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Luxembourg

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Instantané

L’offre des services d’EAJE a été largement améliorée, tant sur le plan de l’accès que de la qualité. Un nouveau dispositif de détection précoce des besoins éducatifs spécifiques, adapté au contexte multilingue du Luxembourg, a été introduit en 2025. Le Luxembourg répond à la grande diversité de sa population scolaire en diversifiant son offre scolaire : les résultats préliminaires du projet pilote d’acquisition de la lecture et de l’écriture en français et des écoles publiques européennes sont positifs. Les compétences numériques des élèves se sont améliorées, mais les écarts de performance entre eux restent importants en fonction du niveau professionnel de leurs parents. L’EFP est attractif pour les élèves et conduit à de bonnes perspectives d’emploi. Le taux de diplômés de l’enseignement supérieur au Luxembourg compte parmi les plus élevés de l’UE et l’université du Luxembourg est très attractive pour les étudiants internationaux. La participation aux programmes d’enseignement supérieur dans le domaine des STIM est proche de la moyenne de l’UE, mais faible chez les étudiantes. La participation à l’éducation des adultes est supérieure à la moyenne de l’UE, mais elle peut être améliorée pour les travailleurs âgés et les personnes peu qualifiées.

1. Éducation dans les STIM

La participation aux programmes d’enseignement supérieur dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) pourrait être améliorée, notamment en impliquant davantage de femmes dans ces domaines. En 2023, la proportion d’étudiants de l’enseignement supérieur inscrits dans des disciplines STIM était de 27,4 % (moyenne UE : 26,9 %), ce qui est inférieur à l’objectif de 32°% proposé au niveau de l’UE pour 2030. S’établissant à 31,6 %, la proportion des étudiantes est inférieure à la moyenne de l’UE (32,2 %) et à l’objectif de 40°% proposé au niveau de l’UE pour 2030. En 2023, 23,1 % de l’ensemble des doctorants étaient inscrits dans les TIC (UE : 3,8 %), ce qui est nettement supérieur à l’objectif proposé au niveau de l’UE pour 2030 (5 %). L’université du Luxembourg a lancé une campagne intitulée « Girls in SciTech : préparer l’avenir pour les filles dans les sciences », afin d’encourager une plus grande participation des femmes aux carrières scientifiques et technologiques. En outre, la campagne « Women and Girls in Science », cofinancée par le gouvernement et le Fonds national de la recherche, vise à autonomiser les filles et à favoriser la diversité dans la recherche au moyen de programmes de mentorat et d’activités de sensibilisation. L’université a également étendu ses programmes interdisciplinaires dans les domaines des STIM, notamment en ingénierie numérique, en science des données et en sciences informatiques, afin de mieux adapter l’enseignement supérieur aux nouvelles demandes du marché du travail.

Le Luxembourg a lancé plusieurs initiatives liées aux STIM dans le domaine de l’enseignement et la formation professionnels (EFP), ce qui constitue une bonne base pour poursuivre les efforts en matière de politiques publiques. L’inscription dans les disciplines STIM dans l’EFP de niveau intermédiaire, qui s’élevait à 27,7 % en 2023, est nettement inférieure à la moyenne de l’UE (36,3 %) et à l’objectif proposé au niveau de l’UE pour 2030 (45 %). 16,9 % des étudiants étaient des femmes, ce qui est supérieur à la moyenne de l’UE (15,4 %), mais loin de l’objectif proposé pour 2030 (25 %). Depuis l’année scolaire 2024/2025, le cours « Digital Sciences » a été mis en œuvre tout au long du cycle inférieur de l’enseignement secondaire et un cours préparatoire, intitulé « Coding », a été mis en place dans les écoles primaires. En ce qui concerne l’enseignement et la formation professionnels continus (EFPC), le « Digital Learning Hub » (DLH) du Luxembourg se concentre sur les compétences numériques et fournit aux jeunes, aux demandeurs d’emploi et aux professionnels des formations dans des domaines tels que le codage, la cybersécurité et la chaîne de blocs. En 2024, le DLH a proposé un total de 372 formations et enregistré 6 975 inscriptions. Lancée en septembre 2024, l’initiative « Skillsbridges » du Luxembourg, qui fait partie du plan pour la reprise et la résilience, répond aux besoins du marché du travail au moyen de programmes d’EFPC ciblés pour le perfectionnement et la reconversion professionnels. Les cours actuels et à venir sont axés sur des domaines tels que l’intelligence artificielle, la numérisation et les énergies renouvelables et cibleront jusqu’à 800 participants par an.

Un programme d’apprentissage sans langage est proposé à toutes les classes d’EAJE afin de favoriser les compétences mathématiques. «MaGrid » est une application sur tablette proposant diverses activités de formation axées sur des concepts mathématiques fondamentaux destinés aux enfants préscolarisés. Elle a été développée à l’université du Luxembourg, puis le ministère de l’éducation nationale, de l’enfance et de la jeunesse a acheté des licences et les a distribuées à toutes les classes d’EAJE en 2021. « MaGrid » a une conception neutre sur le plan linguistique : les tâches sont expliquées par de courtes vidéos utilisant des images au lieu de textes. Cet outil favorise l’apprentissage interactif et individuel grâce à un retour d’information en temps réel et enregistre les activités des élèves, ce qui permet aux enseignants et aux parents de suivre leurs progrès et d’observer leur amélioration au fil du temps. S’il peut aider tous les apprenants, il est particulièrement utile pour contribuer à réduire les barrières linguistiques pour les apprenants qui parlent une langue différente à la maison et à l’école. L’outil est conçu non seulement pour les enfants issus de toute origine linguistique, mais aussi pour ceux qui ont des besoins éducatifs spécifiques.

2. Éducation et accueil des jeunes enfants

La participation à l’éducation et l’accueil des jeunes enfants (EAJE) est élevée, mais elle n’a qu’une incidence modérée sur les acquis d’apprentissage. En 2024, 56,6 % des enfants de moins de 3 ans fréquentaient des structures d’accueil formelles, ce taux étant l’un des plus élevés de l’UE et bien supérieur à la moyenne de l’UE (39,3 %). En 2023, 96,0 % des enfants âgés de 3 ans et plus participaient à l’EAJE formelle, un taux supérieur à la moyenne de l’UE (94,6 %) et atteignant l’objectif fixé au niveau de l’UE (96 %) pour 2030. Traditionnellement, des activités d’acquisition de la langue en français et en luxembourgeois sont proposées aux enfants âgés de 1 à 4 ans afin de faire en sorte que tous les enfants apprennent la langue commune avant de commencer leur scolarité dans la société multilingue luxembourgeoise. Toutefois, l’enseignement dans les écoles primaires est dispensé en allemand, ce qui pose des difficultés aux enfants qui ne sont pas familiarisés avec cette langue. Afin de combler cette lacune linguistique, le Luxembourg permettra aux familles de choisir si leur enfant apprendra à lire et à écrire en allemand ou en français à partir de 2026/2027.

Le Luxembourg investit massivement dans l’extension de l’accès aux structures d’EAJE et dans l’amélioration de la qualité des services. L’expansion a principalement concerné les services d’éducation et d’accueil collectifs (SEA), essentiellement au sein du secteur privé (SEA commerciaux), tandis que le nombre de places dans les établissements subventionnés par l’État (SEA conventionnés) est resté globalement stable. En revanche, le nombre de places proposées par les assistantes maternelles dans le secteur de l’éducation non formelle a diminué, passant de 2 164 en 2021 à 1 839 en 2023. Le programme gouvernemental 2023-2028 prévoit de renforcer davantage les premières années d’éducation en réduisant le nombre d’enfants par membre du personnel, en augmentant les structures d’EAJE à temps plein dans toutes les municipalités et en introduisant un professionnel de l’EAJE supplémentaire dans les classes pour la classe d’âge des 4-5 ans. Les nouveaux membres du personnel travailleront aux côtés des enseignants afin de mieux adapter l’enseignement aux besoins des enfants en matière de développement et d’apprentissage (MENJE, 2025a). En outre, un programme de formation en milieu professionnel dispensé en français et destiné aux éducateurs de l’École nationale pour adultes (ENAD) débutera en 2025/2026 pour les personnes ayant au moins 12 mois d’expérience dans le domaine socio-éducatif (MENJE, 2025a).

3. Enseignement scolaire et compétences de base

Le système scolaire national fixe des normes linguistiques élevées pour les élèves, lesquels sont de plus en plus diversifiés. Au Luxembourg, l’allemand est utilisé comme langue d’enseignement principale et le luxembourgeois comme langue vernaculaire complémentaire, tandis que le français est introduit en deuxième année de primaire (à l’âge de 6 ans). Le nombre d’élèves dont le luxembourgeois est la première langue est en baisse : en 2023/2024, moins d’un tiers des élèves de l’enseignement primaire le parlaient. (MENJE, 2024). Bien qu’exigeant pour tous, ce système trilingue pose des difficultés particulières aux élèves qui ne parlent ni l’allemand ni le luxembourgeois à la maison. Ces derniers obtiennent systématiquement de moins bons résultats en mathématiques (Lenz & Schiltz, 2025), en grande partie en raison de leur acquisition préalable insuffisante de l’allemand. Les élèves de première année qui ne parlent que le français ou le portugais à la maison obtiennent une note inférieure en allemand et en luxembourgeois, quel que soit leur milieu socio-économique (graphique 1). Dans ses recommandations par pays de 2025, le Conseil de l’UE a recommandé au Luxembourg de prendre des mesures afin d’améliorer les performances des élèves et de garantir l’égalité des chances à l’école, notamment en adoptant un cadre national de qualité de l’enseignement et un système externe d’évaluation des écoles, et en adaptant l’enseignement aux besoins des élèves défavorisés et de ceux issus de communautés linguistiques différentes (Conseil de l’UE, 2025).

Graphique 1 — Scores de comprĂ©hension orale en luxembourgeois et en allemand selon la langue parlĂ©e Ă  la maison et le statut socio-Ă©conomique

Source: Lenz & Schiltz, 2025.

Détection précoce des besoins éducatifs spécifiques

Le parcours linguistique des élèves a également une incidence sur la détection des difficultés d’apprentissage. Jusqu’à récemment, les troubles tels que la dyslexie, la dysorthographie ou la dyscalculie étaient évalués à l’aide d’outils conçus pour les enfants dont la première langue était l’allemand. En conséquence, les enfants luxembourgophones/germanophones étaient généralement sous-diagnostiqués et d’autres groupes linguistiques, y compris les Portugais, étaient surdiagnostiqués.

En avril 2025, de nouvelles épreuves standardisées ont été introduites dans les écoles primaires afin d’améliorer la détection de troubles de l’apprentissage spécifiques dans un contexte multilingue, dans le but de promouvoir l’équité et l’inclusion dans le système éducatif (MENJE, 2025b). Le système commence le dépistage dès l’âge de 4 ans, en collaboration avec des centres spécialisés, tels que le centre de logopédie, qui évalue les problèmes auditifs et de développement du langage, et le centre pour le développement moteur, qui effectue des dépistages annuels des troubles du développement moteur. En outre, le centre pour le développement des compétences relatives à la vue et le centre luxembourgeois d’évaluation de l’éducation (LUCET) ont intégré le dépistage visuel dans les épreuves nationales standardisées (ÉpStan) pour les élèves de première année de primaire (Monteiro et al. 2024).

Une loi visant à étendre l’alphabétisation en français a été adoptée et le nombre d’écoles publiques européennes (EPE) est en augmentation. En réponse à la forte diversité linguistique du Luxembourg, quatre écoles primaires ont testé en 2022/2023 une initiative visant à dispenser l’enseignement de la lecture et de l’écriture en français. Contrairement au modèle traditionnel, qui considère le luxembourgeois comme la première langue de l’enfant et exige le passage à l’allemand pour la lecture et l’écriture, le projet pilote commence directement par le français. Dans le parcours classique, le français figure au programme en tant que matière orale à l’âge de 6 ans et en tant que matière écrite à l’âge de 8 ans. En juillet 2025, à l’issue d’une évaluation scientifique, à laquelle avaient également participé les directions de région, les enseignants, les parents et les élèves, le gouvernement a adopté un projet de loi visant à étendre l’option relative à la lecture et à l’écriture en français à partir de 2026/2027. L’augmentation du nombre d’écoles publiques européennes est une autre manière pour le Luxembourg de répondre à la problématique de sa très grande diversité linguistique. Les EPE sont des écoles internationales, gratuites et gérées par l’État qui suivent le programme scolaire européen, dont le point culminant est le baccalauréat européen (BE). Les élèves choisissent entre l’anglais, le français ou l’allemand comme langue d’enseignement principale, au lieu de suivre le système trilingue traditionnel. Il n’y a actuellement que six EPE, mais en juillet 2025, le ministère de l’éducation nationale, de l’enfance et de la jeunesse a annoncé qu’en 2028, la septième EPE serait ouverte à Schifflange et accueillerait près de 1000 élèves. Deux autres EPE devraient également ouvrir dans un avenir proche afin de répondre à la demande croissante pour ce type d’éducation, en particulier dans le sud du pays (Lenz & Schiltz, 2025). Les premières études sur les EPE (université du Luxembourg, 2023b) montrent des résultats prometteurs : les élèves obtiennent de meilleurs résultats en mathématiques, redoublent moins souvent et sont moins susceptibles de changer de filière, même si les performances varient selon les sous-groupes. Toutefois, la population des élèves dans les EPE est différente de celle des écoles suivant le programme d’études luxembourgeois, étant donné que les élèves sont généralement issus d’un milieu socio-économique plus élevé, ce qui explique en partie leurs meilleurs résultats scolaires.

Les compétences numériques des élèves se sont améliorées, mais continuent de présenter d’importants écarts de performance. Le Luxembourg fait partie des quelques pays européens dont les compétences numériques des élèves en huitième année se sont améliorées depuis 2018, pour atteindre un score moyen de 493,7 en 2023, par rapport à la moyenne de l’UE de 496,8 (graphique 2) (Commission européenne, 2024). La proportion d’élèves ayant des résultats insuffisants (44 %) s’est rapprochée de la moyenne de l’UE (43 %), mais reste nettement supérieure à l’objectif de l’UE de moins de 15 % d’ici à 2030. Les mesures récentes visant à renforcer les sciences numériques dans l’enseignement primaire et secondaire à partir de 2020/2021 peuvent avoir contribué à l’amélioration globale. Toutefois, les écarts de performance sont les plus importants au Luxembourg entre les élèves dont les parents exercent des professions de niveau inférieur et leurs pairs, dont les parents exercent des professions de niveau supérieur (59,0 points ; la moyenne de l’UE étant de 40,9 points). Le pays soutient activement le développement des compétences numériques, y compris une réflexion critique sur l’utilisation des appareils mobiles et le risque associé à un temps d’écran excessif. Dans ce contexte, le gouvernement a interdit l’utilisation des téléphones portables dans les écoles primaires et leur utilisation pendant les cours dans toutes les écoles secondaires afin de favoriser un meilleur équilibre entre écrans et vie réelle. L’interdiction ne concerne pas les technologies numériques conçues pour l’apprentissage.

Graphique 2 — RĂ©partition des niveaux de compĂ©tence en littĂ©ratie informatique et informationnelle(CIL) (%)

Source: AIE, ICILS 2023.

Avec un taux de jeunes ayant quitté prématurément l’éducation et la formation s’élevant à 7,8 % en 2024, le Luxembourg a déjà atteint l’objectif fixé au niveau de l’UE. Ce chiffre doit néanmoins être considéré avec prudence compte tenu de la taille limitée de l’échantillon et de la faible fiabilité des données de 2024 pour le Luxembourg. Selon les données nationales, la proportion de personnes âgées de 16 à 24 ans ayant quitté l’éducation et la formation sans obtenir leur diplôme de l’enseignement secondaire supérieur était de 8,2 % en 2023/2024 (MENJE, 2025c). La plupart de ces personnes (72 %) sont âgées de 18 ans ou plus lorsqu’elles quittent l’école. La proportion des jeunes de 16 ans parmi l’ensemble des décrocheurs a diminué de moitié depuis 2022/2023, passant de 14,2 % à 6,7 %, probablement en raison de mesures préventives récentes. Les garçons ont 50 % plus de risques d’abandonner l’école que les filles (61 % contre 39 %). Le redoublement reste un signe fort de décrochage : en 2023/2024, 84,1 % des élèves en décrochage avaient redoublé au moins une fois. Une autre raison fréquente expliquant l’interruption de la scolarité dans l’enseignement et la formation professionnels est le fait de ne pas trouver de place d’apprentissage avant le mois de novembre de l’année scolaire, ce qui est obligatoire pour poursuivre un programme professionnel.

Pour éviter le décrochage scolaire ou y remédier, le Luxembourg diversifie les parcours d’apprentissage. À partir de 2026/2027, la fin de l’enseignement obligatoire passera de 16 à 18 ans. Cela permettra aux jeunes risquant de quitter l’enseignement sans qualification de poursuivre leur scolarité dans différents contextes en fonction de leurs besoins. L’une de ces options consiste à suivre un programme dans l’un des quatre centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP) luxembourgeois. Ces centres offrent un soutien personnalisé à long terme aux jeunes : le programme « Relance » pour les 12-16 ans et le programme « Reconnect » pour les 16-24 ans. L’objectif est d’aider les jeunes en décrochage scolaire, ou ceux qui risquent de décrocher, à réintégrer le système d’éducation et de formation, en les aidant à développer leur autonomie, leur stabilité socio-émotionnelle ainsi que leurs compétences de base, scolaires et professionnelles. En outre, le service national de la jeunesse (SNJ) repère les jeunes qui présentent un risque d’abandonner l’école ou qui l’ont déjà abandonnée, et les contacte individuellement pour les orienter.

4. Enseignement et formation professionnels

L’EFP attire une proportion élevée d’élèves et conduit généralement à de bonnes perspectives d’emploi. Au Luxembourg, parmi les élèves des niveaux d’enseignement intermédiaires, presque 6 sur 10 suivent des programmes à orientation professionnelle (59,2 % en 2023 contre 52,4 % en moyenne dans l’UE), ce qui témoigne de l’attractivité de ce parcours. Bien que seul un tiers environ des jeunes diplômés de l’EFP (34,5 % en 2023) aient bénéficié d’une formation par le travail, ce qui est bien inférieur à la moyenne de l’UE (64,6 % en 2023, 65,2 % en 2024), le taux d’emploi des jeunes diplômés de l’EFP au Luxembourg était de 80,0 % en 2023, ce qui est proche de la moyenne de l’Union (81,0 % en 2023, 80,0 % en 2024).

Le Luxembourg renforce l’orientation scolaire et professionnelle. En 2023, une nouvelle loi a modifié la structure organisationnelle de l’orientation dans les écoles d’enseignement secondaire, élargissant le rôle de la cellule d’orientation et d’intégration scolaires afin d’y inclure un soutien aux nouveaux élèves. La cellule supervise le processus d’orientation depuis le premier cycle de l’enseignement secondaire jusqu’aux parcours d’EFP, y compris l’orientation vers les études supérieures ou l’EFP postsecondaire. En 2024, la Maison de l’orientation a continué à fournir des conseils personnalisés aux jeunes pour leur avenir éducatif et professionnel. Entre-temps, le Service de l’intégration et de l’accueil scolaires (SIA) a continué d’apporter un soutien personnalisé aux étudiants nouvellement arrivés et à leur famille, et le Service national de la jeunesse (SNJ) a contacté les jeunes en décrochage scolaire pour évaluer leurs besoins et les aider à se reconnecter au marché du travail ou à poursuivre leurs études.

Le Luxembourg poursuit ses initiatives de perfectionnement et de reconversion professionnels pour les demandeurs d’emploi et a mis en place une formation professionnelle pour les jeunes réfugiés. L’agence pour le développement de l’emploi (ADEM) élabore en permanence des programmes de formation pour aider les demandeurs d’emploi à développer leurs compétences, y compris les compétences numériques de base. Elle coopère également étroitement avec toutes les chambres professionnelles afin d’élaborer des programmes de formation spécifiques ou de réserver des places dans l’offre régulière d’EFPC des chambres professionnelles. Les programmes « Skillsbridges », lancés en septembre 2024 par le ministère de l’éducation nationale, de l’enfance et de la jeunesse, visent à proposer des formations courtes de perfectionnement et de reconversion professionnels, adaptées au marché du travail, dans lesquelles près de la moitié des places sont réservées aux demandeurs d’emploi. En septembre 2024, une offre d’enseignement et de formation professionnels initiaux (EFPI) a été introduite pour les réfugiés âgés de 18 à 25 ans qui ne possèdent pas les compétences linguistiques requises pour l’EFPI ordinaire. Dix programmes de certification de capacité professionnelle (CCP), combinant une formation linguistique intensive et une formation pratique, ont été proposés dans les centres nationaux de formation professionnelle continue (CNFPC), dans le but d’améliorer l’employabilité et l’intégration à long terme des jeunes migrants non qualifiés.

5. Enseignement supérieur

Le Luxembourg figure parmi les chefs de file de l’UE en matière de diplômés de l’enseignement supérieur. 63,8 % des 25-34 ans sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur, contre 44,2 % en moyenne dans l’UE. Au sein de ce groupe, le taux des femmes dépasse de 9,9 points de pourcentage celui des hommes (UE : 11,2). Les taux de diplômés sont particulièrement élevés parmi la population née à l’étranger, soit 70,3 % contre 53,8 % pour les personnes nées au Luxembourg. Parmi les personnes nées à l’étranger, cette proportion est plus importante chez les personnes originaires de pays hors UE (72,4 %) que chez les personnes originaires d’autres pays de l’UE (69,0 %). Le taux d’emploi des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur a légèrement diminué depuis l’année précédente, s’établissant à 86,1 % en 2024, soit un niveau proche de la moyenne de l’UE (86,7 %).

L’université du Luxembourg se distingue par son fort attrait international. Les programmes d’études à l’université du Luxembourg sont bilingues, trilingues (français, allemand, anglais) ou entièrement en anglais, ce qui attire des étudiants internationaux. En 2023, 80,7 % des diplômés de l’enseignement supérieur luxembourgeois avaient étudié à l’étranger, ce qui est bien supérieur à la moyenne européenne (11,0 %) et à l’objectif de l’UE (23 %). Cette situation s’explique à la fois par l’exigence de mobilité obligatoire pour le diplôme de licence à l’université du Luxembourg et par la disponibilité de bourses d’État pour les étudiants même lorsqu’ils étudient à l’étranger. Le Luxembourg se distingue également par le taux de diplômés (26,8 %) ayant suivi leurs études secondaires à l’étranger, mais qui ont obtenu leur diplôme au Luxembourg.

Le Luxembourg a mis en place de nouveaux programmes d’études dans le domaine de l’éducation. En complément du diplôme de bachelor en sciences de l’éducation de quatre ans déjà proposé par l’université, un nouveau diplôme de bachelor en formation pédagogique d’un an a été lancé en 2023/2024. Il s’adresse aux diplômés qui sont déjà titulaires d’un diplôme dans un domaine lié à l’enseignement primaire. Le nouveau programme vise à donner aux enseignants les moyens de travailler dans des établissements scolaires multilingues et multiculturels. En 2024/2025, l’université du Luxembourg a également introduit trois nouveaux programmes de master liés à l’éducation : gestion et développement des écoles, développement de l’enseignement, et éducation inclusive et accessibilité pédagogique. Ils sont conçus pour les enseignants du primaire titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur qui sont déjà employés dans le système scolaire luxembourgeois. Proposé à temps partiel et parallèlement à des activités professionnelles, chaque programme dure deux ans.

6. Compétences et apprentissage des adultes

Malgré de bons résultats globaux en matière d’éducation et de formation des adultes, la participation des travailleurs âgés et des personnes peu qualifiées aux programmes d’apprentissage peut être améliorée, et l’inadéquation des compétences est en augmentation. La proportion de personnes ayant participé à des activités d’éducation et de formation des adultes au cours des 12 derniers mois a atteint 45,2 % en 2022 (contre 42,6 % en 2016), soit un niveau nettement supérieur à la moyenne de l’UE (39,5 %). Bien que présentant encore un taux inférieur de 17,3 points de pourcentage à l’objectif national (62,5 % d’ici à 2030), le Luxembourg était néanmoins plus proche de la réalisation de l’objectif de l’UE à l’horizon 2030 (60 %) que la moyenne de l’UE. Lorsqu’ils sont ventilés par niveau d’éducation atteint, statut professionnel, sexe et âge, les résultats de l’éducation et de la formation des adultes montrent que le Luxembourg se situe généralement au niveau ou au-dessus des moyennes correspondantes de l’UE.

Néanmoins, trois faits méritent d’être soulignés: les personnes ayant suivi des études supérieures sont trois fois plus susceptibles de suivre une formation pour adultes que les personnes ayant un niveau d’éducation inférieur (60,4 % contre 20,0 %) ; la participation des adultes sans emploi à l’apprentissage était remarquablement élevée (39,9 % contre 28,8 % dans l’UE); la participation des travailleurs âgés à l’éducation et à la formation des adultes était légèrement inférieure à la moyenne de l’UE (29,0 % contre 29,9 % dans l’UE), mais bien inférieure à la moyenne globale de l’éducation et de la formation des adultes au Luxembourg. En outre, en 2023, la proportion de personnes âgées de 16 à 74 ans possédant au moins des compétences numériques de base était supérieure à la moyenne de l’UE (60,1 % contre 55,6 %), bien qu’en baisse par rapport à 2021 (63,8 %). L’inadéquation macroéconomique des compétences à tous les niveaux a augmenté pour atteindre 26,8 % en 2024, soit un niveau nettement supérieur à la moyenne de l’UE (19,2 %), et 80 % des petites et moyennes entreprises font état de difficultés à trouver des travailleurs possédant les compétences appropriées.

Le Luxembourg a lancé plusieurs initiatives de perfectionnement et de reconversion professionnels afin d’accroître la participation à l’éducation et à la formation des adultes et de lutter contre l’inadéquation des compétences, en mettant particulièrement l’accent sur les compétences pour l’économie numérique et verte. Le programme de formation « Skillsbridges » vise à remédier à l’inadéquation des compétences dans des secteurs clés grâce à des formations professionnelles de courte durée dans des domaines tels que l’intelligence artificielle, la numérisation et les énergies renouvelables (voir également la section consacrée aux STIM dans l’EFP, ci-dessus). Parmi les autres initiatives figurent la « Digital Skills and Jobs Coalition » (coalition pour les compétences et les emplois numériques), un guichet unique pour l’information, la formation et les offres d’emploi qui compte désormais plus de 15 000 personnes et organisations, et le site JobInsights.lu de l’ADEM, qui fournit des données statistiques en temps réel sur les offres d’emploi et les tendances du marché du travail, ainsi que sur les qualifications et les compétences requises. Le portail national de la formation tout au long de la vie contient des informations sur les prestataires publics et privés de formation et d’orientation professionnelle, de soutien financier, d’évaluation et de validation des compétences. Ces dernières années, le Luxembourg a également intégré les compétences vertes dans ses programmes d’EFP, en proposant des cours sur la gestion des déchets, l’économie circulaire et l’efficacité énergétique. Il s’agit notamment de nouveaux programmes d’EFPI, tels que les bâtiments et les énergies intelligents, ainsi que des qualifications de techniciens dans des domaines connexes. Les centres nationaux de formation professionnelle continue (CNFPC) et les agences partenaires proposent des cours de courte durée sur les compétences vertes, en soutenant à la fois le secteur public et le secteur privé.

Références

Références de publication

  • NumĂ©ro de catalogueNC-01-25-135-FR-Q
  • ISBN978-92-68-29409-3
  • ISSN2466-9997
  • DOI10.2766/1163720

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