a mis de côté une réserve de performance (équivalente à 6 % des fonds de la politique de cohésion) et l'a allouée en août 2019 aux priorités pour lesquelles les valeurs intermédiaires avaient été atteintes. En présence de deux indicateurs, tous deux doivent atteindre au moins 85 % de la valeur intermédiaire. En présence de trois indicateurs (ou plus), deux d'entre eux doivent atteindre au moins 85 % de la valeur intermédiaire et l'autre (ou les autres), au moins 75 %.

83

Comme nous l'avons mentionné dans nos précédentes publications41, ces valeurs intermédiaires sont exprimées sous la forme d'indicateurs de dépenses et de réalisation. Pour les cinq programmes opérationnels que nous avons examinés, les valeurs intermédiaires pour les mesures écoénergétiques étaient exprimées sous la forme de dépenses et du nombre de ménages disposant d'un meilleur classement énergétique.

84

Hormis pour la Lituanie, la Commission a décidé d'allouer ou non la réserve de performance pour les mesures écoénergétiques sur la base des dépenses et des réalisations, et non de l'énergie économisée dans les bâtiments résidentiels ou de la rentabilité des investissements.

85

En ce qui concerne l'Irlande, les indicateurs «Nombre de ménages disposant d'un meilleur classement en matière de consommation énergétique» et «Montant total des dépenses éligibles» communiqués à la Commission n'étaient pas fiables. À la suite de notre audit et des observations de la Commission, les autorités irlandaises ont indiqué que le classement énergétique n'avait pas été amélioré pour 52 % des ménages dont le logement a été rénové dans le cadre du programme «Better Energy Warmer Home» en 2017. Elles examinent actuellement les projets concernant les ménages dont le logement a été rénové en 2014, 2015, 2016 ou 2018 afin de vérifier combien d'entre eux n'ont pas vu d'amélioration de leur classement énergétique.

86

En ce qui concerne la Lituanie, se fondant sur un rapport d'audit relatif au système national, la Commission a estimé en août 2019 que la qualité et la fiabilité de l'ensemble du système de suivi et des données relatives aux indicateurs communs et spécifiques présentaient de graves défaillances. Ce constat n'était pas propre aux mesures écoénergétiques. Par conséquent, la Commission n'a encore alloué la réserve de performance à aucune des mesures prévues dans le programme opérationnel de la Lituanie.

Conclusions et recommandations

87

Nous avons examiné cinq programmes opérationnels en Bulgarie, en Tchéquie, en Irlande, en Italie (Pouilles) et en Lituanie, pays qui ont alloué à l'efficacité énergétique des bâtiments quelque 2,9 milliards d'euros de leur budget relevant du Fonds européen de développement régional et du Fonds de cohésion. Nous avons cherché à déterminer si ce budget était utilisé selon un bon rapport coût-efficacité et si la Commission et les États membres avaient mis en œuvre les recommandations formulées dans notre rapport spécial n° 21/2012 concernant l'efficacité énergétique dans les bâtiments publics.

88

Comme dans notre précédent rapport, nous concluons que les dépenses de l'UE en matière d'efficacité énergétique des bâtiments ne sont pas axées sur la rentabilité. Malgré une meilleure orientation de la part de la Commission, nous avons constaté des faiblesses persistantes, en particulier dans la sélection des projets. Les investissements financés ne s'attachent toujours pas à réaliser les économies d'énergie les plus importantes possibles au regard du budget investi. Si elles étaient davantage axées sur la rentabilité, les procédures de sélection des projets pourraient conduire à une augmentation des économies d'énergie générées par chaque euro investi.

89

Étant donné que ces fonds sont en gestion partagée, la Commission et les États membres sont chargés collectivement de veiller à ce qu'ils soient utilisés de manière à optimiser leur impact. La Commission estime toutefois que la sélection des projets relève de la seule responsabilité des États membres. Dans un contexte où l'UE revoit ses ambitions à la hausse en ce qui concerne ses objectifs en matière d'efficacité énergétique et où les budgets s'annoncent plus serrés, il est plus important que jamais de veiller à la rentabilité des dépenses.

90

Nous avons constaté que les besoins recensés par les États membres dans les plans nationaux d'action en matière d'efficacité énergétique n'avaient pas pu être correctement pris en considération lors de l'élaboration des programmes opérationnels 2014‑2020 en raison de contraintes de calendrier. Pour la période 2021‑2027, les États membres devaient présenter leurs plans nationaux intégrés en matière d'énergie et de climat et leurs stratégies nationales de rénovation à long terme à la Commission au plus tard, respectivement, le 31 décembre 2019 et le 10 mars 2020. La mise à disposition de ces documents suffisamment tôt devrait permettre leur prise en considération dans les programmes de la politique de cohésion.

91

En ce qui concerne les évaluations des besoins figurant dans les programmes opérationnels eux-mêmes, nous avons constaté que:

  • les cinq programmes opérationnels que nous avons examinés ont tous mis en évidence la nécessité d'accroître l'efficacité énergétique du parc immobilier, en particulier des bâtiments résidentiels, mais n'ont pas quantifié les économies d'énergie potentielles et les besoins d'investissement correspondants (points 23 à 28);
  • aucun des cinq programmes opérationnels examinés ne décrivait les obstacles aux investissements écoénergétiques. La Lituanie et la Tchéquie avaient toutefois pris des initiatives pour lever certains d'entre eux (points 29 à 32);
  • bien que les investissements écoénergétiques génèrent des économies pour le propriétaire et/ou le locataire du bâtiment – ce qui plaide en faveur de l'utilisation d'instruments financiers remboursables –, pour quatre des cinq programmes opérationnels que nous avons examinés, les subventions restaient le seul outil utilisé pour financer ces investissements. Seule la Lituanie a mis en place, avec succès, un instrument financier de l'UE qui a permis l'octroi de prêts à taux bonifiés pour la rénovation de quelque 4 000 immeubles comprenant plusieurs appartements (points 33 à 35);
  • bien que la Commission ait conseillé d'encourager les rénovations lourdes en rehaussant le taux d'aide pour ces travaux, trois des cinq États membres où nous nous sommes rendus n'ont pas modulé le taux d'aide et ont subventionné des projets intégralement, quelles qu'aient été les économies d'énergie qu'ils étaient censés procurer. La Lituanie et la Tchéquie ont modulé le taux d'aide afin d'optimiser l'effet de levier exercé sur les financements privés (points 36 à 42).
Recommandation n° 1 – Mieux planifier et cibler les investissements

Avant d'approuver des programmes qui proposent de consacrer des fonds de la politique de cohésion à des mesures écoénergétiques, la Commission devrait déterminer s'ils:

  1. reposent sur une analyse des mesures nécessaires pour mettre en place des instruments financiers ou des mécanismes de marché, tels que les contrats de performance énergétique, et s'ils encouragent l'utilisation rentable de subventions financées par l'UE pour les rénovations lourdes allant au-delà des exigences minimales en matière de performance énergétique compte tenu des conditions spécifiques du marché;
  2. sont en adéquation avec les plans nationaux intégrés en matière d'énergie et de climat et les stratégies nationales de rénovation à long terme;
  3. estiment les économies d'énergie possibles grâce à l'utilisation des fonds de l'UE.

Quand? En temps utile pour l'adoption des programmes de la période 2021-2027.

92

En ce qui concerne la sélection des projets, nous avons fait les constatations suivantes:

  • les cinq États membres visités exigeaient tous que les projets soient fondés sur un audit énergétique et qu'ils soient accompagnés d'un certificat de performance énergétique des bâtiments avant et après travaux (points 45 à 48);
  • tous les États membres où nous nous sommes rendus – à l'exception de l'Irlande – exigeaient des projets assez ambitieux en fixant un classement énergétique minimal que les bâtiments devaient atteindre après travaux et/ou des pourcentages minimaux d'économies d'énergie que les projets devaient produire. Toutefois, aucun plafond n'a été fixé en ce qui concerne le coût par unité d'énergie économisée, ce qui a conduit à sélectionner des projets trop onéreux au regard de l'énergie qu'ils devaient permettre d'économiser (points 49 à 58);
  • à l'exception de l'Italie (Pouilles), les États membres où nous nous sommes rendus ont alloué leurs enveloppes budgétaires aux projets selon le principe du «premier arrivé, premier servi» au moyen de procédures d'appel ouvert, ce qui ne permet pas de prendre en considération le coût et les avantages relatifs des projets, ni de donner la priorité à ceux susceptibles de générer des économies d'énergie plus importantes ou d'autres avantages à moindre coût (points 59 à 64).
Recommandation n° 2 – Améliorer les procédures de sélection de projets

Pour la période 2021‑2027, la Commission devrait veiller à ce que les autorités de gestion satisfassent aux exigences du règlement financier relatives aux principes d'efficacité, d'efficience et d'économie, notamment en recourant à des procédures de sélection de projets qui:

  • fixent des seuils et/ou des plafonds pour les paramètres clés (par exemple la quantité d'énergie à économiser, la classe énergétique minimale que le bâtiment devrait atteindre à l'issue du projet, la valeur actuelle nette, le délai de récupération simple ou le coût par unité d'énergie économisée);
  • évaluent les coûts et les avantages relatifs des projets et sélectionnent ceux qui génèrent des économies d'énergie plus importantes et d'autres avantages à moindre coût.

Quand? En temps utile pour l'adoption des programmes de la période 2021-2027.

93

En ce qui concerne le cadre de performance, nous avons fait les constatations suivantes:

  • il n'existe pas d'indicateur mesurant l'énergie économisée grâce aux investissements dans les bâtiments résidentiels et il est donc impossible de connaître la contribution du budget de l'UE aux objectifs de celle-ci en matière d'efficacité énergétique. Il n'existe pas non plus d'indicateur mesurant les autres avantages que ces investissements devraient produire (points 67 à 76);
  • aucun des indicateurs utilisés dans les États membres où nous nous sommes rendus ne permet de mesurer la rentabilité des investissements dans les bâtiments, étant donné que la Commission n'a pas conçu son système de suivi pour la période 2014‑2020 de manière à recueillir des informations sur le coût par unité d'énergie économisée (points 77 à 79);
  • toutes les autorités de gestion auprès desquelles nous nous sommes rendus (à l'exception de l'Italie – Pouilles) ont mis en place en temps utile les mesures définies par la condition ex ante applicable aux investissements écoénergétiques. Toutefois, les critères d'attribution de la réserve de performance ne garantissaient pas que les dépenses étaient axées sur les résultats, la Commission l'ayant attribuée sur la base des dépenses et des réalisations, plutôt que sur la base de l'énergie économisée ou de la rentabilité (points 80 à 86).
Recommandation n° 3 – Axer davantage le cadre de performance sur les résultats afin d'assurer un meilleur suivi de la progression vers les objectifs d'efficacité énergétique de l'UE et de renforcer l'obligation de rendre compte

La Commission devrait:

  1. fournir des informations à la fois sur les dépenses globales et sur la quantité d'énergie économisée ou les autres résultats obtenus grâce aux investissements;
  2. définir des indicateurs permettant de contrôler la rentabilité des investissements;
  3. utiliser ces indicateurs pour décider d'allouer ou non des ressources lors de l'examen à mi-parcours pour la période 2021‑2027.

Quand? En temps utile pour l'adoption des programmes de la période 2021-2027 pour la recommandation b), et une fois que l'ensemble des programmes de la période 2021-2027 auront été adoptés pour les recommandations a) et c).

Le présent rapport a été adopté par la Chambre I, présidée par M. Nikolaos MILIONIS, Membre de la Cour des comptes, à Luxembourg le 30 mars 2020.

Par la Cour des comptes,

Klaus-Heiner LEHNE
Président

Annexe

Annexe I – Fonds relevant de la politique de cohésion pour la période 2014-2020 et consacrés à l'efficacité énergétique des bâtiments

États membres Budget consacré aux bâtiments résidentiels Budget consacré aux bâtiments publics Budget consacré aux bâtiments en général (résidentiels et publics)  % des fonds de l'État membre relevant de la politique de cohésion consacrés aux bâtiments  % du budget consacré aux bâtiments dépensé au 31.12.2018 Dépenses consacrées aux bâtiments résidentiels au 31.12.2018
AT 0 5 893 940 5 893 940 1 % 19 % 0
BE 12 000 000 26 330 513 38 330 513 2 % 14 % 2 004 843
BG 116 091 519 80 508 006 196 599 525 3 % 15 % 12 844 101
CY 20 500 000 23 500 000 44 000 000 6 % 20 % 7 058 821
CZ 373 969 708 617 437 463 991 407 171 5 % 21 % 90 193 054
DE 0 892 832 893 892 832 893 5 % 9 % 0
DK 0 0 0 0 % 0 % 0
EE 174 636 461 1 863 044 176 499 505 5 % 46 % 80 542 195
ES 557 157 926 1 028 280 396 1 585 438 322 5 % 7 % 80 505 722
FI 1 996 928 12 011 720 14 008 648 1 % 19 % 571 466
FR 454 230 674 257 357 785 711 588 459 5 % 22 % 126 810 646
GR 248 138 321 307 639 356 555 777 677 3 % 8 % 26 600 287
HR 90 000 000 181 810 805 271 810 805 3 % 23 % 42 350 578
HU 250 323 411 902 749 679 1 153 073 090 5 % 27 % 65 880 774
IE 84 500 000 0 84 500 000 8 % 27 % 22 653 118
IT 41 534 286 1 053 215 228 1 094 749 514 3 % 10 % 1 793 395
LT 336 171 919 160 392 880 496 564 799 7 % 46 % 208 021 084
LU 1 203 638 2 407 277 3 610 915 9 % 39 % 636 990
LV 150 000 000 182 545 246 332 545 246 8 % 6 % 6 587 902
MT 5 088 170 4 866 946 9 955 116 1 % 33 % 2 400 000
NL 9 652 206 20 164 314 29 816 520 3 % 33 % 800 000
PL 750 703 882 1 502 887 179 2 253 591 061 3 % 23 % 68 664 689
PT 143 626 068 442 916 876 586 542 944 3 % 3 % 10 061 529
RO 444 330 119 741 840 094 1 186 170 213 5 % 9 % 81 954 405
SE 13 637 164 12 561 834 26 198 998 2 % 6 % 908 540
SI 6 600 000 142 360 000 148 960 000 5 % 26 % 1 016 859
SK 111 388 554 474 886 480 586 275 034 4 % 34 % 111 338 723
UK 161 251 913 75 302 550 236 554 463 2 % 14 % 6 710 616
EU-28 4 558 732 867 9 154 562 505 13 713 295 372 4 % 18 % 1 058 910 337

Source: Cour des comptes européenne, sur la base de données fournies par la Commission européenne.

Glossaire

Accords de partenariat: accords conclus entre la Commission européenne et chaque État membre pour la période de programmation 2014‑2020. Ils décrivent la manière dont les autorités nationales prévoient d'utiliser les crédits des Fonds structurels et d'investissement européens (ou «Fonds ESI») et exposent les objectifs stratégiques et les priorités d'investissement pour chaque pays, en les rapprochant des objectifs généraux de la stratégie Europe 2020 pour une croissance intelligente, durable et inclusive. Ils sont élaborés par l'État membre en concertation avec la Commission et doivent être adoptés par cette dernière.

Audit énergétique: un audit énergétique standard consiste en une analyse énergétique complète des systèmes énergétiques d'une installation. Il comprend en particulier la fixation d'une référence en matière de consommation d'énergie de l'installation, ainsi qu'une évaluation des économies d'énergie possibles et de la rentabilité de mesures de conservation de l'énergie appropriées.

Autorité de gestion: organisme national, régional ou local désigné par l'État membre pour gérer un programme opérationnel. Elle a notamment pour tâches de sélectionner les projets à financer, de suivre leur mise en œuvre et de rendre compte à la Commission des résultats obtenus.

Conditions ex ante: exigences qui reposent sur des critères de vérification du respect des conditions prédéfinis établis dans le règlement portant dispositions communes n° 1303/2013 et qui sont considérées comme des conditions préalables à l'utilisation efficace et efficiente des fonds relevant de la politique de cohésion de l'UE. Lors de l'élaboration des programmes opérationnels relevant de la période de programmation 2014‑2020, les États membres devaient vérifier si ces conditions étaient remplies. Si tel n'était pas le cas, ils étaient tenus d'établir des plans d'action devant permettre d'y satisfaire pour le 31 décembre 2016.

Contrat de performance énergétique: accord contractuel entre le bénéficiaire et le fournisseur d'une mesure visant à améliorer l'efficacité énergétique, vérifiée et surveillée pendant toute la durée du contrat, aux termes duquel les investissements (travaux, fournitures ou services) dans cette mesure sont rémunérés en fonction d'un niveau d'amélioration de l'efficacité énergétique qui est contractuellement défini ou d'un autre critère de performance énergétique convenu, tel que des économies financières (article 2, paragraphe 27, de la directive 2012/27/UE relative à l'efficacité énergétique).

Efficacité énergétique: fait de consommer moins d'énergie pour fournir un niveau équivalent d'activités ou de prestations économiques. Les investissements consacrés à l'efficacité énergétique fournissent un meilleur retour économique et sociétal que les investissements dans l'approvisionnement en énergie. L'efficacité énergétique se traduit par des possibilités de croissance économique supérieures, une plus grande compétitivité des entreprises, des factures d'énergie moins élevées pour les ménages, une moindre dépendance envers les importations d'énergie, une réduction des émissions et une amélioration de la qualité de l'air.

Investissement rentable: la moins onéreuse des solutions permettant d'atteindre un niveau de performance donné ou la solution qui permet d'atteindre le plus haut niveau de performance pour un coût donné. La rentabilité peut également servir à comparer et à hiérarchiser les différents projets possibles au sein d'un programme (Kreith, F., Goswami, Y. D., Handbook of Energy Efficiency and Renewable Energy, Taylor & Francis, Boca Raton, États-Unis, 2007). Le principe d'efficience, qui vise le meilleur rapport entre les moyens mis en œuvre, les activités entreprises et les objectifs atteints, constitue une exigence en matière d'utilisation du budget de l'UE (voir article 33, paragraphe 1, point b) du règlement financier).

Mécanismes d'obligations en matière d'efficacité énergétique: instruments fondés sur le marché définis à l'article 7 de la directive 2012/27/UE relative à l'efficacité énergétique, qui imposent aux «parties obligées» d'atteindre des objectifs quantitatifs en matière d'économies d'énergie pour l'ensemble de leur portefeuille. Les parties obligées peuvent être des entreprises de vente d'énergie au détail, des distributeurs d'énergie ou des distributeurs de carburants destinés aux transports.

Méthode de l'optimalité en fonction des coûts appliquée aux bâtiments: méthode visant à établir un cadre juridique qui permette d'accroître les exigences minimales des États membres en matière de performance énergétique des bâtiments et de s'assurer que toutes les mesures économiquement rationnelles soient prises.

Plan national d'action en matière d'efficacité énergétique (PNAEE): outil stratégique utilisé au niveau des États membres pour la programmation, la coordination et la mise en œuvre de mesures écoénergétiques dans tous les secteurs. Ce plan définit les responsabilités et peut comporter une estimation des besoins et la répartition des budgets. L'établissement des PNAEE est une obligation faite aux États membres, mais sans lien direct avec les financements relevant de la cohésion. Aucune exigence ou obligation légale n'impose de rendre compte des économies d'énergie obtenues grâce aux Fonds de l'UE. En outre, aucune disposition n'oblige à utiliser les fonds octroyés par l'Union pour financer les domaines recensés dans les PNAEE.

Politique de cohésion: principale politique d'investissement de l'UE, qui vise à réduire les disparités économiques et sociales entre régions et entre États membres. L'audit faisant l'objet du présent rapport a porté en particulier sur deux Fonds:

a) le Fonds de cohésion (FC): Fonds de l'UE visant à réduire les disparités économiques et sociales et à promouvoir le développement durable au sein de celle-ci en finançant des investissements dans les États membres dont le revenu national brut par habitant est inférieur à 90 % de la moyenne de l'Union;

b) le Fonds européen de développement régional (FEDER): Fonds de l'UE visant à renforcer la cohésion économique et sociale sur l'ensemble du territoire de celle-ci en corrigeant les déséquilibres entre ses régions par l'apport d'un soutien financier, en particulier dans les domaines prioritaires tels que l'innovation et la recherche, la stratégie numérique, les petites et moyennes entreprises, l'économie à faible intensité de carbone, l'environnement et les transports durables.

Programme opérationnel (PO): programme établissant les priorités et les objectifs spécifiques d'un État membre ou d'une région, ainsi que les modalités d'utilisation des financements (cofinancements de l'UE et cofinancements publics et privés au niveau national) octroyés au titre de la politique de cohésion au cours d'une période déterminée (actuellement 2014‑2020) pour soutenir des projets. Ces projets doivent contribuer à la réalisation d'un certain nombre d'objectifs définis au niveau de l'axe prioritaire du PO. Les PO sont élaborés par les États membres et doivent être approuvés par la Commission préalablement à tout paiement sur le budget de l'UE. Pendant la période couverte, ils ne peuvent être modifiés que par accord entre les deux parties.

Réserve de performance: montant correspondant à 6 % des ressources allouées au FEDER et au FC au titre de l'objectif «Investissement pour la croissance et l'emploi». Ces crédits sont inscrits au budget des programmes, mais leur allocation définitive ou leur réaffectation dépendent du résultat de l'examen de la performance qui a eu lieu en 2019.

Réponses de la Commission

Synthèse

I

Coïncidant avec le début de la préparation des programmes de la politique de cohésion 2021-2027, ce rapport sur l’efficacité énergétique des bâtiments pour la période de programmation 2014-2020 arrive à point nommé. Parallèlement, la Commission a présenté en décembre 2019 le pacte vert pour l’Europe, qui accorde une place prioritaire à l’efficacité énergétique.

La production et la consommation d’énergie représentent 75 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE. Par conséquent, l’amélioration de l’efficacité énergétique et la modération de la demande d’énergie sont essentielles pour atteindre les objectifs globaux de l’Union européenne en matière d’énergie propre, sûre et à prix compétitif et, surtout, pour réaliser l’ambition de décarboner l’économie de l’UE d’ici 2050, telle que présentée dans le pacte vert pour l’Europe. L’application généralisée du principe de «primauté de l’efficacité énergétique» sera essentielle.

Étant donné que 40 % de la consommation d’énergie et 36 % des émissions de CO2 sont dues aux bâtiments, les objectifs de l’UE en matière de neutralité climatique et d’efficacité énergétique ne peuvent être atteints qu’en augmentant considérablement les faibles taux actuels de rénovation des bâtiments et en améliorant la performance énergétique du parc immobilier existant. Pour y parvenir, le pacte vert pour l’Europe lance une «vague de rénovations» des bâtiments.

II

Les évaluations de la rentabilité doivent prendre en compte non seulement les économies d’énergie dans les bâtiments en tant que telles, mais également la contribution aux multiples objectifs stratégiques des interventions mises en œuvre, ainsi que leurs avantages au-delà des économies d’énergie, tels que les impacts économiques, sociaux et environnementaux. En conséquence, le financement de la politique de cohésion contribue à la fois aux objectifs d’efficacité énergétique à long terme et aux solutions à long terme à la précarité énergétique, y compris les rénovations lourdes des bâtiments. Hormis les considérations de rentabilité, les investissements de la politique de cohésion dans l’efficacité énergétique ont donc aussi un objectif social important consistant à lutter contre la précarité énergétique.

III

Comme le note la CCE, pour la période 2014-2020, le Fonds européen de développement régional (FEDER) et le Fonds de cohésion (FC), ainsi que les cofinancements nationaux publics et privés, fournissent au total quelque 19 milliards d’euros destinés aux investissements dans l’efficacité énergétique des bâtiments publics et résidentiels. En outre, un certain nombre d’autres instruments de l’UE interviennent en complément pour soutenir les investissements dans l’efficacité énergétique, notamment le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) et Horizon 2020.

VI

La Commission convient qu’il est important de fonder les investissements de la politique de cohésion dans l’efficacité énergétique des bâtiments sur des audits énergétiques ou des certificats de performance énergétique. Elle considère que la qualité des projets sélectionnés dépend non seulement du type de procédure de sélection, mais aussi des critères de sélection appliqués. Dans de nombreux types d’aide, il est plus efficace de fixer un seuil de qualité et d’accepter tous les projets qui y sont conformes que d’appliquer une méthode de comparaison directe des demandes.

VII

La Commission précise que le système de suivi du financement de la politique de cohésion permet d’agréger les données pour des indicateurs communs. Le cadre actuel ne comprend pas d’indicateur commun de mesure de la quantité d’énergie économisée dans les bâtiments résidentiels. Dans certains programmes, l’économie d’énergie est mesurée au moyen d’indicateurs spécifiques au programme, qui ne peuvent être agrégés. D’autres indicateurs communs et spécifiques aux programmes permettent de mesurer d’autres avantages.

La Commission a proposé pour la politique de cohésion 2021-2027 un indicateur de résultat commun «Consommation finale annuelle d’énergie (dont: résidentielle, privée non résidentielle, publique non résidentielle)». Néanmoins, la Commission souligne que les économies d’énergie réalisées grâce aux investissements du FEDER et du FC ne tiennent pas compte des corrélations, des changements systémiques ou des facteurs externes (tels que les conditions météorologiques) qui pourraient surcompenser l’effet d’économie de la mesure. Ces facteurs ont un impact sur le niveau absolu de la consommation d’énergie primaire et finale, qui est utilisée pour exprimer l’objectif d’efficacité énergétique de l’UE. Par conséquent, d’un point de vue méthodologique, les économies réalisées grâce aux différentes mesures ne peuvent pas être agrégées et comparées à l’objectif d’efficacité énergétique de l’UE.

VIII

La Commission considère qu’il est nécessaire de veiller à ce que les ressources budgétaires de l’UE soient utilisées de manière économique. La valeur ajoutée de l’UE et les performances sont des conditions essentielles pour la sélection des projets. La Commission souligne que cela doit être considéré dans le contexte plus large des objectifs de la politique de cohésion économique, sociale et territoriale, ainsi que des objectifs stratégiques plus généraux de l’UE, et que le soutien doit être ciblé sur les projets qui ne peuvent pas être mis en œuvre aux conditions du marché.

Conformément à la proposition de la Commission relative aux fonds de la politique de cohésion 2021-2027, lors de la sélection des opérations, l’autorité de gestion doit veiller à ce que les opérations sélectionnées présentent le meilleur rapport entre le montant de l’aide, les activités entreprises et la réalisation des objectifs, prenant ainsi en compte le principe de rentabilité. En outre, les critères et procédures de sélection garantissent la hiérarchisation des opérations à sélectionner en vue d’optimiser la contribution du financement de l’UE à la réalisation des objectifs du programme.

IX

La Commission accepte la recommandation sur la planification et le ciblage des investissements et accepte partiellement les recommandations sur les procédures de sélection de projets et le système de suivi des performances.

La Commission renvoie à ses réponses aux recommandations.

Introduction

04

La Commission encouragera l’application du principe de «primauté de l’efficacité énergétique» chaque fois que cela sera nécessaire et fournira des orientations à cet effet. L’amélioration de l’efficacité énergétique et la modération de la demande d’énergie, en particulier dans les bâtiments, sont essentielles pour atteindre les objectifs généraux de l’union de l’énergie, à savoir une énergie propre, sûre et à prix compétitif et, surtout, la décarbonation à long terme de l’économie.

Le principe de «primauté de l’efficacité énergétique» a été introduit dans le règlement sur la gouvernance de l’union de l’énergie et l’action pour le climat42. Il signifie prendre le plus grand compte, lors de la planification énergétique et des décisions concernant la politique et les investissements en matière d’énergie, des mesures d’efficacité énergétique alternatives efficaces du point de vue des coûts visant à rendre l’offre et la demande d’énergie plus efficientes, en particulier moyennant des économies d’énergie rentables au stade final, des initiatives de participation active de la demande et une conversion, un acheminement et une distribution plus efficientes de l’énergie, qui permettent tout de même d’atteindre les objectifs de ces décisions.

12

Les plans nationaux d’action en matière d’efficacité énergétique (PNAEE), ainsi que les stratégies à long terme pour la rénovation du parc immobilier, sont des documents stratégiques clés en ce qui concerne les mesures d’efficacité énergétique au niveau national. Les PNAEE fournissent un cadre pour le développement des stratégies nationales d’efficacité énergétique et couvrent les mesures d’amélioration de l’efficacité énergétique en vue d’atteindre les objectifs nationaux en matière d’efficacité énergétique.

13

Les plans nationaux intégrés en matière d’énergie et de climat remplaceront les PNAEE pour ce qui concerne la réalisation de l’objectif d’efficacité énergétique de l’UE pour 2030. Les PNAEE sont requis en vertu du règlement sur la gouvernance et couvrent les cinq dimensions de l’union de l’énergie.

Observations

22

La Commission renvoie à ses réponses aux points 24 et 25.

24

L’élaboration des premiers PNAEE en 2014, dans le cadre de la directive sur l’efficacité énergétique de 2012, a eu lieu en même temps que la préparation des programmes opérationnels soumis au présent audit. Par conséquent, les PNAEE n’ont pas toujours été disponibles pendant la phase d’élaboration des programmes opérationnels.

25

Comme le prévoit la directive sur l’efficacité énergétique, les PNAEE comprennent un ensemble de mesures politiques visant à atteindre l’objectif indicatif national d’efficacité énergétique que chaque État membre s’est fixé. Les PNAEE constituent des documents de politique stratégique générale.

L’analyse effectuée dans les PNAEE peut être utilisée par les États membres dans la préparation du programme de la politique de cohésion, pour identifier les obstacles aux investissements et pour établir une approche cohérente afin d’améliorer l’efficacité énergétique au niveau national. Toutefois, ils ne sont pas conçus pour identifier des domaines d’action ou des mécanismes de mise en œuvre spécifiques dans le cadre de l’utilisation des fonds de la politique de cohésion.

27

La Commission considère que le nouveau programme opérationnel Pouilles 2014-2020 expose le raisonnement qui sous-tend l’aide aux bâtiments publics, y compris les logements sociaux. Il évalue des interventions alternatives dans d’autres secteurs (éclairage public) et sélectionne la mesure choisie comme étant la meilleure réponse aux défis identifiés.

En ce qui concerne la stratégie d’investissement tchèque, elle s’appuie sur le plan national d’action en matière d’efficacité énergétique. Comme indiqué dans les programmes individuels, le plus fort potentiel d’économies a été identifié dans le secteur résidentiel (30,5 %), le secteur manufacturier et l’industrie arrivant en deuxième position (24,5 %). L’accord de partenariat a identifié les entrepreneurs, le secteur résidentiel et le secteur public comme étant les principales cibles des investissements en matière d’efficacité énergétique.

28

La Commission souligne que l’accord de partenariat devrait contenir une analyse des disparités, des besoins de développement et du potentiel de croissance par rapport aux objectifs thématiques et aux défis territoriaux, en tenant compte du programme national de réforme et des recommandations spécifiques à chaque pays. Les programmes opérationnels doivent être cohérents avec le contenu de l’accord de partenariat. Une analyse détaillée par domaine d’investissement spécifique ne doit pas obligatoirement figurer dans le programme lui-même.

Réponse commune aux points 29 et 30.

La Commission est consciente des obstacles importants qui entravent le déploiement à grande échelle des mesures de rénovation et elle s’est efforcée et s’efforce encore de les lever. La rénovation énergétique des bâtiments est un processus complexe et difficile et, compte tenu des principes de subsidiarité et de complémentarité, s’attaquer aux multiples obstacles et aux défaillances du marché et de la réglementation est l’un des principaux objectifs de la politique et du soutien financier de l’UE concernant les mesures en matière d’efficacité énergétique des bâtiments.

L’initiative «Un financement intelligent pour bâtiments intelligents»43 en est un exemple clé, les principaux goulets d’étranglement étant liés à la nécessité de mieux utiliser le financement public, de regrouper les projets et de réduire les risques liés aux investissements identifiés et aux solutions proposées pour y remédier. En outre, diverses mesures ont été mises en place [la base de données DEEP (De-risking Energy Efficiency Platform), la boîte à outils de souscription (Underwriting Toolkit), les centres de conseil, les forums d’investissement dans l’énergie durable (SEI), etc] pour remédier concrètement à ces goulets d’étranglement.

32

La Commission considère que les principaux obstacles aux investissements dans l’efficacité énergétique sont transversaux et ne se limitent pas aux investissements cofinancés par les fonds de la politique de cohésion. Le rapport préparé par le Groupe des institutions financières pour l’efficacité énergétique (EEFIG) en 2015 contient des messages clairs à cet égard. Ces messages sont pris en considération dans les documents stratégiques pertinents de la politique énergétique et ne sont pas censés être détaillés en tant que tels dans les programmes de la politique de cohésion.

33

La Commission partage l’avis de la CCE et continuera à aider les États membres à utiliser des instruments financiers, également en accord avec les mécanismes du marché, tels que les contrats de performance énergétique, dans ce domaine, afin de susciter les investissements privés nécessaires pour atteindre les objectifs de l’UE en matière de climat.

Néanmoins, même si les rénovations génèrent sans aucun doute des économies financières pour les bénéficiaires ainsi que des avantages plus généraux pour la société, il convient également d’examiner cette question dans le contexte de l'immaturité actuelle du marché de la rénovation et des nombreuses barrières commerciales qui entravent encore la rénovation des bâtiments.

La Commission considère que le déploiement des instruments financiers devrait être basé sur les conditions spécifiques du marché dans différents États membres et pour différents types de projets et de groupes cibles. La combinaison avec un volet «subvention» est souvent nécessaire, notamment pour encourager des rénovations plus lourdes, afin de contribuer au développement de technologies innovantes ou pour traiter des problèmes sociaux, par exemple la précarité énergétique.

35

La Commission reconnaît l’importance des instruments financiers dans ce domaine et continuera à promouvoir leur utilisation au cours de la prochaine période de programmation.

La Commission souligne que les autorités tchèques ont tenté de mettre en œuvre l’efficacité énergétique dans le secteur résidentiel au moyen d’instruments financiers, mais qu’elles n’ont reçu aucune offre d’intermédiaires financiers potentiels lors de l’appel lancé en 2018.

La Commission renvoie également à sa réponse au point 33.

40

La Commission rappelle que la sélection des projets relève de la responsabilité des autorités de gestion qui définissent les procédures et les critères de sélection et les appliquent lors de l’examen des demandes de financement.

Encadré 3 - Exemples de programmes opérationnels axés sur des mises à niveau énergétiques faciles à réaliser

Premier paragraphe - La Commission croit savoir que le programme «Better Energy Warmer Homes» propose une série de mesures en matière d’efficacité énergétique destinées aux ménages vulnérables à la précarité énergétique. Les objectifs de ce programme consistent à améliorer l’efficacité énergétique des ménages à risque et, ce faisant, à réduire le montant des dépenses énergétiques nécessaires. Les objectifs secondaires sont également l’amélioration de la santé et du bien-être, tout en réduisant le montant du revenu disponible consacré à l’énergie.

La Commission renvoie également à sa réponse au point 42.

Second paragraphe - La Commission renvoie à sa réponse au point 40.

42

La Commission reconnaît que de simples travaux de modernisation peuvent entraîner un «effet de blocage» et que ces mises à niveau simples avec des délais de récupération courts sont généralement financièrement viables et devraient donc être financées par des instruments financiers ou sans aucune aide publique.
Toutefois, tandis que le FEDER et le FC devraient se concentrer principalement sur des solutions à long terme, y compris des rénovations lourdes de bâtiments, comme le souligne également l’étude de faisabilité «Feasibility study to finance low-cost energy efficiency measures in low-income households from EU funds»,44, un soutien complémentaire peut être opportun pour la fourniture de mesures d’efficacité énergétique à faible coût destinées aux ménages à faible revenu dans les cas où il existe un besoin social.

43

La Commission considère que la rentabilité, tout en étant un facteur déterminant majeur des décisions en matière de dépenses publiques, doit être évaluée au regard des objectifs de la politique de cohésion, conformément au règlement financier de l’UE. L’efficacité énergétique relève de l’un des multiples objectifs des programmes de la politique de cohésion. La politique de cohésion est une politique intégrée, ayant pour but la cohésion économique, sociale et territoriale, et une opération spécifique peut contribuer à des objectifs multiples ou avoir plusieurs avantages accessoires, également en termes d’objectifs stratégiques plus généraux de l’UE, qui ne se prêtent pas facilement à une analyse purement économique. C’est souvent le cas des interventions visant à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, qui peuvent être combinées par exemple avec la réduction de la précarité énergétique.

Dans ces cas, un certain investissement peut être moins rentable mais plus abordable pour le bénéficiaire. En revanche, les investissements permettant de réaliser des économies d’énergie importantes par euro investi et qui sont financièrement viables pourraient être financés par le marché privé, sans soutien public.

44

Réponse de la Commission commune aux points a, b et c:

Les recommandations techniques sur le financement de la rénovation énergétique des bâtiments avec les fonds de la politique de cohésion (Financing the energy renovation of buildings with Cohesion Policy funding) citées par la Cour des comptes européenne, publiées en 2014, visent à aider les autorités de gestion de la politique de cohésion à planifier et à déployer des investissements en matière d’énergie durable dans les bâtiments dans le cadre de programmes opérationnels. Elles proposent une liste d’approches fondées sur des bonnes pratiques, ainsi que des études de cas. Il s’agit d’un document d’orientation, il ne fixe donc pas d’exigences réglementaires.

Les recommandations techniques proposent une feuille de route pour la mise en œuvre d’un programme de financement de la rénovation énergétique des bâtiments à l’aide des fonds de la politique de cohésion. Cette feuille de route comprend la définition de critères de sélection. À cet égard, les recommandations suggèrent un certain nombre d’exigences, par exemple la réalisation d’audits énergétiques dans le cadre de projets de rénovation plus complexes. Elles précisent également que les exigences doivent être adaptées à la taille du projet, et que la valeur actuelle nette (VAN) est généralement recommandée pour évaluer la rentabilité, plutôt que simplement le délai de récupération.

La Commission renvoie également à sa réponse au point 64.

48

Dans sa réponse au rapport spécial 21/2012 de la Cour des comptes, la Commission a clairement souligné qu’elle ne pouvait souscrire pleinement à la mise en place des indicateurs recommandés au niveau des programmes, car la comparabilité des indicateurs recommandés serait limitée, étant donné que ces indicateurs dépendent de nombreux facteurs (par exemple, les prix de l’énergie/des produits de base, les conditions climatiques) susceptibles de les rendre équivoques.

En effet, au-delà de la bureaucratie et de la charge supplémentaires que cela entraînerait pour les bénéficiaires et les autorités concernés, la Commission considère que les investissements dans l’efficacité énergétique sont spécifiques à chaque projet et liés à de multiples facteurs (état du bâtiment, conditions climatiques, coûts de la main-d’œuvre, coûts énergétiques, coûts des matériaux, type d’utilisation, etc.) qui ne peuvent pas être normalisés. Par conséquent, toute estimation du coût par unité d’énergie économisée au niveau du programme serait d’une utilité très limitée.

51

La Commission renvoie à sa réponse au point 43.

La raison d’être de l’intervention avec le soutien de la politique de cohésion est également de remédier aux défaillances du marché et d’investir dans des projets qui, sans ce dispositif, n’auraient pas été soutenus. En particulier, les investissements de la politique de cohésion dans l’efficacité énergétique visent également des objectifs sociaux, tels que la lutte contre la précarité énergétique, ou des objectifs à long terme en matière de climat et d’énergie en investissant dans des rénovations lourdes plus coûteuses avec des délais de récupération généralement plus longs.

Les recommandations techniques mentionnées au point 44 recommandent d’utiliser la valeur actuelle nette (VAN), car elle permet de comptabiliser le flux de trésorerie du projet sur sa durée de vie. La VAN est adaptée aux projets dont le volume d’investissement est important. D’autres méthodes (par exemple, l’énergie économisée par rapport au financement ou au délai de récupération) peuvent également être utilisées pour les projets plus simples; toutefois, dans le cadre de ces méthodes, il est important de préciser la période sur laquelle les économies sont calculées, en particulier pour les rénovations lourdes. Dans le cas contraire, on risque de ne privilégier que des mesures superficielles.

La Commission renvoie également à sa réponse au point 48.

53

La Commission considère que de simples travaux de modernisation avec des délais de récupération courts sont généralement financièrement viables et devraient donc être financés par des instruments financiers ou sans aucune aide publique.

Le FEDER et le FC sont destinés à contribuer principalement aux objectifs d’efficacité énergétique à long terme et aux solutions à long terme contre la précarité énergétique, y compris les rénovations lourdes des bâtiments.

La Commission renvoie également à sa réponse au point 51.

La Commission estime qu’il existe des différences entre les projets de la base de données DEEP (De-risking Energy Efficiency Platform) et les interventions du FEDER et du FC, ce qui entraîne une différence dans les délais de récupération. DEEP présente des différences très importantes par type de mesure - des mesures telles que le changement de l’éclairage ou de la chaudière de chauffage ont des délais de récupération plus courts, tandis que des mesures telles que celles souvent visées par le FEDER et le FC, comme l’isolation des bâtiments et la rénovation intégrée, ont, respectivement, des délais de récupération de 11 et 14 ans. En outre, il est nécessaire de tenir compte des différences entre les États membres, les régions et les bâtiments individuels. À titre d’illustration, le délai moyen de récupération dans la base de données DEEP pour la Lituanie, qui porte sur la rénovation intégrée, est de 20,9 ans.

54

La Commission renvoie à ses réponses aux points 48 et 51.

56

Le programme est destiné aux ménages à faible revenu exposés au risque de précarité énergétique, et vise également à réduire le montant des dépenses énergétiques des ménages.

57

Dans ses réponses au rapport spécial 21/2012 de la Cour des comptes, la Commission a clairement souligné qu’elle ne pouvait pas souscrire pleinement à la recommandation.

En effet, la Commission considère que les investissements dans l’efficacité énergétique sont spécifiques à chaque projet et liés à plusieurs facteurs (état du bâtiment, conditions climatiques, coûts de la main-d’œuvre, coûts énergétiques, coûts des matériaux, type d’utilisation, etc.) qui ne peuvent pas être normalisés. Par conséquent, la Commission ne peut pas établir un coût d’investissement standard par unité ou une définition d’un délai de récupération standard au niveau de l’UE.

Comme indiqué dans la réponse au point 53, les rénovations intégrées ou lourdes sont généralement coûteuses, ce qui a une incidence significative sur le coût unitaire et le délai de récupération. L’introduction d’un délai de récupération simple maximal acceptable pourrait être un facteur dissuasif pour les rénovations lourdes.

58

Les recommandations techniques suggèrent également que la valeur actuelle nette (VAN) est généralement recommandée pour évaluer la rentabilité, plutôt que simplement le délai de récupération.

60

En principe, la Lituanie prévoit une procédure de sélection concurrentielle (et plusieurs autres critères de sélection prioritaires, notamment l’efficacité, des questions environnementales, la classe énergétique supérieure) à utiliser si, dans le cadre d’un appel donné, les montants d’investissement requis dans les demandes admissibles dépassent le montant de financement disponible pour cet appel (depuis 2018). Dans le cas de l’instrument financier, dont la composante de prêt est importante, il a fallu du temps et des efforts pour constituer une réserve de projets suffisante, de sorte que les procédures de sélection concurrentielle n’ont pas posé de problème au début de l’exercice financier.

61

La Commission renvoie à sa réponse au point 40.

La Commission considère que la qualité des projets sélectionnés dépend non seulement du type de procédure de sélection, mais aussi des critères de sélection appliqués. Dans de nombreux types d’aide, il est plus efficace de fixer un seuil de qualité et d’accepter tous les projets qui y sont conformes que d’appliquer une méthode de comparaison directe des demandes.

En outre, dans un contexte européen de «meilleure réglementation» et de simplification, il convient de trouver un juste équilibre entre la rentabilité des investissements et la rentabilité de l’ensemble de la procédure et de la gestion du financement, en particulier si elle affecte les bénéficiaires des fonds.

La Commission renvoie également à ses réponses au rapport spécial nº 21/2018 de la CCE «La sélection et le suivi des projets relevant du FEDER et du FSE pour la période 2014-2020 continuent à être principalement axés sur les réalisations».

62

Voir la réponse de la Commission au point 60.

63

Dans ses réponses au rapport spécial 21/2012 de la Cour des comptes, la Commission a clairement souligné qu’elle ne pouvait pas souscrire pleinement à la recommandation. Elle renvoie également à ses réponses aux points 43 et 57.

64

Les recommandations techniques précisent que les critères de sélection peuvent être basés sur quatre catégories principales, dont la rentabilité, et soulignent que d’autres avantages accessoires devraient également être pris en compte lors de la sélection des projets. En ce qui concerne la rentabilité, elles expliquent qu’elle peut être déterminée de multiples façons et exposent les avantages et les limites des différentes approches, concluant que la valeur actuelle nette (VAN) est généralement recommandée pour évaluer la rentabilité.

65

La Commission précise que le règlement financier de l’UE requiert de fixer des objectifs pour tous les secteurs d’activité couverts par le budget et de contrôler la réalisation de ces objectifs au moyen d’indicateurs de performance. Selon cette disposition, le cadre réglementaire de la politique de cohésion prévoit que les programmes fixent des indicateurs de réalisation et de résultat. Les indicateurs de réalisation mesurent ce qui est fourni par les programmes, tandis que les indicateurs de résultat mesurent les changements dans la société en général. La rentabilité ne relève pas du concept d’indicateurs de réalisation et de résultat.

66

a) La Commission précise en outre que l’orientation vers les résultats des Fonds structurels et d’investissement européens, y compris le FEDER et le FC, repose sur trois piliers:

  • une articulation claire des objectifs spécifiques des programmes avec une logique d’intervention forte (l’orientation des programmes vers les résultats) et des indicateurs de résultats comprenant des définitions et des objectifs mesurables;
  • l’introduction de conditions ex ante afin de garantir que les conditions préalables nécessaires sont en place pour une utilisation efficace et efficiente de l’aide de l’UE;
  • l’établissement de valeurs intermédiaires et de valeurs cibles claires et mesurables pour garantir que les progrès sont réalisés comme prévu (cadre de performance).

Le cadre de performance des programmes opérationnels ne comprend pas d’objectifs, mais seulement des indicateurs (avec des valeurs intermédiaires et de valeurs cibles). En outre, le cadre de performance ne comprend qu’un segment de l’ensemble complet des indicateurs des programmes opérationnels45, et, en tant que tel, il ne comprend pas nécessairement des indicateurs relatifs à l’efficacité énergétique.

Le cadre réglementaire souligne que les valeurs intermédiaires et les valeurs cibles des indicateurs sélectionnés pour le cadre de performance doivent être «réalistes, réalisables et pertinentes, en ce qu’elles permettent de rassembler les informations essentielles sur la progression d’une priorité» ainsi que «vérifiables, sans toutefois que des charges administratives disproportionnées soient imposées».

b) La Commission souligne qu’il n’est pas nécessaire que les indicateurs rendent compte en premier lieu de la quantité d’énergie économisée. Les indicateurs devraient exprimer les réalisations générées par les opérations qui sont pertinentes. Le système de suivi actuellement en place permet d’agréger les données pour des indicateurs communs. Le règlement autorise l’utilisation d’indicateurs spécifiques aux programmes, qui ne peuvent être agrégés en raison de leur nature.

67

Le programme opérationnel Pouilles 2014-2020 fixe parmi ses indicateurs de réalisation l’indicateur commun CO32 «Efficacité énergétique: Diminution de la consommation annuelle d’énergie primaire des bâtiments publics» pour la priorité d’investissement 4(c) liée à l’efficacité énergétique dans les bâtiments publics et le secteur du logement. L’objectif pour 2023 est une diminution de 12 millions de kWh/an.

71

Bien que le cadre réglementaire ne prévoie pas un indicateur commun mesurant la quantité d’énergie économisée dans les bâtiments résidentiels, les économies d’énergie sont mesurées dans certains programmes au moyen d’indicateurs spécifiques. Toutefois, en raison de la nature spécifique de ces indicateurs, leurs valeurs ne peuvent pas être agrégées au niveau de l’UE (définitions et unités de mesure différentes selon les États membres).

La dotation de 4,6 milliards d’euros n’est pas limitée aux investissements dans l’efficacité énergétique des bâtiments résidentiels, mais comprend également des projets de démonstration et des mesures de soutien.

Néanmoins, la Commission souligne que les économies d’énergie réalisées grâce aux investissements du FEDER et du FC ne tiennent pas compte des corrélations, des changements systémiques ou des facteurs externes (tels que les conditions météorologiques) qui pourraient surcompenser l’effet d’économie de la mesure. Par conséquent, d’un point de vue méthodologique, les économies réalisées grâce aux différentes mesures ne peuvent pas être agrégées et comparées à des objectifs d’efficacité énergétique de l’UE ou d’États membres.

75

La Commission renvoie à ses réponses aux points 65 et 67.

76

En vertu du cadre réglementaire, les indicateurs de résultat devraient correspondre à l’objectif spécifique de l’axe prioritaire, qui mesure ce qu’il est prévu de changer grâce aux interventions du programme opérationnel. Il n’est pas nécessaire que les avantages accessoires soient exprimés par des indicateurs de résultat.

77

La Commission renvoie à ses réponses aux points 65 et 67.

L’allocation de la réserve de performance est régie par l’article 22, paragraphe 3, du règlement sur les dispositions communes, et elle est uniquement basée sur la réalisation des valeurs intermédiaires des indicateurs sélectionnés pour le cadre de performance.

78

La Commission renvoie à ses réponses aux points 48 et 57.

La Commission rappelle que le système de suivi conçu pour la politique de cohésion est défini dans le cadre réglementaire. La Commission considère qu’il permet de recueillir des informations pertinentes pour les objectifs de ses interventions, qui sont les objectifs de la politique de cohésion fixés dans le traité et les objectifs thématiques définis pour les fonds de la politique de cohésion dans le cadre réglementaire. Selon le règlement financier de l’UE, une bonne gestion financière signifie que le budget est exécuté conformément aux principes d’économie, d’efficience et d’efficacité. La rentabilité est pertinente dans ce contexte, mais il ne s’agit pas d’un objectif en soi qui devrait être pris en compte par le système de suivi.

79

La Commission estime que pour avoir une meilleure idée du coût moyen par ménage, il faudrait examiner les programmes individuels et utiliser également les évaluations; en fait, tout calcul relatif au coût de l’énergie économisée devrait être effectué au niveau d’un projet spécifique.

La Commission renvoie également à sa réponse au point 71.

83

La Commission considère que les indicateurs de résultats peuvent ne pas être appropriés pour le cadre de performance en raison du moment où les résultats peuvent être atteints (au-delà de la période de programmation) et - selon la nature de l’indicateur - de la nécessité d’une évaluation pour dissocier les effets de la politique de ceux des facteurs extérieurs au programme.

84

La Commission renvoie à sa réponse au point 77.

85

La Commission a soulevé à plusieurs reprises avec l’Irlande la question de la fiabilité des données communiquées pour l’indicateur de réalisation «Nombre de ménages disposant d'un meilleur classement en matière de consommation d’énergie», tant lors de plusieurs réunions avec les autorités compétentes que dans les observations écrites relatives aux rapports annuels de mise en œuvre de 2017 et 2018. Les autorités irlandaises examinent actuellement les projets afin de communiquer une valeur fiable pour l’indicateur en question. Aucun problème n’a été soulevé concernant la fiabilité du montant total des dépenses éligibles communiquées à la Commission lors de l’examen du cadre de performance.

Conclusions et recommandations

88

La Commission considère qu’il est important de veiller à ce que les ressources budgétaires de l’UE soient utilisées de manière économique: la valeur ajoutée de l’UE et les performances sont des conditions essentielles pour la sélection des projets.

La Commission rappelle que si la rentabilité des dépenses est sans aucun doute un élément clé, elle doit être considérée dans le contexte plus large des objectifs de la politique de cohésion économique, sociale et territoriale, ainsi que des objectifs stratégiques plus généraux de l’UE.

Conformément au cadre réglementaire de la politique de cohésion, la priorité est donnée à la réalisation des objectifs. La Commission considère que le soutien de l’UE devrait être orienté vers des projets qui contribuent de manière significative aux objectifs stratégiques identifiés.

De plus, le soutien devrait être ciblé sur des projets qui ont réellement besoin d’être soutenus et qui ne peuvent pas être mis en œuvre aux conditions du marché. En outre, la Commission considère que de simples travaux de modernisation permettant de réaliser des économies d’énergie importantes par euro investi sont généralement financièrement viables et devraient donc être financés par le marché privé, sans aucune aide publique.

Par conséquent, la Commission considère que les évaluations de la rentabilité doivent prendre en compte non seulement les économies d’énergie des bâtiments susceptibles d’être réalisées à moyen et long termes, mais aussi la contribution aux multiples objectifs stratégiques des interventions mises en œuvre, et leurs divers avantages au-delà des économies d’énergie. Ainsi, les avantages accessoires tels que les impacts économiques, sociaux et environnementaux devraient également être pris en compte lors de la sélection des projets.

89

En effet, la Commission souligne que, conformément au cadre réglementaire, la sélection des projets relève de la responsabilité des autorités de gestion désignées dans les États membres, qui définissent les critères de sélection et les appliquent lors de l’examen des demandes de financement.

La Commission renvoie également à sa réponse au point 88.

91

Premier tiret - La Commission souligne que l’accord de partenariat 2014 -2020 devrait contenir une analyse des disparités, des besoins de développement et du potentiel de croissance par rapport aux objectifs thématiques et aux défis territoriaux, en tenant compte du programme national de réforme et des recommandations spécifiques à chaque pays. Les programmes opérationnels doivent être cohérents avec le contenu de l’accord de partenariat. Une analyse détaillée par domaine d’investissement spécifique ne doit pas obligatoirement figurer dans le programme lui-même.

Deuxième tiret - La Commission considère que les principaux obstacles aux investissements en matière d’efficacité énergétique sont horizontaux et ne se limitent pas aux investissements cofinancés par les fonds de la politique de cohésion. Ces messages sont pris en considération dans les documents stratégiques pertinents de la politique énergétique et ne sont pas censés être détaillés en tant que tels dans les programmes de la politique de cohésion.

Troisième tiret - La Commission partage l’avis de la CCE et continuera à aider les États membres à utiliser des instruments financiers, également en accord avec les mécanismes du marché, tels que les contrats de performance énergétique, dans ce domaine, afin de mobiliser les investissements privés nécessaires pour atteindre les objectifs de l’UE en matière de climat.

Certes, les rénovations génèrent des économies financières pour les bénéficiaires, mais il convient également d’examiner cette question dans le contexte de l'immaturité actuelle du marché de la rénovation et des nombreuses barrières commerciales qui entravent encore la rénovation des bâtiments.

La Commission considère que le déploiement des instruments financiers devrait être basé sur les conditions spécifiques du marché dans différents États membres et pour différents types de projets et de groupes cibles, conformément aux résultats de l’évaluation ex ante requise par le cadre réglementaire. La combinaison avec un volet «subvention» est souvent nécessaire, notamment pour encourager des rénovations plus lourdes, afin de contribuer à développer des technologies innovantes ou pour remédier à des problèmes sociaux.

La Commission souligne également que les autorités tchèques ont tenté de mettre en œuvre l’efficacité énergétique dans le secteur résidentiel au moyen d’instruments financiers, mais qu’elles n’ont reçu aucune offre d’intermédiaires financiers potentiels lors de l’appel lancé en 2018.

Quatrième tiret - La Commission rappelle que la sélection des projets relève de la responsabilité des autorités de gestion qui définissent les procédures et les critères de sélection et les appliquent lors de l’examen des demandes de financement.

Recommandation 1 – Mieux planifier et cibler les investissements

La Commission accepte cette recommandation.

La Commission considère en outre qu’il est possible d’utiliser des subventions dans toute une série de situations dans lesquelles les instruments financiers ne sont pas suffisants. Cette constatation ressort des conditions réelles du marché, telles que l’immaturité du marché de la rénovation, les obstacles rencontrés par le secteur, la nécessité de soutenir la diffusion des technologies innovantes ou de résoudre des problèmes sociaux, par exemple la précarité énergétique.

92

Deuxième tiret - La Commission rappelle que les investissements dans l’efficacité énergétique sont spécifiques à chaque projet et liés à plusieurs facteurs (état du bâtiment, conditions climatiques, coûts de la main-d’œuvre, coûts énergétiques, coûts des matériaux, type d’utilisation, etc.) qui ne peuvent pas être normalisés.

Troisième tiret - La Commission rappelle que la sélection des projets relève de la responsabilité des autorités de gestion qui définissent les critères de sélection et les appliquent lors de l’examen des demandes de financement.

La Commission considère que la qualité des projets sélectionnés dépend non seulement du type de procédure de sélection, mais aussi des critères de sélection appliqués. Dans de nombreux types d’aide, il est plus efficace de fixer un seuil de qualité et d’accepter tous les projets qui y sont conformes que d’appliquer une méthode de comparaison directe des demandes.

En outre, dans un contexte européen de «meilleure réglementation» et de simplification, il convient de trouver un juste équilibre entre la rentabilité des investissements et la rentabilité de l’ensemble de la procédure et de la gestion du financement, en particulier si elle affecte les bénéficiaires des fonds.

La Commission renvoie également à ses réponses au rapport spécial nº 21/2018 de la CCE «La sélection et le suivi des projets relevant du FEDER et du FSE pour la période 2014-2020 continuent à être principalement axés sur les réalisations».

Recommandation nº 2 – Améliorer les procédures de sélection

La Commission accepte partiellement cette recommandation.

La Commission reconnaît qu’il est nécessaire de veiller à ce que les ressources budgétaires de l’UE soient utilisées conformément aux principes de bonne gestion financière.

Toutefois, dans le cadre de la gestion partagée, la sélection des projets relève du mandat et des responsabilités des autorités de gestion des États membres. La Commission participe à titre consultatif aux comités de suivi, au sein desquels la méthodologie et les critères utilisés pour la sélection des projets sont approuvés.

En ce qui concerne les investissements dans l’efficacité énergétique des bâtiments, en particulier, les autorités de gestion doivent établir des critères et procédures de sélection adaptés aux objectifs de chaque mesure, en tenant compte du fait que ces investissements dans les bâtiments sont spécifiques à chaque projet, non normalisés et liés à plusieurs facteurs (état du bâtiment, conditions climatiques, coûts de la main-d’œuvre, coûts de l’énergie, coûts des matériaux, type d’utilisation, etc.). Néanmoins, la Commission encouragera les autorités de gestion à utiliser, en ce qui concerne les investissements en matière d’efficacité énergétique dans les bâtiments, des critères et des procédures de sélection qui comprennent certains paramètres clés permettant de corréler leurs investissements dans l’efficacité énergétique des bâtiments aux économies d’énergie visées ou réalisées. Toutefois, la Commission ne peut imposer aux autorités de gestion l’utilisation d’une méthodologie spécifique pour sélectionner les projets.

En outre, la Commission considère que les exigences et procédures spécifiques énoncées aux tirets 1 et 2 de la présente recommandation ne sont pas toujours adaptées aux objectifs poursuivis lorsqu’il s’agit d’utiliser les fonds de l’UE pour investir dans l’efficacité énergétique des bâtiments. Dans certaines situations, les paramètres proposés pourraient constituer un facteur dissuasif pour les rénovations lourdes. Tel pourrait être le cas, par exemple, avec l’introduction d’un délai de récupération maximal acceptable.

La Commission observe que, conformément à la proposition de la Commission relative aux fonds de la politique de cohésion 2021-2027, lors de la sélection des opérations, l’autorité de gestion doit veiller à ce que les opérations sélectionnées présentent le meilleur rapport entre le montant du soutien, les activités menées et la réalisation des objectifs. Les critères et procédures de sélection doivent également accorder la priorité aux opérations qui optimisent la contribution des fonds de l’UE à la réalisation des objectifs du programme46. Ces dispositions visent à empêcher que des projets qui contribuent peu aux objectifs du programme soient sélectionnés. La Commission note également que les dispositions de la directive sur la performance énergétique des bâtiments doivent être respectées, notamment la nouvelle obligation pour les États membres de subordonner leurs mesures financières pour l’amélioration de l’efficacité énergétique dans la rénovation des bâtiments aux économies d’énergie visées ou réalisées.

93

Premier tiret - Le cadre réglementaire établit une liste d’indicateurs de réalisation communs par Fonds, qui doivent être utilisés lorsque cela se révèle approprié, c’est-à-dire lorsque l’indicateur est pertinent pour exprimer la réalisation/le résultat de l’investissement soutenu.

Les indicateurs communs ont été conçus pour agréger les informations des différents États membres concernant les actions fréquemment soutenues, mais en raison de la diversité des investissements dans le cadre de la politique de cohésion, ces indicateurs ne peuvent pas exprimer tous les résultats.

En outre, des indicateurs propres aux programmes sont utilisés, ce qui permet de mieux rendre compte des investissements spécifiques. En raison de leur nature spécifique, ils ne peuvent pas être agrégés au niveau de l’UE.

La Commission renvoie également à sa réponse au point 71.

Deuxième tiret - Le cadre réglementaire requiert que les programmes définissent des indicateurs de réalisation et de résultat pour chaque axe prioritaire. Les indicateurs de réalisation mesurent ce qui est fourni par les programmes, tandis que les indicateurs de résultat mesurent les changements dans la société en général. La rentabilité ne relève pas du concept d’indicateurs de réalisation et de résultat.

Troisième alinéa- L’allocation de la réserve de performance est régie par l’article 22, paragraphe 3, du règlement sur les dispositions communes, et elle est uniquement basée sur la réalisation des valeurs intermédiaires des indicateurs sélectionnés pour le cadre de performance.

Recommandation 3 – Axer davantage le cadre de performance sur les résultats afin d’assurer un meilleur suivi de la progression vers les objectifs de l’UE et de renforcer l’obligation de rendre compte

La Commission accepte partiellement cette recommandation.

La Commission pourra fournir les informations demandées au titre de la partie a) de la recommandation une fois que tous les programmes 2021-2027 seront approuvés.

La Commission considère que la rentabilité devrait être analysée sur la base des données de suivi relatives aux intrants et aux résultats. Au niveau des programmes, les résultats sont mesurés tant par des indicateurs communs que par des indicateurs spécifiques à chaque programme; par conséquent, les résultats spécifiques à chaque programme ne peuvent être agrégés au niveau de l’UE. En outre, ils n’englobent pas nécessairement tous les résultats. De ce fait, la Commission considère qu’une analyse de la rentabilité n’est possible qu’au niveau des projets individuels. La comparabilité de cette analyse entre les États membres serait limitée, en raison de la diversité des investissements spécifiques à la région ou à l’État membre concerné.

Par conséquent, la Commission ne sera pas en mesure d’utiliser ces indicateurs aux fins des décisions dans le cadre de l’examen à mi-parcours 2021-2027 pour chaque programme. Toute reprogrammation sera effectuée à l’initiative de l’État membre, sur la base des résultats de l’examen et elle tiendra compte, entre autres, des nouveaux défis recensés dans les recommandations spécifiques à chaque pays; des progrès réalisés dans la mise en œuvre du plan national pour l’énergie et le climat, le cas échéant; de la situation socio-économique; des principaux résultats des évaluations pertinentes et des progrès accomplis dans la réalisation des valeurs intermédiaires.

Équipe d'audit

Les rapports spéciaux de la Cour présentent les résultats de ses audits relatifs aux politiques et programmes de l'UE ou à des questions de gestion concernant des domaines budgétaires spécifiques. La Cour sélectionne et conçoit ces activités d'audit de manière à maximiser leur incidence en tenant compte des risques pour la performance ou la conformité, du niveau des recettes ou des dépenses concernées, des évolutions escomptées ainsi que de l'importance politique et de l'intérêt du public.

L'audit de la performance objet du présent rapport a été réalisé par la Chambre I (Utilisation durable des ressources naturelles), présidée par M. Nikolaos Milionis, Membre de la Cour. L'audit a été effectué sous la responsabilité de M. João Figueiredo, Membre de la Cour, assisté de: M. Michael Bain, manager principal; M. Lorenzo Pirelli, chef de mission; Mmes Radostina Simeonova et Jolanta Žemailaitė, ainsi que M. Aris Konstantinidis, auditeurs. L'assistance linguistique a été assurée par Mme Miroslava Chakalova-Siddy et M. Richard Moore.

De gauche à droite: Lorenzo Pirelli, João Figueiredo, Paula Betencourt, Aris Konstantinidis, Terje Teppan-Niesen et Michael Bain.

Notes

1 Directive 2012/27/UE du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relative à l'efficacité énergétique, modifiant les directives 2009/125/CE et 2010/30/UE et abrogeant les directives 2004/8/CE et 2006/32/CE (JO L 315 du 14.11.2012, p. 1). En vertu de son article 2, paragraphe 4, ces réalisations peuvent désigner aussi bien des résultats que des services, des marchandises ou de l'énergie.

2 Directive 2012/27/UE du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relative à l'efficacité énergétique, modifiant les directives 2009/125/CE et 2010/30/UE et abrogeant les directives 2004/8/CE et 2006/32/CE (JO L 315 du 14.11.2012, p. 1).

3 Directive 2018/2002/UE du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2018 modifiant la directive 2012/27/UE relative à l'efficacité énergétique (JO L 328 du 21.12.2018, p. 210).

4 Le pacte vert pour l'Europe – Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions. Document COM(2019) 640 final du 11 décembre 2019.

5 Document COM(2019) 224 de la Commission intitulé «Évaluation en 2018 des progrès accomplis par les États membres dans la réalisation des objectifs nationaux d'efficacité énergétique pour 2020 et dans la mise en œuvre de la directive 2012/27/UE relative à l'efficacité énergétique», établi en application de l'article 24, paragraphe 3, de cette directive.

6 Document de la Commission intitulé «Good practice in energy efficiency – Lessons learnt», 2017, p. 18, et document de travail des services de la Commission SWD(2016) 408 final intitulé «Evaluation of the Directive 2010/31/EU on the energy performance of buildings», p. 15.

7 Voir la page https://ec.europa.eu/energy/en/topics/energy-efficiency/heating-and-cooling

8 Voir le rapport spécial n° 01/2020 intitulé «Actions de l'UE dans le domaine de l'écoconception et de l'étiquetage énergétique: une contribution importante à l'efficacité énergétique, malgré des retards considérables et un non-respect de la réglementation».

9 Document de travail des services de la Commission SWD(2016) 405 final intitulé «Impact assessment accompanying the Proposal for a Directive of the European Parliament and of the Council amending Directive 2012/27/EU on Energy Efficiency».

10 Directive 2010/31/UE du 19 mai 2010 sur la performance énergétique des bâtiments.

11 Article 11 de la directive 2010/31/UE du Parlement européen et du Conseil du 19 mai 2010 sur la performance énergétique des bâtiments.

12 Voir le rapport spécial n° 21/2012 intitulé «Rentabilité des investissements consacrés à l'efficacité énergétique dans le cadre de la politique de cohésion»: www.eca.europa.eu/Lists/ECADocuments/SR12_21/SR12_21_FR.PDF

13 Document COM(2013) 762 final – Communication de la Commission mettant en œuvre la directive sur l'efficacité énergétique – lignes directrices de la Commission et document SWD(2013) 180 final intitulé «Guidance for National Energy Efficiency Action Plans», sections 3.2.4 et 3.2.5.

14 Commission européenne, «Good practice in energy efficiency», 2017, p. 15.

15 Rapport de 2014 du JRC intitulé «Overcoming the split incentive barrier in the building sector».

16 Document de 2017 de l'Agence nationale italienne de l'énergie (ENEA) relatif aux contrats de performance énergétique.

17 Commission européenne, «Eurostat Guidance note: the recording of energy performance contracts in government accounts», 2017.

18 https://www.eib.org/attachments/pj/guide_to_statistical_treatment_of_epcs_en.pdf

19 Voir la directive de 2010 sur la performance énergétique des bâtiments et le document COM(2013) 225 final intitulé «Soutien financier en faveur de l'efficacité énergétique dans les bâtiments».

20 Voir Commission européenne, «Technical Guidance on Financing the energy renovation of buildings with Cohesion Policy funding», 2014, p. 45.

21 Règlement financier (UE, Euratom) 2018/1046 du 18 juillet 2018.

22 Article 4 de la directive 2012/27/UE relative à l'efficacité énergétique.

23 Commission européenne, «Technical Guidance on Financing the energy renovation of buildings with Cohesion Policy funding», 2014.

24 Le délai de récupération simple est l'une des méthodes d'évaluation de la rentabilité mentionnées dans le document de 2014 de la Commission intitulé «Technical Guidance on Financing the energy renovation of buildings with Cohesion Policy funding». Il mesure le temps nécessaire pour que les économies cumulées générées par le projet permettent de récupérer l'investissement initial.

25 Voir notre rapport spécial n° 21/2012, points 41 à 44.

26 Voir le rapport spécial n° 21/2012, recommandation n° 2.

27 Conformément aux recommandations techniques diffusées en 2014 par la Commission européenne sur le financement de la rénovation énergétique des bâtiments avec les fonds de la politique de cohésion («Technical Guidance on Financing the energy renovation of buildings with Cohesion Policy funding», p. 55), qui invitaient les autorités de gestion à exiger, pour qu'ils soient éligibles, que les projets permettent d'améliorer la performance énergétique d'au moins deux ou trois classes, afin d'éviter que les porteurs de projets optent pour la solution de facilité.

28 Sur la base des dispositions de la directive 2010/31/CE et de la norme européenne EN 15 459:2007.

29 Voir https://deep.eefig.eu/

30 Voir section 4, point c), du programme opérationnel régional irlandais 2014‑2020 pour le Sud et l'Est.

31 Voir rapport spécial n° 21/2012, point 52, lettre a).

32 Commission européenne, «Technical Guidance on Financing the energy renovation of buildings with Cohesion Policy funding», 2014, p. 54.

33 Voir rapport spécial n° 21/2012, point 51, lettre b).

34 Commission européenne, «Technical Guidance on Financing the energy renovation of buildings with Cohesion Policy funding», 2014, p. 54.

35 En application du principe de bonne gestion financière énoncé à l'article 33 du règlement (UE, Euratom) n° 2018/1046 du 18 juillet 2018.

36 Commission européenne, «Guidance for Member States on performance framework, review and reserve» et «Guidance on ex-ante conditionalities», 2014.

37 Article 5 et annexe I du règlement (UE) n° 1300/2013 relatif au Fonds de cohésion. Article 6 et annexe I du règlement (UE) n° 1301/2013 relatif au FEDER.

38 Ce montant correspond au budget alloué par les États membres au 31 janvier 2020.

39 Voir rapport spécial n° 21/2012, point 51, lettre c).

40 Voir notre rapport spécial n° 21/2012, recommandation n° 2.

41 Rapport spécial n° 15/2017 (https://www.eca.europa.eu/fr/Pages/DocItem.aspx?did=43 174), avis n° 6/2018 (https://www.eca.europa.eu/fr/Pages/DocItem.aspx?did=47 745) et document d'information intitulé «La performance dans le domaine de la cohésion» (https://www.eca.europa.eu/fr/Pages/DocItem.aspx?did=50 385).

42 Article 2, paragraphe 18, du règlement (UE) 2018/1999.

43 Adopté dans le cadre du paquet «Une énergie propre pour tous les Européens» en novembre 2016, COM(2016) 860 final, 30.11.2016.

44 «Feasibility study to finance low-cost energy efficiency measures in low-income households from EU funds», rapport final pour la DG Énergie, août 2016, https://ec.europa.eu/energy/sites/ener/files/documents/low_cost_energy_efficiency_measures_-_final_report.pdf.

45 Règlement d’exécution(UE) nº 215/2014 de la Commission, Article 5, paragraphe 1.

46 COM(2018) 375 final, 29.5.2018, voir en particulier l’article 67.

Calendrier

Étape Date
Adoption du plan d'enquête / Début de l'audit 23.1.2019
Envoi officiel du projet de rapport à la Commission (ou à toute autre entité auditée) 16.12.2019
Adoption du rapport définitif après la procédure contradictoire 11.3.2020
Réception des réponses officielles de la Commission (ou de toute autre entité auditée) dans toutes les langues 20.4.2020

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