
Passage au numérique des entreprises européennes: une initiative ambitieuse dont la réussite dépend de l'engagement continu de l'UE, des gouvernements et de l'industrie
À propos du rapport:
Le passage au numérique est associé à une meilleure performance des entreprises, mais les entreprises de l'UE ne tirent pas pleinement parti des technologies de pointe pour innover. La Commission a lancé en 2016 l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes», qui avait pour objectif de renforcer la compétitivité de l'UE dans le domaine des technologies numériques et de veiller à ce que chaque entreprise en Europe puisse tirer pleinement profit des innovations en la matière.
Nous avons constaté que la stratégie employée par la Commission pour soutenir la transition numérique des entreprises européennes reposait sur des bases solides et remportait l'adhésion des États membres, mais qu'elle n'exerçait qu'une influence limitée sur les stratégies de la plupart des États membres visités et ne comportait pas d'informations sur les effets escomptés. La Commission a mené plusieurs activités destinées à soutenir la mise en place et le fonctionnement des pôles d'innovation numérique (PIN) dans les États membres. Toutefois, les PIN ont reçu un soutien limité de la plupart des États membres visités.
Une bonne connectivité à l'internet à haut débit est indispensable pour réussir le virage numérique. Des progrès ont été accomplis ces dernières années, mais il est peu probable que tous les États membres atteignent les objectifs de la stratégie Europe 2020 en matière de haut débit, et la réalisation des objectifs à atteindre d'ici 2025 sera encore plus problématique.
Nous recommandons à la Commission d'œuvrer avec les État membres pour prendre des mesures supplémentaires en ce qui concerne le financement, le suivi, les PIN et la connectivité à l'internet à haut débit.
Rapport spécial de la Cour des comptes européenne présenté en vertu de l'article 287, paragraphe 4, deuxième alinéa, du TFUE.
Synthèse
ILe passage au numérique est associé à une meilleure performance des entreprises, qu'il s'agisse de productivité, de pratiques de gestion, d'innovation, de croissance ou de la création d'emplois mieux rémunérés. Pour de nombreuses entreprises de l'UE, il est dès lors essentiel d'embrasser la transition numérique si elles veulent rester compétitives. Les entreprises de l'UE ne tirent pas pleinement parti des technologies de pointe pour innover. Étant donné que 99 % des entreprises de l'Union sont des PME, il est particulièrement important de les encourager à relever le défi de la transition numérique.
IIDans ce contexte, la Commission a lancé en 2016 l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes» (ci-après «l'initiative»). Cette initiative non contraignante avait pour objectif de renforcer la compétitivité de l'UE dans le domaine des technologies numériques et de veiller à ce que chaque entreprise en Europe, quel que soit son secteur d'activité, où qu'elle soit située et quelle que soit sa taille, puisse tirer pleinement profit des innovations numériques. Elle supposait la mobilisation de près de 50 milliards d'euros d'investissements publics et privés au cours des cinq années suivant son lancement. Les pôles d'innovation numérique (PIN), qui fournissent aux entreprises des services tels que l'expertise en matière de technologies, d'essais et de mise en réseau, sont l'un des concepts clés de la mise en œuvre de l'initiative. Notre rapport devrait permettre non seulement d'offrir aux citoyens et aux décideurs de l'UE une évaluation de l'efficacité des actions de l'Union depuis le lancement de l'initiative, mais aussi de contribuer à la mise en place des conditions adéquates pour la période de programmation 2021‑2027.
IIINous avons examiné l'efficacité avec laquelle l'UE avait soutenu les stratégies nationales de conversion des entreprises au numérique et les pôles d'innovation numérique en nous concentrant sur trois des cinq piliers de l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes». Nous nous sommes plus particulièrement attachés à déterminer si la Commission avait apporté un soutien efficace aux États membres dans l'élaboration et la mise en œuvre de leurs stratégies en la matière et si elle procédait, avec les États membres, à une évaluation de cette mise en œuvre. Par ailleurs, nous nous sommes penchés sur le soutien apporté par la Commission et les États membres à la création et au fonctionnement des PIN, et nous avons examiné si la Commission s'attachait à repérer et à lever les obstacles réglementaires pouvant nuire à la mise en œuvre de l'initiative et si elle prenait des mesures pour garantir une connectivité adéquate.
IVNous avons constaté que la stratégie employée par la Commission pour soutenir la transition numérique des entreprises européennes reposait sur des bases solides et remportait l'adhésion des États membres, mais qu'elle ne comportait pas d'informations sur les effets escomptés, les indicateurs de résultat et les valeurs cibles. La Commission et les États membres peuvent donc difficilement s'en servir pour prendre des décisions plus éclairées et mieux orienter leurs activités. La Commission a mené plusieurs activités visant à fournir des orientations aux États membres, mais elle n'a pas encouragé ces derniers à affecter des ressources des Fonds structurels et d'investissement européens (ESI) à l'initiative. Le montant total des fonds nécessaires pour créer et maintenir un cadre destiné à soutenir le passage au numérique des entreprises de l'Union n'est pas connu. Dans la plupart des États membres où nous nous sommes rendus, les activités de soutien de la Commission avaient exercé une influence limitée.
VHorizon 2020 soutient l'initiative et, dans les programmes du FEDER que nous avons examinés, nous avons relevé des mesures susceptibles d'appuyer sa mise en œuvre. Pour les Fonds ESI en revanche, les États membres ne sont soumis à aucune obligation légale de suivi des projets en rapport avec l'initiative puisque celle-ci a été lancée en milieu de période de programmation 2014‑2020. Par conséquent, dans la plupart des États membres, les modalités de collecte des données ne permettent pas de recueillir des informations concernant l'initiative, ce qui empêche un suivi au niveau des États membres et de l'UE. Selon la Commission, une approche plus structurée de la part des États membres est nécessaire pour déterminer avec précision les investissements réalisés. Il lui est donc difficile d'obtenir ces informations afin d'établir une comparaison entre le volume des investissements et les plans définis dans la communication initiale sur le passage au numérique des entreprises européennes.
VIDepuis le lancement de l'initiative, la Commission a mené plusieurs activités destinées à soutenir la mise en place et le fonctionnement des PIN. Toutefois, celles menées dans les États membres visités ont été peu nombreuses. Quatre ans après le lancement de l'initiative, les PIN ont toujours un accès limité au financement, nous avons relevé des cas où le déploiement manquait de coordination et, sauf pour les activités financées par Horizon 2020, aucun cadre de suivi détaillé de ces pôles n'a encore été mis en place au niveau de l'UE. Pour la période 2021‑2027, la Commission a proposé un nouveau programme pour une Europe numérique, qui définit les critères à appliquer par les États membres pour sélectionner les «PIN européens» et assurer un suivi de leurs activités lorsqu'ils reçoivent un soutien dans le cadre de ce programme. En juin 2020, cette proposition de programme était toujours en cours d'examen.
VIILa Commission a continué à prendre les mesures nécessaires pour garantir un cadre légal approprié, en tenant compte de toutes les dispositions législatives mentionnées dans la communication sur le passage au numérique des entreprises européennes. Une bonne connectivité à l'internet à haut débit (objet du rapport spécial n° 12/2018 de la Cour des comptes européenne) est également essentielle au succès de l'initiative, surtout au lendemain de la pandémie de coronavirus de 2020. Les entreprises peuvent bénéficier de l'augmentation constante, ces dernières années, de la couverture en haut débit rapide et ultrarapide. Cependant, il est peu probable que tous les États membres atteignent l'ensemble des objectifs de la stratégie Europe 2020, et la réalisation des objectifs de la société du gigabit à l'horizon 2025 semble encore plus problématique. Au-delà de la couverture, l'adoption de l'internet par les entreprises de l'UE est essentielle au succès de leur transition numérique. Or, le taux d'adoption du haut débit rapide varie considérablement en fonction de la taille des entreprises et, en 2019, seulement 46 % des petites entreprises disposaient d'une connexion internet à haut débit rapide.
VIIISur la base de ces conclusions, nous recommandons à la Commission d'œuvrer avec les État membres pour:
- les aider à déterminer leurs déficits de financement et attirer leur attention sur les fonds mis à disposition par l'UE;
- améliorer le suivi de l'initiative «Passage au numérique des entreprises de l'UE» en définissant des indicateurs de résultat adéquats et en suivant les dépenses;
- définir, coordonner et adopter un cadre pour la mise en place d'un réseau de PIN européens couvrant toutes les régions d'Europe;
- prendre des mesures supplémentaires afin de contribuer à assurer des niveaux appropriés de connectivité à l'internet à haut débit.
Introduction
De l'industrie 1.0 à l'industrie 4.0 – Passage au numérique des entreprises européennes
01L'industrie avance avec l'évolution technologique. La figure 1 montre comment l'industrie a évolué ces 250 dernières années, de la mécanisation et des machines à vapeur à la production à la chaîne et enfin, à l'avènement de la robotique industrielle et de la production automatisée au début des années 1970.
Figure 1
Les phases de la révolution industrielle
© Shutterstock / By elenabsl.
La quatrième vague de l'évolution industrielle (souvent appelée «l'industrie 4.0»), qui englobe tous les types d'entreprises et tous les secteurs de l'économie, offre aux sociétés la possibilité d'exercer un contrôle bien plus important sur leurs produits: elles sont par exemple plus aptes à orienter ces produits en fonction des exigences de plus en plus individualisées de la clientèle. Ce contrôle accru peut s'exercer sur l'intégralité du cycle de vie d'un produit, de sa conception, puis de son développement et de sa production à sa livraison au client final, jusqu'au service après-vente et enfin, au recyclage.
03Cette quatrième révolution industrielle repose sur la disponibilité, en temps réel, de toutes les informations pertinentes concernant l'ensemble des éléments de production. Les sociétés sont ainsi en mesure d'adapter et d'optimiser leurs processus en fonction de différents critères tels que le coût, la disponibilité et la consommation de ressources. Une bonne connectivité à l'internet à haut débit est par conséquent indispensable pour permettre aux informations de circuler en temps réel et aux sociétés de bénéficier de cette dernière révolution industrielle.
04La figure 2 présente les principales composantes de l'industrie 4.0, de l'informatique en nuage ainsi que des mégadonnées et de l'analyse à la robotique et à l'internet des objets1.
Figure 2
Exemples des différentes composantes de l'industrie 4.0
Source: Cour des comptes européenne.
La transition numérique de l'industrie, ou passage au numérique, ne se limite pas à l'acquisition de nouveaux équipements et systèmes informatiques. Elle suppose l'exploitation des possibilités offertes par les nouvelles technologies pour repenser tous les aspects du processus opérationnel. Pour de nombreuses entreprises de l'UE, il est essentiel de s'ouvrir à la transition numérique si elles veulent rester compétitives. Selon certaines études, le passage au numérique des produits et des services en Europe permettrait aux entreprises d'augmenter leurs recettes de plus de 110 milliards d'euros par an2. D'après une étude de la Banque européenne d'investissement (BEI), il est associé à une meilleure performance des entreprises, qu'il s'agisse de productivité, de pratiques de gestion, d'innovation, de croissance ou de la création d'emplois mieux rémunérés3.
06Les entreprises de l'UE ne tirent pas pleinement parti des technologies de pointe pour innover, et la mesure dans laquelle elles les adoptent varie en fonction des secteurs et selon les pays et régions de l'Union4. Il existe également des disparités marquées entre les grandes entreprises et les petites et moyennes entreprises (PME). À titre d'exemple, 54 % des grandes entreprises présentent un degré élevé de conversion au numérique, contre 17 % seulement pour les PME5.
07Étant donné que 99 % des entreprises de l'Union sont des PME6, il est particulièrement important de les encourager à relever le défi de la transition numérique. Selon une étude de la BEI7, les dépenses effectuées en 2018 par les PME européennes pour passer au numérique s'élevaient à quelque 57 milliards d'euros, soit 30 % des dépenses annuelles totales en matière de technologies de l'information et de la communication (TIC) dans l'UE8. Elles devraient augmenter rapidement et atteindre 65 milliards d'euros d'ici à 2022 (voir figure 3), même si les mesures prises en réaction à l'épidémie de coronavirus pourraient avoir une incidence sur ces chiffres9.
Figure 3
Augmentation estimative des dépenses annuelles effectuées par les PME pour passer au numérique
Source: Cour des comptes européenne, sur la base des informations communiquées par la BEI. Données collectées par Gartner.
Politiques et initiatives de l'UE concernant le passage des entreprises au numérique
08Europe 2020 est la stratégie adoptée par l'UE pour 2010‑2020. L'une des «initiatives phares» d'Europe 2020 est la «stratégie numérique pour l'Europe»10, conçue pour procurer des avantages économiques et sociaux durables grâce à un marché unique numérique. Dans ce contexte, la Commission a lancé en 2015 la stratégie pour un marché unique numérique en Europe11.
09Encouragée par le Conseil12, la Commission a lancé en avril 2016, dans le cadre de la stratégie pour un marché unique numérique, l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes»13. L'industrie est un domaine dans lequel l'UE se borne à appuyer l'action des États membres14. Par conséquent, plutôt que d'être fondée sur un règlement de l'UE, l'initiative repose sur une «communication» de la Commission, celle-ci entendant aider les États membres à élaborer et à mettre en œuvre leurs propres stratégies en matière de conversion au numérique. Selon la Commission, choisir une communication, même si celle-ci ne lui confère aucun pouvoir réglementaire, lui a permis de collaborer rapidement avec les États membres et le secteur privé. Cette initiative non contraignante a «pour objectif de renforcer la compétitivité de l'UE dans le domaine des technologies numériques et de veiller à ce que chaque entreprise en Europe, quel que soit son secteur d'activité, où qu'elle soit située et quelle que soit sa taille, puisse tirer pleinement profit des innovations numériques». Selon la communication, l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes» devrait permettre de mobiliser près de 50 milliards d'euros d'investissements publics et privés aux niveaux européen, national et régional au cours des cinq années suivant son lancement, en 2016. Le montant du financement de l'UE en gestion directe est explicitement mentionné dans la communication, mais pas celui des autres financements de l'UE.
10Cette initiative, qui s'appuie tout en les complétant sur les initiatives nationales pour le passage des entreprises au numérique, s'articule autour de cinq piliers principaux (voir la figure 4; et, pour une description plus détaillée de chaque pilier, l'annexe I).
Figure 4
Les piliers de l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes»
Source: Cour des comptes européenne, sur la base des informations communiquées par la Commission européenne.
Au niveau de l'UE, les directions générales de la Commission qui interviennent dans la transition numérique et la politique industrielle sont principalement:
- la direction générale des réseaux de communication, du contenu et des technologies (DG CNECT), qui dirige et coordonne l'initiative. Elle s'occupe du volet stratégique et apporte un soutien financier dans le cadre d'Horizon 2020, le programme de recherche et d'innovation de l'UE, qui est géré directement par la Commission;
- la direction générale de la concurrence (DG COMP), chargée de l'élaboration et de la mise en œuvre de la politique de concurrence de l'Union européenne;
- la direction générale de l'emploi, des affaires sociales et de l'inclusion (DG EMPL), responsable des politiques de l'UE dans les domaines de l'emploi, des affaires sociales, des compétences, de la mobilité des travailleurs et des programmes de financement correspondants de l'UE mis en œuvre par les États membres et bénéficiant d'un soutien du FSE dans le cadre de la gestion partagée;
- la direction générale du marché intérieur, de l'industrie, de l'entrepreneuriat et des PME (DG GROW), chargée d'achever le marché intérieur des biens et des services;
- la direction générale de la politique régionale et urbaine (DG REGIO), chargée de renforcer la cohésion économique, sociale et territoriale de l'UE grâce à des programmes du FEDER et du Fonds de cohésion mis en œuvre par les États membres dans le cadre de la gestion partagée;
- la direction générale de la recherche et de l'innovation (DG RTD), la principale DG chargée du programme Horizon 2020.
En 2018, la Commission a proposé, pour la période 2021‑2027, un règlement établissant le premier programme pour une Europe numérique15. Doté d'un budget de 9,2 milliards d'euros et géré par la Commission, ce programme doit contribuer à l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes». Cette enveloppe vient s'ajouter aux autres financements consacrés à la transition numérique des entreprises pour la période 2021‑2027, par exemple ceux d'Horizon Europe et des Fonds ESI. Le programme ciblera cinq domaines: le calcul à haute performance, l'intelligence artificielle, la cybersécurité et la confiance, les compétences numériques avancées, ainsi que le déploiement, la meilleure utilisation des capacités numériques et l'interopérabilité. D'après la proposition, la Commission allouera quelque 10 % du financement aux pôles d'innovation numérique (PIN) européens afin de renforcer les capacités dans l'ensemble de l'UE. Ces PIN seront cofinancés par les États membres en tant que centres d'expertise destinés à accompagner les entreprises locales dans leur transition numérique.
13En avril 2020, le Conseil et la Commission ont présenté conjointement au Parlement «Une feuille de route pour la relance» au lendemain de l'épidémie de coronavirus, laquelle doit permettre de construire, à terme, une Europe plus résiliente, plus durable et plus juste16. Il y est précisé que la transition numérique jouera, avec la transition écologique, «un rôle central et prioritaire dans la relance et la modernisation de notre économie».
État d'avancement de la conversion des entreprises de l'UE au numérique
14Afin de suivre les progrès du numérique dans les États membres, la Commission a, en 2014, mis en place l'indice relatif à l'économie et à la société numériques (DESI), un indice composite qui fait la synthèse des indicateurs pertinents pour la performance numérique européenne et permet de suivre l'évolution de la compétitivité numérique des États membres.
15Le DESI englobe des indicateurs couvrant essentiellement cinq «volets»17:
- la connectivité,
- le capital humain,
- l'utilisation des services internet,
- l'intégration de la technologie numérique,
- les services publics numériques.
Nous considérons que les volets les plus importants pour la transition numérique des entreprises européennes sont la connectivité, le capital humain et l'intégration de la technologie numérique. La figure 5 montre que le degré de conversion au numérique varie d'un État membre à l'autre.
Figure 5
DESI 2020
Source: Cour des comptes européenne, sur la base de l'indice DESI.
La version internationale du DESI (I-DESI)18 donne une évaluation globale de l'état d'avancement de l'UE par rapport à celui de 17 économies hors UE (voir figure 6).
Figure 6
I-DESI 2018
Remarque: les valeurs ne sont pas directement comparables à celles du DESI car il n'a pas été possible de collecter l'ensemble des indicateurs dans tous les pays.
Source: Commission européenne.
Le DESI s'accompagne de profils par pays, publiés chaque année par la Commission, qui associent des données quantitatives tirées des indicateurs DESI à des considérations politiques et des bonnes pratiques propres à chaque pays19. Une analyse distincte concernant spécifiquement l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes» est présentée dans une série de rapports par pays établis pour le compte de la Commission et publiés en octobre/novembre 201720 et en juillet 201921.
Étendue et approche de l'audit
19Nous avons examiné l'efficacité des mesures prises par l'UE pour soutenir les stratégies nationales de conversion des entreprises au numérique et les PIN. L'audit a ainsi porté principalement sur trois des cinq piliers de l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes» (voir figure 4 et annexe I): le premier pilier (Plateforme européenne regroupant des initiatives nationales pour le passage au numérique des entreprises), le deuxième (Innovations numériques pour tous: les pôles d'innovation numérique) et le quatrième (Un cadre réglementaire adapté à l'ère numérique). Nous avons dès lors cherché à déterminer:
- si la Commission avait apporté un soutien efficace aux États membres dans l'élaboration et la mise en œuvre de leurs stratégies de conversion des entreprises au numérique;
- si elle procédait, avec les États membres, à une évaluation de cette mise en œuvre;
- si le soutien apporté par la Commission et les États membres à la création et au fonctionnement des PIN était efficace;
- si la Commission avait contribué efficacement à la mise en place d'un cadre propice à la conversion des entreprises au numérique en levant les éventuels obstacles réglementaires et en aidant les États membres à offrir une connectivité adéquate.
Nos travaux d'audit ont compris l'examen de documents pertinents pour l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes» ainsi que des entretiens structurés avec des représentants de la Commission, des autorités nationales ou régionales, des PIN et des parties prenantes dans les États membres. Nous nous sommes rendus dans quatre États membres, à savoir l'Allemagne, la Hongrie, la Pologne et le Portugal, et y avons recueilli des informations auprès de 28 PIN. Nous avons sélectionné ces États membres pour assurer une vue équilibrée sur le plan des progrès accomplis dans la transition numérique des entreprises et sur celui de la répartition géographique.
21De plus, nous avons étudié huit programmes opérationnels (ci-après «programmes») de la période 2014‑2020 et examiné avec la Commission et les autorités de gestion concernées comment ils contribuaient à soutenir l'initiative. Nous avons également examiné neuf projets sélectionnés parmi ces programmes afin de comprendre comment les fonds de l'UE étaient employés pour faire progresser la transition numérique des entreprises dans les États membres (voir figure 7 et annexe II).
Figure 7
Projets examinés
Source: Cour des comptes européenne.
L'UE investit des sommes importantes pour accompagner les entreprises, en particulier les PME, dans leur transition numérique, afin de les aider à rester compétitives sur le marché mondial. Cet objectif revêt une importante plus grande encore du fait de l'épidémie de coronavirus et de la nécessité de reconstruire les économies. Notre rapport devrait permettre non seulement d'offrir aux citoyens et aux décideurs de l'UE une évaluation de l'efficacité des actions de l'Union depuis le lancement de l'initiative, mais aussi de contribuer à la mise en place des conditions adéquates pour la période de programmation 2021‑2027.
Observations
L'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes» repose sur des bases solides et remporte l'adhésion des États membres, mais les actions de la Commission n'ont exercé qu'une influence limitée sur les stratégies de la plupart des États membres visités
23Nous avons examiné si la Commission:
- avait mis au point une initiative solide pour faire passer les entreprises de l'UE au numérique, avec des objectifs adéquats et des indications concernant le financement, et si celle-ci avait remporté l'adhésion des États membres, de l'industrie et des autres parties prenantes;
- avait fourni conseils et orientations aux États membres sur des questions pertinentes, y compris les compétences, le financement et les évolutions technologiques telles que l'intelligence artificielle, les mégadonnées, la 5G, la chaîne de blocs, l'informatique en nuage et la cybersécurité.
L'initiative repose sur des bases solides, mais les effets et le financement escomptés ne sont pas précisés
24L'initiative de la Commission s'appuie sur diverses initiatives nationales et régionales pour le passage des entreprises au numérique, ainsi que sur tout un éventail d'études et de consultations de parties prenantes. À titre d'exemple, plusieurs représentants de l'industrie ont apporté leur contribution à la réunion du groupe de parties prenantes externes de novembre 2015 destinée à préparer la communication sur l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes»: ils ont ainsi confirmé que l'initiative était pertinente et ont avalisé les propositions présentées, entre autres celle concernant les PIN.
25À l'occasion de nos visites dans les États membres, les autorités, les représentants de l'industrie et les parties prenantes avec lesquels nous nous sommes entretenus se sont montrés favorables à l'initiative et ont jugé que le concept de PIN constituait une réponse efficace aux besoins des entreprises, et en particulier des PME, en matière de transition numérique.
26Le «Passage au numérique des entreprises européennes» est une initiative de haut niveau qui démontre la nécessité d'une intervention publique et éclaire l'interaction entre les différentes mesures stratégiques. Toutefois, elle ne faisait pas état des effets escomptés (résultats et impacts) et ne définissait pas d'indicateurs de résultat et de valeurs cibles appropriés. De plus, ni la communication relative à l'initiative ni aucun document connexe ne fournissait aux États membres d'orientations sur les modalités possibles de la mise en œuvre de l'initiative dans les États membres et leurs régions.
27L'un des principaux objectifs de l'initiative porte sur les intrants, à savoir l'intention de mobiliser sur cinq ans, à compter de 2016, près de 50 milliards d'euros d'investissements publics et privés pour réaliser les activités relevant de l'initiative (voir point 09). Le montant total des fonds nécessaires pour créer et maintenir un cadre destiné à soutenir le passage au numérique des entreprises de l'Union n'est pas connu.
28Exception faite de l'engagement pris dans le cadre d'Horizon 2020 de consacrer 500 millions d'euros aux PIN et 5 milliards d'euros aux partenariats public-privé (PPP)22, aux plateformes industrielles numériques et aux écosystèmes dans des domaines tels que l'intelligence artificielle, la robotique, la photonique, la 5G, le calcul de haute performance et l'internet des objets, peu de précisions ont été données sur la répartition du financement entre investissements publics et privés. La communication mentionne que les Fonds ESI et le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) pourraient servir à soutenir l'initiative. Toutefois, en ce qui concerne les montants disponibles, elle ne donne des chiffres précis que pour Horizon 2020 et ne souligne pas que plus de 20 milliards d'euros sont disponibles au titre des Fonds ESI, et du FEDER en particulier, pour des investissements numériques au cours de la période 2014‑2020. Les autorités des États membres avec lesquelles nous nous sommes entretenus ont fait part de leurs préoccupations concernant la manière dont elles financeraient les activités liées à l'initiative à partir de sources à la fois publiques et privées.
29Dans un précédent rapport spécial, nous avons attiré l'attention sur le fait que les déclarations politiques de haut niveau risquaient de susciter des attentes allant au-delà des possibilités23. Selon la Commission, tous les États membres investissent dans la conversion au numérique de l'industrie. Elle estime néanmoins qu'une approche plus structurée de la part des États membres est nécessaire pour déterminer avec précision les investissements réalisés.
Les activités menées par la Commission pour soutenir les États membres dans l'élaboration et la mise en œuvre de leurs stratégies en matière de conversion au numérique ont exercé une influence limitée dans les États membres visités
Orientations de la Commission à l'intention des États membres
30L'indice DESI et ses profils par pays (voir point 18) constituent le principal outil dont se sert la Commission pour suivre l'état d'avancement et relever les lacunes des stratégies mises en place par les États membres pour favoriser la transition numérique de leurs entreprises. Dans ces rapports, la Commission met en évidence les principales différences entre les États membres et/ou régions les plus performants et ceux et/ou celles dont la performance est inférieure à la moyenne. Elle y propose également aux États membres des actions conçues pour stimuler la transition numérique.
31La Commission recourt en outre de plus en plus au processus du Semestre européen pour encourager les États membres à relever les défis de la transition numérique, essentiellement au moyen des recommandations par pays. Le nombre de ces recommandations intéressant directement l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes» a connu une augmentation au fil du temps pour concerner, en 2020, la totalité des États membres (voir annexe III).
32En sus du processus faisant intervenir les recommandations par pays, la Commission a mené une série d'activités conçues pour aider les États membres à développer et à mettre en œuvre l'initiative (voir encadré 1).
Encadré 1
Orientations adressées par la Commission aux États membres pour les aider à élaborer une stratégie nationale de conversion de leurs entreprises au numérique
La Commission a entrepris un certain nombre d'activités visant à soutenir les efforts des États membres dans l'élaboration d'une stratégie à l'intention de leur industrie. Les principales activités étaient:
- la mise en place, et les réunions, des groupes de travail consacrés à des aspects en rapport avec l'initiative:
- groupe de travail n° 1: pôles d'innovation numérique, investissements et compétences,
- groupe de travail n° 2: partenariats public-privé,
- groupe de travail n° 3: plateformes industrielles numériques et normalisation;
- l'organisation de forums de parties prenantes sur la transition numérique des entreprises, à Essen en 2017, à Paris en 2018 et à Madrid en 2019;
- l'organisation, à Varsovie, du Digital Innovation Hubs Annual Event 2018;
- l'analyse des initiatives nationales pour le passage des entreprises au numérique, effectuée en 2017, et les rapports par pays, établis en 2019, sur le suivi des progrès réalisés dans le cadre de ces initiatives nationales;
- la communication, par l'intermédiaire des partenariats public-privé (PPP), d'orientations concernant des technologies émergentes telles que la 5G, la cybersécurité, la robotique, etc. Il existe à l'heure actuelle dix PPP contractuels d'importance stratégique pour l'industrie européenne;
- l'établissement de rapports et d'études portant sur les technologies émergentes telles que l'intelligence artificielle, les mégadonnées, la 5G, la chaîne de blocs, l'informatique en nuage et la cybersécurité, publiés sur le site internet de la Commission consacré au marché unique numérique (https://ec.europa.eu/digital-single-market/).
Les États membres ont procédé à des échanges d'expériences et de bonnes pratiques, essentiellement dans le cadre d'événements tels que des forums européens de parties prenantes, des tables rondes et des réunions de haut niveau sur la gouvernance. Nous avons cependant observé que ni la Commission ni les États membres dans lesquels nous nous sommes rendus ne font part de leurs expériences lorsque l'approche adoptée pour la conversion des entreprises au numérique s'est traduite par un échec. Les autres États membres qui élaborent et mettent en œuvre leurs stratégies auraient pu tirer profit de ces expériences négatives pour éviter de commettre les mêmes erreurs.
Portée du soutien des Fonds ESI en faveur de l'initiative
34Alors que 20 milliards d'euros étaient potentiellement disponibles au titre des Fonds ESI (voir point 28), la Commission n'avait pris contact avec aucune des huit autorités de gestion que nous avons interrogées afin de les informer sur le recours à cette source de financement pour promouvoir l'initiative. Deux autorités de gestion nous ont dit qu'elles ne connaissaient pas l'existence de l'initiative avant que nous prenions contact avec elles dans le cadre de notre audit.
35Au cours de la période 2014‑2020, les Fonds ESI financent 11 objectifs thématiques. Nous pensons que l'objectif thématique n° 11, «renforcer les capacités institutionnelles des autorités publiques et des parties intéressées et contribuer à l'efficacité de l'administration publique», aurait pu servir de base pour allouer une aide au titre des Fonds ESI afin de permettre aux États membres d'élaborer des stratégies de conversion des entreprises au numérique, ou pour renforcer les capacités institutionnelles afin de concevoir des actions liées à l'initiative. Or, la Commission n'a pas attiré l'attention des États membres sur cette possibilité.
Influence de la Commission sur les stratégies des États membres en matière de conversion au numérique
36La Commission a fourni aux États membres des orientations générales (points 30 à 33). Toutefois, hormis en réponse à la demande d'un État membre (voir point suivant), elle n'a proposé aucune mesure visant spécifiquement à améliorer la performance des États membres moins bien placés dans le DESI.
37L'un des rares outils dont la Commission puisse se servir pour apporter un soutien sur mesure aux États membres est son service d'appui à la réforme structurelle. Ce service permet d'offrir à tout État membre, à la demande de celui-ci, un appui ciblé sur ses réformes institutionnelles, administratives et génératrices de croissance. Fin 2019, la Lituanie était le seul État membre à avoir demandé ce type de soutien en rapport avec l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes». Selon l'indice DESI de 2019, elle se situe juste en dessous de la moyenne de l'UE (voir figure 5).
38Les autorités nationales que nous avons interrogées estimaient que les activités de la Commission avaient un certain effet sur leurs propres stratégies nationales, mais qu'elles exerçaient, de manière générale, une influence limitée sur leur élaboration et leur mise en œuvre (voir encadré 2). Cela est dû en partie au fait que les États membres se trouvent à différents stades de la transition numérique. À titre d'exemple, comme l'Allemagne en est à un stade avancé, la Commission a pu s'inspirer de la stratégie allemande «Industrie 4.0» pour concevoir l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes».
Encadré 2
Des retards dans l'élaboration des stratégies de certains États membres
Au moment de notre audit, soit plus de trois ans après le lancement de l'initiative, deux des quatre États membres visités (la Hongrie et la Pologne) n'avaient pas établi de stratégie globale en matière de conversion des entreprises au numérique:
- en Hongrie, il existait au moment de l'audit sept stratégies numériques sectorielles (sans plans d'action), et d'autres étaient en cours d'élaboration. Toutefois, aucune des stratégies sectorielles adoptées n'était axée sur les secteurs qui avaient pris du retard dans leur transition numérique (le tourisme, l'industrie de la construction, l'industrie alimentaire et la logistique);
- en Pologne, le document stratégique clé qui couvrait les aspects liés à la transition numérique de l'économie et de l'industrie polonaises était la stratégie polonaise pour un développement responsable, adoptée en 2017. Cette stratégie ne définissait en la matière qu'un seul projet stratégique, la plateforme polonaise pour l'industrie, dont le but était la conversion au numérique de l'industrie polonaise. Le lancement de cette plateforme était initialement prévu pour octobre 2017, mais en raison de retards, il n'a eu lieu officiellement qu'au second trimestre de 2019. Au moment de notre audit, les autorités polonaises travaillaient à l'élaboration d'une stratégie nationale pour la productivité, censée replacer la transition numérique des entreprises polonaises dans le contexte plus large des facteurs de productivité.
La situation est similaire en ce qui concerne l'utilisation des bonnes pratiques: dans les États membres visités, nous n'avons trouvé aucun élément attestant clairement qu'ils avaient appliqué les bonnes pratiques diffusées, par exemple en modifiant leurs stratégies à la suite d'événements organisés par la Commission.
40Dans les rapports par pays sur le suivi des progrès réalisés dans le cadre des initiatives nationales pour le passage des entreprises au numérique, nous avons relevé des cas où la Commission avait souligné que des améliorations s'avéraient nécessaires pour que les stratégies nationales puissent être mises en œuvre de manière efficace (voir encadré 3). Cependant, dans ces cas-là, la Commission n'avait pas proposé de mesures correctives, et l'État membre en cause n'avait pas non plus, par la suite, pris de mesures pour remédier au problème soulevé par la Commission.
Encadré 3
Points à améliorer signalés dans les rapports par pays pour les quatre États membres visités
- En Allemagne, les principaux défis à relever concernent les infrastructures numériques (en particulier la couverture relativement faible du réseau fixe à très haute capacité) et la nécessité de déterminer plus précisément les applications possibles de certaines évolutions technologiques comme l'intelligence artificielle dans différents secteurs.
- En Hongrie, de nombreuses entreprises, en particulier des PME, n'ont pas connaissance des documents stratégiques relatifs à la transition numérique, et l'un des principaux défis auxquels sera confronté le gouvernement consistera à promouvoir les mesures et à informer les PME des avantages qu'elles peuvent tirer de la conversion au numérique.
- En Pologne, des procédures de marchés publics complexes, une réglementation en général rigide et peu claire ainsi que des incitations limitées pour les innovateurs sont les principaux obstacles réglementaires qui entravent la capacité des entreprises à innover et à utiliser les technologies numériques.
- Au Portugal, la principale difficulté consiste à pallier le manque de compétences numériques de la main-d'œuvre et de la population en général, lequel fait obstacle non seulement à l'adoption des technologies numériques, mais aussi à la modernisation dans son ensemble.
Source: Suivi des progrès réalisés dans le cadre des initiatives nationales pour le passage des entreprises au numérique – Rapports par pays de 2019 concernant l'Allemagne, la Hongrie, la Pologne et le Portugal.
La Commission et les États membres ne peuvent pas évaluer pleinement les progrès de l'initiative
41Pour apprécier dans quelle mesure la Commission et les États membres ont pu suivre les progrès accomplis dans la mise en œuvre des stratégies nationales de conversion des entreprises au numérique, nous avons cherché à déterminer si la Commission:
- avait veillé à ce que le programme Horizon 2020 appuie la mise en œuvre de l'initiative;
- avait défini avec les États membres des indicateurs communs permettant de suivre le soutien apporté par les Fonds ESI à la mise en œuvre de l'initiative, et si les programmes que nous avons examinés avaient permis de soutenir des projets contribuant à la transition numérique des entreprises.
Pour suivre la mise en œuvre des stratégies en matière de conversion numérique dans les États membres, la Commission s'appuie principalement sur les rapports par pays consacrés au suivi des progrès réalisés dans le cadre des initiatives nationales pour le passage des entreprises au numérique (voir point 18). Ces rapports contiennent certaines informations financières sur le niveau du financement de l'UE et des États membres. Néanmoins, comme cela est mentionné dans l'étude menée à l'échelle de l'UE qui accompagne ces rapports par pays24, il s'est avéré problématique, en raison d'un manque de transparence et de cohérence dans les structures de communication de la plupart des États membres, de définir les montants de financement correspondant aux différentes initiatives nationales. Au niveau des États membres, le suivi des initiatives nationales varie considérablement d'un pays à l'autre (voir encadré 4).
Encadré 4
Suivi, par les États membres, des initiatives nationales pour le passage des entreprises au numérique
- Les autorités allemandes nous ont fait savoir qu'il existe un système de suivi destiné à fournir des informations relatives à la mise en œuvre de la stratégie allemande de conversion des entreprises au numérique, et qu'un rapport de suivi est établi tous les six mois en vue de la réunion du gouvernement fédéral. Elles nous ont également indiqué qu'elles prévoyaient de rendre accessible sur internet une vue d'ensemble complète de la mise en œuvre de la stratégie allemande de conversion des entreprises au numérique25. En mars 2020, ce projet était toujours en cours.
- Les autorités hongroises ont communiqué qu'il n'existait pas de système global de suivi permettant de fournir des informations sur la mise en œuvre des stratégies de conversion des entreprises au numérique. Les seuls renseignements obtenus proviennent de la stratégie nationale d'information et de communication, qui comporte des éléments pertinents pour la conversion au numérique des entreprises hongroises. Toutefois, un seul rapport de suivi a été publié, en 2016.
- En Pologne, au moment de notre audit, il n'existait aucun suivi des activités accompagnant la transition numérique des entreprises polonaises. Les autorités nous ont expliqué que ce suivi ne serait effectué qu'après l'adoption de la stratégie nationale pour la productivité.
- Au Portugal, il est procédé régulièrement à un suivi de la mise en œuvre de la stratégie nationale de conversion des entreprises au numérique et à l'établissement de rapports à ce sujet. Une association professionnelle portugaise a été mandatée pour recueillir des informations auprès des entités (ministères, agences publiques, autorités de gestion et sociétés privées) responsables de la mise en œuvre des mesures figurant dans la stratégie nationale et pour rendre compte tous les deux mois des résultats du suivi au comité stratégique supervisant la stratégie de conversion des entreprises au numérique.
Hlorizon 2020 soutient l'initiative
43L'un des principaux objectifs de l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes» est la mobilisation de quelque 50 milliards d'euros d'investissements publics et privés au cours des cinq années suivant son lancement, en 2016 (voir point 27). En ce qui concerne la contribution de l'UE à ce montant, la communication relative à l'initiative faisait état de ressources d'Horizon 2020: 500 millions d'euros pour soutenir les PIN et 5 milliards d'euros par l'intermédiaire de partenariats public-privé (PPP) dans des domaines tels que la robotique, la photonique, la 5G et le calcul de haute performance. Les appels à propositions planifiés et publiés dans le cadre d'Horizon 2020 depuis 2016 coïncident avec ces chiffres, tels qu'ils sont présentés dans le tableau 1.
Tableau 1
Financement des PIN et des PPP au titre d'Horizon 2020 dans le cadre de l'initiative:
Élément de soutien | Origine de l'aide | en millions d'euros |
1) | Soutien aux PIN, Horizon 2020, de 2016 à 2018 | 266 |
2) | Soutien aux PIN, Horizon 2020, de 2019 à 2020 | 236 |
Montant total de l'aide aux PIN | 502 | |
3) | Partenariats public-privé contractuels concernant des domaines ciblés et l'entreprise commune ECSEL*, programmes de travail 2016‑2017 et 2018‑2020 d'Horizon 2020 | 4 357 |
4) | Partenariats public-privé contractuels concernant des domaines ciblés et l'entreprise commune ECSEL, programme de travail 2014‑2015 d'Horizon 2020 (donc antérieur à l'adoption et à la publication de l'initiative) | 980 |
Montant total de l'aide passant par des PPP | 5 337 | |
Montant total de l'aide apportée par Horizon 2020 aux PIN et aux PPP | 5 839 |
* L'entreprise commune ECSEL (le partenariat public-privé pour les composants et systèmes électroniques) finance des projets de recherche, de développement et d'innovation dans ces technologies clés génériques (https://www.ecsel.eu/).
Remarque: le montant visé de 5 milliards d'euros de soutien pour les PPP n'est atteint que si l'aide accordée avant l'adoption et la publication de l'initiative est prise en compte (élément de soutien n° 4).
Source: Cour des comptes européenne, sur la base de données communiquées par la Commission.
44Bien qu'Horizon 2020 ait déjà financé au cours de la période 2016‑2017 des activités en rapport avec l'initiative, un lien plus direct avec celle-ci a été établi pour 2018‑2020. Pour cette dernière période, les règles régissant le financement des PIN prévoient que les projets proposés soient alignés sur l'initiative nationale ou régionale pour le passage des entreprises au numérique. Il n'existe cependant pas d'exigence équivalente, que ce soit dans le programme de travail ou dans les règles d'évaluation, pour le financement des domaines de l'initiative qui ne concernent pas les PIN, par exemple les partenariats public-privé contractuels concernant des domaines ciblés.
Pour les Fonds ESI, les modalités de collecte des données font que les informations relatives à l'initiative sont actuellement limitées
45Les programmes que nous avons examinés dans les quatre États membres ont été en mesure de soutenir des projets liés à l'initiative. Nous avons examiné neuf projets relevant de ces programmes. Si certains ont connu des retards dans leur approbation et leur mise en œuvre (voir l'exemple de l'encadré 5), tous les projets examinés étaient pertinents pour l'initiative.
Encadré 5
Retards dans l'approbation et la mise en œuvre d'un projet
Ce projet concernait la conception et la mise en place d'un système d'automatisation industrielle qui permettrait de connecter les machines existantes au système et d'utiliser leurs données dans le cadre d'analyses de l'intelligence artificielle et à des fins d'automatisation des processus.
La faisabilité technique du projet et le caractère réaliste du délai proposé faisaient partie des critères de sélection fixés dans l'appel à propositions. La demande de projet a été présentée en mars 2018, et la convention de subvention n'a été signée qu'un an plus tard, en mars 2019. Elle a immédiatement été modifiée, en avril 2019, et le délai de mise en œuvre a été reporté à février 2020. Une somme correspondant à 25 % environ de la subvention avait déjà été virée au bénéficiaire en mai 2019 à titre d'avance.
Après avoir effectué notre visite d'audit en octobre 2019, nous avons mentionné, dans la lettre standard que nous adressons à l'autorité de gestion, que le projet risquait de ne pas être achevé dans les délais fixés dans la convention de subvention déjà modifiée.
En février 2020, le bénéficiaire a obtenu un second report, avec un délai de mise en œuvre fixé à février 2021.
Les autorités des États membres n'ont pas modifié directement les programmes pour mettre davantage l'accent sur l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes». Néanmoins, en Pologne, dans le programme «Croissance intelligente», le principal programme conçu pour stimuler l'innovation et la compétitivité de l'économie polonaise, des modifications ont été apportées en 2018 et en 2019 afin d'offrir d'autres possibilités de soutien à la transition numérique des entreprises (voir encadré 6). Au Portugal, les programmes que nous avons examinés ne comportaient aucune mesure visant directement la transition numérique. Les autorités ont pourtant estimé que ces programmes étaient suffisamment souples pour qu'on puisse y intégrer des priorités thématiques supplémentaires définies pendant la période de mise en œuvre du programme. À partir de 2017, des appels à propositions thématiques ont été publiés pour des projets concernant spécifiquement l'industrie 4.0.
Encadré 6
Exemple de modification d'un programme permettant le cofinancement de projets pertinents pour l'initiative
En Pologne, nous avons examiné un projet de recherche portant sur la transition numérique d'une usine de production.
Le programme «Croissance intelligente», qui a servi à financer ce projet, ne prévoyait pas de mesures pour soutenir ensuite l'application de ces recherches.
Par conséquent, la mise en œuvre a été morcelée et éparpillée sur plusieurs projets plus petits, financés par un autre programme régional qui n'était pas à même de financer un seul projet à l'échelle requise. Selon le bénéficiaire du projet, cette situation va probablement avoir pour effet de multiplier par deux le temps escompté pour la mise en œuvre, et de réduire l'étendue globale de la transition numérique prévue.
En janvier 2019, l'autorité de gestion a modifié les critères concernant l'une des mesures, de sorte qu'il est devenu possible de financer la mise en œuvre de solutions permettant une transition numérique d'une ampleur similaire.
Les États membres ne sont soumis à aucune obligation légale de suivi des projets en rapport avec l'initiative puisque celle-ci a été lancée en milieu de période de programmation 2014‑2020. Parmi les États membres dans lesquels nous nous sommes rendus, si le Portugal avait mis en place un système de suivi de la mise en œuvre des fonds du FEDER contribuant à soutenir l'initiative (voir encadré 7), six des sept autres autorités de gestion que nous avons interrogées n'avaient pas d'équivalent.
Encadré 7
Suivi des projets de soutien à l'industrie 4.0 cofinancés par le FEDER
Depuis 2017, les autorités portugaises suivent la mise en œuvre des projets de soutien à l'industrie 4.0 cofinancés par le FEDER.
Ce suivi permet d'avoir une vue d'ensemble de tous les appels à propositions concernant spécifiquement l'industrie 4.0, y compris des informations sur le nombre de demandes de subvention reçues et le montant global des investissements effectués à ce titre pour l'ensemble de ces projets. Il fournit également des informations, pour chaque appel à propositions, sur le nombre de projets ayant bénéficié d'une subvention, ainsi que sur l'investissement global, le montant éligible et la subvention octroyée.
En l'absence d'informations communiquées par les États membres sur les dépenses de la période 2014‑2020, la Commission peut difficilement déterminer l'ampleur du soutien des Fonds ESI à l'initiative. L'aide du FEDER en faveur de l'initiative, par exemple, est consignée de différentes façons en fonction des États membres et/ou des programmes. Les modalités de suivi et d'établissement de rapports ont été fixées au début des périodes de programmation et n'étaient pas conçues pour tenir compte d'initiatives politiques introduites ultérieurement au cours de la période, telles que l'initiative «Passage au numérique des entreprises de l'UE». Nous estimons qu'un système de suivi souple aurait pu permettre à la Commission de collecter des informations sur l'aide financière apportée aux projets soutenant l'initiative26. Un tel système aurait éventuellement pu s'avérer utile pour les autres grandes initiatives mises en place après le début de la période de programmation.
49Dans sa proposition de règlement régissant les Fonds ESI pour la période 2021‑2027, la Commission a introduit des codes spécifiques pour enregistrer les mesures en faveur de la «numérisation»27. Si cette disposition est reprise dans le règlement adopté, elle contribuera à déterminer dans quelle mesure les Fonds ESI soutiennent l'initiative.
La Commission a mis en avant le concept de pôles d'innovation numérique, mais les activités menées par les États membres ont été limitées
50Les pôles d'innovation numérique (PIN) ont pour objectif d'aider les entreprises (en particulier les PME) à tirer parti des possibilités offertes par le numérique. Ils sont censés offrir leur expertise en matière de technologies, d'essais, de compétences, de modèles commerciaux, de financement, de connaissance du marché et de mise en réseau. En outre, ils doivent servir de «guichet unique» afin d'accompagner la transition numérique des entreprises dans leur région et au-delà.
51Afin d'évaluer l'efficacité du soutien de la Commission et des États membres à la mise en place et au fonctionnement des pôles d'innovation numérique, nous avons examiné si la Commission, en collaboration avec les États membres:
- avait fourni des orientations et des critères pour la mise en place des PIN, et mis au point un mécanisme visant à garantir que les PIN remplissent ces critères;
- avait défini et encouragé les bonnes pratiques concernant le fonctionnement des PIN et établi un cadre de suivi efficace pour évaluer les progrès accomplis, y compris l'utilisation par les PIN des fonds destinés à assister les entreprises dans leur processus de transition numérique.
La Commission a déployé des efforts pour soutenir les PIN depuis le lancement de l'initiative, mais peu de progrès ont été accomplis dans certains États membres
Critères applicables aux PIN
52En octobre 2017, la Commission a créé un catalogue en ligne, sorte d'annuaire des PIN, répertoriant les pôles d'innovation numérique. L'objectif de ce catalogue est de permettre de visualiser la distribution géographique des PIN en Europe et de soutenir leur mise en réseau, en collaboration avec des initiatives régionales, nationales et européennes en faveur du passage au numérique des entreprises. D'après ce catalogue, fin 2019, 498 PIN étaient enregistrés dans l'UE, 309 d'entre eux étant opérationnels et 189, en cours de création (voir annexe IV).
53La Commission a défini certaines caractéristiques générales et certains critères devant être remplis par une organisation souhaitant s'inscrire en tant que pôle d'innovation numérique dans le catalogue des PIN (voir encadré 8).
Encadré 8
Caractéristiques générales et critères d'inscription dans le catalogue des PIN
- Participer à une initiative politique régionale, nationale ou européenne visant à favoriser la transition numérique de l'industrie;
- être une organisation à but non lucratif;
- être physiquement présent dans la région et disposer d'un site internet actualisé expliquant clairement les activités et les services proposés par le PIN en ce qui concerne la transition numérique des PME/entreprises à capitalisation moyenne ou des secteurs industriels qui n'utilisent pas encore suffisamment les technologies numériques;
- présenter au moins trois exemples de la manière dont le PIN a aidé une entreprise dans sa transition numérique, en faisant référence à des informations accessibles au public et en indiquant pour chacun d'entre eux:
- le profil du client,
- ses besoins,
- la solution proposée pour répondre aux besoins.
Source: Site web du catalogue des PIN.
Les organisations qui souhaitent s'inscrire en tant que pôles dans le catalogue des PIN sont tenues de déclarer qu'elles respectent l'ensemble de critères. Afin de s'assurer que les PIN inscrits remplissaient ces critères, la Commission a chargé des consultants de le vérifier, et ceux-ci ont procédé à une évaluation documentaire des informations fournies par lesdits pôles. Les autorités nationales que nous avons interrogées dans les États membres visités ont déclaré qu'elles n'avaient pas été impliquées dans cette vérification.
55Dans le cadre de ses préparatifs en vue du programme pour une Europe numérique pour la période 2021‑2027, la Commission a publié, en novembre 2019, une proposition sur la manière dont le programme pourrait contribuer à la mise en place d'un réseau de PIN couvrant toutes les régions d'Europe28. Ce document propose une nouvelle procédure de sélection des PIN en deux étapes: les autorités nationales des États membres désigneront d'éventuels PIN, qui seront ensuite invités à répondre à des appels à propositions restreints lancés par la Commission. Les nouveaux critères proposés pour la sélection des PIN (qui seront dès lors appelés «PIN européens») par les États membres sont plus spécifiques que ceux établis pour l'inscription au catalogue. En mars 2020, une proposition actualisée fixait un nombre minimal et maximal de PIN pour chaque État membre, dans le cadre d'un réseau européen financé par le programme pour une Europe numérique. Le nombre total de PIN sera dès lors compris entre 128 et 260, ce qui est nettement inférieur au nombre actuel (voir annexe V). Toutefois, en juin 2020, cette nouvelle procédure n'était pas encore formalisée.
Lignes directrices pour les PIN
56La Commission mène toute une série d'activités destinées à soutenir les PIN. Il s'agit notamment de réunions de groupes de travail, de formation et d'accompagnement, ainsi que d'initiatives spécifiques gérées directement par la Commission, telles que I4MS et SAE (qui offrent aux PME la possibilité de tirer parti des projets des PIN), ou encore Usines intelligentes et DIHELP, qui ont également bénéficié de financements du Parlement européen.
57Le groupe de travail sur les PIN, créé par la Commission (voir encadré 1), examine régulièrement les bonnes pratiques concernant les activités de ces derniers. Il a conclu en 2017 que tous les PIN devaient fournir un ensemble minimal de services:
- sensibilisation au potentiel commercial des technologies numériques;
- collecte d'informations sur l'innovation (prospection en matière d'innovation);
- soutien à l'élaboration de stratégies (vision et stratégie);
- collaboration avec les entreprises pour évaluer leur degré de maturité numérique et élaborer des plans appropriés;
- relations de courtage avec d'éventuels fournisseurs de services;
- mentorat et formation;
- fourniture d'un accès d'un bon rapport coût-efficacité à des installations spécialisées d'expérimentation, d'essai et de production.
En outre, ce groupe de travail a élaboré un guide à l'intention des organismes souhaitant établir ou développer un PIN (voir encadré 9). Ce guide a été enrichi au cours de réunions ultérieures du groupe de travail et dans le cadre de programmes de formation pour les PIN (voir point 56).
Encadré 9
Guide établi par le groupe de travail à l'intention des organismes souhaitant établir ou développer un PIN
- Recenser les besoins, les caractéristiques et les spécificités au niveau régional et définir le modèle le plus adapté à ces conditions.
- Développer une vision de la transition numérique au sein de la région et du rôle que le PIN sera amené à jouer, ainsi qu'un modèle économique viable.
- Voir ce qui est déjà disponible dans la région pour servir de base à la création d'un PIN.
- Définir les services qui devraient être offerts par le pôle.
- Établir des liens avec d'autres pôles afin d'accéder à des installations supplémentaires, de compléter les compétences manquantes et de développer de manière collaborative de nouveaux services et outils.
- Commencer à nouer le dialogue avec les entreprises et à fournir des services «sur le terrain», soit en utilisant un financement spécifique, soit en réunissant des initiatives ou des projets existants.
Source: Groupe de travail n° 1 sur les PIN: Intégrer l'innovation numérique dans tous les secteurs, juin 2017.
Malgré les activités de la Commission, fin 2019, soit quasiment quatre ans après le lancement de l'initiative et du concept de PIN, aucune des autorités nationales des quatre États membres dans lesquels nous nous sommes rendus n'a indiqué avoir élaboré de bonnes pratiques concernant les PIN, indépendamment ou en collaboration avec la Commission. Selon les représentants des PIN que nous avons interrogés, leur capacité à déployer efficacement leurs services aux entreprises s'en trouve réduite.
Les approches de la Commission et des États membres en ce qui concerne les PIN ne sont pas totalement abouties ou coordonnées
Financement de l'UE en faveur des PIN
60Le groupe de travail sur les PIN a défini le programme Horizon 2020 et le FEDER comme étant les principales sources de financement des PIN. Sur les 28 PIN auprès desquels nous avons collecté des données, 16 ont déclaré avoir été en mesure d'accéder à des financements au titre d'Horizon 2020 pour soutenir leurs activités. Dans cet échantillon, le soutien reçu du FEDER était plus limité, seuls 4 des 28 pôles ayant confirmé qu'ils avaient reçu un financement au titre de ce Fonds.
61En 2018, la Commission a estimé qu'il n'y avait pas suffisamment de PIN dans 13 États membres, principalement dans les pays d'Europe centrale et orientale qui ont adhéré à l'UE en 2004 ou après29. En conséquence, en novembre 2018, la Commission a écrit aux gouvernements de ces pays pour les encourager à soutenir davantage les PIN, en recourant éventuellement au FEDER.
Mise en place des PIN et suivi
62Nous avons relevé des exemples d'approches non coordonnées entre la Commission et les États membres en ce qui concerne la mise en place des PIN ainsi que leurs activités. En Pologne et en Allemagne, les autorités responsables des stratégies nationales de conversion au numérique soutiennent le développement de leur propre réseau de pôles d'innovation numérique nationaux. Ces réseaux nationaux n'incluent pas toujours les organisations inscrites dans le catalogue des PIN créé par la Commission.
- Fin 2019, 55 organisations allemandes étaient inscrites dans ce catalogue. L'Allemagne soutient directement deux réseaux de PIN ou leur équivalent: un réseau de centres de compétence30 et un réseau de pôles numériques31. Parmi ceux-ci, seuls 9 des 26 centres de compétence et 5 des 12 pôles numériques s'étaient inscrits dans le catalogue de la Commission.
- En août 2019, le ministère polonais de l'entrepreneuriat et de la technologie a lancé le premier appel à candidatures pour les PIN polonais32. À l'époque, 13 organisations étaient inscrites dans le catalogue de la Commission en tant que PIN et avaient participé à divers projets cofinancés par l'UE, mais seulement deux d'entre elles comptaient parmi les cinq organisations retenues dans le cadre de cet appel.
Un autre exemple de manque de coordination entre la Commission et les États membres concerne la mise au point d'outils d'évaluation de la maturité numérique. Ceux-ci sont utilisés par les PIN pour fournir une première évaluation du niveau de conversion au numérique des entreprises qu'ils ont l'intention de soutenir. En Pologne et en Hongrie, nous avons constaté que de multiples outils d'évaluation de la maturité numérique avaient été développés pour répondre aux mêmes objectifs. En Pologne, nous avons découvert une méthodologie élaborée dans le cadre du projet de centre européen de soutien à la fabrication avancée33 géré directement par la Commission, ainsi que trois méthodologies nationales différentes (dont deux mises au point en coopération avec le ministère chargé de la stratégie nationale de conversion au numérique). En Hongrie, deux PIN ont utilisé la méthodologie mise au point dans le cadre du projet de centre européen de soutien à la fabrication avancée, deux autres ont utilisé leur propre méthodologie, et trois autres organisations ont recours à leur propre outil indépendant, développé dans le cadre d'un projet cofinancé par l'UE, pour évaluer la maturité numérique.
64Il ressort du suivi réalisé par la Commission que, fin 2019, les PIN avaient aidé quelque 2 000 PME à mettre à l'essai des innovations numériques grâce au soutien d'Horizon 2020. Cela représente une très faible proportion, inférieure à 0,01 %, du nombre total de PME dans l'UE. Sauf dans le cas des activités des PIN financées par Horizon 2020, aucun cadre de suivi de ces pôles n'a été mis en place au niveau de l'UE. La Commission n'est donc pas en mesure de juger si ces derniers fonctionnent de manière efficace. Les États membres dans lesquels nous nous sommes rendus ne disposaient pas non plus de systèmes de suivi pour évaluer les activités des PIN. Néanmoins, la proposition de la Commission pour la prochaine période (point 55) comprend une liste provisoire d'indicateurs de performance clés obligatoires sur lesquels les PIN bénéficiant d'un soutien au titre du programme pour une Europe numérique seront tenus de faire rapport. En outre, la Commission élabore actuellement des lignes directrices sur la manière de suivre et d'évaluer les PIN et leur contribution à la transition numérique des entreprises, des régions et des États membres. Elle envisage de les publier avant la fin 2020.
Un cadre légal adapté est en cours d'établissement, mais l'obtention d'un niveau de connectivité à l'internet à haut débit qui permette une conversion des entreprises au numérique connaît des retards
65Pour permettre à ses entreprises d'amorcer leur virage numérique, l'UE doit veiller à ce qu'un environnement adapté soit en place, à savoir un cadre législatif et une bonne connectivité à l'internet à haut débit, qui sont tous deux indispensables pour réussir le passage au numérique des entreprises. Nous avons donc examiné si la Commission avait pris des mesures pour garantir que le cadre législatif était propice à la transition numérique des entreprises européennes et si les États membres offraient de meilleurs niveaux de haut débit dans toute l'Europe. Pour ce dernier aspect, nous nous sommes appuyés sur notre rapport spécial de juin 2018 sur ce sujet34.
La Commission prend des mesures pour garantir un cadre légal adapté à l'initiative
66Avec la communication de 2016 sur le passage au numérique des entreprises européennes, la Commission s'est engagée à examiner, d'ici à 2020, le cadre réglementaire des innovations numériques afin:
- de soumettre une initiative sur la libre circulation des données au sein de l'UE ainsi que d'étudier plus en détail les problèmes émergents posés par la propriété des données, les règles d'accès aux données et de leur réutilisation, y compris lorsqu'il s'agit de données dans un environnement professionnel et, particulièrement, de données générées par des capteurs;
- de déterminer les cadres juridiques adaptés aux applications des systèmes autonomes et de l'internet des objets, en particulier les règles de sécurité et de responsabilité et les conditions juridiques permettant les essais à grande échelle en situation réelle;
- d'entamer des travaux sur la sécurité des applications et autres logiciels non intégrés qui ne sont pas couverts par la législation sectorielle, en déterminant s'il est nécessaire de prendre d'autres mesures au niveau de l'UE.
Dans le cadre de cet engagement, la Commission a réalisé des études, une analyse d'impact et une consultation publique35 sur la libre circulation des données qui a abouti à l'adoption d'un nouveau règlement en 201836. En outre, elle a également pris des mesures en matière de propriété des données en facilitant, grâce à une directive, la réutilisation commerciale et non commerciale de données obtenues au moyen de fonds publics37. En février 2020, elle a publié une communication sur la stratégie européenne pour les données38 et elle prévoit d'adopter en 2021 un règlement d'exécution comportant une liste d'ensembles de données, qui seront mis gratuitement à disposition en vue de leur réutilisation.
68En ce qui concerne les cadres juridiques régissant les règles de sécurité et de responsabilité des applications des systèmes autonomes et de l'internet des objets, la Commission a mis en place, en juin 2018, un groupe d'experts sur la responsabilité et les technologies numériques émergentes39. Le groupe a publié son rapport en mai 201940. En février 2020, la Commission a publié un rapport sur les conséquences de l'intelligence artificielle, de l'internet des objets et de la robotique sur la sécurité et la responsabilité41.
69Enfin, conformément aux engagements pris dans la communication sur le passage au numérique des entreprises européennes, la Commission a également entamé des travaux sur la sécurité des applications et autres logiciels non intégrés. En 2016, la Commission a lancé une consultation publique sur cette question42 et, en 2017, elle a engagé des consultants chargés d'analyser le paysage juridique et commercial, ainsi que les défis et les possibilités liés aux nouvelles technologies. Le rapport correspondant a été publié en avril 201943.
Niveaux appropriés de connectivité à l'internet à haut débit pas encore atteints
70La disponibilité d'une connexion internet à haut débit rapide et fiable est une condition sine qua non du passage au numérique des entreprises. Elle est nécessaire pour permettre aux informations de circuler en temps réel et pour interconnecter tous les éléments du processus opérationnel. En outre, disposer d'une connexion à haut débit de qualité est un moyen d'atténuer les incidences de situations exceptionnelles, telles que la pandémie de coronavirus de 2020, sur les entreprises.
71En 2010, dans le cadre de la stratégie Europe 2020, la Commission a fixé trois objectifs concernant la couverture en haut débit44 et, en 2016, elle a adopté une stratégie en matière de connectivité pour la «société européenne du gigabit»45, qui a introduit trois objectifs stratégiques supplémentaires à atteindre d'ici 2025 (voir encadré 10).
Encadré 10
Objectifs de l'UE en matière de haut débit introduits par la Commission en 2010
Objectif 1: Haut débit de base pour l'ensemble des citoyens au plus tard en 2013: cet objectif a été atteint, étant donné que le haut débit par satellite est disponible (couverture de 100 %) dans chaque État membre
Objectif 2: Couverture des réseaux de nouvelle génération (NGN): 30 Mbps ou plus pour l'ensemble des citoyens d'ici à 2020
Objectif 3: Utilisation des réseaux de nouvelle génération: 100 Mbps ou plus par 50 % des ménages d'ici à 2020
Objectifs stratégiques de l'UE en matière de haut débit pour 2025, introduits par la Commission en 2016
Objectif 4: Accès à 1 Gbps pour tous les établissements scolaires, les plateformes de transport et les grands prestataires de services publics, ainsi que les entreprises à forte intensité numérique
Objectif 5: Accès de tous les ménages européens à des débits descendants d'au moins 100 Mbps, qui devront évoluer vers 1 Gbps
Objectif 6: Couverture ininterrompue en haut débit sans fil 5G pour toutes les zones urbaines et les grands axes routiers et ferroviaires
Source: Commission européenne, https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/broadband-strategy-policy.
La Commission a proposé un grand nombre de mesures stratégiques et réglementaires ainsi que des programmes et des instruments financiers visant à encourager les investissements privés et publics dans les réseaux rapides et ultrarapides. Dans notre rapport spécial de 2018 mentionné plus haut, nous avons observé qu'au cours de la période 2014‑2020, la Commission avait mis à disposition des États membres quelque 15 milliards d'euros, dont 5,6 milliards d'euros de prêts de la Banque européenne d'investissement (BEI) aux fins du déploiement du haut débit. Dans ce rapport, nous avons conclu que les États membres étaient tous parvenus, en 2016, à assurer la couverture en haut débit de base (objectif n° 1), mais nous avons mis en évidence des problèmes dans la réalisation des deux objectifs de la stratégie Europe 2020 restant à atteindre (objectifs nos 2 et 3).
Objectifs de la stratégie Europe 2020 en matière de connectivité
73D'après l'indice DESI, à la mi-2019, 86 % des ménages européens, contre 67 % en 2014, avaient accès à une connexion internet à haut débit supérieure à 30 Mbps, alors que l'objectif (n° 2) était de 100 % (voir figure 8). En 2019, la proportion de ménages européens disposant d'une connexion internet à haut débit de 100 Mbps ou plus n'était que de 26 % et, bien que ce taux soit nettement supérieur à celui de 3 % relevé en 2014, il est en deçà de l'objectif de 50 % fixé pour 2020 (objectif n° 3) (voir figure 9). Si les données indiquent que la disponibilité et l'utilisation du haut débit continuent de s'améliorer dans l'ensemble de l'UE, peu d'États membres sont susceptibles d'atteindre l'ensemble des objectifs fixés pour 2020.
Figure 8
Objectif n° 2: Couverture des ménages en haut débit à 30 Mbps (mi- 2014 et mi-2019)
Source: Analyse de la Cour des comptes fondée sur l'indicateur du DESI 2019 «1c1 Couverture (NGA, ou «réseaux d'accès de nouvelle génération») en haut débit rapide» au 28 février 2020.
Figure 9
Objectif n° 3: Adoption du haut débit à 100 Mbps par les ménages (mi- 2014 et mi-2019)
1) Pour les Pays-Bas, les premières données disponibles ne concernaient pas 2014, mais 2016.
2) En ce qui concerne la Croatie, les premières données disponibles ne concernaient pas 2014, mais 2015.
Source: Analyse de la Cour des comptes fondée sur l'indicateur du DESI 2020 «1a2 Adoption du haut débit fixe d'au moins 100 Mbps» au 15 juin 2020.
Objectifs de la société du gigabit à l'horizon 2025
74En 2019, la Commission a lancé une enquête sur les programmes nationaux dans le domaine du haut débit élaborés par les États membres et sur les objectifs de la société du gigabit en matière de haut débit à l'horizon 2025 (encadré 10, objectifs nos 4, 5 et 6). L'enquête a révélé que moins de la moitié des États membres avaient mis à jour leurs programmes nationaux pour y faire référence aux objectifs de la société du gigabit à l'horizon 2025. Les autres États membres avaient l'intention d'actualiser leurs programmes d'ici la fin de 2020, mais aucune précision n'était disponible au moment de l'audit. Étant donné les retards dans la réalisation des objectifs de la stratégie Europe 2020 et la lenteur des progrès accomplis par les États membres pour intégrer les objectifs de la société du gigabit dans leurs programmes nationaux, la réalisation de ces derniers objectifs à l'horizon 2025 sera problématique.
75La Commission a mis à jour l'indice DESI (voir point 14) pour tenir compte de l'importance d'une bonne connectivité et des objectifs de la stratégie Europe 2020. En 2019, par exemple, elle a ajouté un élément relatif au haut débit ultra-rapide, à savoir l'objectif n° 3, ainsi qu'un autre concernant l'«état de préparation à la 5G». Elle a introduit en outre, dans le DESI 2020, l'établissement de rapports sur les réseaux fournissant des débits de 100 Mbps pouvant évoluer vers un débit en gigabit (objectif n° 5). Cependant, le DESI ne reflète pas encore les deux autres objectifs à l'horizon 2025.
Aides d'État dans le domaine du haut débit
76Dans notre rapport de 2018, nous avons recommandé à la Commission de clarifier, à l'intention des États membres, le champ d'application des lignes directrices relatives aux aides d'État en ce qui concerne les objectifs des 100 Mbps et de la société du gigabit, dans la mesure où certains États membres avaient une interprétation des lignes directrices susceptible de limiter le financement public en faveur du haut débit dans des zones bénéficiant déjà d'une couverture à 30 Mbps46. La Commission a accepté de clarifier ce point à l'intention des États membres avant la fin de l'année 2018, en actualisant son guide des investissements dans le haut débit rapide (Guide to High-Speed Broadband Investment) de manière à y faire figurer des informations supplémentaires sur l'octroi d'aides dans des zones où interviennent des prestataires privés, notamment en ce qui concerne les objectifs des 100 Mbps et de la société du gigabit. En juin 2020, ce guide n'était pas encore publié.
77Les autorités des États membres que nous avons interrogées continuaient à penser que les règles relatives aux aides d'État n'étaient pas claires et qu'il faudrait les mettre à jour afin de tenir compte de la rapidité de la transition numérique et de la nécessité de réaliser d'importants investissements publics pour pouvoir atteindre les objectifs de la société du gigabit à l'horizon 2025.
Adoption, par les entreprises, de l'internet à haut débit plus rapide
78Les objectifs de la stratégie Europe 2020 décrits dans l'encadré 10 concernent les ménages. Pour que l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes» soit fructueuse, la connectivité des entreprises est essentielle. Pourtant, l'UE n'a fixé aucun objectif de couverture concernant spécifiquement les entreprises. Depuis 2014, le nombre d'entreprises disposant d'une connexion internet à haut débit rapide et ultra-rapide est en constante augmentation. Toutefois, fin 2019, 50 % d'entre elles disposaient encore d'un débit inférieur à 30 Mbps (voir figure 10). En 2019, alors que 80 % des grandes entreprises bénéficiaient de débits d'au moins 30 Mbps, ce n'était le cas que pour 46 % des petites entreprises47. Comme le montre la figure 11, le taux d'adoption du haut débit ultra-rapide (> 100 Mbps) par les entreprises de l'UE est similaire à celui des ménages, mais progresse plus lentement.
Figure 10
Adoption du haut débit par les entreprises de l'UE
Source: Cour des comptes européenne, sur la base de données d'Eurostat.
Figure 11
Adoption de l'internet à haut débit ultra-rapide par les ménages et les entreprises de l'UE
Source: Cour des comptes européenne, sur la base des données d'Eurostat et de l'indice DESI 2020 (pour l'adoption par les ménages).
Conclusions et recommandations
79L'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes», fondée sur une législation non contraignante, visait à renforcer la compétitivité des entreprises de l'UE grâce à l'innovation numérique. Malgré les efforts déployés par la Commission pour accompagner les autorités nationales et les PIN dans la mise en œuvre de l'initiative, les progrès sont restés timides dans certains États membres en ce qui concerne l'élaboration et l'exécution des stratégies nationales de conversion au numérique et la mise en place des PIN.
80La stratégie employée par la Commission pour soutenir la transition numérique des entreprises européennes reposait sur des bases solides et recueillait l'adhésion des États membres, mais l'initiative ne faisait pas état des effets escomptés et ne définissait pas d'indicateurs de résultat et de valeurs cibles appropriés. La Commission et les États membres peuvent donc difficilement s'en servir pour prendre des décisions éclairées et mieux orienter leurs activités. La Commission a mené plusieurs activités visant à fournir des orientations aux États membres, mais elle n'a pas encouragé ces derniers à affecter des ressources des Fonds ESI à l'initiative. Le montant total des fonds nécessaires pour créer et maintenir un cadre destiné à soutenir le passage au numérique des entreprises de l'Union n'est pas connu. Dans la plupart des États membres où nous nous sommes rendus, les activités de soutien de la Commission avaient exercé une influence limitée (points 24 à 40).
Recommandations nos 1 et 2 - Aider les États membres à déterminer leurs déficits de financement et attirer leur attention sur les fonds mis à disposition par l'UE- La Commission devrait aider les États membres à déterminer leurs déficits de financement en matière de conversion des entreprises au numérique, par exemple dans le cadre de la condition favorisante pertinente concernant les stratégies de spécialisation intelligente pour la période 2021‑2027.
- La Commission devrait mieux informer les autorités concernées des principaux fonds de l'UE disponibles pour mettre en œuvre l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes», ainsi que des éventuelles exigences relatives au cofinancement.
- La Commission devrait, lorsqu'elle l'estime nécessaire, et en collaboration avec les États membres, veiller à ce qu'un système soit mis en place pour suivre l'utilisation des ressources consacrées, au titre des Fonds de l'UE en gestion partagée, à des initiatives importantes qui n'ont pas été lancées au début de la période de programmation.
- La Commission devrait, en collaboration avec les États membres, préciser les effets escomptés de l'initiative en définissant des indicateurs communs de résultat et des valeurs cibles qui permettent d'évaluer sa mise en œuvre dans les États membres et au niveau de l'UE.
- adopter les critères de sélection pour les organisations désignées par les autorités nationales qui seront reconnues en tant que PIN européens;
- définir les services minimaux que tous les PIN européens devraient offrir, y compris les réalisations et les résultats;
- élaborer, pour le suivi des réalisations et des résultats des activités des PIN européens, un cadre cohérent qui devrait être obligatoire lorsque ces derniers bénéficient de fonds de l'UE.
- La Commission devrait finaliser et publier son guide des investissements dans le haut débit rapide (Guide to High-Speed Broadband Investment) en y faisant figurer des informations supplémentaires sur l'octroi d'aides dans des zones où interviennent des prestataires privés, notamment en ce qui concerne les objectifs des 100 Mbps et de la société du gigabit, et en assurer la promotion dans les États membres.
- La Commission, en accord avec les États membres, devrait adapter et consolider son cadre pour le suivi et l'établissement de rapports concernant la réalisation des objectifs de la société du gigabit à l'horizon 2025.
Quand? Pour la période de programmation 2021‑2027.
Quand? Pour le 30 juin 2021.
81La Commission et les États membres ne peuvent pas évaluer pleinement les progrès de l'initiative. Le programme Horizon 2020 soutient l'initiative, et les appels à propositions publiés et planifiés dans le cadre d'Horizon 2020 depuis 2016 coïncident avec les chiffres présentés dans la communication sur le passage au numérique des entreprises européennes. Dans tous les programmes du FEDER que nous avons examinés, nous avons relevé des mesures susceptibles d'appuyer la mise en œuvre de l'initiative. Pour les Fonds ESI en revanche, les États membres ne sont soumis à aucune obligation légale de suivi des projets en rapport avec l'initiative. Par conséquent, dans la plupart des États membres, les modalités de collecte des données ne permettent pas de recueillir des informations concernant l'initiative, ce qui empêche le suivi au niveau des États membres et de l'UE. Selon la Commission, une approche plus structurée de la part des États membres est nécessaire pour déterminer avec précision les investissements réalisés. Il lui est donc difficile d'obtenir ces informations afin d'établir une comparaison entre le volume des investissements et les plans définis dans la communication initiale sur le passage au numérique des entreprises européennes (points 42 à 49).
Recommandations nos 3 et 4 - Améliorer le suivi de l'initiative «Passage au numérique des entreprises de l'UE» en définissant des indicateurs de résultat adéquats et en suivant les dépensesQuand? Pour le 31 décembre 2021.
Quand? Pour le 30 juin 2021.
82Les PIN sont un concept clé de l'initiative et, depuis le lancement de celle-ci, la Commission a mené plusieurs activités destinées à soutenir leur mise en place et leur fonctionnement. Toutefois, celles menées dans les États membres ont été peu nombreuses. Dans les États membres où nous nous sommes rendus, l'usage fait par les PIN des financements de l'UE était toujours limité quatre ans après le lancement de l'initiative, et nous avons relevé des exemples d'approches non coordonnées. Sauf dans le cas des activités financées par Horizon 2020, aucun cadre de suivi détaillé de ces pôles n'a encore été mis en place au niveau de l'UE. Il ressort des informations disponibles que le soutien à la conversion des entreprises au numérique était modeste. Pour la période 2021‑2027, la Commission a proposé un nouveau programme pour une Europe numérique, qui définit les critères à appliquer par les États membres pour sélectionner les «PIN européens» et assurer un suivi de leurs activités lorsqu'ils reçoivent un soutien dans le cadre de ce programme. En juin 2020, cette proposition de programme était toujours en cours d'examen (points 52 à 64).
Recommandations nos 5 à 7 - Définir, coordonner et adopter un cadre pour la mise en place d'un réseau de pôles d'innovation numérique européens couvrant toutes les régions d'EuropeLa Commission, en coordination avec les États membres, devrait:
Quand? Pour le 31 décembre 2020.
Quand? Pour le 31 décembre 2020.
Quand? Pour le 30 juin 2021.
83La Commission a continué à prendre les mesures nécessaires pour garantir un cadre légal approprié, en tenant compte de toutes les dispositions législatives mentionnées dans la communication sur le passage au numérique des entreprises européennes. Une bonne connectivité à l'internet à haut débit est également essentielle pour réussir le passage au numérique des entreprises, surtout au lendemain de la pandémie de coronavirus de 2020. Les objectifs de la stratégie Europe 2020 ne seront atteints que dans quelques États membres, et la réalisation des objectifs de la société du gigabit à l'horizon 2025 sera encore plus problématique. La connectivité des entreprises de l'UE est essentielle au succès de leur transition numérique. En 2019, alors que 80 % des grandes entreprises bénéficiaient de débits d'au moins 30 Mbps, ce n'était le cas que pour 46 % des petites entreprises (points 66 à 78).
Recommandations nos 8 et 9 - Prendre des mesures supplémentaires afin de contribuer à assurer des niveaux appropriés de connectivité à l'internet à haut débitQuand? Pour le 31 décembre 2020, en fonction de la date de clôture des débats sur le CFP.
Quand? Pour le 31 décembre 2021.
Le présent rapport a été adopté par la Chambre II, présidée par Mme Iliana Ivanova, Membre de la Cour des comptes, à Luxembourg en sa réunion du 15 juillet 2020.
Par la Cour des comptes

Klaus-Heiner Lehne
Président
Annexes
Annexe I — Les piliers de l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes»
01Le premier pilier (European platform of national initiatives on digitising industry – Plateforme européenne regroupant des initiatives nationales pour le passage au numérique des entreprises) vise à coordonner les différentes initiatives nationales et régionales en faveur du passage au numérique des entreprises dans toute l'Europe. En mars 2017, la Commission a élaboré un cadre de gouvernance pour i) faciliter la coordination des initiatives nationales et de l'UE en matière de passage au numérique, ii) mobiliser les parties prenantes, ainsi que les ressources dans toute la chaîne de valeur, sur des actions en faveur de la réalisation d'un marché unique numérique, en s'appuyant sur les dialogues multipartites, et iii) échanger les meilleures pratiques.
02Les deuxième et troisième piliers concernent le renforcement des innovations numériques dans tous les secteurs, en particulier:
- le deuxième pilier (Digital innovations for all: Digital Innovation Hubs (DIHs) – Innovations numériques pour tous: les pôles d'innovation numérique (PIN)) a pour objectif d'aider les entreprises à tirer parti des possibilités offertes par le numérique. Les pôles d'innovation numérique peuvent aider les entreprises (en particulier les plus petites d'entre elles et les start-ups) à améliorer leurs activités, leurs processus de production, leurs produits et leurs services grâce aux innovations numériques. L'intention de la Commission était de créer des PIN autour des centres de compétence privés ou publics existants48 (par exemple, un département universitaire) dans toute l'Europe. Le troisième pilier (Digital innovations for all: Strengthening leadership through partnerships and industrial platforms – Innovations numériques pour tous: renforcer le leadership grâce aux partenariats et aux plateformes industrielles) vise à assurer l'offre en matière d'innovations numériques et la normalisation. La Commission voulait soutenir les partenariats public-privé (PPP) et les plateformes industrielles afin de développer les futures composantes des technologies numériques. À cette fin, elle a mis en place, dans le cadre du programme Horizon 2020 de l'UE, des PPP et des entreprises communes spécialisés dans les technologies numériques clés, telles que la 5G, les mégadonnées, le calcul à haute performance, la cybersécurité, la photonique, la robotique ainsi que les composants et systèmes électroniques.
Avec le quatrième pilier (A regulatory framework fit for the digital age – Un cadre réglementaire adapté à l'ère numérique), la Commission a prévu d'examiner si le cadre réglementaire est adapté à l'ère numérique et s'il est nécessaire de le moderniser. Les parties prenantes ont exprimé le besoin d'obtenir des précisions concernant i) la propriété et l'utilisation des données générées dans un environnement professionnel, ii) les systèmes autonomes, et iii) les logiciels non intégrés.
04Le cinquième pilier (Preparing Europeans for the digital future – Préparer les Européens à l'avenir numérique) se rapporte aux initiatives de la Commission qui soutiennent la formation au numérique et les compétences numériques, préparant ainsi les Européens à l'avenir numérique. Parmi celles-ci:
- la coalition en faveur des compétences et des emplois numériques49, lancée le 1er décembre 2016 en tant qu'action clé de la nouvelle stratégie en matière de compétences pour l'Europe50;
- le programme de stages en matière d'accès au numérique (Digital Opportunity traineeships)51, financé à hauteur de 10 millions d'euros au titre d'Horizon 2020;
- l'adoption du plan d'action en matière d'éducation numérique52 afin de soutenir le développement des compétences numériques nécessaires pour vivre et travailler à une époque de rapide évolution numérique.
Annexe II — Projets examinés
État membre | Source de financement | Description du projet | Montant total | Contribution de l'UE | ||
prévu (en euros) | effectif (en euros) | prévue (en euros) | effective (en euros) | |||
Allemagne | OP 2014DE16RFOP003 | Le projet, mis en œuvre par un centre de mise en réseau numérique, visait à développer et à fournir, grâce à la transformation numérique et à la mise en réseau des processus de création de valeur, des services d'innovation dans l'industrie et la production axés sur la demande. | 1 405 010 | 1 399 986 | 702 505 | 699 993 |
Allemagne | OP 2014DE16RFOP007 | Le projet a consisté en la construction d'un centre des technologies et du savoir-faire destiné à mieux répondre aux besoins du futur marché du bénéficiaire. Ce centre vise à permettre la fabrication de nouveaux produits et à raccourcir les délais de planification et de production, en particulier pour l'industrie automobile, mais aussi pour les innovations mondiales telles que l'industrie 4.0 ou la robotique collaborative. | 6 506 100 | 6 972 959 | 650 600 | 650 600 |
Allemagne | OP 2014DE16RFOP007 | L'objectif général du bénéficiaire était d'aider les PME dans le cadre de «consultations supervisées». Le projet avait pour objectif de fournir 2 484 journées de conseil pour un total de 339 PME. | 2 504 182 | 2 568 848 | 1 252 090 | 1 074 982 Montant déclaré au 31.12.2019 |
Hongrie | OP 2014HU16M0OP001 | Le projet portait sur la mise en place d'un système intégrant entreprises et intelligence artificielle qui utilise des capteurs dans les outils et machines de production et stocke les données collectées, lesquelles peuvent être utilisées pour diverses analyses. L'objectif était d'améliorer l'automatisation des processus et la qualité des produits finaux. | 749 37653 | Projet inachevé au moment de la visite d'audit | 299 750 | 74 937 Montant déclaré au 31.12.2019 |
Hongrie | OP 2014TC16RFTN003 | Dans le cadre de ce projet, 11 organisations partenaires issues de six pays ont développé et utilisé des outils ou des services de gestion transnationale de l'innovation et de transfert des technologies au-delà des frontières pour favoriser la coopération en Europe centrale. L'un des effets indirects de ce projet a été la création d'un PIN. | 1 713 132 | 1 705 012 | Pas d'information (le taux de cofinancement varie selon les partenaires du projet (80-85 %) | Pas d'information (le taux de cofinancement varie selon les partenaires du projet (80-85 %) |
Pologne | 2014PL16RFOP001 | Le projet visait à soutenir le développement des start-ups innovantes en coopération avec des entreprises expérimentées (moyennes et grandes entreprises), bénéficiaires des innovations technologiques (dans des domaines tels que l'industrie 4.0, par exemple l'internet des objets, la réalité augmentée et l'intelligence artificielle). L'objectif était de soutenir l'expansion de 38 start-ups (en trois phases) et, d'ici à 2022, de développer huit innovations technologiques prêtes à être déployées. |
2 783 37154 | Projet inachevé au moment de la visite d'audit | 2 469 717 | 17 434 Montant déclaré en mai 2019 |
Pologne | 2014PL16RFOP001 | Ce projet a consisté en la recherche d'une solution innovante pour assurer la transformation numérique des produits et des processus de fabrication d'une entreprise de taille moyenne. | 78 14955 | 78 149 | 44 475 | 33 356 |
Portugal | OP 2014PT16M3OP001 | Avec ce projet d'investissement, le bénéficiaire a cherché à modifier les installations de l'entreprise et à acquérir de nouveaux équipements afin d'accroître ses capacités de production et d'améliorer son processus global de production grâce à des investissements dans l'automatisation/la robotisation. | 3 767 500 | 2 947 841 | 2 810 625 | 1 973 875 |
Portugal | OP 2014PT16M2OP001 | L'objectif de ce projet était la création d'un nouveau complexe industriel moderne qui intègre les principes de l'industrie 4.0 et propose une infrastructure pour la production de mobilier contemporain au design novateur destiné à un nouveau profil de consommateur national et aux marchés espagnol et nord-africain. | 975 926 | 879 818 | 471 252 | 424 843 |
Source: Autorités de gestion.
Annexe III — Recommandations par pays concernant l'initiative
États membres de l'UE au 31.12.2019 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 |
Belgique | ✔ | ✔ | - | ✔ | ✔ |
Bulgarie | - | - | ✔ | ✔ | ✔ |
République tchèque | - | - | ✔ | ✔ | ✔ |
Danemark | ✔ | - | ✔ | ✔ | ✔ |
Allemagne | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ |
Estonie | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ |
Irlande | - | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ |
Grèce1 | - | - | - | ✔ | ✔ |
Espagne | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ |
France | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ |
Croatie | - | - | - | ✔ | ✔ |
Italie | - | - | ✔ | ✔ | ✔ |
Chypre | - | - | ✔ | ✔ | |
Lettonie | ✔ | - | - | ✔ | ✔ |
Lituanie | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ |
Luxembourg | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ |
Hongrie | - | - | - | ✔ | ✔ |
Malte | - | - | - | ✔ | ✔ |
Pays-Bas | - | - | ✔ | ✔ | ✔ |
Autriche | - | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ |
Pologne | - | - | ✔ | ✔ | ✔ |
Portugal | - | ✔ | ✔ | ✔ | ✔ |
Roumanie | - | - | ✔ | ✔ | ✔ |
Slovénie | - | - | - | ✔ | ✔ |
Slovaquie | - | - | ✔ | ✔ | ✔ |
Finlande | - | - | - | ✔ | ✔ |
Suède | - | - | - | ✔ | ✔ |
Royaume-Uni | - | - | - | ✔ | ✔ |
1 La Grèce n'a pas reçu de recommandations par pays de 2016 à 2018 parce qu'elle faisait l'objet d'un programme d'ajustement économique.
✔ | Recommandations par pays directement liées à l'initiative (concernant par exemple la transition numérique des entreprises, les compétences numériques et/ou les infrastructures numériques) |
✔ | Recommandations par pays indirectement liées à l'initiative (concernant par exemple l'innovation) |
- | Recommandations par pays sans lien avec l'initiative |
Source: Analyse de la Cour des comptes européenne, sur la base des recommandations par pays.
Annexe IV — PIN inscrits dans le catalogue
État membre | Pleinement opérationnel | En cours de création | Total |
Belgique | 15 | 14 | 29 |
Bulgarie | 4 | 4 | |
République tchèque | 7 | 3 | 10 |
Danemark | 6 | 3 | 9 |
Allemagne | 29 | 26 | 55 |
Estonie | 4 | 2 | 6 |
Irlande | 6 | 6 | 12 |
Grèce | 9 | 5 | 14 |
Espagne | 51 | 18 | 69 |
France | 24 | 22 | 46 |
Croatie | 7 | 4 | 11 |
Italie | 38 | 16 | 54 |
Chypre | 1 | 2 | 3 |
Lettonie | 3 | 1 | 4 |
Lituanie | 14 | 1 | 15 |
Luxembourg | 1 | 4 | 5 |
Hongrie | 7 | 2 | 9 |
Malte | 2 | 2 | |
Pays-Bas | 23 | 18 | 41 |
Autriche | 7 | 5 | 12 |
Pologne | 6 | 7 | 13 |
Portugal | 5 | 2 | 7 |
Roumanie | 4 | 2 | 6 |
Slovénie | 9 | 9 | |
Slovaquie | 3 | 3 | |
Finlande | 13 | 4 | 17 |
Suède | 7 | 6 | 13 |
Royaume-Uni | 13 | 7 | 20 |
EU‑28 | 309 | 189 | 498 |
Source: Catalogue des PIN fin 2019.
Annexe V — Nombre proposé de PIN que les États membres devront désigner
États membres en mars 2020 | Nombre minimal de PIN | Nombre maximal recommandé de PIN |
Belgique | 4 | 8 |
Bulgarie | 3 | 6 |
République tchèque | 4 | 8 |
Danemark | 3 | 5 |
Allemagne | 18 | 35 |
Estonie | 1 | 3 |
Irlande | 2 | 5 |
Grèce | 4 | 8 |
Espagne | 11 | 22 |
France | 14 | 29 |
Croatie | 2 | 4 |
Italie | 14 | 28 |
Chypre | 1 | 2 |
Lettonie | 1 | 3 |
Lituanie | 2 | 4 |
Luxembourg | 1 | 2 |
Hongrie | 4 | 8 |
Malte | 1 | 2 |
Pays-Bas | 5 | 11 |
Autriche | 3 | 7 |
Pologne | 9 | 19 |
Portugal | 4 | 8 |
Roumanie | 6 | 12 |
Slovénie | 1 | 3 |
Slovaquie | 3 | 5 |
Finlande | 3 | 5 |
Suède | 4 | 8 |
Total UE | 128 | 260 |
Source: European Digital Innovation Hubs in Digital Europe Programme, projet de document de travail du 30 mars 2020.
L'UE compte quelque 23 millions de PME56. Cela signifie, en théorie, que si tous les États membres désignent le nombre maximal de PIN à financer au titre du programme pour une Europe numérique, il y aura en moyenne un PIN pour environ 88 000 PME. Cette moyenne masque toutefois d'importantes disparités entre États membres.
Ratio PME/nombre maximal recommandé de PIN
Source: Cour des comptes européenne, sur la base des données figurant dans les fiches d'information du Small Business Act pour 2019 et du document de travail de la Commission sur les PIN, du 30 mars 2020.
Glossaire, sigles, acronymes et abréviations
5G: on entend par «réseau 5G» un ensemble composé de tous les éléments des infrastructures de réseau pertinents pour la technologie de communication sans fil et mobile utilisés pour la connectivité et des services à valeur ajoutée et offrant des performances avancées telles que des capacités et des vitesses de débit très élevées, des communications à temps de latence faibles, une excellente fiabilité, ou supportant un nombre élevé d'appareils connectés. Ils peuvent inclure des éléments provenant de réseaux préexistants utilisant les générations précédentes de technologie de communication sans fil et mobile, comme la 4G ou la 3G. Les réseaux 5G devraient être réputés inclure tous les éléments pertinents du réseau.
Calcul à haute performance (CHP): ce terme fait référence à l'informatique à haute performance, mise en œuvre à travers une grappe de processeurs interconnectés par des réseaux de communications rapides et des logiciels de groupage. Les infrastructures électroniques de calcul intensif permettent de répondre aux problèmes, complexes et à forte intensité de données, auxquels la science moderne et l'industrie sont confrontées, avec de nouveaux moyens de calcul et de simulation.
Cybersécurité: la cybersécurité renvoie à la sécurité du cyberespace, ce dernier faisant lui-même référence à l'ensemble de liens et de relations établis entre des objets qui sont accessibles via un réseau de télécommunications généralisé, et à l'ensemble d'objets eux-mêmes lorsqu'ils présentent des interfaces permettant leur contrôle à distance, l'accès à distance des données ou leur participation à des actions de contrôle dans le cyberespace.
DIHELP: le programme d'apprentissage renforcé pour les pôles d'innovation numérique (Digital Innovation Hub Enhanced-Learning Programme) était un programme de tutorat et d'accompagnement qui a aidé 30 pôles d'innovation numérique à développer et/ou à étendre leurs activités pendant une durée de neuf mois.
Effet: changement qui résulte de la mise en œuvre d'une intervention et qui est normalement lié aux objectifs de celle-ci. Les effets comprennent les résultats et les impacts. Les effets peuvent être attendus ou inattendus, positifs ou négatifs (par exemple, la construction d'une nouvelle autoroute attirant les investisseurs dans une région, mais générant des niveaux inadmissibles de pollution dans les zones traversées).
Fabrication additive: aussi appelée impression 3D, il s'agit d'un processus commandé par ordinateur qui consiste à créer des objets en trois dimensions, généralement par superposition de différentes couches de matière.
Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI): mécanisme de soutien à l'investissement lancé par la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Commission, dans le cadre du plan d'investissement pour l'Europe, afin d'encourager les investissements privés dans des projets d'importance stratégique pour l'UE.
Fonds structurels et d'investissement européens (Fonds ESI): groupe de cinq Fonds distincts qui visent à réduire les déséquilibres régionaux dans l'Union européenne et dont les cadres stratégiques sont établis pour une durée de sept ans correspondant à la période budgétaire du cadre financier pluriannuel (CFP). Ils comprennent: le Fonds européen de développement régional (FEDER), le Fonds social européen (FSE), le Fonds de cohésion (FC), le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) et le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP).
I4MS: l'initiative «I4MS» (ICT Innovation for Manufacturing SMEs, Innovation dans les TIC pour les PME du secteur manufacturier) est un programme mis en avant par la Commission européenne pour stimuler l'innovation numérique des PME du secteur manufacturier en Europe.
Informatique en nuage: ce terme désigne le stockage et l'accès à des données et à des programmes par l'intermédiaire d'internet plutôt que via un ordinateur individuel ou un réseau d'entreprise. Les utilisateurs n'ont donc pas besoin d'investir dans leurs propres infrastructures. Le stockage et le traitement ont lieu dans le nuage plutôt que dans les locaux ou sur les appareils de l'utilisateur.
Initiative: l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes».
Intégration des systèmes: processus ou phase consistant à intégrer différents sous-systèmes ou composants en un seul grand système.
Intelligence artificielle: l'intelligence artificielle (IA) désigne la simulation de l'intelligence humaine par des machines.
Internet des objets (IdO): réseau distribué reliant des objets physiques capables de détecter ou d'agir sur leur environnement ainsi que de communiquer entre eux et avec d'autres machines ou ordinateurs.
Mégadonnées et analyse: les mégadonnées font référence à des volumes importants de données produites très rapidement par un grand nombre de sources diverses. Ces «mégadonnées» peuvent être transmises, collectées, agrégées et analysées pour fournir un éclairage sur les processus et les comportements humains. Les mégadonnées et l'analyse peuvent permettre de repérer les gains d'efficience susceptibles d'être réalisés dans un large éventail de secteurs, et d'aboutir à de nouveaux produits et services innovants ainsi qu'à une compétitivité et à une croissance économique accrues.
Petites et moyennes entreprises (PME): les entreprises et autres organisations ainsi qualifiées le sont en raison de leur taille, sur la base du nombre d'employés et de certains critères financiers. Sont considérées comme «petites», les entreprises qui occupent moins de 50 personnes et dont le chiffre d'affaires annuel ou le total du bilan annuel n'excède pas 10 millions d'euros. Sont considérées comme «moyennes», les entreprises qui occupent moins de 250 personnes et dont le chiffre d'affaires annuel n'excède pas 50 millions d'euros ou dont le total du bilan annuel ne dépasse pas 43 millions d'euros.
PIN: pôles d'innovation numérique.
Programme opérationnel (PO): programme établissant les priorités et les objectifs spécifiques d'un État membre, ainsi que les modalités d'utilisation des fonds (cofinancement par l'UE et par les secteurs public et privé de l'État membre) au cours d'une période déterminée (en général sept ans) pour financer des projets. Les projets relevant d'un PO doivent contribuer à la réalisation d'un certain nombre d'objectifs, définis au niveau de l'UE, des axes prioritaires du programme. Les PO sont financés au titre du FEDER, du FC et/ou du FSE. Ils sont élaborés par l'État membre et doivent être approuvés par la Commission préalablement à tout paiement imputé sur le budget de l'UE. Pendant la période de programmation, ils ne peuvent être modifiés sans l'accord des deux parties.
Recommandations par pays (RPP): ces documents spécifiques à chaque pays, établis par la Commission européenne, comportent une analyse de la situation économique du pays et des recommandations concernant les mesures que celui-ci devrait adopter dans les 12 à 18 mois.
Robotique: elle englobe la conception, la construction, l'exploitation et l'utilisation de robots ainsi que de systèmes informatiques destinés à les contrôler. La robotique est un marché en plein essor de plus en plus axé sur le développement de produits nouveaux et améliorés dans des domaines aussi divers que la fabrication, la recherche, le sauvetage et la récupération, l'inspection et la surveillance, la chirurgie et les soins de santé, les maisons et les voitures, les transports et la logistique, l'agriculture et bien d'autres encore.
SAE: l'objectif de l'initiative Smart Anything Everywhere est de permettre aux PME, aux start-ups et aux entreprises à capitalisation moyenne d'améliorer leurs produits et leurs services grâce à l'intégration de technologies numériques innovantes.
Système cyberphysique: système caractérisé par une combinaison étroite et une coordination entre l'élément de calcul et l'élément physique du système. Il est également appelé «internet industriel des objets» dans la littérature.
Usines intelligentes: le projet «Usines intelligentes dans les nouveaux États membres de l'UE», géré par la DG Connect de la Commission européenne pour le Parlement européen, a été lancé en mai 2017. Dans le contexte de l'initiative «Passage au numérique des entreprises européennes», il vise à contribuer aux efforts visant à mettre en place un réseau de pôles d'innovation numérique en Europe.
Équipe d'audit
Les rapports spéciaux de la Cour présentent les résultats de ses audits relatifs aux politiques et programmes de l'UE ou à des questions de gestion concernant des domaines budgétaires spécifiques. La Cour sélectionne et conçoit ces activités d'audit de manière à maximiser leur incidence en tenant compte des risques pour la performance ou la conformité, du niveau des recettes ou des dépenses concernées, des évolutions escomptées ainsi que de l'importance politique et de l'intérêt du public.
L'audit de la performance objet du présent rapport a été réalisé par la Chambre II (Investissements en faveur de la cohésion, de la croissance et de l'inclusion), présidée par
En raison de la pandémie de COVID-19 et des conditions strictes de confinement, il n'a pas été possible de prendre l'équipe d'audit en photo.
Notes
1 Pour plus d'informations sur les différentes composantes de l'industrie 4.0, veuillez vous référer au glossaire.
2 Voir par exemple les études de PwC, Industry 4.0: Opportunities and challenges of the industrial internet (2015) et de Boston Consulting Group, Industry 4.0: The Future of Productivity and Growth in Manufacturing Industries (2015).
3 Banque européenne d'investissement, Who is prepared for the new digital age? – Evidence from the EIB Investment Survey, février 2020.
4 https://ec.europa.eu/growth/industry/policy/advanced-technologies_fr
5 Commission européenne, Roundtable on Digitising European Industry: Working Group 1 - Digital Innovation Hubs, 2017, p. 4.
6 https://ec.europa.eu/growth/smes_fr
7 Banque européenne d'investissement, Financing the digitalisation of small and medium-sized enterprises: The enabling role of digital innovation hubs, 14 novembre 2019.
8 La BEI distingue deux types de dépenses dans les TIC: les dépenses traditionnelles de matériel, de connectivité, etc., et les dépenses en faveur de projets d'optimisation et de transition numériques.
9 Rapport de l'IDC sur les perspectives de marché intitulé COVID-19 Impact on European ICT Markets – Mid-March 2020 View.
10 Commission européenne, «Une stratégie numérique pour l'Europe», COM(2010) 245 final/2 du 26.8.2010.
11 Commission européenne, «Stratégie pour un marché unique numérique en Europe», COM(2015) 192 final du 6.5.2015.
12 Conseil de l'Union européenne, «Conclusions du Conseil sur la transformation numérique de l'industrie européenne», document 9340/15 du 29.5.2015.
13 Commission européenne, «Passage au numérique des entreprises européennes – Tirer tous les avantages du marché unique numérique», COM(2016) 180 final du 19.4.2016.
14 TFUE, article 6.
15 «Proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant le programme pour une Europe numérique pour la période 2021‑2027», COM(2018) 434.
16 https://www.consilium.europa.eu/media/43 410/20 200 421-a-roadmap-for-recovery_fr.pdf
17 Pour des précisions sur la méthode employée pour produire l'indice, voir https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/desi
18 International Digital Economy and Society Index 2018, rapport final SMART 2017/0052, ISBN 978-92-79-85 699-0.
19 https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/countries-performance-digitisation
20 https://ec.europa.eu/futurium/en/implementing-digitising-european-industry-actions/national-initiatives-digitising-industry
21 https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/news/workshop-monitoring-progress-national-initiatives-digitising-industry
22 Au sujet de notre examen des PPP, veuillez vous référer à notre rapport spécial n° 09/2018 «Les partenariats public-privé dans l'UE: de multiples insuffisances et des avantages limités».
23 Rapport spécial n° 5/2017 de la Cour des comptes européenne intitulé «Chômage des jeunes: les politiques de l'UE ont-elles changé le cours des choses?», points 78 et 159.
24 Study on Monitoring Progress in National Initiatives on Digitising Industry, contrat SMART 2018/0002.
25 https://www.bundesregierung.de/breg-fr/dossier/umsetzungsstrategie-digital-1 679 948
26 Un concept similaire a été introduit pour les programmes de développement rural en 2016, avec le règlement d'exécution (UE) 2016/1997 de la Commission du 15 novembre 2016 modifiant le règlement d'exécution (UE) n° 808/2014 en ce qui concerne la modification des programmes de développement rural et le suivi des actions d'aide à l'intégration des ressortissants de pays tiers, et corrigeant ce règlement. Le système a permis à la Commission de relever les opérations apportant une contribution potentielle à l'intégration des ressortissants de pays tiers.
27 COM(2018) 375 final. Proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen plus, au Fonds de cohésion et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, et établissant les règles financières applicables à ces Fonds et au Fonds «Asile et migration», au Fonds pour la sécurité intérieure et à l'instrument relatif à la gestion des frontières et aux visas.
28 European Digital Innovation Hubs in Digital Europe Programme, projet de document de travail du 12 novembre 2019.
29 La Bulgarie, la République tchèque, l'Estonie, la Croatie, Chypre, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Roumanie, la Slovénie et la Slovaquie.
30 https://www.mittelstand-digital.de/
32 https://www.gov.pl/web/rozwoj/przemysl-4-0
34 Rapport spécial n° 12/2018 intitulé «Le haut débit dans les États membres de l'UE: malgré certaines avancées, les objectifs de la stratégie Europe 2020 ne seront pas tous atteints».
35 Des informations détaillées sur ces activités sont disponibles sur le site internet de la Commission: https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/free-flow-non-personal-data.
36 Règlement (UE) 2018/1807 du Parlement européen et du Conseil du 14 novembre 2018 établissant un cadre applicable au libre flux des données à caractère non personnel dans l'Union européenne.
37 Directive (UE) 2019/1024 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2019 concernant les données ouvertes et la réutilisation des informations du secteur public (directive sur les données ouvertes).
38 Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions, «Une stratégie européenne pour les données», COM(2020) 66 final du 19.2.2020.
39 Groupe d'experts sur la responsabilité et les nouvelles technologies (juin 2018).
40 Liability for Artificial Intelligence and other emerging digital technologies, ISBN 978-92-76-12 959-2.
41 Rapport de la Commission au Parlement européen, au Conseil et au Comité économique et social européen, «Rapport sur les conséquences de l'intelligence artificielle, de l'internet des objets et de la robotique sur la sécurité et la responsabilité», COM(2020) 64 final du 19.2.2020.
42 https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/news/public-consultation-safety-apps-and-other-non-embedded-software
43 Study on Safety of non-embedded software; Service, data access, and legal issues of advanced robots, autonomous, connected, and AI-based vehicles and systems, ISBN 978-92-79-99 495-1 et ISBN 978-92-79-99 496-8.
44 Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions – «Une stratégie numérique pour l'Europe» (COM(2010) 245 final/2 du 26.8.2010), confirmée en 2012 par la communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions, «Une stratégie numérique pour l'Europe: faire du numérique un moteur de la croissance européenne» (COM(2012) 784 du 18.12.2012).
45 Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions, «Connectivité pour un marché unique numérique compétitif – Vers une société européenne du gigabit» (COM(2016) 587) et document de travail des services de la Commission (SWD(2016) 300).
46 Rapport spécial n° 12/2018 de la Cour des comptes européenne, point 85 et recommandation n° 5.
47 Eurostat (isoc_ci_it_en2).
48 Les centres de compétence sont des entités collaboratives employant des chercheurs hautement qualifiés. Elles effectuent des recherches stratégiques ciblées dans l'intérêt des entreprises.
49 https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/digital-skills-jobs-coalition.
50 Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions, «Une nouvelle stratégie en matière de compétences pour l'Europe – Travailler ensemble pour renforcer le capital humain et améliorer l'employabilité et la compétitivité», COM(2016) 381 final.
51 https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/digital-opportunity-traineeships-boosting-digital-skills-job
52 Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions concernant le plan d'action en matière d'éducation numérique, COM(2018) 22 final.
53 Taux de change de référence de l'euro de la BCE au 8 novembre 2019.
54 Taux de change de référence de l'euro de la BCE au 27 juin 2019 (4,2515).
55 Taux de change de référence de l'euro de la BCE au 28 juin 2019 (4,2496).
56 Rapport annuel 2018‑2019 relatif aux petites et moyennes entreprises, ISBN 978-92-9202-641-7.
57 500 millions d’EUR pour les pôles d’innovation numérique ainsi qu’un investissement d’environ 5 milliards d’EUR pour le leadership en matière de technologies numériques dans le cadre d’Horizon 2020, au travers de partenariats, de la création de plateformes et de domaines d’intérêt.
58 Réf. COM (2018) 375 final, en particulier les articles 4 et 11; COM(2018) 372 final, notamment son article 2.
59 Voir par exemple, https://ec.europa.eu/regional_policy/en/policy/how/priorities/digital-age et https://s3platform.jrc.ec.europa.eu/-/mapping-eu-investments-in-ict-description-of-an-online-tool-and-initial-observations?inheritRedirect=true&redirect=%2Fdigital-agenda-and-ict
60 Programme de travail 2018-2020, https://ec.europa.eu/research/participants/data/ref/h2020/wp/2018-2020/main/h2020-wp1820-leit-ict_en.pdf, notamment p. 10 et suivantes.
61 Selon l’étude de suivi dédiée qui sera publiée en 2020, le montant total indicatif du financement destiné aux initiatives de conversion des entreprises au numérique dans les États membres est d’environ 3,26 milliards d’EUR en 2019. Ce chiffre ne comprend pas exclusivement les mécanismes de soutien financier tels que les incitations fiscales et les programmes d’amortissement, en raison d’un manque de comparabilité et de transparence. Le montant de 3,26 milliards d’EUR exclut également les plus petites initiatives et celles dont la portée englobe des projets ne relevant pas de la transition numérique, car les données n’ont pas été ventilées d’une manière qui nous permettrait de distinguer le budget consacré à la transition numérique dans ces cas.
Calendrier
Étape | Date |
---|---|
Adoption du plan d'enquête / Début de l'audit | 30.4.2019 |
Envoi officiel du projet de rapport à la Commission (ou à toute autre entité auditée) | 20.5.2020 |
Adoption du rapport définitif après la procédure contradictoire | 15.7.2020 |
Réception des réponses officielles de la Commission (ou de toute autre entité auditée) dans toutes les langues | 11.8.2020 |
Contact
COUR DES COMPTES EUROPÉENNE
12, rue Alcide De Gasperi
1615 Luxembourg
LUXEMBOURG
Tél. +352 4398-1
Contact: eca.europa.eu/fr/Pages/ContactForm.aspx
Site internet: eca.europa.eu
Twitter: @EUAuditors
De nombreuses autres informations sur l’Union européenne sont disponibles sur l’internet via le serveur Europa (http://europa.eu).
Luxembourg: Office des publications de l’Union européenne, 2020
ISBN 978-92-847-5238-6 | ISSN 1977-5695 | doi:10.2865/793811 | QJ-AB-20-020-FR-N | |
HTML | ISBN 978-92-847-5221-8 | ISSN 1977-5695 | doi:10.2865/698695 | QJ-AB-20-020-FR-Q |
DROITS D'AUTEUR
© Union européenne, 2020.
La politique de réutilisation de la Cour des comptes européenne est régie par la décision n° 6-2019 de la Cour des comptes européenne sur la politique d'ouverture des données et la réutilisation des documents.
Sauf indication contraire (par exemple dans une déclaration distincte concernant les droits d'auteur), le contenu des documents de la Cour, qui appartient à l'UE, fait l'objet d'une licence Creative Commons Attribution 4.0 International (CC BY 4.0). Cela signifie que vous pouvez en réutiliser le contenu à condition de mentionner la source et d'indiquer les modifications que vous avez apportées. Le réutilisateur a l'obligation de ne pas altérer le sens ou le message initial des documents. La Cour des comptes européenne ne répond pas des conséquences de la réutilisation.
Vous êtes tenu(e) d'acquérir des droits supplémentaires si un contenu spécifique représente des personnes physiques identifiables, comme par exemple sur des photos des agents de la Cour, ou contient des travaux de tiers. Lorsque l'autorisation a été obtenue, elle annule l'autorisation générale susmentionnée et doit clairement indiquer toute restriction d'utilisation.
Pour utiliser ou reproduire des contenus qui n'appartiennent pas à l'UE, vous pouvez être amené(e) à demander l'autorisation directement aux titulaires des droits d'auteur.
Les logiciels ou documents couverts par les droits de propriété industrielle tels que les brevets, les marques, les modèles déposés, les logos et les noms, sont exclus de la politique de réutilisation de la Cour des comptes européenne et aucune licence ne vous est accordée à leur égard.
La famille de sites internet institutionnels de l'Union européenne relevant du domaine europa.eu fournit des liens vers des sites tiers. Étant donné que la Cour n'a aucun contrôle sur leur contenu, vous êtes invité(e) à prendre connaissance de leurs politiques respectives en matière de droits d'auteur et de protection des données.
Utilisation du logo de la Cour des comptes européenne
Le logo de la Cour des comptes européenne ne peut être utilisé sans l'accord préalable de celle-ci.
Comment prendre contact avec l’Union européenne?
En personne
Dans toute l’Union européenne, des centaines de centres d’information Europe Direct sont à votre disposition. Pour connaître l’adresse du centre le plus proche, visitez la page suivante: https://europa.eu/european-union/contact_fr
Par téléphone ou courrier électronique
Europe Direct est un service qui répond à vos questions sur l’Union européenne. Vous pouvez prendre contact avec ce service:
- par téléphone:
- via un numéro gratuit: 00 800 6 7 8 9 10 11 (certains opérateurs facturent cependant ces appels),
- au numéro de standard suivant: +32 22999696;
- par courrier électronique via la page https://europa.eu/european-union/contact_fr
Comment trouver des informations sur l’Union européenne?
En ligne
Des informations sur l’Union européenne sont disponibles, dans toutes les langues officielles de l’UE, sur le site internet Europa à l’adresse https://europa.eu/european-union/index_fr
Publications de l’Union européenne
Vous pouvez télécharger ou commander des publications gratuites et payantes à l’adresse https://op.europa.eu/fr/publications. Vous pouvez obtenir plusieurs exemplaires de publications gratuites en contactant Europe Direct ou votre centre d’information local (https://europa.eu/european-union/contact_fr).
Droit de l’Union européenne et documents connexes
Pour accéder aux informations juridiques de l’Union, y compris à l’ensemble du droit de l’UE depuis 1952 dans toutes les versions linguistiques officielles, consultez EUR-Lex à l’adresse suivante: http://eur-lex.europa.eu
Données ouvertes de l’Union européenne
Le portail des données ouvertes de l’Union européenne (http://data.europa.eu/euodp/fr) donne accès à des ensembles de données provenant de l’UE. Les données peuvent être téléchargées et réutilisées gratuitement, à des fins commerciales ou non commerciales.